Parmi les pays de l'OCDE, les Etats-Unis sont considérés comme un des pays les plus inégalitaires en matière d'accès aux soins. En effet, le système de santé américain est le plus cher et le moins efficace de la planète. Les populations les plus pauvres sont souvent incapables de payer des soins dits de première nécessité dont les tarifs sont excessifs. D'après un sondage, une 1 famille sur 10 déclare avoir des problèmes financiers entrainant la faillite ayant pour cause des factures médicales.

Le système de santé américain, contrairement au français, repose principalement sur le financement privé avec une faible proportion de financement public pour le reste ; l'assurance médicale est alors majoritairement privée aux Etats-Unis. Les Américains sont en général couverts via leurs employeurs voire de manière individuelle lorsque qu'ils travaillent de manière indépendante ou que leur employeur ne propose pas de couverture du risque santé. La composante « assurance médicale » dans le choix d'un emploi est donc un critère essentiel, parfois décisif.

Le système privé de soins américain est fondé sur une cotisation dont le montant dépend de l'état de santé de l'assuré et des maladies couvertes par son contrat. Entrées en vigueur le 1er octobre 2013 sous la présidence de Barack Obama, les lois Patient Protection and Affordable Care Act (loi sur la protection des patients et des soins abordables) et Health Care and Education Affordability Reconciliation Act (loi sur les soins de santé et sur l'éducation), se sont regroupées sous le nom d'Obamacare. Elles représentent une avancée notable en termes de protection sociale mais sont encore jugées minimalistes en comparaison des systèmes européens, notamment celui de la sécurité sociale française que nous connaissons bien.

Logo de Obamacare (en bas) ; image de campagne publicitaire pour l'assurance maladie d'Obama

Il existe de grandes disparités entre les différents groupes sociaux (Un groupe social est un ensemble d'individus caractérisé par deux éléments : L'existence d'interactions, directes ou indirectes, entre ses membres et la conscience d'une appartenance commune) et malgré la réforme de santé de Barack Obama qui avait permis de réduire le pourcentage de non-assurés de 18 à 11 %, les minorités noires sont toujours aussi touchées par le manque de soin.

On peut prendre comme exemple, le taux de mortalité infantile, deux fois plus élevé chez les populations noires que chez les populations américaines blanches ; cela s'explique par un taux de pauvreté plus de deux fois supérieur à celui des Blancs se traduisant par des conditions de vie plus pénibles ainsi que par un manque d'accès aux soins, les afro-américains et les Amérindiens dans une moindre proportion, n'ayant pas le revenu nécessaire pour pouvoir payer les soins. En 2013, la moyenne de santé chez les Américains montre un écart entre les populations : la moyenne de santé des américains blancs était 12 fois supérieures à celle des populations noires.

Les mauvaises conditions de vie des noirs américains et l'exposition à la pollution des zones d'habitations révèlent une vulnérabilité de la population noire américaine face à des maladies pulmonaires. Par exemple, on a beaucoup de cités résidentielles, principalement occupées par des Américains noirs, situées à côté d'usines ou de sites toxiques. Ces résidents souffrent parfois de négligence gouvernementale comme dans le cas de la contamination de l'eau par le plomb dans la ville de Flint. 

Images de la « Flint water crisis » (crise de pollution des eaux) dans la ville de Flint

En effet, l'eau contaminée au plomb dans la ville de Flint est l'un des pires scandales sanitaires de ces dernières années aux Etats-Unis. Le drame a été provoqué à la suite de la décision des autorités locales qui étaient avaient changé en 2014 la source d'approvisionnement en eau de la ville, par mesure d'économie. L'eau acide et polluée de la rivière locale a rongée les conduites du réseau de distribution, exposant les habitants au saturnisme. L'empoisonnement au plomb de milliers d'enfants de la ville menace d'avoir des conséquences catastrophiques sur leur santé durant des décennies.

Selon le Docteure Mary T.Bassett, commissaire au Department of Health and Mental Hygiene à New York : « Les inégalités ethniques et raciales aux États-Unis sont très bien documentées, mais on discute rarement du racisme structurel comme la cause principale »

En effet, le racisme structurel désigne toutes les manières dont le système augmente les inégalités que ce soit dans le logement, l'éducation, l'emploi, les médias, le système de santé ou le système judiciaire. Tous ces facteurs ont des répercussions sur l'accès aux soins et la santé des populations noires américaines.