chapitre 1
Je viens de sortir de la douche, je dois avouer que ça fait du bien surtout après la nuit que j'ai passée, je suis rentré il y a une vingtaine de minutes du travail. Il s'avère que cet homme a tué sa femme et ses deux filles parce que sa femme le trompait. Il a cherché celui avec qui sa prétendue âme sœur a commis cet adultère, sauf qu'il ne l'a jamais trouvé. Pour cause, ce monsieur est en réalité une dame. Ce qui fut donc notre chance puisque le mari, lui, recherchait un homme, ce qui fait qu'après maintes et maintes recherches, on a fini par trouver l'endroit où il se cachait, sans compter que son arrestation ne s'est pas très bien passée puisque j'ai officiellement un œil au beurre noir et des points de suture à l'arcade sourcilière droite. Pour ce qui est du reste du corps, je ne m'en sors pas trop mal parce que mis à part quelques bleus par-ci par-là, tout va bien.
- Taylor, dépêche-toi, on va finir par être en retard !
- J'arrive, Emma, deux secondes !
Voici Emma, ma petite sœur, cette casse-couille a dix-sept ans et ce qu'elle peut être chiante surtout quand elle fait ça, c'est elle qui passe deux heures dans la salle de bain à chaque fois, ce qui fait que je dois me dépêcher. Je finis de coiffer mes longs cheveux bruns et je fais mon trait d'eye-liner pour faire ressortir mes yeux marrons, avant d'aller mettre mes chaussures et ma veste. Je finis par descendre rejoindre Emma dans l'entrée.
- N'oublie pas ta plaque et ton arme, me dit Emma en me les montrant sur le meuble à côté de nous.
- Merci, mais tu sais que j'ai un cerveau et que je n'oublie pas, contrairement à certaines personnes, lui dis-je en souriant à pleines dents alors qu'elle me tire la langue.
- Gamine.
- Dépêche-toi au lieu de dire des conneries ! me dit-elle tout en prenant son sac de cours avec elle.
On sort sans plus attendre de l'appartement et une fois dans la voiture, je prends la direction du lycée d'Emma. Je parle dans le vide depuis cinq bonnes minutes, je commence à en avoir marre de cette ingratitude, donc je lui prends un de ses écouteurs et le mets à mon oreille pour écouter avec elle. On se regarde dans les yeux puis on se met toutes les deux à chanter en entendant le refrain.
(Chanson Footloose de Kenny Loggins )
Cute loose, footloose.
Kick off your Sunday shoes.
Please, Louise.
Pull me off my knees.
Jack gets back.
Comon before we crack.
Lose your blues.
Everybody cut loose.
On continue de chanter tout le long de la route jusqu'à ce que je me gare devant le lycée où va Emma.
- Oublie pas que je dors chez Mitchel ce soir.
- OK, pas de bêtises.
- Ce n'est pas mon style, tu le sais très bien, me dit-elle tout en souriant de toutes ses dents.
- Justement, c'est bien parce que je te connais que je te dis ça, c'est absolument hors de question que je vienne te chercher chez les flics cette fois-ci, la dernière fois m'a suffi.
- OK c'est bon, j'ai compris !
Elle lève les yeux au ciel tout en répondant, avant de sortir de la voiture. Après m'être assurée qu'elle soit bien rentrée dans l'établissement puisqu'elle a la fâcheuse tendance à sécher les cours, je redémarre. Je reçois soudainement un appel de Jake qui est mon partenaire au FBI.
- Ne viens pas au bureau, rejoins-nous chez Record Music Live.
Il ne me laisse même pas le temps d'en placer une qu'il a déjà raccroché. Me voilà donc partie en direction d'un des plus gros labels du pays.
Une fois arrivée et garée devant le bâtiment, je me dirige vers l'accueil où se trouve une secrétaire qui avait pour une fois l'air plutôt sympa, elle doit en plus je pense être enceinte d'environ six mois. J'ai la fâcheuse tendance à observer les gens qui m'entourent, ce qui est principalement dû au métier que je fais et aussi à l'éducation de mes parents tous deux militaires.
- Je peux vous aider ? me demande-t-elle.
-Je suis l'agent Taylor Hunter du FBI, on m'a demandé de venir ici, mon équipe doit déjà être là.
- En effet, venez, je vais vous conduire jusqu'au bureau dans lequel ils sont.
- Merci.
Nous voilà donc parties en direction du fameux bureau en question. La dame qui m'a guidée s'arrête devant une porte.
- C'est là, me dit-elle en me désignant une porte en face de nous avant de partir.
Je toque alors à la porte et avant même qu'on m'ait dit d'entrer, j'ouvre la porte et entre dans la pièce.
- Excusez-moi, mais qui êtes-vous ?
Cette phrase m'a été dite par un des monsieurs en costard assis derrière le seul bureau de la pièce.
- Ne vous inquiétez pas, elle est avec nous, répond mon chef à ma place. Je vous présente l'agent Taylor Hunter. Elle est la coéquipière de Jake.
Mon ami me fait d'ailleurs un signe de tête pour me dire bonjour, ce à quoi je réponds par le même signe accompagné d'un petit sourire.
- Ravi de vous rencontrer. Bon, reprenons où nous en étions.
Je me mets près de Jake en écoutant attentivement ce qu'il nous dit.
- Bon, pour notre retardataire, je vais recommencer du début en abrégeant un peu. Je me présente, Marc Bohman, je suis le directeur de Record Live Music, voici Rick Sloane, le manager du groupe Black Gun's qui est composé de Bailee, Cal, Oliver et pour finir, Tyler, si vous êtes ici, c'est pour les protéger. Car depuis plusieurs semaines, ils reçoivent des menaces de mort qui nous font penser qu'ils sont tous les quatre en danger.
- Très bien, Jake et Taylor, vous allez les protéger, vous resterez en permanence avec eux. Pendant ce temps, nous, on va enquêter sur ces menaces.
- Vous voulez dire qu'ils vont devoir me suivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre ?
Je crois que celui qui a parlé est Tyler, on comprend très bien en l'entendant parler que ça ne lui plait absolument pas de nous avoir collés à ses baskets pendant l'enquête. Malgré tout, il n'a pas le choix. Je me mets à le détailler. Il est brun. Avec des yeux vert très clair qui tirent sur une couleur qui est entre le bleu et le gris. Plutôt musclé. Je dirais dans les un mètre quatre-vingt, quatre-vingt-dix. Pas beaucoup plus. Il me fait énormément penser à mon frère, Evan. Il lui ressemble surtout au niveau du physique, mais pas niveau mental, ça, c'est sûr. Tyler a l'air macho et très prétentieux. Il a l'air très con aussi. Je dirais qu'il doit avoir entre vingt et vingt-cinq ans, dans ma tranche d'âge.
- Oui, Tyler, tu as un problème avec ça ? lui demande Marc sur un ton las.
Je pense qu'il doit avoir l'habitude des caprices que fait Tyler.
- Oui, j'ai un problème, tu vois, déjà qu'on a plus d'intimité avec tous les journalistes qui nous suivent en permanence et en plus, tu veux qu'on soit suivis constamment... dit-il en nous regardant méchamment.
- Tyler, tu dois comprendre que c'est pour ton bien qu'ils sont ici et qu'ils vont devoir vous suivre. Si on avait pu faire autrement, on l'aurait fait, mais là en l'occurrence, on n'a pas vraiment le choix. Si tu as un problème avec ça, c'est la même chose.
- Alors oui, j'ai un problème, dit-il, énervé.
-C'est pour nous protéger, Tyler. Tu crois qu'ils ont envie de nous suivre partout comme des petits toutous ? Non, je ne pense pas, alors arrête un peu de faire le con et tes caprices incessants.
C'est Bailee qui a parlé. Elle a plutôt l'air sympa par rapport à l'autre con. Elle est brune, assez grande. Dans les un mètre soixante-quinze à peu près. Les yeux marrons. Elle doit avoir à peu près vingt-cinq ans, je pense comme Tyler. Je pense qu'elle et moi, on risque de bien s'entendre.
- Très bien, c'est réglé.
Mon chef nous pointe du doigt Jake et moi, il nous indique la sortie.
- Vous deux, vous venez avec moi, je dois vous parler.
On le suit donc en dehors du bureau jusqu'à un coin tranquille.
- Bon, je sais que ça ne vous enchantait pas de devoir jouer la baby-sitter pour quatre jeunes starlettes, mais vous n'avez pas le choix. Alors je compte sur vous pour vous tenir à carreau, surtout toi. Taylor, tu ne frappes personne, pas comme la dernière fois. Sinon cette fois-ci, je ne ferai rien pour t'éviter les ennuis, compris ?
Je hoche la tête et l'invite à continuer, ce qu'il fait.
- Jack, ça vaut pour toi aussi. Vous commencez demain matin. Aujourd'hui, ce sont d'autres flics qui vont s'en occuper. Le temps que vous puissiez prévenir votre famille. À aucun moment, vous devez leur dire quelle est votre mission, vous le savez. Personne ne doit être au courant.
- Oui, chef.
Avec Jake, on dit cette phrase à l'unisson. Comme on en a l'habitude. John nous indique qu'on peut partir, on s'exécute donc tous les deux vers la sortie en discutant.
- Tu en penses quoi de la mission ?
- J'en pense qu'il va falloir que j'explique à ma sœur que je vais encore devoir partir pour quelque temps alors que je viens tout juste de rentrer.
- Dur. Tu penses qu'elle va bien le prendre ?
Il a dit la première partie de sa phrase en se foutant clairement de ma gueule. Puisqu'il sait très bien qu' Emma n'aime pas quand je pars pour le travail, elle a toujours peur que je ne revienne pas en vie.
- Enfoiré, tu pourrais compatir un peu au lieu de te foutre de ma gueule.
- Ça ne serait pas marrant autrement.
- Je te déteste.
Je commence à partir après lui avoir dit ça tout en l'entendant crier.
- C'est complètement faux, tu m'adores.
Je lui fais un doigt d'honneur et pars en direction de ma voiture pour ensuite aller à la salle de sport. Sur le trajet, je me mets à penser à la mission qu'on a sur le fil. Je ne suis pas sûre que ma sœur prenne bien le fait que je doive encore m'absenter. Depuis la mort de nos parents, elle a beaucoup de mal à me voir partir pour le travail. Elle a peur que je meure aussi et qu'elle se retrouve seule malgré qu'on ait deux grands frères. Evan et Nate. Qui ont tous les deux vingt-huit ans.
Nate est militaire depuis plus de dix ans. Quant à Evan, lui, il est pompier depuis un peu plus de cinq ans, avant il était dans la NAVY dans laquelle il est resté cinq ans. Dans la famille, on a tous des métiers qui ont pour but d'aider les gens. On a tous les trois été dans un lycée militaire. J'ai laissé le choix à Emma de décider si elle voulait y aller ou non après la mort de nos parents, je ne voulais pas lui imposer ça. Et elle a décidé de ne pas y aller. Elle a été dans un lycée privé pendant trois mois, avant de s'en faire renvoyer suite à beaucoup de conneries qu'elle a faites là-bas. Et maintenant elle est dans un bon lycée public où elle a l'air plutôt heureuse et où elle s'est fait beaucoup d'amies. Mais malgré tout ça, elle sait que je suis obligée de faire ce qu'on me dit de faire, j'aimerais pouvoir rester avec elle, mais malheureusement, je n'ai pas le choix, c'est mon métier. Même si je dois avouer que je me serais bien passé de cette mission-là. Jouer les nounous pour quatre starlettes, je m'en serais bien passé.
À force de penser, je n'ai même pas fait gaffe au fait que je suis arrivée. Je me gare, prends mon sac avant de partir faire deux heures de sport, de la boxe principalement puisque j'en fais depuis une dizaine d'années maintenant. Je ressors de la salle crevée, et qu'elle n'est pas ma surprise de voir les quatre starlettes juste devant l'entrée.
- Taylor, qu'est-ce que tu fais là ?
Je crois que c'est Cal qui m'a parlé, mais je ne suis absolument pas sûre.
- Je suis venue faire mon sport, et vous, que faites-vous là ?
- On traîne dans le coin, rien de plus.
- Vous êtes en danger et vous traînez ?
- En quoi cela te regarde, tu n'es pas notre mère !
- Non et heureusement, Tyler, c'est ça ? Sinon, crois-moi que je t'aurais déjà collé mon poing dans la figure.
- Tu te prends pour qui exactement ?
- Et toi alors, ce n'est pas parce que monsieur et connu qu'il est au-dessus des lois ou même des menaces de mort.
- Bon, les enfants, on se calme ce n'est pas la peine de se disputer après tout, on risque de passer pas mal de temps ensemble pendant les prochaines semaines. N'est-ce pas Taylor ? Au fait, moi c'est Cal.
- C'est ça, bon, moi, je vais y aller.
Alors que je commence à partir, une main m'agrippe fermement le poignet, en me retournant, je vois qu'il s'agit de Cal.
- Attends, ça te dirait de venir boire un café avec nous ?
- J'ai des trucs à faire.
Je lui ai dit ça d'une façon très sèche tout en me retirant de sa poigne.
- OK, pas la peine d'être aussi agressive.
Cette fois, c'est Oliver qui a répondu. Je ne prends même pas la peine de répliquer que je me retourne pour parler aux deux officiers qui s'occupent de les protéger pour aujourd'hui.
- Vous devriez les ramener chez eux, ils ne devraient pas traîner comme ça à l'extérieur.
Je ne leur laisse pas le temps de me répondre que je prends la direction de ma voiture avant de rentrer dedans. Je démarre ensuite pour partir en direction du lycée d'Emma puisqu'elle finit les cours dans à peine quinze minutes et que je dois absolument lui parler de l'enquête. Une fois arrivée, je lui envoie un message en lui disant que je suis devant l'école et que je dois absolument lui parler. Donc elle ne pourra pas aller dormir chez son amie Mitchel. Elle me répond tout de suite un simple OK. Quelques minutes plus tard, je la vois sortir de l'établissement puis se diriger vers moi avant de monter dans la voiture. Je prends ensuite la direction de l'appart. Je ne sais pas vraiment comment aborder le sujet, sachant déjà comment elle risque de réagir.
- Il y a quoi de si important pour que tu viennes me chercher alors que je devais aller dormir chez Mitchel ?
Je n'ai pas le temps de lui répondre que mon téléphone sonne. Vu qu'on est à un feu rouge, je m'accorde un regard sur l'écran et je vois que c'est Jake qui m'appelle, je prends le temps de répondre tout en mettant le haut-parleur.
- Qu'est-ce que tu veux, Jake ?
- Ils ont reçu une nouvelle lettre, on doit commencer aujourd'hui.
Il a dit ça avec tellement de joie dans sa voix que l'on comprend tout de suite qu'il a hâte de commencer à faire du baby-sitting. C'est bien évidemment de l'humour.
- OK, tu es avec eux ?
- Oui, je viens de les rejoindre.
- OK, on se retrouve chez moi.
- D'acc, on est là dans dix minutes.
Je raccroche, pose mon téléphone et tourne ma tête en direction d'Emma qui regarde par la fenêtre le paysage new-yorkais qui s'offre à elle.
-Nouvelle mission, hein ? me lance-t-elle.
Cette phrase sonne plus comme une affirmation qu'une question.
- Emma ...
Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit d'autre qu'elle sort en trombe de la voiture que je viens tout juste de garer devant l'immeuble. Je la suis tout en l'appelant, mais elle refuse de répondre, une fois dans l'appart elle monte immédiatement dans sa chambre en prenant soin de bien claquer la porte. Je monte à mon tour et me dirige vers son antre en essayant de l'ouvrir, je me rends compte qu'elle l'a fermée à clé.
- Emma, ouvre s'il te plaît, il faut qu'on parle.
- Dégage, je ne veux ni te voir ni te parler !
- Emma.
- Va te faire foutre !
Je n'ai pas l'occasion de l'engueuler que la sonnette retentit, je prends donc la direction de la porte tout en insultant de tous les noms les cons qui m'ont encore coupée en pleine discussion. Enfin, discussion est un bien grand mot puisque mise à part m'insulter, Emma n'avait pas l'air de vouloir faire autre chose. Une fois la porte ouverte, je les laisse entrer avant de fermer la porte et de partir en direction du salon puisque j'ai entendu Emma descendre.
- Alors, c'est ça ta mission ?
Elle a dit ça avec tellement de mépris tout en pointant du doigt les quatre starlettes.
- Emma, déjà, tu te calmes, tu baisses d'un ton et tu me parles mieux, parce que sinon ça va mal se passer, je ne suis pas ta pote, mais ta sœur, alors si tu as un problème, tu me le dis en face au lieu de gueuler.
Elle commence à m'énerver et je n'ai absolument pas digéré le « va te faire foutre », et pour ne pas aider, il faut que le début de la mission soit avancé.
- Très bien, tu veux que je te dise ce que je ne pense, pas de problèmes. J'en ai marre de ton job, que ce soit le tien, celui de Nate ou bien celui d'Evan. J'en ai marre de devoir toujours m'inquiéter pour vous. J'en peux plus de ce putain de genou qui me fait souffrir en plus de m'empêcher de danser et pour couronner le tout, les parents me manquent.
Elle est en larmes, elle finit par partir en direction de la terrasse pour prendre un peu l'air. Même si, à mon avis, Emma voulait plutôt stopper la discussion et non prendre l'air.
Je me demande pourquoi elle ne m'a rien dit sur tout ça. Emma ne m'a jamais précisé ce qu'elle ressentait par rapport à la mort de nos parents ou même pour l'accident, en fait elle a toujours refusé. Je pensais quand même qu'elle avait réussi à dépasser la mort de nos parents.
Je suis brusquement coupée dans mes pensées par Cal.
- Bah putain, il y a de l'ambiance par ici.
- Ta gueule.
Je ne lui laisse pas le temps de répondre puisque je pars en direction de la terrasse pour tenter de parler calmement avec Emma.
- Emma.
- Je n'ai pas vraiment envie de parler maintenant, alors s'il te plait, laisse-moi tranquille.
- Emma, on doit parler.
- Qu'est-ce que tu veux hein, qu'est ce que tu ne comprends pas dans le fait que je ne veux pas en parler maintenant ?
- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
- Tu crois que c'est facile à expliquer ?
- Tu aurais très bien pu venir nous parler, que ce soit à Evan, Nate ou moi. Si tu ne veux pas nous parler à nous, tu pouvais parler à Jake, je suis sûre qu'il t'aurait écoutée sans problème. Ou sinon, j'aurais très bien pu t'emmener voir une spécialiste.
- Je peux vous parler, tu dis ? Nate n'est jamais à la maison. Il est toujours en mission et le peu qu'il est là, il passe son temps soit avec Evan, soit avec toi. Quant à Evan, il bosse tout le temps quand je vais le voir à la caserne ou même que je l'appelle, le peu qu'il me parle, c'est pour savoir si les cours, ça va, toi, tu bosses tellement que quand tu rentres t'es épuisée, alors je ne veux pas t'embêter avec mes problèmes, alors que tu es crevée. Donc, non, de mon point de vue, je ne peux pas vous parler. Quant à Jake, ce ne sont pas ses problèmes, il est super gentil c'est pas le souci, mais il n'est pas de ma famille.
En me disant tout ça, elle ne m'a pas regardée une seule fois dans les yeux, elle préfère regarder le paysage new-yorkais qui s'offre à elle et que je sais qu'elle apprécie. Je vois à peine son visage, mais au son de sa voix, je comprends qu'elle est à la fois triste et en colère.
- Je suis vraiment désolée, Emma pour tout ça. Si tu le souhaites, après cette mission, si ça peut t'aider à aller mieux, je suis prête à le faire. J'arrête tout, je me trouve un job où je ne risque pas ma vie en permanence. Je te laisse le choix.
- Je n'ai pas le droit de te demander de laisser tomber le métier que tu as toujours rêvé de faire. Ce serait égoïste de ma part de faire ça. Et puis, tu sais très bien que si tu démissionnes, tu devras retourner dans la NAVY.
- Peut-être, mais si tu me le demandes, je le ferais et puis je peux très bien trouver une solution pour la NAVY.
- Comment vous faites, Nate, Evan et toi, pour toujours risquer vos vies comme ça ?
- On nous a appris à toujours protéger les gens, on aime ce qu'on fait, ce sont nos métiers. Par exemple, Nate a un goût prononcé pour le danger, Evan lui, aime sauver les gens, quant à moi, j'aime juste aider et protéger les gens.
- Pourquoi ?
- Les valeurs que les parents nous ont apprises y ont contribué pour beaucoup, papa nous a toujours dit que quoi qu'il puisse se passer dans nos vies, on doit toujours protéger les personnes qui nous entourent, même si on doit risquer nos vies, on se doit de protéger les personnes qui nous entourent qu'ils soient bons ou mauvais, c'est pareil. Voilà pourquoi on fait ce qu'on fait.
- Les parents ne me l'avaient jamais dit, ça.
- C'est normal, ils savaient que tu ne voudrais pas devenir militaire, tu nous as toujours dit que tu rêvais de devenir danseuse. C'est pour ça qu'ils ne t'ont pas inscrite dans un lycée militaire.
- Sauf que maintenant, je ne peux plus danser.
- Emma, regarde-moi, je te promets qu'un jour, tu pourras redanser, OK.
- J'ai peur, Taylor, de ne jamais pouvoir redanser, de devoir vivre en ayant toujours mal.
Je la prends dans mes bras et lui dis :
- Emma, tu vas réussir, tu verras, il te faut juste du temps pour passer au-dessus de tout ça, de la douleur qui finira bien par partir un jour ou l'autre, et de la peur qui te hante depuis l'accident.
- Tu penses qu'ils sont fiers de moi ?
- Bien sûr qu'ils sont fiers de toi, et moi aussi je suis fière de la femme forte que tu es en train de devenir et je suis sûre que tu réussiras à réaliser ton rêve, quoiqu'il arrive, je serais là pour t'y aider.
Elle me serre encore plus fort et me dit :
- Je t'aime, grande sœur.
- Moi aussi, je t'aime, petite sœur.
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