Longtemps, ils ont craint ma voix, celle qu'ils, justement, n'entendaient pas

Mes discours étaient trop sombres pour être acceptés par le plus grand nombre

Ils ont préféré me montrer du doigt et changer le rythme de leur pas

Fuyant la pénombre qui inondait les catacombes

Ils se sont alors tournés vers un nouvel horizon, moins obscur

Et ont ainsi érigés tout autour de grands murs

Déviant ainsi les rayons d'une lumière jugée noire

Pourtant porteuse de rébellion et d'espoir

Ce n'est pas une armée prête à combattre qui se met en marche

C'est un peuple qui veut clamer à ceux qui se cachent

Que la forteresse qu'ils ont construite ne les protège pas de nous

Parce qu'ils n'ont de notre part pas à craindre les coups

J'ai décidé de ma voie, celle en laquelle mes frères croient

Du moins, jusqu'à ce que, prêchant sur votre chaire

Vous avez, sans hésiter, jugé pour moi

Que j'étais un démon marqué dans ma chair

Les écritures que vous avez lues sur moi et que vous n'avez su déchiffrer

Sont la raison, aujourd'hui même, pour laquelle vous souffrez

Vous n'avez pas voulu entendre le message que je m'efforçais de délivrer

Et dont vous chercherez à retrouver le dessein tant que vous vivrez

Ce n'est pas une armée prête à combattre qui ouvre la marche.

C'est un peuple qui veut clamer à ceux qui se cachent

Que la forteresse qu'ils ont construite ne les protège pas de nous

Parce qu'ils n'ont de notre part pas à craindre les coups

En me sacrifiant sur l'autel de votre vérité

Vous avez fait de moi ce que jusqu'ici je n'avais jamais été

Un guide, un martyr, une image en laquelle ils croient

Une prière où s'engouffre seule la haine qui croît

J'étais votre plus redoutable adversaire, celui que vous avez mis à terre

Celui qui n'avait que pour arme la force des mots

M'ayant volé mon âme, vous m'avez peut-être fait taire

Mais je jure sur ce que j'ai de plus cher que je n'ai pas dit mes derniers maux