[Chapitre 12]


CHAPITRE 12

***

Toujours galant, Aiden m'aide à m'asseoir. Il contourne ma table, et se place face à moi. Le serveur nous tend des cartes et je l'ouvre aussitôt. Je jette un coup d œil vers Aiden. Il me regarde en souriant comme un débile. Putain, qu'est ce qu'il est canon quand même !  

- Tu sais, tu as une heure pour me convaincre que tu n'es pas un salaud. Si je serais toi, je commencerai tout de suite.

Il sourit puis lève les yeux au ciel en laissant échapper un rire. Je continue de fixer mon regard dans le sien. Il commence à m'agacer. Je me lève et son sourire s'efface aussitôt.

- Si tu ne prends pas ça au sérieux, je ne sais pas pourquoi je reste ici.

Il m'agrippe le poignet et son regard me somne de rester. Je me rassois et il libère mon poignet. Le serveur arrive à ce moment pour prendre nos commandes. Je l'aurai bien baffer ce débile mais heureusement pour lui, il part aussitôt. Aiden se recule dans son siège et me sourit.

- Je suis désolé, Taylor. Je tenais à m'excuser.
- Pourquoi ? C'est peut être à moi de m'excuser, plutôt.

Il fronce le front et hésite à parler.

- Tu veux d'excuser pour quoi ? ose t-il enfin
- Bah je suis désolée d'avoir été l'élément perturbateur dans ton si joli couple...
- Arrêtes Taylor...
- Non, c'est toi qui arrête Aiden. Tu te rends compte que je suis la salope avec qui tu as trompé ta copine ?
- Tu n'es pas une salope
- Je suis quoi alors ?
- Celle qui m'a aidé à prendre conscience...

Je me raidis à sa remarque. Qu'est ce qu'il sous entend par là ?

Il me fixe un moment et le serveur nous interrompt quand il nous ramène nos plats. Je n'aurais pas dû accepter de lui parler, surtout dans un lieu public. Ça nous aurait évité d'être interrompu pour des foutus raviolis aux champignons.

- Je ne sais pas quoi te dire, Taylor, pour que tu acceptes de me pardonner.
- Tu aurais dû me le dire... J'aurais préféré que tu sois sincère quand nous nous sommes rencontrés et que tu me dises la vérité. Aiden, tu m'as menti !
- Je ne t'ai pas menti...
- Quoi ? Je fulmine. Je ne me rappelles pas d'avoir entendu me dire que tu filais le parfait amour avec la femme de ta vie...
- Ce n'est pas la femme de ma vie...
- Bah tu devrais peut être lui dire, car elle désespère que tu lui passes la bague au doigt !

Aiden se raidit quand il entend ma remarque. Il prend une longue gorgée de son verre d'eau sans me quitter du regard.

- Je ne t'ai pas menti, Taylor. Je ne t'ai tout simplement pas dévoilė ce détail...
- C'est comme ça que tu la vois ? Comme un détail ?

Il inspire profondément. Je le vois hésiter un moment. Je n'aimerai pas être la copine de ce salopard !

- Je n'aime pas Rebecca, lâche t-il enfin
- Alors pourquoi tu restes avec elle si tu ne l'aimes pas...
- J'en sais rien. Par habitude, pour mon père...
- Pour ton père ?
- Oui. Rebecca est la fille de son associé
- Attends, tu es en train de me dire que Dean...
- ... est le frère de Rebecca, me coupe t-il

Je comprends mieux son attitude envers moi

- Cest pour ça qu il ne m'aime pas, je lâche.

Il fronce le front puis sourit.

- Non, Dean n'a rien contre toi.

Je fronce le front à mon tour. Non, c'est sur, c'est un modèle de gentillesse quand il me voit.

- Tu te rends compte que tu as trompé ta copine avec moi ? Je me fais passé pourquoi sérieusement ?
- Pour rien. Je m'en fous de Rebecca. Elle n'est pas au courant et même si elle l'est, elle n'aura rien à dire.

Quoi ?

- Attends. Je comprends pas
- Y'a pas grand-chose à comprendre.
- Et si elle l'apprend ? Si tu perds Rebecca ?
- Je t'ai dit que je me foutais d'elle. Je me fous de la perdre.

Je le regarde. Je suis mitigée entre la colère, l'incompréhension et l'envie de le prendre dans mes bras.

- Je n'ai pas envie de te perdre toi, continue t-il

Mon rythme cardiaque s'emballe. Je sens le bas de mon ventre me contracter. J'aimerais sourire mais je ne peux le faire.

Ne te laisses pas embobiner par ses belles paroles, ma grande! Ne sois pas aussi faible que toutes ces femmes. Rappelles toi, pas de sentiments ! Pas d'attaches !

- Je sais que tu ne peux plus me faire confiance, Taylor. Je m'en veux. J'aurais dû jouer carte sur table et de dire que j'avais quelq'un. Mais Rebecca ne compte pas, elle n'a jamais comptée. Je... J'aimerai que tu ne m'en veuilles plus...
- Ça, ça risque d'être un peu compliqué. Je suis quelqu'un de tenace et de rancunier...
- Je sais. Je te laisserai le temps. Je n'ai pas envie de te perdre... La semaine que nous avons vécue était si...

Il semble chercher le mot juste. Je ne peux m'empêcher de lui souffler.

- Intense...

Il sourit.

- Ouais. Intense.

Mon téléphone se met alors à sonner et je jette un coup d œil à l'écran. Je coupe aussitôt la sonnerie. Je rappellerai Randall plus tard. De toutes façons, je dois lui parler. Je crois qu'il est temps que je me fasses pardonner. J'irais le voir ce soir.

- Ce soir, on va boire un verre en ville, reprend t-il. Rejoins nous...

Je le regarde un moment, méfiante.

- Y'aura qui ?
- Si par "qui" tu entends Rebecca, elle ne sera pas là.

Heureusement, manque plus que je passe une soirée avec Miss Perfection. Je continue à le regarder. Mon petit diable me pousse à accepter alors que le petit ange me dit que je dois refuser. J'aimerai lui accorder sa requête.

- J'ai un truc de prévu ce soir...

J'aime les compromis.

- Un truc de prévu ? C'est un beau gosse ?

Il me ressort la même connerie que par SMS. Je ne peux m'empêcher de sourire. Monsieur serait il un peu jaloux ? J'ai bien envie de le faire tourner en bourrique.

- Grand, plutôt beau gosse. Il ne manque pas d'humour et en plus, il est super bien foutu.

Aiden fronce le front et parait contrarié.

- Bref. Le mec parfait quoi... Oh ! Et en plus, il ne trompe pas sa copine avec moi!

Petit pique bien placé rien que pour vous, Monsieur Anderson!

- Ah ! Super ! J'espère que tu passera une bonne soirée...

J'explose de rire. Je n'ai pas pû me retenir. Il me regarde, dubitatif un moment.

- C'est mon meilleur ami. Il m'aide à faire des recherches.
- Sur quoi ? Si ce n'est pas indiscret...
- Sur la mort de ma mère.
- Oh !

Je souris. Il affiche un air gêné.

- Ne fais pas cette tête là ! Elle est morte depuis vingt ans.

***

Aiden dépose un baiser sur ma joue avant que je grimpe dans mon taxi. Nous avons passé le reste du déjeuner à discuter de la mort de ma mère. Il m'a écouter, m'a conseillé tout comme Randall aurait fait. J'ai apprécié qu'il le fasse. C'est comme ci je l'avais retrouvé. Vraiment retrouvé. J'ai retrouvé l'homme qui a fait chavirer le cœur de Taylor. Qui fait chavirer le cœur de Roxane. J'ai un pincement en cœur en pensant que je lui reproche de m'avoir menti alors que la raison de notre rencontre n'était pas des plus sincères.

Mais maintenant, je suis coincée. Je ne peux pas lui dire la vérité sur moi. Et si je le fais, je ne peux plus le revoir. Comment je pourrais lui expliquer la vérité sans lui dévoiler Roxane, l'agent ! Celle qui a déjà tuée ! Je frappe dans l'appuie tête devant moi. Je suis dans une sacrée merde !

Le chauffeur de taxi jette un coup d'œil dans son rétroviseur et hausse les sourcils. J'évite son regard aussitôt. Il s'arrête le long du trottoir et je lui tends un billet de cent dollars sans réclamer la monnaie. C'est pour son appuie tête, même si il n'a pas subi de dommages !

Je pénètre dans la librairie, salue Ariane, l'hôte et fonce vers les Misérables. Je descend les escaliers en métal rapidement et arrive dans la fourmilière.

Je scrute l'immense pièce et mes yeux se posent aussitôt sur Randall. Randall ! Il sera de bon conseil. Dans l'eventualité ou il accepte de me parler. Je fonce vers la salle de pause, ouvre une boite de pâtisserie et en sors un donut que je pose sur une serviette.

C'est notre truc, à Randall et moi. Depuis qu'on est tout petit. Dès que l'un veut s'excuser, on apporte un donut. Le donut de la reddition, le donut du pardon. C'est debile, mais ça marche. C'est le signe de notre bonne foi.

Je fonce parmi mes collègues, ne répondant même pas à leurs salutations et me plante devant Randall. Il est en pleine conversation avec un autre White.

- Salut Poison, dit-il

Je l'ignore totalement et pose mes yeux sur Randall. Il fronce le nez. Je vois qu'il m'en veux toujours et lui plante mon donut sous le nez. Il souffle un instant puis secoue la tête.

- Randall, j'ai besoin de toi !

Il paraît mal à l'aise un instant quand il entend son prénom. Je me fiche que le White le sache. Randall me toise rapidement.

- Bien sûr Roxane !

Il a bien insisté sur mon prénom, par vengeance. Je me fiche aussi qu'il connaisse mon identité. Randall me prend par le bras et m'attire à travers la fourmilière. Il m'emmène dans les toilettes et s'abaisse devant chaque cabine pour vérifier que personne ne s'y trouve. Il se tourne alors vers moi.

- Tu étais obligée de dire mon prénom devant Fury...

Je ne peux m'empêcher de fondre en larmes. Merde ! Je n'ai jamais pleurer devant Randall. Je n'ai même jamais pleurer. Pas depuis que je suis petite. Randall paraît horrifié sur le coup puis je sens ses bras m'encercler. Il caresse mes cheveux un instant.

- Qu'est ce qui t'arrive ? Me demande t-il

Je laisse échapper un nouveau sanglot. Il essaie de me calmer mais je n'arrive plus à m'arrêter de chialer comme une gamine. Merde ! J'ai franchement envie de me baffer.

- Randall, je suis désolée, tu avais raison...

Je le vois sourire bêtement. Il adore quand je reconnais mes torts. Je sors les résultats de mes tests et il prend le document aussitôt, puis le parcourt rapidement. Il relève alors la tête et se fige en voyant mes yeux bouffis par mes larmes.

- Je te gueulerais bien que j'avais raison mais je vois que tu es mal...
- Merci de ne pas en rajouter
- Pourtant, ce n'est pas l'envie qui m'en manque...

Je laisse échapper un rire en même temps qu'un sanglot. Je ne sais pas pourquoi j'ai commencé par lui dire pour le test. Peut être pour l'adoucir et espérer qu'il me soutienne quand je vais lui annoncer ma deuxieme décision.

- Il y a autre chose, Randall
- C'est Aiden ?

Je m'interromps aussitôt. Randall n'est vraiment pas bête.

- Il faut que je lui dises la vérité sur moi, je souffle.

Randall écarquille les yeux. Il semble hésiter.

- Tu es amoureuse ?

J'hoche la tête. Il sourit un instant.

- Tu ne dois pas lui dire... Ça comprometterait la mission...
- Je ne peux pas lui mentir.
- Il le faut pourtant.

Je renifle bruyamment et prend un papier pour m'essuyer le nez. Il pose alors ses mains sur mes épaules.

- Roxane, tu sais que l'Œil ne contionne pas les relations. Et tu sais que si tu es avec une cible, tu risques le conseil disciplinaire.

J'hoche la tête. J'ai déjà pensé à tout ça.

- Ils ne te louperont pas si ils apprennent ça. Et je t'en conjure, ne lui dis rien. C'est ta carrière qui est en jeu et l'intégrité de la société.
- Je sais Randall. Mais comment je peux continuer ainsi ? Comment je peux continuer à lui mentir alors que je lui ai reproché qu'il m'a menti ? Je ne pourrais tout simplement pas lui dire mon prénom sans qu'il en sache plus...

Merde ! Ce mec me fait perdre la raison. Je suis prête à perdre mon intégrité, mon travail pour lui.

- Si tu dis quoique ce soit, tu seras considéré comme une traîtresse. Es tu prête à te laisser traînée dans la boue pour ce mec ?

Bordel, il a raison. Il continue à me fixer puis ajoute.

- Si tu lui dis, j'en parlerai au conseil.
- Tu ne peux pas faire ça ?
- Tu ne m'en crois pas capable ?

Bien sûr qu'il l'est ! Il est encore plus intègre que moi. Je mords mes lèvres. Il me toise encore un moment puis quitte les toilettes. Il me laisse là, seule, comme une conne. Sa menace retentit dans mon cerveau. Il n'oserait pas la mettre à exécution. Il ne peut pas me faire. Je suis venue le voir en tant qu'ami et il réagit comme un agent. Je rage intérieurement et quitte à mon tour les toilettes. Je fonce et traverse la fourmilière. Je file directement dans la salle d'entraînement. Je ne prends même pas le temps de me changer et me rue sur le sac de frappe. Je le martèle de coups. Putain, ça fait du bien !

***

Je pose mon sachet de pop corn sur la table basse de mon salon. Je m'enroule dans ma plaid et appuie sur le bouton lecture de la télécommande. Mon humeur n'a toujours pas changé depuis ce midi. J'en veux à mon père, de ne pas voir le même sang que moi mais j'en veux surtout a Randall d'être un abruti fini! C'est un enfoiré de me menacer.

Deverser la rage contre ce sac de frappe ne m'a pas soulagée. Le film a commencé depuis dix bonnes minutes quand je porte mon attention sur l'écran. Pff! Je n'ai même pas la tête à me faire un tête à tête avec Hitchcock. J 'hésite un instant à couper le film mais je le laisse tout de même tourner.

Qu'est ce que je ferais d'autre à part ruminer? Du tricot?

Je ris toute seule à ma reflexion. La sonnerie de mon téléphone et j'ouvre aussitôt mon SMS. J'apercois un selfie de Robin, Aiden, Dean et Thomas, attablés dans un bar...

[ De: Robin
Il ne manque que toi! Rejoins nous! C'est un ordre! ]

Je ne peux m'empêcher de sourire. J'hésite un instant.

[ A: Robin
Desolée... Impossible ]

La réponse ne se fait pas tarder.

[ De : Robin
Allez!!! ]

Je secoue la tête. Notre petit jeu dure le temps de quelques Sms. Non, je n'ai pas envie de sortir.

[ A: Robin
Tu peux me supplier pendant des heures, je suis trop bien sous ma couette ]

Il ne répond pas. Je soupire. Au moins, je n'étais pas seule. J'avais un ami avec qui bavarder. Je me lève de mon canapé et pars dans la salle de bain. Je me fais couler un bain et j'ajoute plein d'huiles essentielles à l'eau. Ça va me détendre, j espère...

Je plonge dans mon bain et je sens tous mes muscles se détendre un à un. L'odeur de la lavande m'apaise aussitôt. Ouais, les huiles essentielles, c'est vraiment top! Je ferme les yeux un instant et me laisse bercer pas par les mouvements de l'eau.

Il fait sombre. L'odeur d'un sachet anti-mite me chatouille le nez. Je porte mes mains vers la porte et regarde à travers les lattes du placard. Oui, je suis dans un placard. Les bas des manteaux frottent sur mes épaules et je sens l'odeur des chaussures en cuir. J'entends les bruits de pas precipités sur le parquet et je dois incliner ma tête pour mieux voir à travers les interstices des lattes de la porte. Une femme passe, habillée dans une robe rouge. Ses épais cheveux bruns sont tirés et forment un chignon sophistiqué. Elle est belle de dos et je lache un rire enfantin. La femme se retourne et j'apercois son visage, je ne sais pas qui elle est mais son visage me parait si familier. Elle s'aproche du placard et l'ouvre rapidement.

- Trouvée, crie t-elle, amusée.

Elle s'abaisse, tend les bras et soulève une petite fille. Je fronce les fronts. Je ne l'avais même pas remarqué tellement j'etais concentrée sur la femme. La petite fille, âgée de deux ans, gazouille et sa mere l'embrasse tendrement sur la joue. Je me lève, silencieusement mais la femme ne me remarque pas. Je me tiens debout dans le dressing, que j'avais pris pour un placard, et regarde la mère et l'enfant se caliner.

Mon regard se porte sur le miroir, accroché sur le mur face a moi. La petite fille me regarde. Elle a les même yeux que moi et je me fige aussitôt. Un homme entre dans la chambre et s'approche de la femme et de la filette. Il embrasse tendrement sa femme puis dépose un baiser paternel sur la joue de la filette. Le visage de l'homme me parait si familier lui aussi et comme pour la femme, je ne peux me rappeler d'où je l'ai vu...

- Devines où j'ai encore trouvé Roxane? fait la mère.

Je me fige aussitôt et reporte mon attention sur la filette. Sur moi. Oui, c'est moi! Quand j'avais deux ans. Je reste là, bêtement à observer ce magnifique portrait de famille.

La sonnerie de mon appartement retentit et j'ouvre aussitot les yeux. Je me relève de la baignoire, passe un peignoir et fonce vers l'entree quand la sonnette retentit pour la deuxieme fois. Qui ça peut bien être? Sûrement Randall, un donut à la main, qui vient me dire que c'est un debile profond, chose que je ne contredirais pas, bien sûr. J'ouvre la porte et apercoit le sourire satisfait de Robin. Il force le passage et entre dans mon appartement. Thomas, Dean et Aiden se manifestent alors dans l'encadrement de la porte. Thomas me sourit timidement, comme pour s'excuser.

- Salut, me fait Thomas, désolé de passer à l'improviste mais Robin a lourdement insisté pour qu'on passe chez toi
- Il a bu ?
- Un peu trop. Aiden aussi d'ailleurs

J'ouvre un peu plus la porte et les invite à entrer.

Robin est déjà affalé sur mon canapé. Il sourit bêtement tandis que ses amis viennent le rejoindre. Je croise le regard d'Aiden et me rappelle que je n'ai qu'un peignoir sur moi.

- Je vais aller enfiler quelque chose. Euh... servez vous quelque chose à boire, je fais vite.

Thomas hoche la tête et je file dans ma chambre. J'enfile rapidement un slim et un pull et retourne au salon.

Robin s'enquille déjà un verre tandis qu'Aiden regarde des photos posées sur le bahut de ma salle à manger. Dean, fidèle à lui même, boude et Thomas fusille du regard Robin qui se sert un second verre. Dès qu'il m'appercoit, il me lance un second regard désolé et je secoue la tête pour qu'il comprenne que ce n'est pas bien grave. Robin s'approche de moi en titubant et passe son bras sur mes épaules. À l'odeur, je dirais qu'il a forcė sur la téquila et la vodka.

- Viens là ma belle!

Je le laisse m'attirer sur mon canapé et il me force à m'asseoir. Je ne comprends toujours pas la raison de leur venue.

- Tu as vu, même bourré, je me suis rappelé de ton adresse, dit-il
- Je vois ça. C'est cool que vous soyez venu, à cette heure ci...
- Ouais, je sais, il est tard! Mais il fallait qu'on vienne.
- Ah ouais? Pourquoi?

Je jette un coup d'oeil à Thomas qui s'excuse encore une fois.

- On ne pouvait pas te laisser passer ton samedi soir toute seule!
- On est jeudi, Robin

La vache! Il est tellement fait qu'il ne sait pas quel jour nous sommes ! Je souris bêtement.

- Eh tu sais quoi? On veut partir en vacances, et tu viens avec nous!

Il pointe son doigt sur ma poitrine et je décale son doigt aussitot.

- Ah bon? Première nouvelle! je sors

Il hoche la tête. Aiden parait soudainement se rendre compte que nous sommes là. Il s'approche de moi. Lui aussi à forcer sur la vodka.

- Ouais, tu es obligée! lâche enfin Aiden. On va faire la fête!
- Et on fête quoi ? Si ce n'est pas indiscret.

Dean se lève alors soudainement et quitte mon appartement. Qu'est ce qui lui prend ? Robin éclate de rire tandis qu'Aiden s'assoit à sa place, près de moi.

- On va fêter la liberté! crie Aiden.

Putain! J'ai envie de le tuer. Si il reveille mes voisins, je le défonce. Aiden me regarde et me sourit bêtement, attendant ma réponse.

- Non, je ne peux pas.

Ce n'est pas Roxane qui a parlé. Roxane aurait saisi l'occassion et se serait investie à cent pour cent dans sa mission. Aiden plante alors ses yeux dans les miens. Je detourne le regard et il attrappe mon menton entre son index et son pouce et me force à le regarder.

- Viens. S'il te plait, me supplie t-il
- Non

Il soupire.

- C'est à cause de notre discussion de ce midi?
- Oui. Je t'en veux toujours.
- Ok, dit-il sèchement.

Il se lève alors et quitte mon appartement. Merde! Je l'ai vexee. Comment je vais rattrapper ça? J'entends alors la sonnette retentir. Je soupire et me lève. Ça, c'est du Aiden tout craché. J'ouvre la porte. Il est adossé contre le mur du couloir et me regarde en souriant.

- Salut, me dit-il.

Je fronce le front. Il est vraiment bien saoul et même comme ça, il est beau comme un Dieu. Il tend alors sa main vers moi. Je sursaute à son geste.

- Qu'est ce que tu fais?
- Je suis Aiden Anderson. Un petit con prétentieux et arrogant qui sait qu'il a une belle gueule.

Je secoue la tête puis je souris. Je lui prends sa main et la serre un moment.

- J'aime jouer avec les filles... Je fais des paris avec mes potes... Je tire tout ce qui bouge
- Technique de drague merdique, je souffle en entrant dans son jeu

Il garde tout de même son sérieux.

- Je suis avec une pétasse depuis deux ans mais je ne l'aime pas
- Et bien, monsieur Anderson, vous semblez etre l'homme parfait... je dis
- Ouais je sais que je suis un connard. Mais je suis prêt à changer pour elle.
- Elle ?
- Ouais. La fille que j'ai rencontrée il y a deux mois. Avec elle, c'est différent, c'est plus simple. Je ne me prends pas la tête avec elle mais j'ai merdé...
- Ah oui ? Vous voulez en parler, Monsieur Anderson?
- Super long à expliquer mais en gros, j'ai trompé cette petasse avec elle. Elle pense que c'est une salope, alors qu'en faites, pas du tout. C'est moi le salaud...
- En effet...
- J'espere juste qu'elle me laissera une seconde chance...
- Vous allez sûrement ramer pour ça...
- J'en ai conscience. Mais je pense être sur la bonne voix...
- C'est à dire?
- Pour commencer, j'ai été m'excuser aupres d'elle.
- C'était la moindre des choses...
- J'ai largué la pétasse qui me servait de meuf

Je souris. Il a vraiment fait ça ou c'est l'homme bourré qui fabule?

- Je l'ai invité à passer une semaine au soleil avec moi. Bon, pas franchement délicatement mais bon... J'étais pété ce soir là...

J'explose de rire.

- Vous pensez que vous aurez droit à une seconde chance ? je demande
- J'espère. Je suis prêt a tout pour elle. Je suis dingue d'elle...

Il me regarde, toujours autant desolé et sérieux. Il prend alors ma main dans la sienne et m'attire vers lui. Il plante ce regard si profond dans mes yeux. Je soupire un instant et presse mes lèvres contre les siennes. Il m'attire vers lui en posant sa main sur le bas de mon dos.

- Oui, Monsieur Anderson, je pense que vous aurez votre deuxieme chance.

***

ROXANE LEWIS, ENFANT - EN MEDIA

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