Chapitre 34


" Corbeau ! "

Elle grimpa et plaqua son dos sur son torse musclé. Eiko ne supportait pas de sentir son corps . C'est tout ce qu'elle pouvait faire.

Elle cala sa tête dans son cou .

" Eiko... Si c'est pour Chiko . N'y pense plus. Bientôt, on oubliera tout ça. Je l'espère.

- Ce n'est pas ça. C'est moi même ... "

<< Lui même ? >>

Il souleva alors son bassin et sortit une aiguille de sa poche.

" Donne moi ton bras.

- Mon bras ? "

Elle tendit son bras sans comprendre.Le torse chaud du brun ne faisait que de se soulever en permanence. L'aiguille s'enfonça dans le bras de la brune.

" Ah ! Eiko !

- Detends toi. "

Detends toi... C'était les mots que Fuko avait utilisée quand elle l'avait tatoué sur le bras.

Eiko se mit alors à meurtrir son bras pendant de longues minutes. La voleuse fermait les yeux pour ne pas crier : l'aiguille s'enfonçait sans s'arrêter dans sa chair.

"  Detends ton bras. J'ai fini. "

Finalement elle ouvrit les yeux : Un dragon immense à l'encre noire serpentait son bras avec un oiseau aux petites ailes qui volait sur ses écailles.

" Un dragon ?? Un oiseau ? Dit-il déjà en admiration.

- Ce dragon vole parce que l'oiseau est là . Ce dragon n'a pas d'aile mais c'est l'oiseau qui l'inspire. L'oiseau n'a pas besoin du dragon mais ils sont liés à tout jamais.

- Je n'ai rien compris, grand frère.

- Un jour, tu comprendras. Et tu seras que c'est vrai.

- Ce jour là ce sera quand tu reviendra.

- Ne dis pas de sottises...

- Eiko. Reviens juste mon frère. Je te promets que je serai encore plus forte ...

-  Qu'est ce que tu vas faire encore ?

- ....

- Hmmm ? "

Il pencha sa tête : la petite ronflait.

" Ne dors pas sur moi !

- ....

- Rooohhh.... Souffla t-il ."

Il mit ses bras autour de sa taille. Fuko était vraiment fatiguée.
Il degagea ses cheveux noirs de son front et ouvrit légèrement un bouton de sa robe.

Couché comme ça, pour la première fois, Fuko ressemblait à une femme.

<< Misère ! >>

Il ferma les yeux pour empêcher cette idée d'entrer dans sa tête . Les phrases de Chiko s'installèrent subitement dans son esprit :

<< Eiko ! Pourquoi tu n'aime pas Fuko ? Elle est têtue et c'est bien ! >>

Il posa ses yeux sur ses cicatrices. Depuis que cette têtue était revenu ,plus combattante qu'avant, quelque chose avait changé en lui.

<< Fuko. Finit-il par penser. Mon passé m'a toujours tourmenté. Mais toi... Je ne sais pas pourquoi... Ton âme me hante. >>

Il ferma peu à peu ses yeux lourds.

<< Quand cette misérable est là , on dirait que les voix de mon passé s'arrêtent de me combattre . Comme si sa présence jaillissait des flammes qui les brûlaient .Hmm... Fuko. Qu'est ce que tu est en train de me faire ? Qu'est ce que tu fais sur mon coeur ? >>

***

Le soleil se leva sur la colline .

Eiko et Fuko s'etaient endormis plaqué l'un sur l'autre. Le brun se réveilla en premier.

" Fuko. Chuchota t-il en la secouant. Le matin c'est levé.

- Je suis réveillée. Je sais que tu est capable de partir pendant que je dort. Alors depuis un moment , je ne dors plus !

- Et tu écrase mes jambes ?!? "

Il lui donna un bon coup de hanche et se leva. Fuko se mit à rire mais elle s'arrêta bien vite : Eiko posa son long manteau  noire sur ses épaules. C'était toujours le même mais aujourd'hui, ce n'était pas un jour comme un autre . Le visage de Fuko s'assombrit.

" Tu vas partir Eiko.

- Je pars.

- Je sais... Eiko ?

- Parle.

- Hier si je t'ai remis entre les mains la solution de mon remède , ce n'est pas pour rien.

- ?

- Je veux vraiment parcourir ce monde. Je veux supprimer la peste ! Alors tu dois revenir ! "

Il lui lança un regard ténébreux.

" J'ai juré sur mon oeil bridé.

- Quand ?

- Je reviens. Prends soin de toi. Je reviens. "

L'escorte des soldats ne tarda pas à se montrer aux alentours des collines .

" C'est maintenant l'heure. Je reviendrais.

- Eiko... "

Il  descendit la colline. Fuko se précipita alors sur lui et entoura son dos.

" Fuko ! Dit-il surpris.

-  Je ne rigole pas. Reviens. Parmis tout les soldats qui aiment la guerre, il y a mon frère. Mon grand frère ! Tu est souvent bien mystérieux mais tu est mon frère. Le corbeau. "

Eiko fit un sourire charnel.

" Ne m'exites pas avant un combat ! Va te battre !"

Fuko le lacha et il s'éloigna . Ses poings de rages se fermèrent. Elle fixa son rod.

" Je vais me battre... Pour toi, pour maître Daxian, Chiko, le Prince... Pour tout ses sacrifices. Pour la liberté que je veux !

***

" Votre Altesse ! L'un des soldats souhaite vous voir avant de partir vers l'Ouest !

- Dite lui d'attendre . Je viens ! "

Le blond plaça son diadème et sortit de sa tente. Son regard gris se crispa : C'était Eiko devant lui, accompagné  d'un jeune soldat comme lui.
Le soldat asiatique avait une tel présence que sa faisait peur : il était habillé de son manteau le plus noir.

On ne voyait que ses yeux fins qui menaçaient le monde entier.

" Prince David Eliazar Thalès ! Dit-il durement .

-  Eiko. Frère de l'oiseau Fuko. Que me souhaites votre venue avant votre depart ?

- Je viens vous faire une demande.

- Une demande ? "

Tout les personnes autour s'eloignèrent. Les deux jeunes hommes se rapprochèrent aussitôt. C'est comme-ci il savaient déjà de quoi ils allaient parlés.

" Votre Altesse... Vous prendrez peut être ca comme de l'impolitesse. Mais je vais vous tutoyer. Comme-ci je parlais à un homme de mon âge. "

Le blond acquiesa.

" Fais. "

Eiko mit alors une main  sur son épaule.

" Alors ma demande est simple : Prend soin de ma soeur. Je te la confie.

- Prendre soin de Fuko ? "

Les joues du blond prirent un rouge inhabituelle.

" Prend soin de Fuko... Si durant toute mon absence , je ne reviens pas et que je meurs, refuse lui d'abandonner . Refuse lui d'arrêter . Je te la confie. "

Thalès deglutit. C'était une lugubre demande .  Mais il posa humblement un genou au sol.

" Eiko. Je te le jure : De prendre soin de Fuko en lui refusant d'abandonner son rêve ! Que je brûle aux flammes si je ne le fais pas. Je le jure.

- Merci de le jurer. Dit-il en se retournant déjà .

- Attends ! Tu ne priveras quand même pas ta face à Fuko ? Tu dois quoi qu'il arrive revenir.

- Je connais mon métier, son Altesse. S'exclama t-il en jouant avec la manche de son épée . Fuko n'est pas le problème. Je reviendrai quoi qu'il arrive, c'est mon devoir. Je reviendrai avec votre remède.

- Le remède ?

- Portez vous bien son Altesse. "

Il s'éloigna comme un  insolent  laissant le Prince bloqué sur le mot " remède " .

¤ BLACK - JELLY ¤

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