[Chapitre 04]

CHAPITRE 04

***

J'ouvre les yeux quand je sens un bras se poser sur mon dos. Je referme les paupières et les rouvre aussitôt. J'observe ce bras un instant, puis le déplace lentement. Je n'ose regarder. Pourvu que ce ne soit pas Robin. Je pries silencieusement que non.

Hier, mon cerveau était tellement retourné à cause de l'alcool que je ne sais même pas ce que je fais ici.

Allez ma grande, jette un coup d'œil avant qu'il ne se réveille. J'aurais le temps d'analyser la situation comme ça. Et de la réparer si besoin...

Je lève le drap en coton blanc. Ouf ! Je suis en débardeur. Bon, je n'ai plus mon petit short mais au moins, j'ai gardé mes sous vêtements. Je me relève lentement, sors du lit et aperçoit une tignasse blonde. Ce n'est pas Robin, ça c'est sur ! Je suis soulagé intérieurement.

Je cherche du regard mon short. Je me retourne plusieurs fois, scrutant la pièce. Il est nulle part ! Je m'abaisse pour vérifier si il ne serait pas tomber sous le lit. Rien, même pas un mouton de poussière...

- Prends un tee shirt dans la commode, j'entends.

Je ne reconnais pas la voix grave et encore endormie. Je tire silencieusement un tee shirt blanc, le passe sur mon débardeur.

- Euh... j'ose.

Le corps se relève et j'aperçois Thomas, encore endormi. Thomas ? Je comprends pas.

Il ouvre péniblement une paupière et lit dans mes pensées.

- Non, on a pas couché ensemble si c'est ce que tu te demandes

Je souffle intérieurement. Heureusement, sinon j'aurais été dans une belle merde. J'ai déjà assez de Wright.

- Oh ! Et où est mon... ?
- Dans la salle de bain. Il était trempé

Il rit tout à coup et se lève. Il est seulement vêtu d'un petit boxer noir. Il me sourit en passant devant moi. Il s'amuse de la situation. Il enfile un bas de jogging et je lui demande

- C'est toi qui m'a déshabillé ?

Ce n'est pas que je sois pudique, juste pour être sûre de savoir ce qui s'est passé pendant mon trou noir. Il hoche la tête en souriant.

- Je suis médecin, Taylor. J'ai déjà vu pire. Bien pire, crois moi.

Je souris puis lui demande où est la salle de bain. Je sors de la chambre silencieusement et traverse le couloir jusque la troisième porte. J'entre dans la salle de bain, la verrouille et me positionne devant le lavabo. J'ai une mine affreuse. Je tente de me rafraîchir du mieux que possible. Ça m'étonne de ne pas avoir une petite remarque cinglante de Randall.

- Raggae ? Je l'appelle.

Rien. Je réitère. Toujours rien. Pourquoi ne m'a t-il pas empêcher de dormir ici ? Je vérifie le volume de mon oreillette et me rends compte qu'elle est désactivée. Comment ? Je ne me rappelle même pas... Je l'active et entends sa respiration apaisée. Il a dû s endormir devant son écran. Je me racle la gorge et je l'entends soupirer, puis bailler.

- Salut, je fais
- Roxane ? Putain mais qu'est ce que tu as foutu ?

Ça y est ! Les hostilités vont commencer et je ne veux surtout pas me faire remonter les bretelles par mon White.

- Désolée... Je...
- Pourquoi tu as éteint cette putain d'oreillette.
- Je m'excuse. Je ne me rappelle même pas l'avoir éteinte. Tu me vois ?
- Non, répond t-il sèchement. Tu sais que ta lentille se désintègre toute seule au bout de douze heures.

Ouais, c'est vrai

- Ne me refais plus jamais un coup comme ça. Tu es où là ? me sermonne t-il.
- Dans la salle de bain. J'essaie de rentrer dans pas longtemps, ok ? Comme ça, tu sera libre de m'engueuler comme tu le souhaites
- Ouais bah ça tu n'y coupera pas ma belle.
- Randall ?
- Umh

Je sais que je l'agace

- Je comptes sur toi pour oublier de le noter ?

Je parle du rapport bien sûr. L'Œil n'est pas obligé de savoir que je n'ai pas respecté la procédure en éteignant mon oreillette.

- Umpf !

Je ris et le remercie. Il m'annonce qu'il va prendre une douche et me demande si je peux ne pas faire de bêtises pendant quinze minutes. Je sors de la salle de bain et tombe nez à nez avec Robin.

Il me regarde de la tête aux pieds, et arrête son regard sur le bas de mon tee shirt qui descend jusque le haut de mes cuisses. Il sourit et remonte enfin son regard. Il passe devant moi et referme la porte de la salle de bain sans un mot.

J'entends des pas à l'étage inférieur et penche ma tête par-dessus la rambarde de la mezzanine. J'aperçois les cheveux ébouriffés d'Aiden s'affairer en cuisine. Il prépare le petit déjeuner tout en buvant une tasse de café.

Je descends les escaliers sur la pointe des pieds et arrive silencieusement. Il secoue la tête au rythme de la musique. Je n'avais pas remarqué qu'il avait des écouteurs coincés dans ses oreilles. Il fredonne une parole tout en retournant une crêpe dans une poêle. Il reprend une gorgée de café et je me poste devant lui. Il sursaute quand il m'aperçoit et retire ses écouteurs aussitôt.

- Tu es la depuis longtemps ? me demande t-il.
- Suffisamment pour t'entendre déformer les paroles de la chanson...

Il me sourit et dépose un baiser sur ma joue. Je souris.

Ouais, salut aussi à toi Mr Anderson.

Il me regarde de la tête aux pieds, tout comme Robin, mais à la décence de ne pas s'attarder sur le haut de mes cuisses. Je m'assois sur l'une des chaises autour de la table et étends mes jambes sur une autre. Aiden s'approche de moi avec un tasse de café tandis que Dean apparaît de l'étage. Il fronce le front en me voyant mais ne s'attarde pas. Il me salue en grognant presque.

- Tu n'es pas du matin, j'ai l'impression, je dis.

Dean me toise une nouvelle fois et se laisse tomber sur la chaise face à moi. Aiden secoue la tête en rigolant et je me marre à mon tour. Thomas et Robin nous rejoignent autour de la table.

- J'ai fais des crêpes. À la française ! fait fièrement Aiden en déposant une assiette de crêpes fumantes sur la table
- Merci Maman, rit Robin

Il se sert une crêpe et étale une sorte de marmelade dessus.

- Confiture, me souffle Randall.

Ah, il est de retour ! Je me sers à mon tour tandis qu'Aiden me sert un grand verre de jus d'orange. Les garçons restent silencieux un moment et Dean paraît toujours aussi grognon.

- Vous m'expliquez ce qui s'est passé hier ? Je lance

J'ai capté l'attention de Dean.

- Tu veux qu'on commence par quoi ? Quand tu as tabasser un mec dans la boîte ou quand...
- Oh putain ! Je lâche en même temps que Randall me le souffle à l'oreille.

Le quatuor hoche de la tête en même temps, l'air déconcertés. Seul Robin paraît amusé.

- J'hésite à demander les détails...
- Bah on va te les donner, fait Thomas. Il y a un mec qui a commencé à te coller.
- Ouais, et ça t'as pas franchement plu, continue Aiden.
- Tu la fracasser en deux secondes... précise Dean.
- C'est pas vrai ?

Rien de surprenant pour Roxane. Mais Taylor n'est pas comme ça. Elle est censée être plus douce, plus féminine mais aussi plus farouche. Je sens leur question leur brûle les lèvres. Mon mensonge n'en sera plus que crédible.

- Tu as appris où à te battre ? demande Aiden

Bingo ! Il faut que je satisfasse leur curiosité.

- J'ai fais dix ans de kick boxing et quatre ans de krav maga. Mon père a toujours voulu avoir un fils...

Les quatre garçons me regardent, la bouche ouverte. Bon, ok, je leur ai pas tout dit. Si je devrais rajouter les années de boxe, de taekwondo, de lutte sans compter les différents camps de survie que j'ai effectué, je pense qu'ils tomberaient à la renverse.

- Ah ouais, faut pas t'emmerder quoi ! ironise Robin.
- Ouais, tu as tout compris.

Aiden secoue la tête et rigole.

- Et après ?
- On s'est fait virer, tu t'en doutes bien. On est rentré à la maison et on a finit la nuit ici, continue Robin
- Tu as littéralement fini les bouteilles du bar. Et tu as eu la bonne idée de faire de la luge, précise Aiden
- De la luge ? Moi ?
- Ouais mais pas de la luge ordinaire. Tu a trouvé des duvets et je dois avouer que c'était bien marrant, continue Aiden.
- Ouais bah vous étonnez pas si vous tombez malades, râle Thomas.
- Oui Docteur Parrish, rigole Robin.
- Dean est parti se couché quand on a commencé à faire de la luge. Et quand tu es entrée, tu as eu la bonne idée de lui renverser un seau d eau froide sur lui.

Ah ! Je comprends mieux son humeur pourrie contre moi.

- Je suis désolée Dean.
- Oh ! T'inquiètes, c'est oublié
- Le sommeil de Dean est important. Il dort tout le temps, me chuchote Aiden à l'oreille.

Randall se manifeste enfin à mon oreillette.

- Demandes pourquoi tu as dormi avec Thomas ?

Il a raison. Pourquoi je ne suis pas rentré ?

- Et comment ça se fait que j'ai dormi avec Thomas ?

Robin et Aiden se regardent et sourient, complices.

- On est tous trop déchirés pour conduire, fait Aiden.
- J'ai proposé que tu dormes avec moi mais Aiden à refuser. Bien que je ne comprennes pas pourquoi, rit Robin
- En réalité, c'est moi qui t'a sauver des griffes de deux pervers, intervient Thomas. Ils auraient été capables de profiter de toi dans ton sommeil.
- Du coup, on s'est dit que, comme Thomas est redevenu puceau, tu ne risquais rien, rit Robin.

J'entends Randall lâcher un « pas faux ». Je souris à sa remarque.

- N'empêches que si Cassie apprend ça, jalouse comme elle est, elle va prendre le premier vol ! siffle Thomas.
- Mais non, on lui dira pas... lui promet Aiden.
- Parles pour toi ! Moi, je promets rien, lâche Robin qui se fait déjà toiser par le concerné...

***

Quand j'arrive dans ma chambre d'hôtel, Randall me toise du regard comme un père toiserait sa fille qui vient de faire le mur. Il a ses mains posées sur ses hanches, qui lui donne un air efféminé et tapote son pied contre la moquette beige de la chambre.

- C'est à cette heure ci qu'on rentre, jeune fille ?

Je secoue la tête et pose mon sac aux pieds de mon lit. Je retire mes hauts talons que je laisse à même le sol et retire mon short. Randall attend toujours ma réponse et je ne suis pas prête à lui donner. Pour qui se prend t-il à me demander des comptes ? Bon, je sais que mon état de la veille n'était pas professionnelle. Mais concrètement, j'ai joué mon rôle. Et qu'il n'oublie pas que je suis son supérieur.

Je retire mon débardeur et file dans la salle de bain en passant devant lui sans un regard. Je tourne le robinet de la baignoire et verse un bain moussant dans l'eau. La porte de la salle de bain s'ouvre et Randall s'assoit sur l'abattant des toilettes abaissé. Je pose mes fesses sur le rebord de la baignoire. Être à moitié nue devant Randall ne m'a jamais gênée. Il m'a toujours regardé comme une amie et je dois avouer que je ne l'ai jamais vu autrement que comme le frère que je n'ai jamais eu. Il ose un regard vers moi et je soupire.

- Je sais ce que tu vas me dire ! Que je n'aurais pas dû t'aveugler, que c'est pour ma sécurité et pour la mission.
- Je n'ai pas besoin de te taper sur les doigts alors ?
- Non. Et de toutes façons, ça n'a pas compromis la mission
- Mais imagines que ça l'aurait été... Tu sais que je suis là pour te protéger ou te remettre sur le droit chemin.
- Je sais Randall. Je suis désolée. Mais que voulais tu qu'il m'arrive? Ces mecs sont aussi inofensifs que des chatons de trois mois...

Randall se retient de rire, je le vois bien.

- Je te promets de ne plus désactiver mon oreillette. Maintenant, tu m'excuses, mais j ai besoin d'une douche.

Il se lève et me sourit puis quitte la pièce. Je ferme le robinet d'eau et retire mes sous vêtements. J'essuie la buée sur le long miroir et me regarde. J'ai l'impression d'avoir pris du poids. Je sais que c'est psychologique car ça fait deux jours que je n'ai pas couru. Si il y a bien un truc qui m'insupporte, c'est le laisser-aller. Il faut que je trouve une salle de sport au plus vite.

- Randall ? Tu peux me trouver une salle de sport ?
- Ok, je l'entends de l'autre pièce.

Je souris. Randall est vraiment le meilleur. J'échangerai mon White pour rien au monde. Il est toujours au petit soin pour moi et se plie à mes quatre volontés. Il est très protecteur, comme un frère, et est disponible 24h/24. Il est mon ami, le seul que j'ai en réalité, ce qui le qualifie de meilleur ami à mes yeux.

Je sors de la baignoire, enfile un peignoir et part retrouver mon ami. Il est concentré sur l'écran de son ordinateur. Je me penche au dessus de son épaule. Il tape un compte rendu. Randall est très organisé et ponctuel. Quand il doit faire quelque chose, il le fait aussitôt.

- Tu m'a trouvé un salle de sport ?
- Fais depuis des jours.

Je lève un sourcil et il tourne la tête vers moi.

- Je te connais ma belle. Je savais que tu m'en demanderai une. La plus près est à une centaine de mètres mais elle n'est pas très bien noté. Après, il y en a une un peu plus loin, y'a même un spa. Je t'ai déjà envoyé l'adresse sur ton téléphone

Je me dirige vers le lit, fouille un instant dans mon sac et en retire mon smartphone. Deux messages. Le premier est de Randall avec la fameuse adresse du spa. Le deuxième est d'Aiden, qui me propose de passer au chalet ce soir et qui se propose de venir me chercher. Je lui réponds aussitôt.

[ A : Aiden
Bien sûr que ça me dit. Je vais faire un tour à la salle de sport et je suis dispo. ]

Je repose mon téléphone sur mon lit et le tiroir de la commode. Je sors un petit jean slim et un gros pull en laine gris. Je marierais le tout avec des Uggs moumoutės. La sonnerie de mon téléphone retentit et me dirige vers mon téléphone. Je m'allonge sur le lit et ouvre le message

[ De : Aiden
Ah ouais ? Tu fais du sport? Je peux venir ? ]

Je souris.

Tu deviens accro Anderson ?

Je pianote aussitôt ma réponse

[ A : Aiden
Bien sûr ! Je t envoie l adresse ]

Je lui joins le message que Randall vient de m'envoyer et me relève. Je prends mes affaires et pars me préparer dans la salle de bain.

***

Quand on toque à la porte de ma chambre, je sais que c'est Aiden. Randall remballe aussitôt son matériel informatique et rejoins sa chambre par la porte communicante avec la mienne. J'active mon oreillette et ouvre la porte. Aiden se tient sur le pas de la porte, souriant.

- Le temps de prendre mon sac et on y va, je lui annonce.

Il est très beau, il n'y a pas à dire et quand je repense à notre baiser de là veille, je sens mon cœur fait un triple salto arrière. Nous empruntons l'ascenseur puis rejoignons le 4X4 de Robin. Toujours aussi galant, il m'ouvre la portière avant de grimper dans le véhicule.

Nous échangeons des banalités tout le long du trajet et arrivons à la salle de sport quelques minutes plus tard. La réceptionniste à l'entre de l hôtel nous donne des serviettes et nous explique le chemin à prendre jusque la salle d'entraînement.

Arrivés sur place, je prends un cabine et me change rapidement et en sors. Aiden m'attend déjà, adossé le long du mur, habillé d'un jogging noir. Je lui souris et nous allons jusque la salle de sport.

L'endroit est désert et je me rappelle qu'on est dimanche après midi et que les clients de l'hôtel sont sûrement sur les pistes de ski. Je me dirige vers le tapis roulant, le met en marche et grimpe dessus. Je sais que je dois rattraper les jours où je n'ai pas couru.

Aiden, sur le tapis à côté de moi, enfile un casque Bluetooth relié à son téléphone dans ses oreilles et pianote sur les touches de la machine. Je ne sais pas comment il fait. Je déteste écouter de la musique quand je cours. Je préfère me concentrer sur le bruit mécanique de l'appareil et sur le son de mes baskets qui caressent le tapis. Et c'est surtout pour rester en alerte au moindre bruit. Même Randal sait qu'il ne faut pas me déranger quand je cours.

Il se met à fredonner une chanson. Pharell Williams, je reconnais la mélodie. Il se met à chanter et j'ai une envie folle de lui arracher ses écouteurs. Ce mec chante tout le temps, c'est dingue. Je fais mine de ne rien entendre et me concentre sur l'écran de la machine. Douze kilomètres heure. J'accélère le pas tandis qu'Aiden entame le refrain pour la deuxième fois.

OK, t'es Happy, j'ai compris.

- Avoue que ça t'énerve, me souffle Randall.

J'ose un petit chut discret. Aiden ne peut m'entendre avec son casque et au pire, je pourrais toujours lui lâcher qu'il chante faux, histoire de le taquiner un peu. Pour m'énerver, Randall se met à chanter aussi. Pourquoi les mecs se sentent t-il obligés d'être aussi agaçants ?

Je souffle, suffisamment fort pour que Randall m'entende. Il rit à l'oreillette. Je vais le tuer.

J'arrête la machine alors que je n'ai fait que six pauvres kilomètres. Aiden me regarde du coin de l'œil et arrête aussitôt sa course. Il bascule son casque autour de sa nuque tandis que je m'assois sur un des bancs de la salle. Il s'accroupit devant moi, et pose ses avants bras sur mes genoux.

- Ça va ? demande t-il
- Ouais ouais, un petit point de côté, je mens.

Il s'assoit près de moi, fouille dans son sac et sort une bouteille d'eau qu'il me tend.

- Hydrates toi !

Je prends la bouteille et en bois une longue gorgée. Aiden sourit.

- Tu cours souvent ? demande t-il
- Tous les matins.

C'est Roxane qui a répondu. Pas Taylor. Bien que mon personnage pourrait courir tous les matins aussi.

- Ouais moi aussi. En salle de sport ?
- Ça dépend. Quand il fait trop froid oui, sinon, je préfère courir dans Central Park. J'aime bien être en osmose avec la nature.
- Tu cours seule ?
- Ouais, je préfère.
- Ouais, moi aussi je préfère courir seul. Juste moi et la musique.

Il me montre son casque et je souris.

- J'aime pas écouter de la musique quand je cours.
- Ah bon ? C'est parce que tu n'écoutes pas de la bonne musique.
- Ah ouais ? Et c'est quoi, pour toi, de la bonne musique ?
- Ça dépend du moment. Je suis éclectique.
- Tu dois bien avoir une préférence ?

Il regarde autour de lui. C'est débile étant donné que nous sommes seuls.

- Robin se fout de ma gueule mais à toi je peux le dire. J'aime bien écouter du jazz, de la soul

Je lève un sourcil. Ah ouais ? Anderson sait apprécier de la bonne musique ?

- Eh ! Me juges pas ! C'est de la très bonne musique.
- Je te juge pas. J'aime beaucoup Redding ou Charles.
- Ah ouais... Tu m'épates...
- Pourquoi ?
- Je ne pensais pas que tu étais le genre de filles qui...
- Il a beaucoup de choses que tu ne sais pas sur moi, Aiden. Et tu devrais savoir qu'on ne juge pas un livre à sa couverture.

Il rit et j'ai qu'une envie, fourrer ma langue dans sa bouche si sexy. On a beaucoup plus de points communs que je ne pensais.

Il plante son regard dans le mien. Ouais, j'ai envie. Je me demande si je ressentirai la même chose que la veille. Ça se trouve, je n'aurais pas le batifolage des papillons fous dans le bas de mon ventre. Ça se trouve, c'est l'alcool qui a amplifié les choses...

Je me mordille la lèvre et il pose son pouce dessus. Il me caresse littéralement la lèvre. Oh putain ! Je craque. Ce mec commence à me rendre dingue. Il dépose un baiser sur mes lèvres et je retiens mon souffle en même temps que Randall.

- Tu sais que tu commences à me rendre dingue, chuchote t-il

Ouais bah tu n'as pas idée comment tu commences à me rendre dingue aussi, monsieur Anderson.

***

Aiden m'invite à entrer dans le chalet et j'aperçois ses amis vautrés dans le canapé. Je les salue brièvement et me trouve une petite place sur le sofa en décalant gentiment Dean. Aiden s'assoit près de moi et Thomas grogne.

- Vous prenez toute la place bordel !

Ses amis le huent et Thomas, vexé se lève et s'assoit par terre. Il continue à grogner dans sa barbe et prend un coussin qu'il cale dans son dos.

- Alors ? Vous avez bien couru ? demande Robin.
- Ouais.
- Vous en avez profiter pour faire perdre ce pari débile à Robin ? intervient Thomas.

Aiden et moi nous regardons, d'un air complice et rions. Nous ne répondons même pas, ce qui a l'air d'agacé Robin. Dean sourit comme un demeuré. Il sait qu'on s'amuse avec Robin à ses dépens et je vois dans son regard que ça l'amuse.

Robin se lève d un coup, se poste devant le bar et revient avec une bouteille d'alcool, sûrement de la vodka. Il me tend la bouteille et je le regarde, déconcerté.

- Bon, c'est ce soir que tu vas perdre ton pari ma belle. Que ce soit avec moi ou avec l'autre blaireau...

Aiden secoue la tête, amusé.

- Et si je n'ai pas envie de perdre, je lance, par défi.

Robin paraît impatient et lève les yeux au ciel.

- Plus vite je te sauterai, plus vite je pourrais passer à la prochaine

Je ris tout à coup. Même agacé, Robin reste Robin.

- Je ne vous laisserai pas profiter d'une fille bourrée, intervient Thomas.
- Oh toi, ta gueule le puceau ! crache Robin.

Thomas se raidit à cette remarque et je ne peux m'empêcher de sourire.

Tu veux jouer, Wright, pas de soucis.

J'entends tout de même la mise en garde de Randall dans l'oreillette.

Ne t'inquiètes pas Randall, je me ferais pas avoir une deuxième fois.

Je prends bouteille des mains de Robin et la porte à mes lèvres. Robin sourit et s'assoit près de moi en poussant Dean, qui se dégage en protestant.

- Tu sais Robin, j'espère que tu le perdra ton pari de connard ! lâche Dean.

Je ne peux m'empêcher de rire et Aiden m'imite.

- Ouais, j'espère aussi, dit Aiden.

Je me tourne vers lui et sourit.

- Je lâcherai pas l'affaire comme ça, fait Robin.

***

Jusque là, j'ai réussi à me modérer côté alcool. Dean est parti se coucher depuis une heure et je sais que Thomas reste dans le séjour uniquement pour être sûr que Robin ne profitera pas de la situation. Thomas paraît être le plus responsable du quatuor. Même si Aiden le paraît tout autant mais reste plus volubile.

Je suis allongée sur le canapé et mes jambes sont étendues sur Aiden. Thomas somnole depuis plusieurs minutes et Aiden le supplie d'aller se coucher. Robin, lui, est carrément plein. La plupart du temps, il baragouine des phrases incompréhensible. Aiden lui jette un regard de pitié.

- Je le vois rarement dans cet état. D'habitude, ce sont les filles qui sont ivres avant lui. Je ne sais pas comment tu as fais mais...

Robin se lève d'un bond et part en direction de l'étage. Il titube plusieurs fois dans les escaliers et Thomas vient aider son ami et part le coucher en nous souhaitant bonne nuit.

- Il a suffisamment confiance en toi pour aller se coucher, je ris.
- Ouais, il sait que je ne suis pas comme Robin.

Je pouffe de rire. Ouais, c'est sûr. Ils ont beau être amis, ils sont différents.

- Tu veux dire que tu n'essaiera pas de profiter de la situation ? Je ris.

Il rit à son tour et passe sa main dans ses cheveux désordonnés.

- Non, je ne suis pas comme ça. Du moins, je ne le suis plus. À moins que je sois saoul...

Je lève un sourcil. Anderson est bien un gentleman mais ça ne m'arrange pas vraiment dans le déroulé de ma mission. Je souris puis lui tend la bouteille. Il me regarde, stupéfait, puis secoue la tête.

- Je ne devrais pas boire si je dois te ramener...

Je souris. Ouais Anderson est bien responsable, un peu trop même. Je m'approche de lui et me positionne sur lui en plaçant mes genoux de chaque côté de ses jambes. Je joins mes deux mains derrière sa nuque et plante mon regard dans ses yeux gris. Il paraît tendu un instant. Faut-il que je le détendes ?

- Ou tu peux boire avec moi et m'inviter à rester avec toi cette nuit ?
- Tu es en train de me dire que tu t'es enfin décidée si tu voulais perdre le pari ou pas.

Je ne vous ferais pas le plaisir de répondre à votre question, Monsieur Anderson. A vous de le découvrir

Je sens ses mains se posées dans le bas de mon dos et il m'attire vers lui. Ses lèvres s'écrasent sur les miennes. Je passe ma main dans ses cheveux alors qu'il m'attire encore plus contre lui. C'est si bon... J'entrouvre mes lèvres et je sens sa langue venir taquiner la mienne. Mon rythme cardiaque augmente brusquement et les papillons de mon ventre virevoltent dans tous les sens. Putain, je fonds. Aiden me rend dingue alors que je le connais que depuis quarante huit heures. Comment est ce possible ?

Je passe ma main sous son polo et caresse les courbes de ses abdominaux. Umh ! Je décide de remonter et de poser ma main sur son torse musclé. Je sens les battements de son cœur et ça augmente aussitôt les miens. Mon dieu ! J'envie de lui. Je sens son envie également quand il m'embrasse encore plus passionnément. Je suis à deux doigts de le déshabiller. J'en ai plus qu'envie. Je sais que c'est Roxane qui me le souffle. Taylor me retient. Elle est beaucoup trop concentrée pour perdre ce pari. Je hais cette Taylor ! Je me hais !

Mais mon but n'est il pas de séduire Anderson ? Après tout, ce n'est pas ce petit écart qui fera défaut à ma mission. Je pourrais très bien le rappeler quand je serais de retour à New-York et l'issue de ma mission sera la même.

Aiden se recule et commence à embrasser le creux de mon cou. Merde, il est doué, très doué, trop doué. Mon excitation est à son summum. J'envoie valdinguer ma raison et cette fichue Taylor et me laisse emporter par Roxane. J'attrape le bas du polo d'Aiden et le passe au dessus de sa tête. Son corps, parfaitement musclé, m'excite encore plus. Je le caresse du bout des doigts et savoure la douceur de sa peau. Je sens ses mains puissantes me serrer un peu plus les hanches. Je sais ce qu'il attend. Que je retire mon haut. Je ne vais pas le faire languir plus longtemps. Je passe mon pull au dessus de ma tête et le laisse tomber au sol. Il me regarde, au début surpris puis je vois ses lèvres s'étirées.

- Tu me rends dingue, me dit-il.

Je souris. Oui, je le sens.

Mais je te rassure Aiden, tu me rends encore plus dingue.

J'aimerais que ce moment ne s'arrête jamais. Je m'approche de lui et lui offre un baiser passionné. Taylor essaie de regagner ma raison et je porte ma main à mon oreille aussitôt.

Désolée Randall, Désolée Roxane, j'ai besoin d'intimité.

Je descends ma main un peu plus bas et délivre la boucle de sa ceinture. Je l'entends gémir. Il m'excite encore plus. Je déboutonne chaque bouton de son jean lentement et je sens son impatience. Je souris. Il m'embrasse de nouveau. Les papillons de mon ventre s'emballent toujours autant.

Aiden s'interrompt soudainement et je sens alors des vibrations à l'arrière de ma cuisse. Il me sourit et fouille dans la poche de son jean. Ses yeux s'écarquillent quand il les porte à l'écran..

- Merde ! dit-il

Il me décale gentiment et se lève pour décrocher.

- Salut
- ...
- Je... Je peux te rappeler un peu plus tard, repond t-il en posant ses yeux sur moi
- ...
- Ouais, ok. À tout à l'heure.

Il raccroche et se tourne vers moi. Il me regarde de la tête aux pieds et me sourit timidement.

- Je devrais peut être te ramener, me dit-il.

Qu... Quoi ? Je ne comprends pas. Nous étions à deux doigts de nous éclater et il s'interrompt comme ça. Mon ego en prend un coup. Je pose instinctivement mes yeux sur son téléphone.

- Désolé, c'était mon père. Je dois le rappeler... C'est urgent
- Oh ! Ok... je réponds, déçue

Il me sourit et je me penche pour récupérer mon petit pull. Je l'enfile à la va vite. Il me regarde me rhabiller et je lui souris timidement. Il ramasse à son tour son polo et l'enfile. Et merde ! Putain de téléphone ! Putain d'appel ! Putain d'Aiden Anderson !

***

CHALET DES WRIGHT - EN MEDIA

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