Chapitre 18 : Promenade en amoureux

Lorsque Maggie rentra chez elle après sa journée de travail, Alex n'y était pas encore. Alors, elle en profita pour allumer son ordinateur portable, ouvrit son navigateur, et se mit à rechercher quelque chose de très précis. Quand son petit-ami fit son apparition dans l'appartement, elle avait trouvé.

« —Ne retire pas ton manteau, lança précipitamment la jeune femme en refermant son ordinateur à toute vitesse, on ressort.

—Euh, d'accord, lui répondit un Alex dubitatif. »

Le professeur posa son cartable à sa place habituelle et, toujours emmitouflé dans ses vêtements d'hiver pour se protéger des températures anormalement froides pour un mois d'avril, il attendit devant la porte que sa compagne soit prête à partir, sans comprendre ce qu'il se passait. Maggie attrapa et enfila son manteau et ses chaussures en vitesse. Elle agrippa son écharpe d'une main et le bras d'Alex de l'autre pour l'entraîner hors de l'appartement.

Ils s'installèrent dans la voiture de la jeune femme. Elle conduisait toujours sa bonne vieille Twingo, fidèle amie depuis qu'elle a obtenu son permis de conduire bien des années en arrière. Maggie redoutait le jour où elle ne passerait plus au contrôle technique et devrait s'en séparer parce que les réparations deviendraient trop onéreuses. Ce n'était pas le grand luxe, mais ça lui convenait parfaitement.

« —Est-ce que tu peux me dire où on va ? la questionna Alex.

—Non ! Tu verras. »

Elle était excitée comme une enfant le jour de Noël. En un petit quart d'heure, ils étaient arrivés à destination. Maggie sortit de la voiture qu'elle gara le long d'un trottoir, et entraîna Alex un peu plus loin dans le lotissement.

« —Un terrain vague ? lâcha Alex perplexe.

—Ouiii ! Juste au bout de la rue il y a un arrêt de bus qui dessert tout Jouville et autres villes à sa périphérie. Et tu entends comme c'est calme ? C'est pareil en plein jour.

—Attend attend attend. Tu es en train de me montrer un terrain pour la maison ? Pour notre maison ?

—Mais oui ! 850m², ni trop, ni trop peu. Prix raisonnable. Quartier incroyable.

—Comment t'es tombée dessus ?

—On est passés interroger quelqu'un quelques rues plus loin aujourd'hui. Dès qu'on est arrivés, j'ai su que c'était ici. Alors j'ai cherché s'ils vendaient des terrains dans le coin, et il y en avait trois. C'est sur celui-ci que j'ai jeté mon dévolu. Il correspond à tous nos critères. »

Alex s'avança dans le terrain en friche et prit le temps de l'inspecter sous le regard pétillant de sa petite-amie. Il ressortit de la parcelle et se promena dans le quartier, toujours suivi de Maggie qui guettait chacune de ses réactions qu'il camouflait du mieux qu'il le pouvait le temps de son inspection.

Le quartier était effectivement très calme. Plongé dans la pénombre, les lumières étaient déjà allumées aux fenêtres où des scènes de vies familiales se déroulaient. Une femme, qui rentrait probablement du travail, les salua avant de rentrer dans sa maison où l'attendaient au moins un enfant à en croire la cabane de jardin en plastique coloré. Cette scène n'aurait jamais eu lieu dans Jouville où l'individualisme prônait.

Au bout du lotissement qui abritait le terrain des rêves de Maggie, se dévoilait un petit parc parfaitement entretenu. Il y avait des jeux pour enfants, des bancs pour les parents, et un petit sentier entre plusieurs variétés d'arbres et de plantes pour les amoureux. Autour de ce parc qui formait le centre de la place du village, il y avait nombre de petits commerces, la sublime mairie de pierre, et même un restaurant italien qui vantait sa livraison express de pizzas, gratuite dès 35€ d'achats.

Alex ne s'aventura pas plus loin. Il en avait assez vu. Des panneaux indiquaient qu'une école se trouvait à 200m de la place, face à une salle des fêtes et une église. Du reste, il y avait de nombreuses habitations, toutes plus belles les unes que les autres, et promettant toute l'intimité dont pourraient avoir besoin leurs propriétaires grâce à des haies parfaitement taillées ou à de jolies palissades harmonieuses.

Les deux tourtereaux retournèrent à la voiture après avoir été jeter un dernier coup d'œil au terrain.

« —Alors ? le pressa Maggie, désarçonnée par le manque de réaction de son petit-ami.

—Alors je crois que si la banque ne valide pas notre projet, il faudra aller me rendre visite au parloir. »

Maggie était heureuse. Ils avaient trouvé leur terrain. L'endroit où ils construiraient leur nid d'amour, leur maison, le signe d'une vie stable.

Ils rentrèrent dans leur appartement qui leur sembla fade à côté du petit coin de paradis qu'ils venaient de visiter. Alex prépara un repas sommaire et ils mangèrent autour du plan de la maison de leurs rêves qu'ils avaient déjà créé sur un célèbre site internet en ligne prévu à cet effet.

Une fois leur yaourt avalé, ils rouvrirent l'ordinateur afin d'écrire un mail à l'agence qui vendait le terrain. Ils le voulaient et se battraient pour l'avoir.

Quand ce fut chose faite, ils allèrent se coucher mais ne s'endormirent pas immédiatement. Pendant encore une bonne heure, ils parlèrent de leur future construction et de la vie qui irait avec. Ils étaient heureux, et cela fit beaucoup de bien à la jeune détective dont le moral était sacrément mis à mal avec son enquête.

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