- Undertaker ! Tu es là ?

Le jeune comte s'avançadans la boutique apparemment vide. Derrière lui, son majordomeparcourait les cercueils du regard. Soudain, la porte de l'un d'entreeux s'ouvrit, et le croque-mort en sortit en ricanant. Ciel soupira,regardant l'homme aux cheveux blancs aller derrière le comptoir. Ils'empara d'un biscuit pour chien, et le porta à sa bouche.

- Jeune comte ! Le salua-t-il en grignotant. Que venez-vous faire dans mon humble boutique ?

- La même chose que d'habitude. Je veux des informations.

Le fossoyeur agita sonbiscuit en l'air, regardant le garçon d'un air moqueur.

- Fais-moi rire, alors !

Sebastian n'attendit pasque son maître lui en donne l'ordre pour s'approcher du comptoir. Ilse penchait vers l'oreille de l'homme, pour lui raconter une blague,lorsque la porte s'ouvrit avec fracas. Faisant preuve d'une vitessesurnaturelle, il vint se placer devant Ciel, pour le protéger d'unéventuel danger.

Un jeune homme, d'environdix-neuf ans, rentra dans la boutique. La première chose que l'onremarquait chez lui était ses cheveux d'un blanc immaculé, qui luiarrivaient juste au-dessus des fesses. Il les avait noués en unenatte lâche qui reposait sur son épaule. Quelques mèches rebellessen échappaient et cachaient partiellement son visage au teint pâleet aux traits fins. Il possédait de longs cils, sous lesquelsressortaient ses yeux possédant des nuances de vert et de jaune. Seslèvres roses étaient étirées en un sourire satisfait.

Il portait un t-shirtmoulant rouge avec le signe d'un groupe de rock dessus. Son pantalonbordeaux était troué en de nombreux endroits, et ses bottes noiresà compensation lui faisaient gagner quelques centimètres, bienqu'il ne soit pas petit de base.

Lorsqu'il s'avança, lespans de son manteau noir en cuir, qui lui arrivait au creux desgenoux, virevoltèrent derrière lui. L'habit était orné, dans sondos, du dessin d'un crâne blanc tirant la langue et dont les yeuxavaient été remplacés par des rubis. Il pose son sac à dos noirpar terre.

Il était impossible de lerater. Sa présence emplissait la petite boutique. Il étaitdifficile de détourner les yeux du garçon, pour voir la jeune femmequi se tenait derrière lui. Habillée entièrement de rouge, etpossédant des yeux de shinigami, elle semblait s'effacer derrièreson compagnon.

Undertaker sourit en lesvoyant.

- Laërte ! S'exclama-t-il joyeusement. Norika !

Le fossoyeur passa del'autre côté du comptoir, et s'apprêta à rejoindre les intrus,lorsque Ciel se racla la gorge pour rappeler sa présence. Lecroque-mort s'arrêta, regardant l'un après l'autre le noble et lejeune homme.

- Hum, jeune comte ... Désolé, mais je suis occupé. Repassez plus tard.

- Je ne peux pas. Cette affaire est des plus importante. La reine ...

- Oh, vous êtes un noble ! Le coupa le nouveau venu en s'approchant.

Ciel, énervé d'êtreinterrompu, leva les yeux au ciel. Loin de perdre son assurance, legarçon aux cheveux décolorés s'approcha du démon.

- Et toi, tu es qui ?

- Son majordome.

- Oh, sourit-il. Salut bg. Tu es déjà pris ?

Surprit, l'un des sourcilsde Sebastian se haussa, tandis que Ciel, à côté, manquait des'étouffer. Undertaker se pencha vers la jeune femme qui soupirait.

- Il fréquente trop ton frère.

- Oui, approuva-t-elle d'un air las, beaucoup trop.

Le démon tapota dans ledos de son maître, qui reprit contenance. Il inspira profondémentet dévisagea le sans-gêne de la tête au pied.

- Puis-je savoir qui vous êtes ?

- Évidemment, répondit-il en souriant. Je suis son fils.

Sur ses mots, il pointa lecroque-mort du doigt, tandis que la femme le réprimandait en luiexpliquant qu'un ne montrait pas les gens du doigt.

De nouveau, le comtemanqua de s'étouffer.

- Undertaker a un fils ?

Le démon soupira, sedemandant quand son jeune maître cesserait de s'offusquer pour sipeu.

- Pourquoi je ne pourrais pas avoir de fils ?

- Peut-être parce que tu passes tout ton temps avec des cadavres, fit malicieusement remarquer Laërte.

- Et il se demande encore pourquoi je suis parti, soupira la femme.

Sebastian passa une maindans ses cheveux, se remémorant les rumeurs dont il avait entenduparler à ce sujet. Alors, elles étaient vraies, le fossoyeur avaitbien un fils ... Il n'en avait rien laissé paraître.

Le jeune homme, tout àfait à l'aise dans la boutique, vint s'asseoir sur le comptoir,agitant ses jambes dans le vide. La femme, qui était apparemment samère, s'approcha, et l'embrassa sur la joue. D'un ton froid, ellefit quelques recommandations au croque-mort. Visiblement, ilsn'étaient plus ensemble. Elle salua rapidement le noble et sonmajordome avant de partir.

Le garçon reporta sonattention sur l'immaculé. Il avait prit un des biscuits de son pèreet le reniflait d'un air douteux.

- Alors, jeune comte, demanda le croque-mort, en quoi puis-je vous aider ?

- J'ai besoin d'informations sur les meurtres de Whitechapel.

Undertaker prit un autregâteau pour chien et le mordilla.

- Les corps retrouvés dans le même état qu'avec Jack l'Éventreur ?

- Oui.

- Vous être un limier de la reine, c'est trop bien ! S'exclama joyeusement Laërte.

Le démon cacha sonamusement, tandis que Ciel soupirait. Décidément, le jeune hommeétait incapable d'être sérieux une seule minute. Le croque-mortricana, avant de sourire au conte.

- Désolé, mais je n'ai pas récupéré les défunts. Scotland Yard les garde, pour l'instant.

- Toujours à se mêler de ce qui ne les regarde pas, ceux-là, s'exaspéra Ciel.

D'un coup, le filsd'Undertaker sauta du comptoir.

- Oh, je suis sûr que vous aurez besoin d'un shinigami pour vous aider ! En plus, je connais bien les liens et j'ai beaucoup de relation !

- Non, répliqua aussitôt le jeune noble.

- Allez ! Supplia-t-il. C'est trop bien d'être un détective !

- Je ne suis pas un détective !

Alors que Ciel commençaità s'énerver, son démon se pencha vers lui.

- Il pourrait nous être utile. La reine tient à ce que vous trouviez le tueur au plus vite. Il logera dans l'aile des domestiques, vous ne le verrez jamais.

Il y eut un silencependant lequel le conte pesait le pour et le contre. Il finit parsoupirer, résigné.

- Bien. Tu logeras au manoir.

Le jeune shinigami sautaen l'air avec un cri de joie, sous le regard désespéré de sonpère.

- Comte ... Prenez soin de lui.

- Sebastian veillera à sa sécurité, répondit-il, à moitié dehors.