CINQ 🐍

Riley


« I want you to know that if i can't be close to you, I'll settle for the ghost of you. I miss you more than life »

Ghost - Justin Bieber


J'enfile ma dernière Converse, assis sur la première marche de l'escalier. Dans l'entrée, Curtis est en train de pianoter sur son téléphone dans son costume hors de prix tandis que ma mère observe une dernière fois son reflet dans le miroir. Sa robe pourpre lui tombe parfaitement sur les genoux et le décolleté est tout ce qu'il faut de plongeant. C'est le premier week-end qu'Harper nous honore de sa présence et son père n'a pas trouvé meilleure façon de le fêter qu'en organisant un repas en famille. J'ai manqué de m'étouffer avec la graine de tournesol que je grignotais lorsque ma mère me l'a annoncé ce matin. Ça fait partie de leurs bonnes résolutions, forger un foyer sur des bases pourtant bancales. Un veuf féru de travail au cœur brisé, une divorcée qui fait comme si elle avait retrouvé confiance en les hommes en se trouvant son alter-ego masculin, riche et carriériste. Le tout, accompagné par deux fils qui ne peuvent pas se voir. Je ne saurais même pas nous définir. Je déteste les règles, l'ordre et l'autorité, Harper est rangé. Dans tous les sens du terme.

Comment est-ce qu'ils peuvent croire, son père et ma mère, qu'il y a des atomes crochus quelque part ? Sont-ils à ce point aveugles ?

Je soupire, priant intérieurement pour que cette mascarade prenne fin avant que ça me fasse péter les plombs de faire le toutou. Dans six mois, ma mère va se rendre compte qu'elle ne supporte pas plus Tate père que tous les autres qu'elle a côtoyé. Lui, qui n'a pas eu l'air plus alarmé que ça – en apparence – de l'absence de son fils pendant presque trois semaines, semble autant investi dans ce semblant de famille que moi dans les mathématiques. En sommes, je ne dis rien et accepte de jouer le jeu parce que je sais que ça ne va pas durer. Suffit d'attendre patiemment la chute et le retour de ma liberté.

— Le taxi est devant, annonce mon beau-père. Harper !

Il hèle le prénom de son fils, dont les pas se font entendre sur la palier de l'étage et ce dernier déboule en trombe, m'obligeant à me décaler pour qu'il ait la place de descendre sans me heurter.

— Fais attention, marmonné-je dans le vide.

— Tu es très beau Happy, le complimente ma mère à l'instant où je me redresse.

— Merci, Nora.

Sa voix est plate, monotone, comme s'il avait répondu par simple politesse mais que ça ne lui avait fait ni chaud ni froid de le savoir. Ça fait gronder une jalousie sourde.

— Pas moi ? raillé-je.

Ils se tournent tous les trois dans ma direction. Je n'ai peut-être pas leur charisme vestimentaire, or j'ai fait un effort qui mérite d'être souligné. Tout de noir vêtu, mon jean troué a laissé le champs libre à un pantalon retroussé sur les chevilles et je tolère un polo. En revanche, j'ai catégoriquement refusé les chaussures de costard que ma mère m'avait acheté pour l'occasion. Encore de l'argent jeté par les fenêtres, par contre il ne faut pas non plus abuser de ma gentillesse.

— Si, mon chéri. Tu es superbe, comme toujours.

Elle pose une main maternelle sur ma joue et je renifle de scepticisme. Mon attention dévie vers Harper, tiré à quatre épingles. Des mocassins bleus ciels, un chino beige à la coupe droite et une chemise blanche au col Mao boutonné jusqu'en haut. Il a même coiffé ses cheveux, ne les faisant pas partir dans tous les sens sur son front comme il en a l'habitude à l'école, sa mèche est calée avec de la cire pour libérer ses yeux. À l'instant où je me fais cette réflexion, il les pose sur moi. Je ne m'habituerai jamais à leur couleur. C'est de l'eau, ni plus ni moins, dans laquelle j'aimerais ne pas me noyer mais qui me fait retenir ma respiration une seconde de trop.

— C'est parti ? Nous avons réservé pour huit heures et, si nous voulons saluer François, il ne faut pas nous mettre en retard.

Curtis ouvre la porte et laisse passer ma mère devant lui avant de nous la maintenir, à Harper et moi.

— Qui est François, chuchoté-je en insistant sur une prononciation à la française.

Visiblement étonné que je lui adresse la parole pour lui poser une question simple, Harper me reluque.

— Quoi ?

— Tu sais parler sans être condescendant, agressif et vulgaire ? ironise-t-il. Laisse-moi une minute pour me remettre de cette constatation.

— Je t'emmerde, grommelé-je.

Je fixe son père et ma mère qui longent l'allée jusqu'au van devant lequel le chauffeur se tient bien droit, m'assurant qu'ils ne nous entendent pas.

— C'est un Chef français qui a ouvert un restaurant dans Mayfair. François Le Grand. Tu sais où on va au moins ?

— Manger.

Il ricane.

— Dans l'un des endroits les plus huppés de Londres, rectifie-t-il.

— D'où les chaussures, remarqué-je en louchant sur sa paire de mocassins.

Il ne relève pas mon insulte déguisée et reprend :

— Mon père et lui ont été à l'école ensemble et sont restés en contact. On allait souvent manger là-bas à une époque.

Il n'a pas besoin de préciser l'époque. Ma mère a été assez claire à ce sujet : ne surtout pas mentionner Amelia Tate, sous aucun prétexte à moins que ce soit quelqu'un d'autre qui en parle. Je ne suis pas un connard au point de demander qu'il précise depuis quand ils n'y sont pas allés. C'est déplacé, surtout si c'est encore frais dans la mémoire de Harper. Ils ne prononce pas son nom, ne parlent pas d'elle et aucune photo n'est accrochée dans la maison, comme si elle n'avait pas existé mais que son fantôme planait encore dans chaque pièce. Je n'ajoute rien et nous entrons les uns après les autres dans le taxi spacieux. Curtis et ma mère sur une banquette, m'obligeant à m'installer sur celle d'en face avec Harper.

Le trajet prend moins de vingt minutes, je regrette presque qu'il ne dure pas plus longtemps quand nous arrivons devant le restaurant fréquenté et que nous descendons. . C'est l'une des premières fois que je vais dans ce genre d'endroit. Guindé et luxueux. Ma mère n'est pas ce que je pourrais considérer être du milieu. Elle travaille dans le luxe depuis des années, mais ça ne fait pas longtemps qu'elle a pris la tête de l'entreprise de cosmétique dans laquelle elle était directrice de la commercialisation et du marketing. Désormais, c'est à elle que toutes les équipes du groupement rendent des comptes. Et son salaire a suivi une hausse fulgurante, la propulsant dans ce monde où acheter et payer ne nécessite plus de se préoccuper du montant. D'où l'école privée, les chaussures de costume de tout à l'heure, le restaurant de ce soir. Et ce n'est que la partie immergée de l'Iceberg. Je n'ai jamais manqué de rien, bien que j'ai la sensation d'être un imposteur, planté devant la vitrine. Un homme nous ouvre la porte d'entrée et nous pénétrons à l'intérieur.

— Monsieur Tate. Bienvenue au Petit Plat. Nous sommes ravis de vous revoir.

Le Maître d'Hôtel, dont un badge indique le prénom Mitchel, tourne ensuite la tête vers ma mère, Harper et moi. Il bute un bref instant sur ma tenue ainsi que mon tatouage dans le cou, ce qui a le don de me faire grincer des dents avant de nous demander de le suivre. Mes lacunes en français ne me permettraient pas de tenir une conversation, mais j'ai suffisamment retenu les bases pour comprendre le terme petit et plat. Ce qui est ironique dans un restaurant où il n'y a pas de prix sur les cartes et que le coût moyen pour une table de quatre avoisine des sommes exorbitantes. François Le Grand est un sacré blagueur.

— Nous vous avons réservé la meilleure table, avec les sincères salutations du Chef Le Grand.

— Aurons-nous le plaisir de le voir ? quémande Curtis.

— Bien entendu, Monsieur Tate. Le Chef vient d'être informé de votre arrivée.

— Merci, Mitchel.

— Madame, dit-il dans un signe de tête vers ma mère. Messieurs.

Dans un sourire poli, il nous aide à nous installer sur la table ronde et nous distribue les cartes. Puis il s'éclipse pour laisser la place au jeune homme qui arrive à sa suite. Je me retrouve de nouveau à côté de Harper.

— Bonjour, Francesco pour vous servir ce soir. N'hésitez pas à faire appel à moi pour toute demande, question et renseignement. Je me ferai un plaisir de répondre à vos requêtes. À la carte ce soir, un Parmentier sur son lit de feuilles de vigne, le tout servi avec une belle viande de chevreuil.

— Merci Francesco, s'exclame Curtis.

— Je vous laisse faire votre choix. Désirez-vous un apéritif pour commencer ?

Je tripote la serviette sur le côté de mon assiette, louchant sur les nombreuses fourchettes et couteaux disposés, avec une grimace. Dans un réflexe, je me penche vers mon voisin de droite et chuchote :

Petit Plat n'est pas supposé vouloir dire simplicité ? Un couteau, une fourchette, c'est tout ce qu'il faut pour manger.

Harper me lance un regard dédaigneux avant de répliquer :

— Tu pars vers l'extérieur et tu termines avec les couverts au plus proche de ton assiette. Entre chaque plat, ils vont nous servir des rince-doigts. Ne les bois pas.

Il se retient de pouffer et je le fusille du regard.

— Merci, je ne suis pas débile à ce point, Patate.

— Tu ne sais pas à quoi servent des couverts.

Il dit ça d'une manière si arrogante que mon pied part tout seul à la rencontre du sien. Je l'écrase en le faisant couiner.

— Tu n'es qu'un connard, persifle-t-il. Va te faire foutre la prochaine fois.

— La prochaine fois, on ira manger Mcdonald's. C'est un fast food qu'on déguste avec les doigts, au cas où tu n'es pas familier avec le principe.

— Merci, Sutton, je sais ce que c'est.

J'arque un sourcil faussement surpris.

— Je demande à voir.

Il souffle d'agacement et se concentre de nouveau sur sa carte. Nos parents sont en train de discuter du menu avec Francesco, ayant visiblement abandonné l'idée d'un apéritif et je feuillette le carnet recouvert de cuir que j'ai sous les yeux. Il n'y a pas grand chose à regarder, beaucoup de noms compliqués pour pas grand chose. Des façons très élaborées et pompeuses pour parler de purée, de pattes et de ratatouille.

Une main se plaque contre mon genou et me fait sursauter.

— Tu veux bien arrêter ? marmonne Harper. C'est désagréable.

— C'est mon genou, rétorqué-je.

Il n'a pas retiré sa paume et sa chaleur est en train de traverser le tissu de mon pantalon. Il a serré ses doigts fermement et appui sur ma jambe en m'obligeant à cesser de la bouger. Je ne m'étais même pas rendu compte d'avoir commencé à taper du pied. C'est un réflexe qui ne me quitte pas lorsque je suis mal à l'aise. Tout dans le lieu où nous sommes me rend fébrile. Les clients et leur richesse fièrement étalée, cette ambiance de « m'as-tu-vu » dans un calme angoissant...

J'ai besoin d'une clope et de me barrer d'ici. J'ai l'impression d'étouffer.

— Tu me frôles à chaque fois que tu le bouges.

— Décale ton pied, dans ce cas.

J'attrape sa main avec force et la retire de ma cuisse. Il fulmine.

— Et pour vous, messieurs ?

Nous sommes rappelés à l'ordre par Francesco, dont les beaux yeux chocolat s'attardent un peu plus longtemps que la normale sur moi. Lorsque je soutiens son regard, je vois ses joues se colorer et il se détourne pour se concentrer sur Harper.

— Le chevreuil pour moi.

— Vous n'avez pas de burger ? demandé-je.

Je vois le rictus de Francesco poindre et il se reprend de justesse. Ma mère me donne un coup sur le tibia depuis le dessous de table et j'entends Curtis à côté qui marmonne dans sa barbe.

— Non, monsieur, je suis désolé, néanmoins nous ne faisons pas de burger, m'informe le serveur. En revanche, je peux vous conseiller la langoustine, elle est très généreuse et excellente.

— OK, capitulé-je.

De toute façon, je ne comprends rien de ce qu'ils proposent dans ce restaurant et je n'ai pas envie de me battre. Plus vite ils vont nous servir, plus vite nous pourrons vider nos assiettes et nous casser d'ici. Et moi, je pourrai arrêter de jouer ce rôle de gosse de riche.


🐍


Nous entamons les desserts lorsque le fameux grand chef débarque à notre table. Les cheveux poivre et sel, les boutons de son tablier de cuisine menacent de se défaire au niveau de son nombril en raison de son embonpoint et son regard sombre semble curieux. Il observe notre table avec attention, comme s'il s'agissait d'une recette à déchiffrer.

— Curtis, mon bon ami !

Sa main se plaque contre les omoplates de mon beau-père, heureux. Je ne prends pas souvent le temps de le regarder. Je l'évite, pour être exact, parce que je m'enferme dans ma chambre et n'ai été obligé d'en sortir que parce que ma mère et lui ont décidé qu'il était temps de faire des choses tous les quatre. Les retours à la maison n'ont plus rien à voir avec l'époque où j'habitais l'appartement de Bethnal Green. Là-bas, j'étais un prince. Je sortais voir mes potes, je passais les journées à l'école et lorsque je rentrais, j'étais tranquille. Je n'avais de compte à rendre à personne, encore moins durant la période où ma mère a commencé à changer de travail. Aujourd'hui, je suis cinq jours sur sept dans un internat et les deux autres, dans cette nouvelle demeure immense sans personne à voir.

Un brusque sentiment me comprime la poitrine au point de faire monter une boule dans ma gorge. Je tente de ravaler ma rancoeur, les maxillaires tendues et j'expire. Les yeux braqués sur Curtis Tate, je me concentre sur tout ce qu'il dégage comme assurance. Sa carrure est athlétique, sa coiffure impeccable à la couleur un peu plus claire que celle de son fils. Ses yeux noir corbeaux n'ont rien à voir, par contre ils ont tous les deux les mêmes longs cils déroutants. Je n'ai aucune interaction avec lui, cependant je dois bien avouer qu'il n'est pas désagréable à vivre. Et il a l'air de plaire à ma mère, même si elle n'a jamais été très objective les premiers mois d'une relation.

— Comme ça me fait plaisir de te revoir. Harper, tu as bien grandi. Regarde-toi comme tu es beau mon garçon, tu ressembles tellement à ta maman.

Le sourire du chef s'élargit, faisant plisser ses yeux un peu plus et intensifier ses rides. Mon voisin se tend comme un arc. Son genou cogne maladroitement contre le mien et il se met à bouger la jambe de haut en bas, tapant son pied contre la moquette au sol. En tournant la tête pour aviser son profil, je suis surpris de le voir rester de marbre, une moue polie vissée sur les lèvres. Pourtant, sous la table, toute son anxiété se propage comme une onde.

— Vous passez un bon moment ? reprend le chef, comme s'il n'avait pas lancé un pavé dans la marre.

— Excellent, François. Ta cuisine est toujours un délice.

Curtis reste imperturbable, l'air pas le moins du monde troublé par la remarque de son ami.

— Laisse-moi te présenter Nora !

Il ne précise pas qui elle est pour lui car François percute tout de suite, se décalant pour aller saluer ma mère avec attention.

— Nora, s'extasie-t-il. Quelle joie de faire enfin ta connaissance. Tu es resplendissante.

Je n'ai pas besoin de continuer de regarder Harper pour savoir le trouble qui continue de l'animer. Et sa jambe ne cesse ses mouvements désagréables, frôlant la mienne au point de me rendre fébrile à mon tour. Si la dernière fois qu'il est venu dans ce restaurant était avec sa mère, devoir assister aux présentations de la mienne doit être une situation pénible. Sans trop réfléchir, je pose délicatement ma main sur sa cuisse et y exerce une pression infime, tel que pourrait le faire un ami, un frère ou un membre de la famille pour apporter du réconfort. Je ne sais pas ce qui me prend à ce moment, je pourrais juste lui dire d'arrêter de bouger. Il me l'a bien fait plus tôt dans la soirée, tandis que j'avais eu le même réflexe. Il ne réagit pas à mon geste pourtant intime, obnubilé par l'échange qui se déroule sous ses yeux. Quand François se tourne vers moi, je retire aussitôt ma main et fait un signe de tête laconique avant qu'il ajoute à la tablée :

— Souhaitez-vous un digestif ? Nous avons un excellent Calvados de Normandie.

— Avec plaisir, accepte Curtis.

Harper n'a pas décroché un mot et je me sens oppressé comme si j'absorbais à chaque inspiration toute la tension qu'il dégage. Mes doigts tapotent la table et avant que je ne change d'avis je fais grincer ma chaise en me reculant. Tous les regards convergent vers moi.

— J'ai besoin de prendre l'air, ça ne vous dérange pas ?

— Tout va bien mon chéri ? s'inquiète ma mère.

— Ouais, j'ai juste besoin de fumer. Harper ?

Ses yeux bleus se rivent aux miens sans que je n'ai à me répéter. Il a l'air absent, prostré, à la limite de la léthargie.

— Viens prendre l'air avec moi, ordonné-je.

Je me lève en saluant le chef une dernière fois, ne vérifiant pas si Harper me suis. Ma patience n'est pas éternelle et je ne compte pas le supplier pour qu'il sorte de ce bourbier. Bien que je déteste savoir une personne dans l'embarras et la peine, je n'insiste jamais. Je lui ai tendu une perche pour s'y soustraire, je ne peux rien faire d'autre.

Je sors du restaurant en prenant une grande bouffée d'air frais. La nuit est tombée depuis un moment et la brise recouvre mes bras nus de chair de poule. Je plonge ma main dans mon pantalon pour en sortir un paquet tout écrasé et y récupère une cigarette que je porte à mes lèvres. Au moment où je l'allume, quelqu'un me rejoint sur le trottoir. J'inspire une latte, asphyxiant mes poumons de nicotine avant de tout recracher.

— T'avais pas l'air en forme, dis-je après un moment de silence.

Il ne répond rien et je lui jette un coup d'œil en biais. Il a enfoncé ses mains dans son chino et fixe la rue, tournant le dos au restaurant et à sa fréquentation.

— Tu veux en parler ?

— Non, s'exclame-t-il froidement. Encore moins avec toi.

Je hausse les épaules, loin de me vexer par sa réplique cinglante.

— J'ai quand même cru que tu allais nous faire une syncope, là-bas.

— Sans blague, marmonne-t-il.

— Tu ressembles tant que ça à ta mère ?

Son visage s'incline dans ma direction et il me lorgne de biais.

— Quelle partie tu n'as pas compris dans je ne veux pas en parler ?

Je continue de fumer ma clope sans détourner le regard.

— Tout doux Patate, je posais juste la question.

Il soupire en descendant du trottoir. Debout sur la route, il se met à taper le bout de sa chaussure contre le rebord en béton, la tête baissée.

— Je n'aime pas quand on parle d'elle, avoue-t-il tout bas. Quand tout me rappelle qu'elle n'est plus là. Quand on me dit que je lui ressemble, que j'ai les mêmes yeux bleus, le même sourire, le même rire. Je n'aime pas ça, parce que ça me fait de la peine et je sais que ça fait de la peine à mon père, aussi. Les gens ne se rendent pas compte qu'ils ont des paroles déplacées.

Il reprend sa respiration après sa tirade. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et je prends conscience du poids dans mon estomac à cause de la douleur que je perçois dans sa voix. Il est malheureux et je ne sais pas si j'aurais le même calme dans ce genre de circonstance. Si ma mère était morte et que mon père venait présenter sa nouvelle amie à ses potes, aux endroits qu'ils avaient l'habitude de fréquenter à l'époque où elle était encore en vie.

Bon sang, je comprends qu'il ne faut pas s'empêcher d'avancer, mais ça reste tout de même glauque et déprimant.

Nous ne parlons plus du tout, jusqu'à ce que je termine ma cigarette. Après quoi, sans un mot, nous retournons à l'intérieur pour rejoindre cette famille recomposée bancale qu'on nous a imposée à tous les deux.



🐍


Bienvenue dans cette nouvelle aventure ! 

On espère que vous appréciez votre lecture et que vous avez hâte de découvrir l'histoire Harper 🐍  et Riley 🎸 ? 

Deux tomes sont prévus pour cette romance, le premier étant terminé ! On publie actuellement le premier jet, pour le plaisir de retrouver Wattpad et les échanges que cette plateforme permet  ♥️

Les publications seront aléatoires, parce qu'on ne sait pas où ira ce roman ... Mais on espère que vous lui réserverait le meilleur des accueil où qu'il soit ! 🙏🏻

❤️ Merci d'être là ❤️

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