[Chapitre 05]

CHAPITRE 05

***

L'alarme de mon téléphone me crève les tympans. J'appuie comme une demeurée sur l'écran pour arrêter ce bruit strident. Je soupire. Je suis d'humeur grognon. En plus de m'être couché tard, je n'ai quasiment pas fermé l'œil de la nuit. Je me suis tourné et retourné dans mon lit toute la nuit, frustrée de l'attitude d'Aiden. Il est con ou quoi ?! Tout ça pour rappeler son père. Sérieux ? Quel mec saint d'esprit, prêt à passer un bon moment avec une fille, s'interromprait pour son père ? Je me suis trituré le cerveau toute la nuit. Et si il m'avait menti ? Si il n'avait pas envie de me donner autant de plaisir que moi, je lui en aurais fait ? J'hurle intérieurement.

La porte communicante s'ouvre et je vois Randall traverser ma chambre en baillant grossièrement. Il s'installe devant l'écran de son ordinateur et baille une seconde fois. Il ne m'a pas vu, ça ne fait aucun doute. Il active son logiciel et met le casque à son oreille.

- Poison ? J'entends en live et dans mon oreillette.

Hier, dans l'ascenseur me remontant à ma chambre, j'ai réactivé mon oreillette mais Randall était sûrement parti se coucher car il ne m'avait pas répondu. J'ai dû oublier de la désactiver quand je suis allée me coucher.

- Oui ? Je réponds

Il sursaute et se retourne. Il me regarde un instant puis porte la main sur son cœur.

- Tu m'as fait peur ? me dit-il.
- Désolée, tu veux une dose de zen-attitude ? je rigole.

Randall à réussi à me remonter le moral en deux secondes. Il se lève, s'approche du lit et soulève la couverture. Il se glisse sous les draps et me regarde.

- Je ne pensais pas te voir ici ce matin
- C'était pas prévu.
- Pourtant ça avait l'air bien parti hier soir...
- Ouais c'était bien parti...

Le téléphone de Randall se met à sonner. Tous les téléphones sont après moi ou quoi ? Randall se lève, file dans sa chambre. Je me lève à mon tour et appelle le room service pour commander un petit déjeuner pour Randall et moi. Raggae réapparaît dans ma chambre, son téléphone toujours à l'oreille et me tend son appareil.

- C'est Grey Tempest, me dit-il

Je prends l'appareil et le porte à mon oreille.

- Salut papa ! je fais
- Salut ma chérie. Comment tu vas ?
- Bien merci. Et toi ?
- Ça va. Je venais un peu aux nouvelles...
- Dis plutôt que je te manque.
- Aussi
- Bah écoute, ça se déroule plutôt bien.
- Très bien.
- Ne t'inquiètes pas Papa, je suis une professionnelle.
- La digne fille de ta mère.

Je sais que venant de mon père, c'est un compliment.

Il me raconte un peu les brèves de couloirs de l'Œil et je l'écoute que d'une oreille. Randall fait des allers retours de sa chambre à la mienne.

Quand on toque à ma porte, Randall part ouvrir. L'employé de l'hôtel arrête son chariot près de la table et j'écourte la conversation avec mon père. Je dépose le téléphone sur la table et m'installe face à Randall. Il est tellement aux petits soins avec moi qu'il serait capable de me beurrer mes tartines.

- Ça te dit de faire un petit break aujourd hui ? Je propose.

Il lève un sourcil et me regarde, méfiant.

- On pourrait aller skier ou... si tu préfères rester ici pour regarder des films...

Il dépose sa cuillère un peu trop bruyamment.

- Qu'est ce qui t'arrive ? me demande t-il.
- Euh... rien. Pourquoi ?
- Tu es bizarre. Tu proposes de faire un break, comme ça, en pleine mission..
- Bah ouais. Je me dis que tu dois en avoir marre d'être enfermé dans cette chambre.
- C'est vrai, me confirme t-il
- Alors viens avec moi. On pourrait aller skier un peu.
- Tes potes ne risquent pas de nous voir ?
- Peu de chance. Ils y vont que l'après midi. Ils vivent un peu en décalé
- Et si ils sont toute de même là ?
- Alors on inventera un crac.

Randall paraît juger toutes les options qui s'ouvrent à lui puis affiche un large sourire.

***

Randall se vautre pour la énième fois dans la neige. Il n'a jamais skier et je dois avouer que c'est assez marrant de lui apprendre et encore plus de le voir s'énerver car il a du mal à se relever. Je m'approche de lui, l'aide à se déchausser et le redresse. La sonnerie de mon téléphone retentit pour la troisième fois.

- Je sais pas ce qu' il t'a fait, mais je t'en conjure, réponds lui.

Je tire la langue à mon ami, comme une gamine et sors mon téléphone de la poche. Je passe mon doigt sur le bouton vert et répond.

- Taylor ?
- Oui ?
- Ça va ?
- Bien merci

Je lui demande même pas si il va bien. Espèce de petit merdeux qui empêche les filles de dormir mais pas pour les bonnes raisons.

- On se demandait si tu allais skier cet aprèm ? Demande t-il
- J'y suis déjà.

Merde ! Je n'aurais peut être pas dû lui lâcher l'info.

- Oh ! Je... Tu aurais pu...
- Viens en au faites Aiden.

Il reste silencieux un moment.

- Je suis désolé pour hier soir.
- Ouais moi aussi.
- Ah ouais ?
- Oui.

Et en plus faut que je le rassure dans son ego de petit mâle !

- Je devais prendre cet appel.
- Pas de soucis.
- Non mais je suis désolé. Je n'ai pas l'habitude de laisser les filles en plan comme ça.
- Si tu le dis...
- On... On peut dire que ce n'est que parti remise...
- Mouais. On verra...

Je regrette aussitôt ma phrase. Merde ! J'ai conscience que c'est Taylor  qui a parlé !

- Bon, je te laisse.
- OK

J'entends dans sa voix qu'il est déçu. Voir triste.

Tant pis pour toi espèce de petit frustreur sexuel.

Je raccroche sans rien ajouter. Je m'en veux un peu en faites. La Taylor commence à prendre un peu trop le dessus sur Roxane. Randall m'observe et je le toise aussitôt. Il lève les mains, signe de reddition.

***

Randall râle du haut de sa montagne. Je crois que je lui en demande un peu trop. Il ne faut pas que j'oublie que c'est sa première fois. Je lui hurle de bouger ses fesses et je le vois ronchonner. Il descend, apeuré et maladroit. Il s'arrête avec maladresse près de moi et me tue du regard.

- Allez viens, on se fait une dernière descente et on rentre.
- OK. Juste une dernière car là, j'en peux plus. Je sens plus mes jambes et ses foutues chaussures me serrent tellement que je suis sûr que j'aurais des bleus...

Je l'encourage du regard et pousse sur mes bâtons pour rejoindre les remontées mécaniques. Randall me suit, péniblement et je m'arrête lorsque je rejoins la file indienne. Je me retourne et aperçoit Randall qui peine à me rejoindre. Je ne peux m'empêcher de me moquer de lui. Je me retourne pour vérifier l'avancée de la file et tombe nez à nez avec Aiden. Il se tient devant moi, plus beau que jamais. J'ai envie de l'embrasser et de finir ce que nous avons commencé la veille. Il me regarde de la tête aux pieds et me sourit.

- Salut, commence t-il
- Salut, je répète

Je pries pour que Randall se soit aperçu de la présence d Aiden et qu'il ait la présence d'esprit de ne pas venir vers nous.

- Qu'est ce que tu fais là ? Je demande sans paraître trop sèche.
- Bah, tu as dis que tu étais parti skier et je ne voulais pas que tu sois toute seule..
- C'est gentil. Ou sont les autres ?
- Il n'y a que moi.
- Oh !

Je souris. Je trouve ça trop mignon.

- Eh ! Tu pourrais éviter de me laisser en plan ! j'entends derrière moi.

Merde Randall. Il lève les yeux vers moi et aperçoit Aiden. Il écarquille les yeux brièvement puis se ressaisit aussitôt. Aiden, lui paraît surpris.

- Aiden je te présente...
- Randall, fait mon ami en tendant sa main vers Anderson

Aiden la prend et la serre brièvement. On peut dire que Randall ne sait pas improviser. Il a utilisé sa véritable identité. Il n'est vraiment pas fait pour être un Black.

- C'est un ami qui était avec moi au lycée, je parfais mon mensonge. Je n'aurais jamais pensé le revoir un jour et surtout pas ici.
- Ah OK, lâche Aiden.

Il me regarde en souriant et toise Randall du regard. Merde ! Tout ça prend des proportions énormes.

- Tu restes avec nous ? On allait se faire une dernière descente, je propose

Autant se radoucir sinon tout risque de capoter.

- Je n'aimerais pas vous déranger, répond Aiden, un peu gêné.
- Non, tu ne déranges pas, je m'empresse
- Et puis de toutes façons, je n'étais pas très chaud, j'en ai ma claque. Allez y tous les deux.

Merci Randall. Aiden sourit puis m'invite à passer devant lui. Je m'exécute en faisant un signe de la main à Randall qui lève les deux pouces en signe d'encouragement.

Je laisse le télésiège m'asseoir et Aiden baisse la barrière.

- Ton ami à l'air sympa, dit-il

Je tourne la tête vers lui et sourit. Serait il un peu jaloux ?

- Menteur ! je ris
- Mouais. T'as raison. Il ne me plaît pas beaucoup.
- Pourtant il est sympa...

Aiden paraît gêné. Je pouffe de rire et je vois que je le vexe.

- Mais pas autant que toi. Et je suis sûre qu'il embrasse moins bien que toi...

Il esquisse un petit sourire. Je me tourne vers lui et il tourne enfin la tête.

- Et c'est quand tu veux pour recommencer... Je lui propose.

***

WHITE RAGGAE - EN MEDIA

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