8) La Lumière

Je pense qu'il ne serre à rien de me plaindre encore, de dire encore au combien mon cœur est brisé. Je noie alors ma tristesse en essayant de penser à autre chose. 

Aujourd'hui, Ronald semble très excité, il n'a pas tenu en place de la journée. Quand il m'a rendu sa liste, il est partit aussi vite que possible. Je ne vois qu'une raison pour laquelle il est si pressé: cette fille. Va-t-il la revoir? Je dois bien avouer que cela m'intrigue. Leur histoire m'intéresse, je projette en eux le bonheur que j'ai manqué avec Grell. Je me met à le suivre discrètement, il va chez lui puis ressort tout pomponné: c'est ce que je pensais. Il part la revoir. C'est le fameux rendez-vous qu'ils s'étaient donné. Je me met à le suivre, se rendant dans le monde des humains. Il semble dégoutté par le mauvais temps! Il se rend au lieu de rendez vous où elle l'attend sous un parapluie, habillée avec soin. Ronald est totalement trempé à cause de l'averse qui fait rage et ils se rendent alors au bar le plus proche. C'est raté pour le romantisme, si Grell avait été là, il serrait scandalisé. Ils se mettent à bavarder longuement, c'est un peu ennuyeux à regarder, mais à la fois fascinant. Puis, ils finissent par sortir et ils s'abritent tout les deux sous son petit parapluie. Ils sont un peu ridicule, mais ils sont heureux. Ils arrivent alors à l'entrée d'un restaurant. Attendez... Je connais se restaurant!... Mais d'où?... Je me met alors à fouiller dans mes souvenirs, quand je trouve enfin:

Un jour, après un fauchage, j'attendais Grell sur le toit juste en face pour son rapport de la journée. Il m'a rendu sa liste plutôt normalement, puis il a aperçu le restaurant et a dit:

"- Ooooh Will! J'ai beaucoup entendu parlé de ce restaurant, apparemment, il est super bon et super romantique, il est très prisé par les jeunes couples! Il faudrait qu'on y aille, toi et moi, un de ces jours~

- Non, avais-je répondu froidement comme à mon habitude.

- Rooooh aller Willy!...

- Vous pouvez rentrer chez vous, Sutcliff.

- D'accord..."

Voilà, c'est de là que je le connais... Grell voulait qu'on y aille... Le connaissant, il a dû dire à tout le monde qu'il rêvait d'y aller avec moi, et Ronald l'a noté comme bonne adresse. Décidément, ils ressemblent de plus en plus au couple que nous aurions du être... Je suis jaloux. Il est jeune, amoureux, pleins de vivacité et d'espoir, il a tout ce que je n'ai pas. Malgré ma profonde jalousie, j'ai envie de les voir heureux à notre place, c'est ce que Grell aurait voulu.

Ils entrent dans le restaurant, qui est effectivement très chic et chaleureux, principalement fréquenté par des couples. Je les observe discrètement de la fenêtre extérieur. Durant tout le repas, il se passe pleins de chose, ils rougissent, ils sourient, ils sont au bord des larmes, bref, une soirée mouvementé. Je suis persuadé qu'à un moment, Ronald lui a raconté son ancienne vie d'humain, vue l'expression de son visage passé un certains moment et celui de sa dulcinée. J'espère qu'il ne lui a pas révélé comment devenir un shinigami, c'est encore plus interdit que tout! Mais on ne dirait pas.

Ils forment réellement un couple charmant, même si je sais qu'ils ne sont pas encore ensemble. Leur amour est pur et pleins d'une naïveté enfantine. Un peu comme dans un livre à l'eau de rose, ils semblent oublier le monde autour d'eux et tout voir en rose. J'ai toujours détesté ces histoires. Je croyais que c'était par ce que je trouvait ça barbant est surréaliste, mais en réalité, je le détestait ces histoires car elle avait le gout du bonheur mielleux que je me condamnait à ne jamais connaitre, cet amour dont Grell à toujours rêvé. Je n'y ai pas cru et je ne le l'ai pas vue alors qu'il était juste sous mes yeux, et c'est comme ça que je l'ai perdu.

Après une soirée pleines d'émotions, les deux jeunes gens sortent et déambulent dans les rues de Londres, côtes à côtes. La pluie s'est arrêtée et la lune brille dans le ciel. Les routes sont éclairées par les lampadaires de leur douce lumière orangée. Alors qu'ils marchaient tranquillement, Ronald s'arrête et ce met en face d'elle. Il semble sous tension. Après une longue concentration, il finit par déclarer:

- May, je t'aime!

Il l'a fait, il lui a dis! La jeune fille, elle, est totalement bouleversé, toute timide. Mais malgré tout, elle finit par lui sauter dans les bras et déclarer à son tour:

- Je t'aime aussi, R-Ronald!

Ils n'arrêtent pas de dire à quelle point il sont heureux en se serrant l'un contre l'autre. Ils se regardent, leur regard indécrochable l'un de l'autre, plus amoureusement que jamais, un bonheur si intense se reflète sur leur visage! Puis, leur visages se rapproche et les deux amants échangent tout les deux un tendre baiser. Cet instant semble si magique, même pour moi qui ne qui ne suis qu'un simple spectateur!

Cette scène m'a fait sincèrement chaud aux cœur, ça fessait longtemps que je n'avais pas souris ainsi. Je me croyait incapable de sourire à nouveau. Cette scène est si touchante qu'il a su faire fondre même mon cœur de pierre. Je projette en eux l'amour que je n'ai pas pu vivre avec Grell, alors les voir si heureux me rend heureux aussi, un bonheur temporaire, certes, mais bien réelle. C'est mon seul petit réconfort dans ce monde gris et froid, l'allumette qui réchauffe mon cœur avant de s'éteindre dans le noir.

J'ai l'impression d'être au plus profond des abysses et de regarder aux ciel et de le voir tout les deux, nageant dans la lumière, le bonheur et l'amour. A la fois, je les jalouses de les voir ainsi si heureux, si naïfs, mais je suis heureux de ne pas les voir à côté de moi dans cet abysse. Je serrais une personne horrible pour le vouloir.

Jeunes gens, vous n'avez pas l'éternité face à vous alors profitez de ce doux bonheur avant qu'il ne s'envole avec le vent. Grell et moi n'avons pas pu goutter à ce bonheur, alors savourer le deux fois plus pour nous.

Ensuite, il l'a raccompagné à ce qui semble être sa nouvelle maison, elle lui donne un dernier baiser avant de s'en aller. Ronald reste bête sur place, ivre de bonheur comme on ne l'a jamais vu, puis rentre chez lui: sont monde à changer. Il est temps pour moi de rentrer aussi.

Ce soir là, après être rentré chez moi et avoir enfilé mon pyjama, je me suis allongé sur mon lit en fixant le plafond et me remémorant leurs tendres échanges et esquisse un sourire, avant de m'endormir, le cœur en paix, comme il ne l'a jamais été depuis bien trop longtemps.

C'est comme si leur bonheur était devenu la seule lumière au fond de mon abysse, comme une luciole une nuit d'été.

Puis, quelques jours après, Ronald, après avoir rendu sa liste, me dit simplement, dans le plus grand des calmes:

- Monsieur T. Spears, j'ai trouvé la solution, le moyen de venger Grell.

J'ai sentit mon cœur se mettre à battre à nouveau, comme revivre, j'ai sentit mon sang devenir chaud. Je l'ai alors regardé, tout ouïe.

- J'ai trouvé Undertaker, je lui ai demandé de nous aider à tuer Sebastian en échange d'un répit temporaire en remerciement. J'ai réussi à le faire accepter et nous lancerons l'assaut finale la semaine prochain. Si j'ai pensé à lui pour le vaincre, c'est par ce que j'ai eu la preuve sur le Campania qu'il était largement capable de tuer Sebastian, et que depuis les derniers événements, Sebastian est devenue notre priorité absolue, alors je pensais que cet accord nous serrait avantageux. Qu'en pensez-vous?

En temps normal, je lui aurais tapé sur les doigts pour avoir pris une telle initiative sans mon accord, mais cette fois-ci, en plus de montrer ça détermination, c'est une excellente idée. Cela m'importe peu d'enfreindre le règlement, la mise à mort de Sebastain est une priorité absolue.  De plus, c'est vrai que, selon les dire de lui et de Grell, Undertaker était vraiment sur-puissant et aurait réellement pu tuer Sebastian si il le voulait. Avec un tel allié de notre côté, nous ne pouvons que réussir. Bravo. C'est ton amour pour cette jeune fille qui t'as poussé à donner le meilleur de toi même pour trouver les meilleures solution, n'est-ce pas? C'est admirable. Je ne peut qu'être d'accord.

- C'est une excellente initiative, Knox, je vous félicite. Je vous donne mon accord.

Il semble surpris, c'est vrai qu'habituellement, je n'accepte pas se genre de chose aussi facilement, mais nous sommes dans une situation très spéciale. Je sort alors mon agenda pour noter la date et l'heure de ce jour qui serra décisif. 

- En quel jour cela se déroulera-t-il? Lui demande-je.

- Je n'y ai pas encore réfléchit, mais à part si vous avez des recommandations, nous verrons ça plus tard.

Je n'ai pas d'exigence particulière au niveau de la date.

- Très bien. Tenez moi au jus.

- Entendu! Bonne journée! Dit-il en partant, motivé.

A cet instant, je me sent vivant à nouveau. Une semaine... Une semaine à attendre pour enfin emporter cette douloureuse guerre. Je ne vais pas vous cacher mon impatience. Je n'ai plus que ça dans mon esprit, jour et nuit, je ne pense qu'à ce jour dont je ne connais pas encore la date. Ronald à l'aire de se charger de toute l'organisation, nous verrons bien ce que cela donnera.

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