[Chapitre 01]
CHAPITRE 01
***
Mon regard se pose sur ma cible à travers le miroir niché au dessus du meuble du bar. Il se fige à l'entrée, scrute l'horizon. Il cherche sa prochaine victime.
Je souris aussitôt. Un croqueur de femmes, m'a décrit mon père. Je ris intérieurement. Cet homme est loin d'être séduisant. Il a une démarche gauche, les cheveux grisonnants et la bedaine de la cinquantaine tend sa chemise de marque. Il a le regard pervers et l'attitude typique du beauf qui pense qu'il a toujours vingt ans. Je ne me serais même pas retourné derrière lui si je ne serais pas en mission. Ce mec est définitivement pas sexy. Même mon grand père l'est plus, dans l'éventualité où il serait encore de ce monde. Je ne l'ai pas connu en faites.
Son regard scrute une énième fois l'horizon et son regard se pose sur moi. Je bois une longue gorgée de mon mojito puis fais pivoter mon tabouret tout en faisant voler mes cheveux. Technique de la meuf en chaleur.
Je sens son regard se poser sur mon dos et je fixe ma cible. Nos regards se croisent. Ça y est ! Il m'a repéré, ou du moins a compris qu'il ne me laisse pas indifférente. Si seulement il savait.
Il s'approche de moi dans une démarche pathétique. Je me retiens de grimacer. Je serais tellement mieux, chez moi, sous ma couette à regarder de vieux films en noir et blanc. Un bon Hitchcock. Peut être "Fenêtre sur cours" Je l'aime bien celui là. Je prends une nouvelle gorgée de mon cocktail quand il pose sa main grasse et boudinée sur le comptoir.
- Un doublé Scotch, Moe ! dit-il avec assurance.
Ce mec ne se prend pas pour de la merde, ça, c'est sûr. Le dénommé Moe lui sourit, sors un verre et y verse un liquide brunâtre. Ma cible lui demande de mettre ça sur sa note et Moe acquiesce tandis qu'il s'installe sur le tabouret de ma droite. Je fais mine de rien et finis mon mojito d'une traite. Je sens son regard sur moi et je tourne aussitôt la tête. Il me sourit et me reluque de la tête aux pieds, prête à me prendre pour dessert. Beurk!
- Bonsoir, me dit-il
- Bonsoir, je réponds timidement.
C'est mon rôle. Me faire passer pour une petite fille sans défense, naïve et influençable et suffisamment gentille pour accepter de monter dans sa chambre quand il me le proposera. Il me tend sa main.
- Bruce Wright, se présente t-il
Je prends sa main et la serre. Elle est moite et sa poignée de main n'est pas dynamique. Je n'ai jamais aimé ce genre de poignée de main, j'ai l'impression d'avoir affaire à un sans-couilles.
- Véra Snow, je réponds
Nom purement inventé pour ma mission. Il sourit et je le vois passer sa langue sur ses lèvres. Beurk !
- Enchantée Véra.
- Moi de même.
Ce mec est vraiment un beauf ! Il ne m'a même pas proposer de m'offrir un verre.
- Puis je me permettre de vous demander ce que fait une si jolie fille, seule, dans ce bar ?
- Je bois... Enfin...
Je lui montre mon verre vide et Wright comprend aussitôt. Il claque des doigts en appelant Moe qui s'empresse déjà de me concocter un autre Mojito. Je remercie Wright qui me sourit.
- Problème de cœur ? demande t-il
- Oui, alors je noie mes problèmes grâce l'alcool.
Wright me sourit. OK. Je vais devoir activé. Hitchcock m'attend dans mon appartement. J'hésite entre deux solutions.
La première serait de parfaire mon mensonge en m'inventant un fiancé qui m'aurait briser le cœur lors d'une dispute. Non, je devrais plutôt dire que je l'ai trouvé au lit avec une amie. Pff ! Ça serait trop long. Je vais peut être choisir la deuxième solution.
- Vous voulez en parler ? me propose t-il
Je sais qu'il a des arrières pensées. Me faire parler et boire, voire pleurer pour mieux tenter de me sauter.
- Pas vraiment ! Mais pour faire court, j'ai surpris mon fiancé au lit avec ma meilleure amie...
- Oh ! C'est dur...
- On ne va pas y aller par quatre chemins, je le coupe. J'aimerai me venger de ce salaud. Vous avez une chambre ici ?
Wright écarquille les yeux quand j'utilise la solution numéro deux. Être cash !
Il reste un instant à me regarder, finit son Scotch et se lève du tabouret. Il me tend la main pour m'inviter à le suivre. Je n'ai pas envie de la prendre. Je sais qu'elle sera moite et je déteste vraiment ça. Je la prends tout de même, pensant à ma soirée cinéma qui m'attend. Il m'attire aussitôt vers le hall de l'hôtel.
Tandis que l'ascenseur gravit les étages à une vitesse folle, Wright décidé d'enclencher la deuxième. Il m'attire dans le coin de l'ascenseur, pose ses mains sur mes fesses et commence à m'aspirer la bouche.
Prends sur toi ma grande ! Tu es en mission et dans quelques minutes, tu sera descendue aussi vite que l'ascenseur est monté.
- Tu as un cul...Umh...
D'habitude, je réponds par une remarque aussi indécente mais là je ne trouve rien à dire même si j'aimerai lui répondre que sa brioche ou sa calvitie prépondérante ne m'excite pas du tout.
L'ascenseur se stoppe et je l'attire hors de la cage. Il me suit, pressé de rejoindre sa chambre et de sauter une fille qui pourrait être sa fille.
Il sort une carte magnétique de sa poche et la passe sur la serrure. Il m'invite à entrer et allume la lumière. La chambre est belle et coquette. Cosy même !
Je croise le regard de Wright. Clairement, il a l'intention de s'éclater et je ris intérieurement à l'idée qu'il pense que j'en ai envie aussi.
Mon pote, si seulement tu savais quelle nuit pourrie tu vas vivre.
- On boit quelque chose ? je propose.
Il sourit et je me dirige aussitôt vers le mini bar. Je prends deux verres et y verse du Whisky dedans. Bien évidement, dans son verre, je lui ajoute un de mes petits bonus. Histoire que j'honore ma promesse que je viens de lui faire dans mes pensées.
La pire nuit de ta vie. Ça t'apprendra à tirer tout ce qui bouge tandis que ta femme te croit au boulot.
Je m'approche de lui et lui tend son verre. Je m'assois sur ses genoux et il passe sa main libre le long de mes hanches.
Bois connard ! Penses à mon rendez vous avec Hitchcock !
Je porte mon verre à mes lèvres et bois une gorgée. J'adore le whisky mais celui là n'est pas terrible. Il m'imite aussitôt et je souris.
- Alors Véra, qu'est ce que tu fais dans la vie ? me demande t-il
Sa voix a eu un petit raté. Il a moins d'assurance maintenant. Je savais qu'il était un sans-couilles. Et je sais que mon petit cocktail surprise fait déjà effet.
Ses pupilles se dilatent lentement et je sens que sa main, posée sur ma hanche devient lourde. Il ferme les paupières, les rouvre. Il essaie de lutter mais dans moins d'une minute, il s'endormira sans s'en rendre compte. Je me lève, fouille dans ma pochette et sors l'objet de ma mission. J'active le micro et le place sous le tiroir d'une console en bois où un pot pourri puant me chatouille les narines.
- Tu... dit-il avant de s'interrompre
- Tu sais, Bruce. Tu devrais arrêter de sauter des minettes qui pourraient être ta fille tandis que Veronica t'attend sagement à la maison
- Tu... Comment...
- Je vais te faire une confidence. Je ne m'appelle pas Véra Snow... Je travaille pour une société qui fait en sortes que des pourris comme toi...
J'appuie mon doigt sur son torse puis reprend.
- ... ou ton patron, finissent leur vie en tôle. C'est pas bien ce que tu as fais.
J'entends dans mon oreille les grésillements du micro.
- Et tu sais ce que j'aime dans mon boulot ? C'est qu'il a un tas de gens qui inventent tout plein de petits gadgets, comme ce puissant narcotique qui non seulement t'endors en moins de deux minutes mais qui en plus, te fais tout oublier. Et ouais, demain, tu ne te rappellerai de rien sauf d'une chose. C'est que tu aimes ta femme comme au premier jour et que tu ne la trompera plus jamais...
La tête de Wright bascule et il s'endort profondément sur son fauteuil. Je prends mon verre que je finis d'une traite, prend ma pochette en strass noire et il glisse mon verre. Pas de preuve, pas d'emmerdes ! C'est une règle. Ne jamais laisser de traces. Je sors de la chambre en silence et j'entends alors dans mon oreille.
- Bien joué, Black Poison !
***
La nuit a été courte. Je l'ai passé à regarder "Fenêtre sur cour". J'ai enchaîné par "Psychose" et je me suis endormie devant "Les oiseaux". J'adore vraiment Hitchcock. Ce mec était un génie.
Je m'arrête dans un café où je commande un latte en baillant. La journée risque d'être longue mais j'ai un tas de choses à faire. J'entre dans la petite librairie poussiéreuse, salue rapidement Ariane, qu'on appelle l'hôte et me dirige vers l'arrière boutique. J'ouvre machinalement « Les Misérables » de Victor Hugo et pose ma main sur la trente-septième page.
Un rayon rouge scanne chacune de mes empreintes digitales et passe au verre. L'étagère de la librairie s'ouvre et j'avance. Les néons s'allument automatiquement à chacun de mes pas tandis que l'étagère se referme derrière moi. Je longe le long couloir puis emprunte les petits escaliers en colimaçon.
Randall m'attend déjà en bas. Il me fait rire et m'a toujours dépêtré de n'importe quelle situation. Il est le seul ami que j'ai en réalité. Sauver la vie d'une personne créé des liens.
Randall est l'une des rares personnes ici dont je connaisse le prénom. Ici, il se fait appelé White Reggae. Ce qui est complètement opposé à ce qu'il est. Randall est un grand black élancé et est d'origine Rwandaise. Il est loin d'être aussi calme et zen que l'on peut croire. En realité, ce mec est un paquet de nerfs à lui tout seul. Il m'a raconté, un soir, qu'il avait été emmené ici par un officier alors qu'il avait perdu tous les membres de sa famille pendant le génocide de 1994. Ici, personne n'a de famille. À part moi. Moi, j'ai mon père.
L'Œil est une société secrète et nous ne dévoilons jamais nos identités. Chaque agent n'a d'ailleurs pas de parents ni famille. Ici, nous sommes catégorisé en quatre groupes. Les dirigeants et supérieurs qu'on appelle les Grey. Les agents appelés les Black. Ensuite vient les White qui secondent les Black ou les Grey. Et enfin, les Green qui sont les nouvelles recrues qui deviendront, à la fin de leur entraînement des Black ou des White, selon leur classement lors des tests finaux.
L'Œil abritent deux cents personnes, entraînés qui accomplissent des missions dans le monde entier afin de détourner des actes terroristes, des complots envers les dirigeants des différents pays ou des agissements peu orthodoxe. On voit tout, d'où le nom de notre organisation, et on agît.
- Salut Poison, me gratifie t-il avec un large sourire.
J'ai eu droit à mon surnom à cause du caractère bien trempé que j'ai depuis ma naissance. Quand j'étais petite, mes caprices faisaient tournés tout le monde en bourrique. Personne n'osait rien dire car j'étais un très bon élément mais surtout car je suis la fille d'un des trois membres du conseil.
J'ai fini première de ma promotion. Il y a cinq ans, j'étais encore une Green. Mon surnom vient de là. Plusieurs personnes disaient que j'étais aussi pénible que le venin d'un serpent, quand il monte à la tête de sa victime et mon surnom est resté.
Adolescente, j'étais vexée et ne supportait pas mon surnom. Maintenant, je m'y suis fait et je peux même dire que je l'adore. Beaucoup me craignent uniquement à cause de ça.
Randall m'ébouriffe les cheveux et passe son bras sur mon épaule. Il me dirige dans le long couloir menant au centre de l'Œil. On l'appelle la fourmilière car toute la journée, des centaines de personnes errent dans le centre. La fourmilière est déjà remplie de monde malgré qu'il ne soit que sept heures. Je descends les larges escaliers en trottinant et traverse la foule. Plusieurs personnes me gratifient d'un sourire ou me saluent poliment. Je me dirige vers la salle d'entraînement et Randall m'abandonne pour rejoindre les autres White.
La salle d'entraînement est vide et je file au vestiaire me changer. J'enfile mon jogging et un débardeur et monte sur un tapis roulant. Tous les matins, c'est la même chose. Je cours dix kilomètres, à une vitesse moyenne de douze kilomètres à l'heure. C'est pile poil le temps qu'il faut à Black Fire pour débouler dans la salle de sport, en roulant des mécaniques.
Ce mec m'insupportable parfois, quand il décide d'être plus vieux que son grand père. Il a toujours été mon concurrent direct. Quand nous étions encore des Green, si je finissais première, il était derrière moi. Si c'était lui, je le talonnais de peu. On a toujours joué au chat et à la souris tous les deux.
La porte de la salle s'ouvre et Black Fire entre en trombe, suivi par son jumeau, White Fox. Je les ignore totalement, trop concentré à vérifier mon temps, mes pulsations et ma moyenne de course.
- Tiens, tiens, tiens... C'est toujours là même qu'on voit ! Je te l'ai déjà dit, Poison, c'est pas parce que tu arrives une heure avant moi que tu arriveras à me battre !
Ça, c'est l'arrogance de Fire ! Qu'est ce qu'il magace. A côté de lui, Fox me gratifie d'un léger sourire. Autant physiquement ce sont les mêmes, sauf que Fire est un peu plus musclé mais leurs caractères les différencient totalement. Fox est plus calme, plus doux. Il est le cerveau des deux frères. C'est de là que lui vient son nom de code. Rusé comme un renard. Je l'ai toujours bien aimé. Son seul défaut est d'avoir son frère. Je ne me rappelles plus lequel des deux je me suis tapé en premier. Fire, je crois. Non, ça devait être Fox. Fire est beaucoup trop agaçant.
- Salut connard ! je réponds
Fox écarquille les yeux. Il est trop mignon. Fire, lui, me lance un regard hautain. Bon, je l'ai énervé mais il n'avait qu'à pas commencer. J'arrête mon tapis de course, y descend et m'éponge le visage et les bras avec une serviette que j'avais laissée sur un banc.
- Oh ! Tu vas pas faire la gueule ! je lâche.
- Tss ! Tu sais que j'ai raison
Fox lève les mains et secoue la tête, comme pour lâcher prise. Il a été bien trop souvent témoin, voire participant de nos petites querelles. Il quitte la pièce sans un mot et Fire me regarde de la tête aux pieds.
- Tu veux peut être aller sur le ring avec moi pour que je te prouve ta connerie !? me propose t-il
Un large sourire provocateur s'esquisse sur son visage. Il monte sur le ring et me fais signe de venir. Il va encore s'en prendre plein la gueule. Il a la force mais j'ai la rapidité.
J'exécute sa requête et grimpe sur le ring. J'aime l'attaquer quand il ne s'y attend pas. Il sautille sur place pour s'échauffer et je ris intérieurement. Il a l'air d'un crétin. Je m'avance au centre du ring. Il est déjà en place et à arrêter de sautiller. Je protège mon visage avec mes poings et il sourit. Il m'agace trop et je l'attaque aussitôt. Je lui mets un uppercut en plein nez et il recule de quelques pas sous le choc.
- Eh ! J'étais pas prêt, lâche t-il..
Il a le besoin de se justifier. Pauvre chou !
- En conditions réelles, l'attaquant à autre chose à foutre que d'attendre que tu es fini de sautiller comme un débile
- Ça y est ! Mademoiselle je-sais-tout, le retour !
Sa remarque m'énerve et je me rue sur lui. Je m'acharne à le frapper entre des coups de poings et de pieds. Il me met un crochet du droit et je sens une douleur vive sur ma joue gauche.
Connard !
- Tu es priée de ne pas m'amocher ! je crache
- Ouais, c'est vrai. Les cibles aiment pas sauter des pétasses défigurées...
Je m'acharne une nouvelle fois sur lui. Il évite pas mal de mes coups. Ça peut durer des heures, j'ai l endurance et je suis déterminée à lui effacer son sourire de connard. Il me met un coup dans l'abdomen. Mon souffle se coupe aussitôt. Je tombe sous le choc et Fire plonge déjà sur moi. Il m'attrape mes poignets et je sens la pression de ses deux jambes me serrer les cuisses pour que je ne puisse pas lui carrer mon genou dans ses précieuses. Je me tortille pour essayer de me dégager.
- Arrêtes de bouger comme ça, tu m'excite, me dit-il.
Je me stoppe aussitôt. Je le regarde un instant et il en profite pour écraser ses lèvres contre les miennes. Il s'interrompt au bout d'un instant.
- J'ai envie de baiser. Tu es libre ce soir ? me propose t-il
- Tu es d'un tel romantisme...
Il sourit une nouvelle fois et m'embrasse. Sa langue demande accès à la mienne et je me laisse faire. C'est agréable. Ce connard embrasse bien. Très bien même. Et c'est un putain de bon coup. Je suis bien tentée d'accepter sa folle proposition, histoire de m'amuser un peu.
J'entends un raclement de gorge et le visage de Fire se recule aussitôt. Il se fige un instant, se relève rapidement. Il paraît mal à l'aise et je sais qu'il n'y a qu'une seule personne au monde qui le met dans cet état. Mon père. Je tends la main vers Fire qui m'aide à me relever. Il se met aussitôt au garde à vous.
- Mes respects, Grey Tempest
Mon père siffle entre ses dents. Je crois qu'il n'a jamais aimé le caractère de Black Fire.
- Tu as sûrement autre chose à foutre que de fourrer ta langue dans la bouche de Black Poison ! crâche t-il
Fire se raidit et hoche la tête. Il descend du ring et sort de la salle d'entraînement. Je souris aussitôt. Il n'y a que mon père pour être aussi protecteur. Je suis sa fille et il déteste quand les garçons me tournent autour. Je m'approche de lui et lui dépose un baiser sur sa joue droite. Il laisse échapper un petit grognement.
- Le conseil veut te voir, déclare t-il
- Nouvelle mission ?
Il hoche la tête et me fait signe de sortir. Nous nous engouffrons dans la fourmilière alors que tous les regards se tournent vers nous.
- Tu sais que le conseil n'approuve pas les relations entre...
- Dis plutôt que tu parles pour toi...
- Cela n'empêche que nous ne tolérons pas...
- Papa ! J'ai vingt trois ans... Je sais que tu veux protéger ta petite fille mais il est temps que tu te rendes compte que je n'ai plus huit ans. Je sais me défendre...
- Je sais... Tu es un de nos meilleurs agents.
Je regarde mon père. Il dévoile rarement nos sentiments. Bon, il m'aime, ça je le sais. Et j'ai la chance d'être l'unique personne ici à avoir un membre de ma famille ici.
Ah non ! Y'a Fire et Fox aussi.
- Tu n'aimes pas trop Fire ? j'ose.
- Non, pas vraiment. Je préfère son frère, plus calme, plus réfléchi et plus responsable...
- J'aime bien Fox !
Mon père se stoppe et me toise un instant. Il secoue la tête puis pose sa main sur la poignée de la porte du bureau du conseil. Je crois qu'en faites, il n'aime pas Fox non plus.
Il abaisse la poignée de la porte et me fait signe d'entrer. Il passe devant moi et rejoint sa place. Je me poste à quelques mètres du conseil et positionne mes mains dans mon dos.
Grey Wave a le combiné collé à son oreille et prend des notes sur un petit bloc note. Grey Snake me sourit et je lui fais un petit clin d'œil. Il a toujours été gentil avec moi. Son sourire si sincère, ses yeux rieurs. Mais sous ses atouts de charme, il reste un adversaire redoutable et à éliminer toutes ses cibles. Je l'ai toujours considéré comme un oncle quand il venait à la maison quand j'étais jeune. C'est lui qui m'a appris les choses de la vie quand mon corps se changeait en femme. Mon père était bien trop occupé de ce temps là. Ouais, Snake est un peu comme une mère. Ma pensée me fait aussitôt sourire.
Grey Wave raccroche son téléphone et pose enfin son regard sur moi. Lui, a toujours été moins amical avec moi. Je sais qu'il me respecte car je suis la fille de son ami et je le respecte car c'est mon supérieur et surtout le haut conseiller.
Wave me regarde de la tête aux pieds et se décide enfin à ouvrir la bouche.
- Félicitations Black Poison pour votre mission de la veille. Le micro à bien été implanté et Wright est actuellement sous écoute 24h/24 par nos agents White.
J'acquiesce de la tête pour le remercier. Snake me sourit et m'encourage du regard.
- Nous avons une nouvelle mission pour vous.
- Très bien, je vous écoute.
- Le conseil est très satisfait de vos missions et nous avons décidés de vous confier une mission spéciale.
Il me tend une enveloppe Kraft marron et je lui prend aussitôt. Je l'ouvre et sors la photo en noir et blanc d'un jeune homme d'environ vingt cinq ans. Il est pas mal. Belle gueule, athlétique avec un petit air d'enfant sage mais on voit dans son regard qu'il loin de l'être. Je suppose qu'il a les yeux bleus même si le cliché en noir et blanc peut être trompeur.
- Qui est ce ? Je demande
- Aiden Anderson. Fils du célèbre businessman Richard Anderson.
Bien sûr. Je me disais bien que ce nom me paraissait familier. J'ai drogué son avocat hier soir même. Je souris en me disant qu'Anderson serait bien plus sympa à séduire que Wright.
- Black Poison, continue Wave. Votre mission sera de séduire le fils Anderson et de vous infiltrer parmi le cercle Anderson. Fouinez partout, écoutez tout et faites nous un rapport détaillé de tout ce que vous trouvez qui serait susceptible d'intéresser l'Œil.
- Très bien. Vous me donnez combien de temps ?
- Le temps qu'il faudra. Nous savons de source sûre qu'Anderson trempe dans des affaires avec Rodriguez mais notre agent infiltré à Bogota n'a pas pu nous en dire plus. Nous avons besoin de savoir si le fils Anderson est également impliqué.
- Très bien. Quand est ce que je pars ?
Mon père sourit. Il sait que je n'aurais jamais refuse une mission comme celle là.
- Le fils Anderson part la semaine à Courchevel, en France, avec ses amis. Vous partez demain. Vous avez, bien sûr, carte blanche pour cette mission.
J'acquiesce de la tête et le salue respectueusement. Il se lève, m'indique que notre entrevue est terminée. Il sort de la pièce, suivi par Snake qui me gratifie d'un large sourire. Mon père s'approche de moi quand la porte se referme sur les deux hommes. Il pose ses deux mains sur mes épaules.
- Fais attention à toi Roxane
Je lui souris et le prend dans mes bras. Il me caresse les cheveux doucement, comme quand il le faisait quand j'avais fais un cauchemar étant petite. Il me tend une deuxième petite enveloppe marron et quitte le bureau du conseil. Je porte mes yeux sur l'enveloppe et regarde les trois mots griffonnes dessus : opération Blue Angel.
***
NEW-YORK - EN MÉDIA
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