Chapitre 42 : Course contre la montre

C'est à bout de souffle que Maggie débarqua dans les bureaux, tenant tous ses collègues en haleine. Tandis que Morgane regroupait toutes les informations sur son dernier suspect, Patron était penché au-dessus de son épaule, les yeux rivés sur l'écran d'ordinateur de sa secrétaire.

« —On aurait omis l'une de ses adresses ? dit-il préoccupé.

—S'il n'est pas sur son lieu de travail, lui répondit le lieutenant Messant en faisant les cents pas dans l'open-space, ni dans sa garçonnière, et qu'Hapsatou non plus, c'est qu'il a forcément une planque quelque part.

—Merci Ludivine, j'avais deviné. Ma question n'attendait pas de réponse.

—On ne l'a pas surveillé d'assez près. On n'a pas suffisamment anticipé ses déguisements.

—Il est fort.

—Patron s'incline ?

—Plutôt crever. »

C'était la première fois que Maggie et ses collègues détectives voyaient Patron dans cet état. Cela eut pour effet de les amuser, à moindre mesure en raison du contexte bien sûr.

« —Appelez Raphaël, ordonna Patron au bout d'une quinzaine de minutes de recherches interminables et infructueuses. »

Morgane, toujours très calme, se saisit de son téléphone de bureau et composa de mémoire le numéro du journaliste. Sans lui donner de détails, elle lui demanda de venir sur-le-champ, ordre de Patron, et urgence absolue.

« —Il met ses chaussures et il arrive, répéta l'assistante en raccrochant. »

Les dix minutes suivantes à attendre le journaliste parurent interminables au petit groupe rassemblé dans l'open-space et composé de Maggie, Ewen, Djamila, Béthanie, Patron, le lieutenant Messant, et Morgane. Tout le monde retenait son souffle, et il en était visiblement de même pour Raphaël lorsqu'il fit enfin son apparition.

« —Oh putain Maggie t'es en vie ! lâcha-t-il en croisant le regard de la détective. J'étais persuadé qu'il t'était arrivé quelque chose. T'as pas réussi à croiser Black Bird ?

—Non, lui répondit rapidement la détective. Il a été plus rapide que nous et il détient déjà Hapsatou. On a besoin de ton aide. »

Avec le soutien de Patron, la détective lui narra tout ce qu'elle savait ainsi que ses hypothèses et questionnements. Enfin, ils laissèrent le journaliste s'exprimer à son tour. Quand il eut terminé, tous se désintéressèrent de lui afin de monter un nouveau plan d'action.

C'est encore Maggie qui se retrouva sur le devant de la scène. C'est surtout après elle que Black Bird en avait, alors c'est elle qui irait le débusquer.

Le lieutenant Messant harnacha la détective d'un gilet pare-balles, protection non-négociable malgré les tentatives de la jeune femme pour en éviter son port qui la gênait considérablement, elle qui s'habillait toujours le plus légèrement possible pour ne pas être entravée dans ses gestes et son quotidien par une couche futile de vêtements. Elle l'équipa aussi d'un d'un discret micro et d'une oreillette camouflée par ses cheveux aux boucles souples. Sans oublier son revolver chargé et prêt à faire feu.

« —C'est bon ? s'agaça la détective qui trépignait d'impatience. Ou vous voulez me faire porter encore plusieurs kilos d'équipement pour voir combien de temps je tiens à la course ?

—Continue de râler, lui dit calmement Patron, et j'effectue une retenue sur salaire. À plainte enfantine, punition enfantine.

—C'est illégal.

—Je vais me gêner.

—Elle est prête, les interrompit le lieutenant Messant.

—Tu es sûre que tu veux y aller ? s'inquiéta Béthanie.

—Certaine, affirma Maggie plus déterminée que jamais.

—C'est qu'elle en a une sacrée paire, pouffa Djamila tout de même impressionnée par le courage de sa collègue.

—On revoit une dernière fois le plan, fit Patron. »

Tous débriefèrent une ultime fois avant de laisser partir la détective.

C'est sous les regards inquiets de ses collègues que Maggie quitta les bureaux accompagnée du lieutenant Messant qui la déposerait en voiture non loin de leur but, non loin du tueur. Même Patron lui avait semblé préoccupé. Mais elle essaya de les ignorer et de faire le vide dans son esprit dont la brume assassine s'était dissipée quand elle eut trouvé le nom de celui qu'elle traquait depuis presque une demi-année. Il fallait absolument qu'elle ait les idées claires pour cette confrontation finale.

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