*Chapitre 6* Préparatifs

Je n'ai ni l'envie ni la force de retourner vers la salle de réception où chacun scrutent à la loupe leur voisins, à la recherche de la moindre faille.

Déjà le mariage de ma soeur crée un immense lac de jalousie dans le coeur de ses dames, elles seront donc à l'affût de la moindre vague qui pourrait déclencher un tsunami. Bien que j'aurais souhaité que ma soeur connaisse elle aussi l'amour véritable,  je ne tiens absolument pas à interférer dans ce processus qui la rend si heureuse. s'il faut en plus que je fasse des vagues, ma mère ne me le pardonnerait pas et j'aurais par le fait même,  des comptes à rendre.

Je goûterais à sa colère pour ne pas être revenu, c'est un fait avéré, mais au moins,  ce sera à huit clôt.

Je m'engouffre donc dans l'ascenseur qui mène à mon étage, sans regarder une seule fois derrière moi.

J'aime mieux imaginer que Ewan me regarde partir en laissant couler une larme sur sa joue que de risquer un coup d'oeil et de constater qu'il est déjà retourné auprès d'elle.

Ce jeux est difficile,  mais bientôt,  mon tour viendra aussi et je dois, par respect pour l'homme qui me sera attribué, oublier Ewan et mes sentiments pour lui.  Je dois tourner la page.  Un objectif simple et concis dont les bienfaits m'échapper encore pour l'instant.

Malgré les larmes qui innondent à présent mon visage,   je me sens mieux,  où plutôt  plus en paix avec moi-même.  Je sais ce que je dois faire et consacrerait mon temps et mon énergie à ça plutôt qu'à vivre dans un monde utopique où j'aurais eu le droit d'épouser celui que j'aurais choisi.

J'entre dans ma chambre et l'air y est glaciale.  Les rideaux battent encore au gré du vent qui s'est levé, en diapason avec mon humeur semble-t-il.  Je me dévêtir à la hâte et laisse glisser ma robe au sol ne me donnant même pas la peine de la ranger.

J'hésite entre fermer les portes de la terrasse ou me faufiler au travers de mes draps qui me font envie depuis que j'ai mis les pieds dans cette chambre.

J'opte donc pour le confort et me glisse entièrement nue sous les draps,  laissant le fin tissus glisser sur ma peau, me donnant d'un coup,  l'impression d'être dans une enveloppe bienfaitrice et caressante.

Je me réveille le lendemain matin  alors que le soleil lèche ma peau avec ses rayons matinales qui ont réussit à s'infiltrer au travers des portes.

Les rideaux ne battent plus dans tout les sens et la douce brise marine emplit l'air de la pièce.

J'aurais pu être détendu,  me lever doucement et profiter du premier matin de mes nouvelles résolutions mais, ma mère, très en colère,  ne l'entend apparemment pas ainsi.

Elle est déjà dans la chambre et c'est d'ailleurs fort probablement ce qui m'a réellement réveillé.

Elle tient dans ses main,  un cintres et accroche la robe en soupirant de découragement.

Je me tourne vers elle et la regarde en silence,  je sais très bien qu'elle est là dans un but bien précis et je ne suis pas pressé de m'attirer ses foudres matinales.

Je suis consciente d'emblée,  que si elle est ici,  dans ma chambre à ramasser mes vêtements alors qu'elle paie plusieurs domestiques pour le faire,  c'est qu'elle essaie de rassembler ses idées afin de ne me laisser aucune chance.  Sans parler du fait que je suis,  moi et mon incartade de la veille,  la premier chose à faire sur sa liste de la journée,  c'est dire à quel point elle est vexée par mon comportement.

Ma soeur entre à son tour, trois verres de cafés en main.  Elle referme la porte avec difficultés et coule un regard vers moi.  C'est évident que notre mère ne sait pas que je suis réveillé et ma soeur,  prend alors un vilain plaisir à le porter à son attention.

-Bien dormis petite soeur?  Elle demande en affichant un sourire joueur sur son visage angélique, avant d'approcher et de me tendre le verre de carton.

Je plisse le nez et esquisse une  moue à son attention, mais il est déjà trop tard,  elle a réveillée la bête.

-Nelyanna!  Quelle bonne surprise que tu daignes nous faire profiter de ta présence après ce faux bon que tu nous a fait hier soir!  Elle s'exclame,  les lèvres pincées et les sourcils froncés.

-Bonjour maman.  Je répond docilement en portant le liquide brûlant à mes lèvres.

-Je ne comprend pas! Elle poursuit.  Tu sais à quel point ces soirées sont importantes pour notre famille,  pour ta soeur!  Que vont penser les gens si notre benjamine juge que sa soeur ne mérite pas ce respect? Y as-tu  pensé une seule seconde? Non bien-sûr,  tu détestes tellement ces événements mondains que tu es incapable pour une fois,  d'en faire abstraction quelques heures.

Elle poursuit ainsi de longue minutes en levant les bras dans les airs et en gesticulant dans tout les sens.  Quand elle est dans cette état,  rien ne l'arrête, je songe.

Ma soeur vient se coucher prêt de moi sur le lit,  et alors que je me rappelle être nue,  je tire davantage sur les draps pour ne pas porter le coup fatale à ma mère.

Ma soeur me dévisage et dès que ma mère a le dos tournée,  elle l'imite,  ce qui déclenche mon hilarité immédiate.

-Ne peux-tu pas prendre au serieux ce que je te dit?  Tu me déçois ma fille!  Tu avais promis!

-Maman,  c'est bon,  j'avais vraiment mal à la tête et j'ai jugé qu'il valait mieux m'éclipser que de combattre les nausées  devant les invités.  Je prend tout ça très au sérieux et justement parce-que c'est important pour soeur,  j'explique doucement.

-Tes maux de tête sont revenus ? Elle demande inquiète en déposant le dos de sa main sur mon front.

-Non,  seulement hier.  Je pense que c'est l'avion,  la fatigue et la hâte,  je tente en songeant à quel point je me sens coupable que ma mère me croit affligé de terribles maux quand en vérité,  ce n'était qu'un subterfuge utilisé pour être capable de disposer et ainsi pouvoir aller rejoindre Ewan. J'avais même été jusqu'à rencontrer des médecins qui voulaient me faire subir des batteries de tests pour comprendre l'origine de mes problèmes.

- Tu te sens mieux?  Je veux dire,  tu te sens capable de respecter le planning?  Sinon je peux faire quelques changements,  elle dit en se levant,  commençant sans doute déjà à tout orchestrer dans sa tête.

-Non,  maman,  je t'assure que ça va mieux maintenant,  j'avais juste besoin de dormir,  j'explique en étirant mes deux bras au dessus de ma tête.

Elle me dévisage d'un air septique et visiblement peu rassuré.  

J'étais tellement prise par mes rendez-vous secret avec Ewan qu'il ma fallu un moment avant de comprendre à quel point cette "maladie" l'inquiétait réellement.  Ce doute maternel qui s'immisce dans sont regard alors qu'elle me détaillé, me donne d'ailleurs quelques remords de conscience.

-Écoute maman,  elle te le dit,  elle va bien.  C'est ok,  alors suivons ce planning que tu as prévu, lâche ma soeur pour essayer de venir à ma rescousse.

-Mmm, d'accord répond-elle finalement en fouillant dans son sac de cuir importé.

Elle en sort une feuille anciennement blanche, qui est désormais emplit d'une fine écriture et d'encre bleu à profusion et ça, recto verso.

Oh non!  Je songe immédiatement en constatant l'ampleur de ses projets pour la journée. J'aurais pu garder cette excuse pour encore quelques heures non?

Elle s'assied au pied du lit et nous fait un résumé de ce qu'elle a prévue pour la journée.  Entre autre chose, une séance de magasinage, une d'essayage de tenues pour demain qui est jour officiel du mariage et nous testerons des maquilleuses et des coiffeuses afin d'arrêter notre choix sur celle qui nous offrira ses services pour le lendemain.  Si nous avons le temps,  il est possible que nous mangions mais,  ce n'est que subjectif.

-Bon,  alors sortez,  je vais me laver, me vêtir et venir vous rejoindre dans le hall,  je dis en essayant de cacher mon empressement à mettre des sous-vêtements.

-Oh non,  jeune fille! Clame aussitôt ma mère avec cet air décidé qui annonce automatiquement qu'il n'est même pas nécessaire d'essayer de la faire changer d'idée sur ce quel s'apprête à me dire.

Ma soeur me dévisage en secouant doucement la tête. Apparemment,  elle, a déjà compris.

-Tu ne viendras nous rejoindre que pour le dîner et tu passeras le reste de l'après-midi avec nous pour les essayages,  mais pour l'heure,  tu vas te vêtir pour un cour de méditation avec Sonyum,  elle précise d'une voix sans appelle.

-Non! je tente.  Je te le dis maman,  je vais mieux,  je veux bien venir avec vous,  même que je suis certaine que ça me fera du bien.

-C'est catégorique,  tu vas suivre ce cour et aucune chance que je t'en dispense! Tu es stressé c'est temps-ci,  et j'imagine que les rencontres pour trouver ton fiancé ont dû t'épuiser,  c'est pourquoi quelques heures de méditation te feront le plus grand bien.

Je me laisse tomber la tête sur l'oreiller en essayant de retenir une longue plainte d'ennuie.

Je n'ai côtoyé Ewan que quelques minutes et j'ai pourtant déjà l'impression que ça va me pourrir toute mes vacances.

Je sais que c'est peine perdue et donc,  je garde pour moi mes protestations internes.

Elles quittent la chambre quelques minutes plus tard alors que je peux enfin me lever et enfiler des vêtements pour cacher un minimum de ma nudité.

Je saisis un short extensible noir et un top qui me laisse le ventre à l'air, et les enfiles aussitôt avant de mettre un jeans et un chandail par dessus pour éviter de scandaliser les invités croisés hors de la salle de sport. 

Je déambule dans les couloirs et me dirige vers le distributeur le plus près pour attraper au vol une pomme, avant de poursuivre mon chemin en direction du gym. Une autre des bonnes idées de ma mère qui a jugé que d'offrir aux invités des activités permettrait de créer une ambiance plus festive.

Je pousse la porte et entre direct.  Je fouille dans mon sac à la recherche d'un élastique et donc,  je ne remarque pas que dans la salle,  il y a déjà une dizaines de personne en tenu de sport plus  convenable que la mienne.

Tous ce tournent vers moi comme un seul homme alors que je rougis déjà à vue d'oeil.

-Oh,  désolé,  je... J'ai dû mal écrire l'heure,  je me justifie aussitôt.  Je reviendrai plus tard!

-Non, me dit Sonyum en dépliant son corps athlétique pour venir vers moi. Ta mère ne t'a pas dit?  C'est mon seul moment de disponible aujourd'hui,  et c'est une séance de groupe, donc prend un tapis et vient nous rejoindre, elle ajoute en reprenant une position assise qui semble des plus inconfortable.

Je me dirige donc en silence vers une place libre dans le fond de la pièce et peste déjà contre les vêtements bien trop révélateur que j'ai choisis plus tôt.

Habituellement,  je suis seule avec Sonyum et elle est tellement absorbée par sa transe que mes habits sont la dernière de mes préoccupations.

Le cours continue et je me joint à eux dans un silence presque palpable, exception faite de la musique douce, bien entendu.

Je suis les instructions de Sonyum et arrive presque à me détendre quand la porte grince à nouveau. Je suis apparemment la seule que le bruit a perturbé,  alors que tout les autres restent concentrés,  sans même ouvrir ne serait-ce qu'un oeil.

Je triche et sort de ma transe pour voir de qui il s'agit.

J'ai le souffle instantanément coupé.

Merde....

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top