ten
Peter commence à désespérer au sujet de la recherche de son amie, Felicia. Il n'a plus aucune piste depuis quelques temps. Les hommes du Caïd ne se montrent pas, et lorsqu'il les trouve, ils n'avouent rien. De plus, l'enquête établie par MJ n'avance toujours pas. Ils ne savent plus où aller, ni que faire, les indices ne sont plus d'aucune utilité. Felicia semble totalement disparue de la circulation.
À force, Peter commence à penser qu'ils l'ont tué. Pour la garder aussi longtemps enlevée, sans prévenir qui que ce soit d'une certaine rançon ou envoyer une menace, c'est qu'un malheur lui ai arrivé quelque chose. Ses yeux se remplissent de larmes à cette pensée. Il se remémore en même temps les bons comme les mauvais moments passés ensemble. Impuissant, il s'énerve de ne rien pouvoir faire devant cette grave situation.
C'est avec un sentiment de nostalgie qu'il décide de remettre son masque. Avant de sauter par la fenêtre, il embrasse MJ sur le front, celle-ci endormie dans le lit. Il jette un dernier regard en sa direction avant de l'abandonner, une fois de plus. Se balançant entre les immeubles, il repense à ce chemin qu'il a suivi qu'une seule fois dans sa vie. Après de longues minutes, il aperçoit enfin la fenêtre de l'appartement de Felicia.
Il s'y approche, mais peu à peu, tout lui paraît étrange. Une silhouette se dessine dans la pénombre de l'appartement. Étant assez loin, il n'arrive pas à distinguer s'il s'agit d'un homme du Caïd ou de quelqu'un d'autre. Je vais faire la peau à celui qui est entré... jure le garçon. Il accélère, se prépare à attaquer mais ses sens d'araignée ne se déclenchent pas. Si ce n'est pas un danger, qui cela peut-être ? Serait-ce elle ?
Lorsque Peter arrive enfin à apercevoir des détails du corps précis, son coeur s'emballe. Il ne sentit jamais ce sentiment mélangeant de la pure joie, du soulagement, mais aussi d'une véritable inquiétude. Il tire sur tous ses muscles pour arriver encore plus rapidement à sa fenêtre, sans se soucier de la douleur qui monte et de la vitesse trop importante. Peter s'en fiche, il l'a retrouvé.
C'est elle. C'est Felicia.
☆
La lumière du jour. Elle en rêvait depuis des jours et des nuits dans sa petite prison sombre. Les rayons du soleil frappent le visage découvert de Felicia. La tête vers le ciel ensoleillé, son visage reprend peu à peu des couleurs. Les bienfaits des rayons lumineux l'aident à se rétablir lentement, mais pas assez pour qu'elle puisse encore récupérer toute son énergie.
Les hommes du Caïd la pousse hors de leur fourgon, dans lequel ils ont transporté Felicia, un sac sur la tête, pour éviter qu'elle retrouve leur planque. Elle était à deux doigts de les frapper, se disant qu'ils allaient l'envoyer dans un endroit horrible, alors qu'elle se pensait libre suite à la conversation avec Wilson Fisk. C'est en voyant un espace totalement vide sous un pont, et les criminels qui ne s'occupent pas d'elle, qu'elle comprend qu'elle peut s'en aller, enfin. C'est bien la seule fois qu'elle les laisse la pousser ainsi, pour que la jeune femme parte loin d'eux.
Avant de fermer la portière du véhicule, ils balancent un sac noir à côté de leur ancienne prisonnière. Ne réagissant qu'à moitié, toujours chamboulée de tout ce qui lui ai arrivé, ils sont déjà partis alors qu'elle pose ses yeux sur le sac. C'est avec un sourire aux lèvres qu'elle les observe s'éloigner d'elle avec un joli excès de vitesse.
― Aller vous faire foutre...
Felicia s'accroupie avec prudence pour regarder à l'intérieur du sac. En l'ouvrant, sa perruque blonde est rangé dessus le cuir de sa tenue de Black Cat et de ses équipements. Elle est rassurée en voyant toutes ses affaires intactes. Si le Caïd les avait gardé, sa vengeance aurait été bien pire.
Elle le referme avec délicatesse puis le garde à la main pour s'en aller. Les hommes du Caïd ont choisi de l'abandonner ici, dans un coin calme et déserté de population pour éviter d'attirer les regards indiscrets. Felicia se trouve tout de même assez proche de la ville active, vers laquelle elle se dirige à pied.
Il faut dire que l'odeur des pots d'échappement mélangé avec tous les fast-food industriels de la ville ne lui ont nullement manqué. À comparer avec le refermé et les ordures de l'endroit où elle était retenue, ils ne valent pas mieux l'un que l'autre. Les toits des immeubles sur lesquels Felicia prend un peu de repos sont déjà mieux, niveau odeur, et surtout visuellement. Pourvu qu'elle se rétablisse rapidement pour s'y rendre à nouveau.
Felicia semble redécouvrir New York en traversant les rues. Elle observe chaque devanture de magasins, chaque véhicule défilant sous ses yeux, chaque passant pressé. Comme si c'est la première fois qu'elle vient ici, ou peut être la dernière, elle cherche les détails qu'elle n'a jamais remarqué auparavant. En passant tous les jours au même endroit, on finit par oublier ce qu'il y a.
À force de regarder, elle y devient indifférente. Black Cat est bien plus importante que ces pauvres gens imbéciles, selon elle. Ils ne pensent qu'à travailler pour gagner de l'argent et faire des enfants, tout ça dans une routine d'un ennui incroyable. Ils croient participer équitablement à l'économie du pays alors que tout ce qu'ils font revient à de riches personnes, que Felicia veut voler. Sa haine grandi de jour en jour, plus particulièrement envers les hommes qui veulent le pouvoir. Je vais leur montrer quel est le vrai pouvoir... songe-t-elle. Avec Black Cat, tout est possible. Et ce n'est pas ces imbéciles qui vont m'arrêter.
― À l'aide ! hurle une voix. Au secours ! Il m'a volé mon sac !
En sortant de ses pensées, Felicia aperçoit un homme courir à travers les passants, tenant le sac à main d'une vieille dame. D'ordinaire, la jeune femme aurait aidé cette pauvre dame, cependant elle ne réagit pas. S'attaquer à un homme ? Quel plaisir ! Il lui suffit simplement d'ouvrir son sac mais l'envie n'est pas présente. Encore chamboulée, elle passe devant la femme qui cri au voleur, sans même lui jeter un regard. C'est la première fois qu'elle ne va pas venger une femme, la première fois qu'elle laisse un homme s'en tirer sans s'attirer les foudres d'une chatte noire.
Felicia marche jusqu'à son appartement. Elle monte les marches puis récupère sa clé cachée sous son paillasson. Arrivée dans son repère, enfin seule, elle laisse son sac au sol et se dirige sans plus attendre vers la salle de bain. Une bonne douche après toutes ses émotions la soulage véritablement. Elle y reste de très longues minutes, jusqu'à ce que la chaleur de l'eau commence à lui brûler la peau. Puis, elle s'habille d'un ample tee shirt et d'un jogging avant d'attraper son téléphone.
Ses doigts tremble lorsqu'elle compose le numéro de téléphone de son père - le seul numéro qu'elle connaît par coeur, encore plus que le sien. Approchant l'appareil de son oreille, Felicia préfère s'asseoir sur son lit pour ne pas tomber, alors qu'elle se sent encore plus faible à cause de la fatigue. La sonnerie résonne longtemps. À la cinquième, elle perd espoir que son père puisse répondre, mais c'est alors que le combiné décroche.
― Felicia ? C'est bien toi ? fit-il après quelques secondes de silences.
La jeune femme ne parle pas immédiatement, préférant entendre sa voix avant tout. Submergée par les émotions, elle laisse échapper un sanglot. Felicia met sa main sur sa bouche tandis que des larmes coulent sur ses joues. Entendre son père la rassure immédiatement, et cela lui fait encore plus de peine en sachant qu'il est en danger.
Après ce que le Caïd lui a fait subir - Et ce n'est que le commencement -, Felicia se lâche émotionnellement. Alors qu'elle s'est retenue interminablement de pleurer, la jeune femme se dévoile avec la personne en qui elle a le plis confiance.
― Oui, papa, répond-elle en tremblant.
Felicia entend à son tour un sanglot. Son père pleure à l'autre bout du fil, lui aussi rassuré de savoir que sa petite fille est en vie.
― Oh mon Dieu, Felicia... J'ai eu tellement peur...
Elle essuie ses joues inondées de larmes avec la paume de sa main, mais d'autres larmes coulent à leur tout.
― Qu'est-ce qu'il s'est passé, ma chérie ? Où étais-tu ? s'informe Walter.
― J'ai eu quelques problèmes à régler. Tout va bien maintenant...
La jeune femme préfère ne rien avouer à son père, pour ne pas qu'il s'inquiète encore plus. Voulant le protéger, elle souhaite le garder dans l'innocence totale pour le moment.
― Ne me ment pas, je sais que ce qu'il s'est passé est lié au Caïd. Une femme est passée à la maison.
Aussitôt, sa tristesse se transforme en colère. Felicia ne se soucie plus des larmes sur ses joues et serre fortement son téléphone. Qui oserait aller voir son père ? Une femme envoyée par Fisk pour menacer Walter ? Cette personne ne risque pas de s'en tirer comme ça, pas avec Felicia.
― Qui ça ? grogne Felicia.
― Une journaliste du Daily Bugle. Une rousse. Ce n'est pas la question pour le moment. Elle semblait s'inquiéter pour toi, c'est elle qui m'a dit que tu pouvais être liée à Fisk.
Felicia baisse la tête, penaude, comme si elle se trouvait réellement devant son père et qu'elle venait de lui cacher une grosse bêtise.
― Tu connais son nom ? questionne Felicia, évitant d'avouer ce qu'il s'est passé.
― Elle me l'a dit mais je ne m'en rappelle plus très bien... Une certaine Maria-Jane... Non, Mary-Janet... Je ne sais plus, soupire-t-il en réfléchissant.
Sa fille attrape un petit carnet et note les propositions de prénoms, au cas où. Quelques noms y sont déjà inscrits, comme les hommes de mains de Fisk. Ce n'est pas une liste noire, selon elle. Seulement une liste de personnes qu'elle pourrait battre si jamais elle les croise...
― Elle t'a dis quoi de plus ?
― Elle m'a posé pleins de questions sur toi. Elle semblait très intéressée, comme si elle menait une enquête... Ne te fis pas à elle, elle a l'air gentille d'apparence mais je ne lui fais pas confiance.
Walter souffle lourdement, un peu agacé des questions en retour de sa fille, alors qu'elle ne répond pas aux siennes.
― Felicia, s'il te plaît, ne me dis pas que tu es liée au Caïd...
La tristesse de Felicia domine sa colère mise de côté. Elle rabaisse à nouveau la tête, se grattant le front.
― Je peux simplement te dire que tout ce que je fais, c'est pour toi... annonce doucement Felicia. Je passerais bientôt te voir, à ce moment je te parlerai de tout.
Un silence s'impose entre eux. Ils savent tous les deux que c'est la fin de leur appel téléphonique, peut-être un des derniers avant une autre longue absence.
― D'accord. Prends soin de toi, ma chérie. Fais attention à tes arrières...
― Toujours, comme tu me l'as appris... Je t'aime, papa, murmure-t-elle.
― Moi aussi je t'aime.
Felicia raccroche immédiatement, ne voulant pas qu'il entende à nouveau ses sanglots. Cette fois-ci, elle arrive à contenir ses larmes. Pleurer une fois lui suffit, pas deux. Même toute seule, Felicia n'aime pas expulser sa tristesse, qui est pour elle un signe de faiblesse. Elle a horreur de ça. La jeune femme reste assise de longues minutes sur son lit, devant la fenêtre. Elle observe par la vitre New York toujours en forme, contrairement à elle. Elle voudrait sortir un peu, costumée en Black Cat, mais l'énergie ne la suit pas. Fixée sur son lit, elle n'a même pas la force d'aller chercher de quoi manger.
C'est soudain que la forme s'approche à l'extérieur. Une silhouette vient se coller à la fenêtre, une silhouette qu'elle connaît bien. La jeune femme se lève avec du mal pour soulever la vitre et ainsi permettre à Spider-Man d'entrer une seconde fois dans son cocon. Aujourd'hui, elle se fiche complètement de comment elle est ou pourquoi il est venu, il est là.
Lorsqu'il est dans l'appartement, c'est avec surprise qu'il se jette dans les bras de Felicia. Le héros vient l'enlacer, un peu trop fort dû à sa joie, mais cela donne des douleurs au corps encore fragile de son amie. Cette dernière s'en fiche, elle retrouve son Spidey en chair et en os, beaucoup plus en forme que dans le dernier état qu'elle l'a vu. Ayant aussi peur qu'il soit mort, suite à l'attaque au MET, c'est un soulagement extrême pour Felicia de le serrer contre elle.
― Tu m'as manqué... lui chuchote le garçon à l'oreille.
Peter se décale d'elle avec un sourire radieux sur les lèvres. Cependant, son expression joyeux se désintègre lorsqu'il peut enfin inspecter la jeune femme en globalité. Celle-ci semble très fatiguée, tellement qu'elle s'accroche à son bras pour ne pas tomber. Elle tremble légèrement, menaçant de trébucher au sol à cause de ses jambes qui sont sur le point de lui lâcher. Des cernes entourent ses yeux presque fermés, avec les larmes qu'il devine avec ses joues rouges. Sans compter ses cheveux en bataille et sa tenue qui ne compte pas du tout.
Comme il l'a connaît, Peter aurait pensé que Felicia lui sauterait dessus dès son arrivée. Au contraire, elle ne réagit aucunement, pas un sourire, pas un geste. Black Cat reste silencieuse, comme si elle le suppliant silencieusement d'être là pour elle en un simple regard. Elle ne montre aucune affection ou de la joie - bien que dans la tête de Felicia, il s'agit d'une explosion de joie de voir Spider-Man. Peut-être la fatigue ? Même endormie, Black Cat exprime son adoration envers lui...
Il pense être en la compagnie d'une autre personne pendant un court instant. Mais qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? Ce n'est ni Black Cat, ni Felicia Hardy devant lui. Wilson Fisk l'a complètement achevée, devine Spider-Man, et c'est bien sûr devant Peter que Felicia lâche prise, alors qu'il s'inquiète assez pour elle.
― Dis moi ce qu'il s'est passé avec le Caïd, ordonne le héros.
Peter passe son bras autour de la taille de son amie pour l'aider à se tenir debout. Elle en profite pour poser sa tête contre son torse, afin d'avoir un peu de réconfort. Felicia ne dirait pas non à ce qu'il reste un peu chez elle pour l'aider à dormir, ou alors s'endormir complément dans les bras du beau super-héros.
― Non.
Cette réponse sèche suffit à Peter pour comprendre qu'il la tient entre ses griffes. Il fronce les sourcils, mais avant de s'énerver, il se calme pour apaiser Felicia. Ce n'est pas le moment de se mettre en colère... Elle a terriblement besoin de réconfort.
― Ce n'est pas vrai... Je vais t'aider à t'en sortir, promet-il en chuchotant.
Felicia hoche doucement de la tête, se remettant droite. En regardant son âme soeur dans les yeux, elle esquisse un léger sourire qui fait du bien à leurs deux coeurs.
― Je ne me suis beaucoup inquiété pour toi, tu sais.
Peter pose sa main sur la joue de la jeune femme. Celle-ci se pince la lèvre inférieure. D'ordinaire, elle aurait répliquer par un geste encore plus affectueux, mais en ce moment, elle ne demande qu'à un petit peu de douceur et de chaleur. Elle pose simplement en retour sa main sur celle du jeune homme.
― Je sais...
― C'est pour ça que j'ai demandé à une amie d'aller voir ton père... avoue lentement Peter.
Aussitôt, Felicia le dévisage de gros yeux. Alors qu'elle caresse la main du jeune homme, ses doigts se referment sur le tissu rouge recouvrant sa peau. Elle cogne ses ongles contre la main, comme si elle veut le griffer, puis serre de plus en plus fort dans l'espoir de lui offrir une douleur en échange de ce qu'il vient de faire.
Peter baisse le regard sur sa main douloureuse, sachant qu'il vient de faire une bêtise. Mettre en colère Felicia est tout sauf une bonne idée, pourtant il souhaite être totalement sincère envers elle. Il ne pouvait pas savoir qu'elle est si protectrice avec sa dernière famille...
― Tu as fais quoi ? répète sur un ton agressif la jeune femme.
― J'avais peur pour toi... Je croyais qu'ils t'avaient tué ! Alors je lui ai demandé d'aller questionner ton père, espérant qu'il sache quelque chose.
En colère, Felicia serre de plus en plus fort la peau de Spider-Man. Ce dernier recule hâtivement sa main, sur laquelle le tissu est déchiré. Elle a même réussi à commencer à le faire saigner. Il grimace légèrement, se disant qu'il n'aurait jamais dû lui dire ça.
La jeune femme continue à le dévisager, ce qui rend Peter encore plus désolé. Elle le force à reculer dangereusement vers la fenêtre encore ouverte, mais il ne s'en préoccupe. Il est Spider-Man, après tout.
― Elle ne lui a rien fait, je te jure. Il va très bien !
― Tu n'as pas le droit de mêler mon père à tout ça... menace Felicia.
Peter cogne brusquement contre le rebord de la fenêtre. Il regarde par dessus son épaule les nombreux étages qui les sépare du sol. Si elle veut le mettre à la porte, autant sauter tout de suite dans le vide pour s'en aller. Au moins, elle pourra se calmer et la prochaine fois qu'ils se verront, ils pourront en reparler plus calmement.
― Tu ne peux pas le mêler à ça ! hurle la jeune femme.
Aussitôt, Felicia ressent un autre élan d'énergie. Elle la reconnaît, il s'agit de sa nouvelle mutation qui veut encore s'échapper d'elle. Pour aller sur son Spider-Man ? Pas question ! De toute ses forces, elle essaie de le contenir pendant quelques millièmes de secondes, mais ce qu'elle souhaite faire a l'effet inverse. En effet, plus en plus la mutante tente de le garder en elle, plus en plus l'énergie devient puissante. Quand elle n'arrive plus à se contenir, cette onde invisible ressort soudainement. Son effet donne un bien fou à la jeune femme qui se sent apaisée.
En face d'elle, Peter ne comprend pas ce qu'il se passe. Il s'est pourtant retenu contre le rebord de la fenêtre, mais pas assez car il a glissé dans le vide. Felicia essaie de le retenir, mais trop tard, il tombe en arrière vers la rue bondée. Sans problème, Spider-Man tend devant lui une main pour tisser une toile et se retenir. Aucune angoisse, il le fait toujours quand il sort en super-héros. Néanmoins, cette fois-ci, tout ne se passe pas comme prévu.
L'effet de malchance dure plus longtemps que prévu. C'est sous les yeux de Felicia que le fil d'araignée tissé par le héros se casse brusquement. Tandis qu'il se rattrape enfin après cette maladresse incompréhensible, voici que le pire défaut de Peter Parker vient hanter à présent Spider-Man.
Glissant dangereusement vers le bas, il tend ses deux mains vers l'immeuble. Autre problème, ses systèmes de toiles d'araignée ne fonctionnent plus. Quoi ? Non, c'est impossible ! songe-t-il en tapant sur les appareils. Peter se rapproche de plus en plus de la route et des voitures qui passent à vive allure. Sa panique monte brutalement, le faisant trembler et mêlant toutes ses pensées. À de nombreuses reprises, il tape sur les deux appareils, espérant que l'un puisse enfin marcher, tout ça pendant de courtes secondes périlleuses.
En haut de l'immeuble, Felicia assiste à ce spectacle assourdissant. Non, non, non... c'est de ma faute ! Elle se maudit intérieurement en cherchant une solution, mais elle voit son ami se rapprocher du sol... et du camion qui roule un peu trop vite.
― Spidey !
La jeune femme hurle à pleins poumons en se penchant dans le vide. Cherchant un moyen d'annuler son effet de malchance, elle se concentre en vain pour sauver le héros de ses pouvoirs incontrôlés.
Soudain, la malchance se dissipe. Plus qu'à quelques mètres du bitume, Spider-Man arrive enfin à tisser une toile contre la façade d'un immeuble, dans un soulagement extrême. Ces systèmes permettant de créer les toiles semblent enfin fonctionner à nouveau, au moment où il allait sûrement y laisser sa vie. Il se dégage de la trajectoire du camion, roulant droit sur lui, qui klaxonne bruyamment.
Paniquée par ce qu'il vient d'arriver, Felicia décide de refermer rapidement la vitre et de fermer les rideaux, pour que le jeune homme ne revienne pas la voir. Ensuite, elle se dirige vers son lit, où elle se laisse tomber dessus, et où elle y verse toutes les larmes de son corps, avant de tomber dans les bras de Morphée.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top