Le trio de l'horreur

Domaine Phantomhive, 4 Septembre 1888, 9h00

Sébastian arriva dans le bureau de Ciel, tasse de thé et journal en main. Un numéro de The Times.

"Le journal et votre thé monsieur.

- Pourquoi m'apportes-tu le journal ? Je ne te l'ais pas demandé.

- C'est vrai, mais j'ai pensé que vous seriez intéressé par les articles."

Le comte, dubitatif, arrêta de travailler et saisit la une. Après de longues secondes, il lâcha un cri d'étonnement et frappa sur son bureau. Le choc fut tel que la tasse de thé tomba au sol. Sébastian la ramassa, sans manquer à regarder le visage de stupeur de son maître.

"Scotland Yard devance enfin le Limier, Jack l'Eventreur est arrêté ?!!!

- Il semblerait que Sire Randall fut l'élément qui déboucha et relança toute l'enquête. Il recentra le profil du tueur sur une femme avec un diplôme de médecine, issue de la noblesse, de grande taille, et qui est stérile. Sire Randall a fouillé toutes les demeures des personnes qui ont ce profil, et la personne qui a été arrêté...

- Mme. Red ????!!!!!!!

- La police a retrouvée chez elle des utérus embaumés dans des bocaux.

- ... Sire Randall, est bien trop bête pour avoir une idée aussi précise du profil de Jack l'Eventreur d'un seul coup, alors que ça fait des semaines qu'il patauge...

- Ce matin aux aurores, je suis allé interrogé des londoniens, et l'un d'eux m'a révélé quelque chose... D'intéressant.

- Quoi donc ?"

Sébastian sourit, Ciel arqua un sourcil. Le majordome lui donna alors son information, qu'il semblait gardé jalousement.

"C'est César Bickerman qui lui a remis le profil du tueur.

- QUOI ?! Encore lui !!!

- Ce paysan m'a dit que quand le commissaire et cet enfant se sont serrés la main, celui-ci lui a discrètement donné un morceau de papier. Je suis donc allé vérifier ce fameux papier et il y avait effectivement le profil de Jack L'Eventreur.

- C'est une vraie anguille celui-là !

- En parlant de lui..."

Sébastian pointa du doigt un autre article.

"... ! César Bickerman, le chercheur en médecine moderne venu d'Amérique devient membre de l'Académie des sciences en vendant pour un revenu mensuel selon ses désirs, avec approbation de sa majesté et de l'Assemblé de 16,5 milliards de livres sterling pour les brevets déposés des antibiotiques et du soluté de réhydratation orale. HEIN ?????!!!!!! Il est passé de deux millions à seize milliards et demi ?????!!!!

- Il a également obtenu l'amour de toute l'Angleterre en permettant à n'importe qui et à n'importe quelle structure de produire, d'acheter et de vendre à bas prix ses inventions. Il a aussi décidé de reverser les bénéfices de sa création à l'Etat pour qu'ils puissent faire des travaux de rénovation dans l'East End selon ses dires.

- Il ne cherche pas seulement à devenir riche... Il veut aussi se faire aimer du pays et gagner en popularité. Quoi de plus efficace que de donner une friandise à un chien pour qu'il vous lèche la main...

- Et ça marche. En à peine quatres jours, il est déjà plus populaire que vous."

Ciel se contenta de lancer un regard noir à Sébastian.

"Je ne pensais pas que ce type était aussi malin... Il est dangereux.

- Vous le prenez au sérieux maintenant ?

- Les choses ont changés. Il est capable de rivaliser avec nous, il a la main mise sur Scotland Yard, c'est un riche bourgeois et il est devenu un membre important de l'Académie des sciences. S'il gagne encore de l'influence, cela risque d'obstruer mon travail, même si tu es là."

Pour la première fois, Sébastian était piqué au vif. En deux ans, Ciel n'avait jamais douté des capacités de son démon. Or, celui-ci avait perdu trois fois dans la même journée. Il n'avait pas réussi à rester discret alors que Ciel lui avait ordonné, il avait subi une défaite cuisante alors que son maître lui avait demandé de gagner, et il s'était fait avoir car il n'a pas vu arriver le piège de César et Happy. Cependant, il n'en dit rien, il n'en montra rien non plus.

"Si la reine lui confie un rôle de limier, rien ne garantit qu'on tolérera encore longtemps mes écarts.

- Qu'allez-vous faire monsieur ?

-... Je dois me débarrasser de lui. Il évolue trop vite pour que je le laisse tranquille..."

La Maison dorée, 4 Septembre 1888

Happy avait elle aussi amené le journal The Times à César. Celui-ci buvait un café noir pour changer.

"Merci.

- La révélation que tu nous as fait résonne encore dans nos têtes. 16,5 milliards ! On peut savoir ce que tu leur as fait pour qu'ils te mangent dans la main comme ça ?!

- Et je vois que Sire. Randall a arrêté le tueur, SANS mon aide, tu l'auras remarqué.

- C'est quand même bizarre que des divergences soit apparues...

- En soit, notre simple existence EST une divergence.

- C'est pas faux..."

C'est alors qu'on sonna. Une bonne alla ouvrir et rien qu'au bruit des pas, sans lâcher l'œil du journal, il reconnut la personne qui se tenait devant son bureau.

"Quel plaisir de vous revoir Sire. Randall !

- Comment avez-vous fait pour savoir que c'est moi ?

- Vous faîtes 1m79 pour 83 kg. On reconnaît facilement le bruit de vos pas. D'ailleurs, votre vieille blessure au genou vous joue souvent des tours puisque vous boitez souvent.

- Vous êtes incroyable sire Bickerman... souffla Randall, estomaqué.

- Vous pouvez m'appeler César vous savez ?

- Vraiment ? On ne se connaît presque pas, c'est plutôt...

- Nous sommes complices non ? On peut bien se permettre ça."

Happy, n'étant pas dans la confidence, ne comprenait pas de quoi il parlait. Mais en ce qui concerne Sire Randall... C'est sûr que quand grâce à un miraculé d'informateur te donne tout ce qu'il faut pour arrêter un grand tueur, et que tu deviens du jour au lendemain, la fierté de la police anglaise, on peut bien se permettre quelques petites choses...

"D'accord César, pourquoi pas...

- Et donc... commença César en servant un ristretto sans sucre et un palmier à son potentiel ami. Pourquoi êtes-vous venu me voir Arthur ?

-... Et bien... hésita Randall."

Il avait le front luisant, les yeux humides, les mains tremblantes. César congédia Happy pour que celui-ci soit plus à l'aise.

"Il a un gros problème. comprit César sans trop d'efforts. 

- Dîtes... Vous pouvez... Vous pouvez tout soigner ?"

César ne s'attendait pas du tout à cette question.

"Que voulez-vous dire ?

-... Ma femme Diana et mes deux enfants Felix et Sharon sont tous atteints de maladies étranges. Si étranges que quand je suis allé voir les médecins, ils m'ont dit que c'était impossible à soigner et que quand je suis allé à l'église, le prêtre m'a dit que ma famille était la cible du diable.

- Ce genre de choses n'existe pas !

- Je sais mais... J'avais perdu tellement espoir que j'étais prêt à croire n'importe quoi pour soulager ma conscience. Mais... Quand j'ai découvert que vous, le garçon que j'avais rencontré par hasard était un brillant chercheur en médecine qui avait réussi à neutralisé quatre maladies effroyables alors que nos plus grands chercheurs nageaient en eaux mortes... Je me suis dit... Que VOUS, peut-être, non... J'ai la certitude que vous pourriez sauver ma famille !

-...

- Je sais que vous êtes surement occupé, et que vous avez sans doute l'impression que je cherche à vous utilisez en utilisant la pitié mais... S'il vous plaît César, sauvez ma famille !"

C'était la première fois que César ressentait cela. Il voyait cet homme, bien plus âgé que lui, demandant sans filtre à un enfant s'il pouvait sauver la vie de ses proches... Arthur ne voyait pas du tout César comme un enfant, et celui-ci l'avait très bien compris. Et pour la première fois, sans qu'Happy n'ait eu besoin de le guider, il dit ceci :

"Vous savez... En réalité, je ne suis pas un homme charitable pour un sou.

- Je vous paierais dans ce cas ! Je...

- Je ne pense pas que vous ayez 120 000 000 millions, et ce ne sont que les frais d'auscultation.

- Oh... Je vois... Dans ce cas... Ca veut dire que c'est fichu...

- Vous ne m'écoutez pas assez attentivement Arthur.

- Hein ?

- Je vais ausculter votre famille. Et non seulement je vais les examiner, mais je vais aussi les soigner !

- Mais, vous ne vouliez de l'argent ?

- J'ai dit que pour une personne normal, ça couterait cent-vingt millions. Or... Ce n'est pas votre cas. Nous rediscuterons du paiement, une fois que vos proches seront sur pied et que vous m'aurez invité à manger !

- César... Merci ! Merci beaucoup !

- Vous me remercierez une fois qu'ils seront guéris. Allons chez vous. Plus vite on finira, plus vite on aura nos récompenses respectives

- Oui !"

Randall avait repris son aplomb habituel. Cela fit étrangement sourire César qui semblait vraiment apprécier cet homme.

"Carlos ?

- Oh ! C'est vous monsieur ?

- Je vais sortir, prépare la voiture s'il te plaît.

- A vos ordres !"

Sans perdre un instant, aidé par les valets d'écuries, sortirent de magnifiques chevaux que Randall reconnut tout de suite.

"Mais ce sont des hanovriens Isabelle ?????!!!!!!!!!

- Tiens donc, un connaisseur en chevaux ?

- Disons que c'est une de mes grandes passions... Très peu de mes hommes sont au courant...

- Ce sont des animaux beaux, forts... Et plus intelligents qu'un humain de temps à autre."

Randall explosa de rire à cette remarque.

"J'ai dis quelque chose de drôle ? demanda César, qui ne comprenait pas pour une fois.

- Je dis exactement la même chose à Aberline !

- C'est le jeune qui était avec vous la dernière fois ?

- C'est ça ! Des hanovriens Isabelle... Ces animaux coûtent une fortune...

- J'en ais cinq.

- QUOI ?!

- Les deux que Carlos a sortit sont un mâle et une femelle. Jackson a une tache noir sur la croupe et il a une robe Isabelle claire en réalité et Elisabeth II, qui est bien un Isabelle pur a les yeux verts.

- Wouaw... Mais. Il est arrivé quoi à Elisabeth I ?

- Il n'y a jamais eu d'Elisabeth I, j'ai nommé cette jument directement II.

- Pourquoi ?

- Mmh... Comme ça."

Si vous êtes né à mon époque, vous savez sans doute pourquoi ?

"Non ! Dîtes-moi que c'est pas vrai ! Vous avez aussi des Kaimanawa ?! Mais ils sont quasiment indomptables !

- Carlos mon cocher a dressé ses fiers animaux en deux jours.

- Alors là, je suis admiratif... En plus, ils ont une robe Ambre champagne ! C'est presque introuvable !

- Si j'avais su que vous aimiez autant les chevaux, on y serait allé à pieds jusque chez vous ! plaisanta César qui ne comprenait pas la passion si ardente de Randall.

- Désolé mais ils sont si magnifiques !"

César se contenta de rire. Il est plus impressionnable que ce que je pensais.

"Et si on y allait ?

- Vous avez raison. je viendrais les admirer plus tard !

- Il a aussi le sens des priorités et reste fixé sur son objectif malgré les distractions. S'il était plus perspicace, ce serait réellement un excellent policier..."

Sur le chemin pour se rendre à Marylebon High Street, soit 2,4 km, Randall était si perturbé qu'il n'arrivait pas à parler. Et voici la raison !

"Je croyais que c'était une voiture... Pourquoi se trouve t'on dans un carrosse ?!!

- C'est interdit d'avoir un carrosse ?

- Non mais...

- En plus, c'est pas comme si j'avais sorti celui de Louis II de Bavière...

- Parce que vous avez aussi celui de Louis II de Bavière ?!

- Je dois bien dépenser la quantité colossale d'argent que je reçois. Non ? 

- Et bien...

- En plus, les seuls à pouvoir utiliser les carrosses sont les nobles et les bourgeois. C'est exact ?

- En effet...

- Je travaille dans le domaine médicale et j'ai des revenus solides. Je suis donc de la moyenne bourgeoisie. Conclusion, il n'y a aucun problème à ce que je me balade en carrosse.

- Et bien vu comme ça...

- Et puis, aujourd'hui est un jour spécial... Vous allez enfin pouvoir revoir votre famille en bonne santé... marmonna t'il.

- Vous avez dit quelque chose ?

- Non rien. J'imagine que c'est votre première fois en carrosse, c'est pour ça que vous êtes aussi gêné.

- Effectivement je ne le cache pas..."

Quand les villageois virent le visage de César, ils arrêtèrent tous leurs activités respectives pour l'acclamer. César ouvrit en grand le  rideau et salua humblement ses admirateurs.

"Vous êtes vraiment très populaire...

- Sans doute que des gens de leur famille ou des amis étaient malades et qu'ils ont pu guérir grâce à mes recherches. Pourquoi dans mon autre monde, le simple fait de sourire me faisait frissonner de peur et qu'une fois arrivé ici, je ressens une immense chaleur dans mon coeur quand j'aide des gens ?

- Vous allez bien ? Vous semblez soucieux... demanda Randall, inquiet

- Ce n'est rien. Je... Je repensais au passé. dit-il, soudain sombre. Pourquoi n'ais-je jamais eu ce genre de sensation avant ? Les seuls fois où j'étais comme ça... C'est quand je passais du temps avec Happy. Des moments bien rares quoi...

Domaine Randall, 4 Septembre 1888, 13h00

Le policier et notre génie arrivèrent à une belle maison au jardin charmant. Les murs de pierres grises s'harmonisaient merveilleusement avec la nature.

"On ne croirait pas à Londres ! s'émerveilla César pour la première fois depuis longtemps.

- Ma femme adore le jardinage et la nature.

- Happy est exactement pareille. Elle pourrait passer la journée entière dans un jardin !

- Happy ?"

Se rendant compte qu'il avait parlé sans s'en rendre compte, il rougit de gêne.

"Euh... Happy c'est...! Mon inten...dante...

- Vous rougissez toujours comme ça en parlant de votre intendante ? taquina Randall, qui avait remarqué le soudain changement de personnalité du jeune garçon.

- Arg ! D'habitude je cache super bien ce que je ressens ! La honte...

- Allons, il n'y a rien de mal à être amoureux...

- Mais... Pas du tout ! Je ne suis pas amoureux ! C'est pas vrai du tout !

- Au moins, la gêne que vous ressentez prouve que vous êtes humain !

- C'est vraiment vexant ce que vous dîtes..."

C'est alors que César et Arthur furent encerclé par des bandits.

"Vous savez qui vous avez en face de vous ?! tempêta sire Randall, là, on le reconnaît bien.

- Tais-toi le vieux, on est pas ici pour toi ! cria un des malfaiteurs, un revolver en main qu'il pointa sur César.

- T'es un salaud de riche toi non ? Si tu nous files ton fric, on te fichera la paix ! continua un des complices.

-...

- Regardez-le, il tremble comme une petite feuille le gros bébé ! rajouta un des voyous

- Je jure que je vais vous retrouver et vous enfermer entre quatres murs, bande de scélérats ! menaça Randall

- T'as dit quoi là ?!"

L'homme quasiment pas menaçant pointa son arme sur le front de Randall.

"Excusez-moi, je peux fumer un cigare ? Quand je ne fume pas à heure régulière, j'ai tendance à stresser. tenta César.

- Tiens donc, tu fumes pour imiter les grandes personnes ? Donne-nous l'argent d'abord !

- Je vous donnerais autant d'argent que vous voudrez mais rien qu'une bouffé s'il vous plaît... supplia t'il, fiévreux.

-... On lui autorise chef ?

- Pff... Il va pisser dans son froc si on refuse. Laisse-le faire.

- T'as entendu ?! Mais rien qu'un coup."

César remercia d'un signe de tête. Celui-ci remarqua Randall qui semblait lui demander avec son regard... Vous fumez vous ? César lui offrit un sourire furtif et discret. Il sortit un briquet à amadou fixé sur un support en métal et à une bouteille blanche par une sorte de pâte noire.

" C'est quoi ça ? demanda le chef des brigands.

- Un briquet moderne qui vient d'Amérique.

- Vous faîtes les choses en grand dans le Nouveau monde..."

César sortit une boîte en bois contenant une collection de cigares luxueux qui fit siffler d'admiration les vauriens. César fit rouler le silex rapidement qui alluma la corde. Il rapprocha le cigare et il l'alluma à son tour et alors qu'il allait porter la flûte du diable à ces lèvres... Il la lança, et par une formule parfaitement calculer, le cigare entra en contact direct avec le globe oculaire gauche du chef. Celui-ci hurla de souffrance, et tous ses sbires se tournèrent dans sa direction. Randall en profita pour désarmer son adversaire et sortir son propre revolver. Il tira dans les deux jambes du voyou, désormais dans l'incapacité de bouger.

"Tuez ces sales chiens !"

Il s'ensuivit alors une fusillade mémorable. Randall et César se réfugièrent derrière le muret.

"Bien joué César !

- J'ai l'habitude de me faire agresser dans la rue alors forcément que maintenant je connais quelque trucs.

- Vous m'avez fait peur ! J'ai vraiment cru que vous fumiez !

- Jamais de la vie ! Vous imaginez un médecin qui fume ? C'est comme une chèvre qui mange de la viande !

- On fait quoi du coup ?

- C'est vous le policier je vous signale !

- Mais c'est vous le plus intelligent !

- Un point pour vous commissaire. J'ai une petite idée derrière la tête. Il devrait avoir tellement peur qu'il devrait prendre les jambes à leurs cous ! dit-il, un air sadique sur le visage.

-... Ca à l'air efficace...

- Ca l'est en effet. Vous me passez votre eau de Cologne Arthur ?

- Comment vous savez pour..."

César arqua un sourcil. On a vraiment le temps pour ce genre question inutile ? Voilà exactement ce que César aurait pu dire à Arthur. D'ailleurs, César n'a pas eu besoin de le dire pour que le chef de la police anglaise comprenne. Il lui donna son eau de Cologne et César la lança au dessus du muret. Un des bandits tira dessus sans réfléchir. Les débris de verre coupèrent certains ravisseurs, et César en profita pour refaire rouler la pierre en silex, ce qui alluma de nouveau le bout de la corde. César visa le liquide qui était encore suspendu en l'air et appuya sur le système de propulsion de la bouteille. Un gaz qui sentait mauvais en sortit, et quand celui-ci entra en contact avec la petite flamme du briquet à amadou, une grosse flamme sortit de l'appareil improvisé. La flamme entra en contact avec l'alcool contenu dans le fluide cosmétique et celui-ci entra en combustion, brûlant par la même occasion, les cinq ravisseurs. Les vêtements en feu, et aucun point d'eau à l'horizon, ils détalèrent comme des lapins, en se maudissant, d'avoir été aussi bête.

"Ce... C'était quoi ça ??????!!!!!

- Ceci s'appelle un lance-flamme ! Enfin... Un lance-flamme, c'est vite dit... Disons que c'est la version maison...

- Ca veut dire que chacune de vos actions étaient calculées ??????!!!!!!

- Bah oui, quelle question bizarre franchement.

-...

- Ca vous intéresse ? demanda t'il, d'une voix séductrice, comme pour le tenter.

- Non seulement vous connaissez la médecine, mais aussi les procédés militaires ! Vous êtes impressionnant... 

- Nous en reparlerons plus tard si vous le voulez bien... En attendant... Nous avons autre chose sur le feu !

- C'est vrai ! Allons-y !"

En pénétrant dans la maison, César put constater à quel point il faisait chaud.

"Je suis rentré ! annonça Sire Randall, avec un grand sourire voulant dissimuler sa tristesse et l'horreur qu'il ressentait

- Il a peur ? s'étonna César"

Celui-ci n'eut pas besoin de demander pourquoi. Une petite fille, semblant absorbé par de l'écorce dévala les escaliers et enlaça Arthur.

"C'est ma fille Sharon..."

Sharon remarqua la présence de César et se réfugia derrière son père, trop honte de son apparence.

"Tu n'as pas à avoir peur, ce garçon est ici pour te soigner. rassura le commissaire à sa fille.

- C'est pas ça mais... J'ai honte...

- Mais pourquoi ma chérie ?

- Parce que... commença la petite en pleurnichant. LUI IL EST TROP BEAU TANDIS QUE MOI JE SUIS MOCHE !"

Elle pleura si fort que ses cris de tristesse auraient pu briser les tympans d'un sourd. C'est pas possible ? Vous voyez l'image quoi ! César s'accroupit près de la jeune fille et lui souffla.

"Je te trouve très jolie tu sais...

- Menteur ! Tout le monde me trouve moche ! Je ne suis pas jolie de base alors avec ses choses immondes sur le visage, je n'ai plus qu'à mourir !

- Sharon ! lâcha Randall, choqué.

- Et bien moi, je peux te rendre magnifique.

-... C'est vrai ?

- Evidemment ! Je suis un professionnel !

-... Vous pouvez soigner Felix et maman ?

- Je vais voir. Où est ton frère Felix ?"

La jeune fille au semblant de peau végétale pointa du doigt un vieil homme qui descendait des escaliers. Il portait des lunettes et portait des vêtements pour enfants. César fronça des sourcils.

"C'est qui papa ? questionna Félix, qui ressemblait plus à une personne âgée qu'à un enfant.

- C'est... Mon complice.

- Vous êtes médecin ?

- Pas exactement. prononça César, qui commençait à comprendre pourquoi tout le monde avait abandonné l'idée de les soigner.

- Ca fait bien longtemps que j'ai arrêté de croire aux médecins. Ils sont bêtes et arrogants...

- Je te comprends, mais les médecins ne sont pas...

- TOUS, sans exception.

- Bon... Allons voir votre femme Arthur.

- Très bien.

- Ce n'est pas la peine, je suis descendu. déclara une belle femme

- Diana ?! Je t'avais dit de ne pas descendre ! s'inquiéta Arthur qui allait ramené sa femme au lit.

- J'ai juste mal aux muscles, pas besoin de faire toute une histoire !"

Diana ressentit alors une vive douleur au niveau du dos.

"Diana !"

Sire Randall se précipita auprès de sa femme. César s'assombrit.

"Excusez-moi madame ?

- Un enfant ?

- Je suis chercheur en médecine moderne, puis-je examiner votre dos ?

- Encore un médecin ?

- Chercheur ma chérie. Tu peux lui faire confiance. assura Randall

- Arthur...

- S'il te plaît...

-..."

Sans un mot, Diana retira sa robe avec douleur et difficulté. Elle fut donc aidée par son mari et ses deux enfants. On pouvait voir des pics irréguliers dans son dos digne de films d'horreurs. César s'assombrit d'avantage.

"Arthur, allons dans la cuisine voulez-vous ?

- Oh ! Euh... Bien..."

Félix et Sharon remirent la robe à leur mère tandis que Randall alla à la cuisine, avec notre "chercheur".

"Alors, pouvez-vous les soigner ?!

-... 

- Vous ne pouvez pas..."

Alors que Randall s'apprêtait à pleurer, César posa sa main sur l'épaule du commissaire.

"... Je connais ces trois maladies.

- COMMENT ???!!!! C'EST VRAI ?! VOUS NE ME FAITES PAS MARCHER ???!!!

- Calmez-vous Arthur, leur guérison n'est pas du tout facile à faire !

- Comment ça ?

- Je vais commencer par le plus simple. Votre fille Sharon, n'a absolument aucune chance de mourir.

- AH BON ?!

- Elle souffre de ce qu'on appelle... D'épidermodysplasie verruciforme ou syndrome de Lutz-Lewandowski. 

On l'appelle plus communément, la Maladie de l'homme-arbre.

- On dirait que ce nom sort tout droit d'un roman de fiction...

- C'est bien réelle pourtant. Ce ne sont que des verrues qui prennent l'apparence d'écorce. Elles se développent très vite, et comme je l'ai dit, c'est non létal.

- Ouf. Des verrues.

- Cette maladie très rare apparaît quand on approche de l'adolescence.

- Et Sharon a douze ans...

- Il n'existe cependant aucun moyen efficace de s'en débarrasser, en attendant de trouver un remède, je ne peux exciser les verrues et de faire en sorte que votre fille n'entre pas en contact avec la lumière du soleil.

- Le soleil ?

- Le soleil accélère le processus de croissance des verrues. Je viendrais tous les trois jours pour l'excisassion.

- Oui, très bien.

- Ensuite... on a votre fils Félix. Il a ce qu'on appelle... Le syndrome de Hutchinson-Gilford, plus connu sous le nom de Progéria.

- Progéria ?

- Cette maladie apparaît quand l'enfant à entre 18 et 24 mois.

- Oh ! Mais oui ! Je me souviens ! Felix avait 22 mois quand ça a commencé !

- L'enfant souffre d'une accélération d'une chute de cheveux, ressentent des douleurs articulaires, ont une peau très fine et sans poils, et sont affectés de troubles cardiovasculaires. Pour faire simple, Félix vieillit beaucoup plus vite que la moyenne. L'espérance de vie ne dépasse pas treize ans.

- Quelle horreur !

- Mais j'ai peut-être une idée de comment la soigner, mais comme je ne connais pas très bien cette maladie, je ne suis pas trop sûr...

- Je crois en vous !

- Hein ?

- Vous êtes quelqu'un de brillant, alors si vous dîtes que vous pouvez certainement le sauver, et bien moi, je répondrais que c'est une certitude !

-... Il place une telle confiance en moi... Néanmoins...

- Mmh ?

- Il nous reste le cas le plus compliqué... Votre femme. La fibrodysplasie ossifiante progressive (FOP), appelée également myosite ossifiante progressive, Maladie de l'homme de pierre ou maladie de Münchmeyer.

- Ca fait peur...

-... C'est la pire des trois. Une maladie rare dont la fréquence d'apparition est inférieure à 0,05 %.

- Mais quel poisse !!!!!!!!!!!!!

- Ca se caractérise par une malformation du gros orteil et des gonflements tissulaires ou raideurs anormales. La plupart des tissus organiques se transforme en os. On excède pas les quarante ans quand on souffre de la FOP...

- Mais merde !"

En continuant de répéter le mot "merde", Randall frappa sans s'arrêter le mur de la cuisine. La haine, la colère... Le désespoir...

"Pourquoi... Pourquoi ça leur arrive ?! POURQUOI ????!!!! Dîtes-moi pourquoi César...

- Voilà la preuve... Que croire en Dieu, ça ne sert à rien...

- La Maladie de l'homme-arbre, la Progéria, et la FOP... JE VOUS MAUDIS  !!!!!!!!!!!!!!!!!!

- Arrêtez de crier, ça me déconcentre !

- Hein ?

- Alors... La cause biologique de la Progéria est l'apparition de la lamine A sur le chromosome 1...

- Chromosome ?

- CHUT ! Il y a également le nucléotide de cytosine qui est remplacé par un nucléotide de thymine... Et la lamine A mutée qui perd une cinquantaine d'acides aminés pour devenir une "progérine", n'arrive pas à migrer jusqu'au noyau cellulaire... Attends... Peut-être que...!" César ouvrit subitement la porte. Sharon, Félix et Diana écoutaient à la porte.

"Excusez-moi !"

César se rendit au salon, saisit une feuille de papier, un stylo, et se mit à rédiger.

"Et si la lamine A avait été altéré ? Dans ce cas, quand celle-ci pénètre le noyau, elle change alors la nature des cellules, ce qui provoque alors un vieillissement accéléré. Mais comment cela a-t-il pu arriver ?"

C'est ainsi qu'il poussa sa réflexion. Il était si concentré que même si une bombe explosait, il ne le remarquerait pas, il remarqua bien après que la nuit était tombé.

"Zut, il fait déjà nuit !

- Et si vous restiez avec nous cette nuit ? proposa la femme d'Arthur.

- Ca vous dérange pas ?

- Pas le moins du monde, ce sont les enfants qui en ont eu l'idée.

- Merci madame.

- Vous saviez...

- Mmh ?

- Au début, j'ai cru que vous étiez un charlatan qui allait essayer de soutirer de l'argent à mon mari. Il est si désespéré qu'il est prêt à croire n'importe quoi...

- C'est un peu près ce qu'il m'a dit...

- Mais quand vous aviez si bien décrit nos maladies, et vous voir si concentré sur votre travail... Je me suis rendu compte, que vous étiez en fait un homme bien.

-...

- Alors, je veux vous dire... Merci...

-... Vous vous trompez madame Randall. Je ne suis pas quelqu'un de bien... Mais... Faire le bien pour une fois, c'est plutôt pas mal. 

-...

- Je comprends pourquoi tu le fais si souvent... Happy... Et je promets de guérir la famille Randall, quitte à sacrifier des années !"

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