10 mai

Jean Chamiset, profileur pour la police scientifique, a étudié le profil de Black Bird et a accepté de nous partager son compte-rendu. Ainsi, le spécialiste nous décrit le tueur en série comme une personne souffrant de trouble de la personnalité limite (ou borderline) avec un QI supérieur à la moyenne. Il s'agirait donc d'un individu vivant avec la peur d'être oublié, d'où le besoin de tuer en série avec un style tout particulier afin de marquer l'Histoire et de ne jamais être oublié.

Ses meurtres seraient habilement préparés durant des phases stables avant d'être perpétrés lors d'épisodes de colère disproportionnée durant lesquels il peut présenter des symptômes dissociatifs. Une fois son forfait commis, il se dévalue, le faisant entrer davantage dans un cercle vicieux dont il ne parvient pas à se sortir. De ce fait, il se sent rejeté par la société et a donc besoin de commettre un nouveau meurtre pour ne pas être oublié et que les projecteurs soient toujours braqués sur lui.

C'est un sentiment persistant de vide qui anime ses journées, avec une image de lui-même aussi instable que son humeur. Il est incapable de s'installer dans une relation stable car il ne peut s'empêcher de dévaloriser l'autre après l'avoir idéalisé un temps. Cela se retrouve dans sa relation aux prostituées. Il serait capable d'une empathie certaine afin de les prendre au piège dans son filet, avant de les tuer sauvagement, sûrement en leur déblatérant des paroles de dégoût vis-à-vis de leur profession et de leur situation personnelle. Attaquer des prostituées lui permettrait également d'accéder à la facilité en s'en prenant à des femmes majoritairement isolées et en détresse sentimentale.

Pour aller plus loin, notre expert nous évoque un probable scénario pouvant décrire l'enfance de Black Bird. Il pourrait s'agir d'un individu ayant été soumis à un stress intense durant toute son enfance. Sans doute battu par ses parents et témoin de violences intrafamiliales, il a peut-être même été élevé par une mère seule, elle-même abandonnée par un mari violent et alcoolique.

Alors placé dans le rôle du père de famille, il n'est pas exclu qu'il ait grandit dans un climat incestueux instauré par sa propre mère, d'où sa haine des femmes, et notamment les travailleuses du sexe. Il n'est pas non plus impossible qu'il ait subit des violences sexuelles durant l'enfance.

Ainsi est le profil que nous dépeint Jean Chamiset à propos de Black Bird. « L'oiseau noir ». Un oiseau de mauvais augure. Noir comme son histoire. Noir comme son âme. Noir comme son avenir.