Chapitre 21
— Déshabille-moi mon chaton, je veux sentir tes mains sur moi, me dit-il alors que je m'affairais déjà sur les boutons trop petits de sa chemise.
J'avais l'impression que mes doigts pourtant, en temps normal, habiles et efficaces, étaient soudain gourds et lourds. J'étais lente et maladroite, mais cela ne sembla pas déranger Seth qui se contentait de me dévorer du regard et de me laisser patiemment à ma tâche. D'attendre pendant que sa chemise tombait en nuée sur le sol et que je m'attelais à défaire son pantalon, effleurant au passage, sans pouvoir l'éviter, le sexe tendu qu'il contenait. Son pénis qui m'apparaissait bien trop volumineux pour le boxer qu'il remplissait. Un sous-vêtement étroit, que j'eus vite fait de retirer, pour pouvoir pour la première fois contempler son corps sans le moindre bout de tissu qui laisserait tout deviner, sans jamais rien révéler.
Le corps d'un homme n'était pas tout en forme ou du moins celui de Seth ne l'était pas. Il ressemblait en effet davantage à une statue de la Grèce Antique, un de ses éphèbes qu'on pouvait apercevoir dans les salles encombrées des musées, qu'à un être de chair et de sang. Une personne qui ne faisait pas assez d'exercice physique et mangeait un peu trop de gâteau à la crème. Il n'avait pas le moindre kilo en trop, pas le moindre signe d'inactivité et de laisser aller, comme si son contrôle sur les choses qui l'entouraient, s'exerçait d'abord sur sa personne.
Il était exigeant envers lui-même et s'imposait une très bonne hygiène de vie, alors que j'étais pour ma part plus laxiste. J'aimais me dire artiste et je ne me souciais en grande partie que de mon art et la manière dont sa mise en mouvement me permettait de créer des mondes variés. Des univers remplis de puissance et de vie, auxquels je dédiais, tout ce que j'étais. Je passais de l'aquarelle, au travail de l'encre, j'imaginais, je colorisais, maniant les pigments comme je le faisais avec les mots que j'étalais sur le papier.
J'écrivais une histoire et l'illustrais, je mettais chaque centimètre de mon esprit et de mon âme, dans mon travail et puis je me réveillais et réalisais que la moitié de la journée était passée. Mon frère disait que je travaillais trop, mais je ne faisais en réalité que vivre ma passion. J'aimais ce que je faisais et il n'y avait pour moi pas de plus beau cadeau, que de vivre selon ses inclinaisons, même si cela me rendait moins tonique que je l'aurais espéré. J'étais fine et élancée, mais je n'étais pas vraiment galbée ou musclée. J'étais mince sans être sportive et même si je n'étais pas complexée, je ressentais clairement les différences qui nous séparaient. La manière dont nos morphologies disaient des univers éloignés, tout ce qui faisait qu'en apparence les corps étaient trop différents pour s'harmoniser alors qu'ils étaient en réalité destinés à se rencontrer. La vie était faite pour permettre aux opposés de s'attirer alors pourquoi hésiter.
— Caresse-moi mon coeur. Je sais que tu en as envie.
— Oui, répondis-je simplement en passant le bout des doigts sur son torse avant de descendre en direction de son pénis.
La féminité, elle me paraissait mille fois plus représentée dans les arts, que les attributs masculins. Le corps d'une femme semblant fait pour s'offrir au regard dans son intégralité, alors que celui d'un homme pour s'arrêter à la taille, avant d'être pudiquement recouvert d'un drap, comme s'il était criminel d'aller plus bas.
Voir le sexe d'un homme, seules les statues antiques semblaient le permettre et elles étaient bien loin de donner une idée de la taille de certains attributs masculins. Du sexe de Seth que je titillais du bout des doigts, allant et venant, passant mon pouce sur son gland, soupesant ses testicules, apprenant peu à peu à ne rien ignorer de son intimité. Jusque-là j'avais été la seule à tout donner, mais en cet instant j'avais l'impression que l'équilibre des forces ne penchait plus d'aucun côté, que cet homme qui aimait tout contrôler dans l'intimité était prêt à se livrer. À m'aimer assez pour enfin m'ouvrir une partie de son âme, pour me laisser entrer complètement dans son obscurité et me permettre peut-être de l'éclairer. Même s'il resterait toujours celui qui mènerait, pendant que je suivrais, j'avais enfin la sensation d'avoir dépassé le masque du contrôle qu'il s'imposait, d'avoir par son corps tendu une main vers son âme.
— C'est bon mon coeur, mais je ne peux pas résister à l'envie de te pénétrer dit-il d'une voix gutturale qui m'apprit que même un homme comme lui, pouvait vaciller, sous la morsure du plaisir ou peut-être simplement le contact des lèvres d'une femme.
— Hum, répondis-je simplement en sentant les pinces que je portais m'exciter silencieusement. Les boules de métal pesaient délicieusement sur mon clitoris pendant que la morsure sur mes seins me livrait également à des sensations aussi omniprésentes qu'enivrantes.
— Mets-toi à genoux pour moi, dit-il en disposant un coussin moelleux devant lui, avant de m'inviter à m'y laisser glisser pour que ma bouche soit à la hauteur de son sexe bandé, de cet acte que j'aurais dû appréhender, mais que j'avais simplement envie d'expérimenter.
Je n'avais plus de doutes ou d'états d'âme, de considérations légères ou profondes sur ce qui était bien ou mal et sur la bonne ou mauvaise façon de s'offrir au regard, je me contentais de déposer un tendre baiser sur la peau du sexe de Seth, de la respirer et d'apprendre à connaître la saveur qu'elle avait. J'aimais le goûter et je ne tardais pas à passer ma langue sur son gland, pour percevoir les reliefs nuancés que son pénis avait à donner, tout ce qui rendait la virilité de Seth à la fois douce et ferme, si envoûtante et belle.
— Encore plus mon chaton. Prends-moi plus profondément en toi, exigea-t-il en poussant son sexe dans ma bouche, pendant que mes joues se creusaient pour l'accueillir en entier.
Son volume me forçait à écarter complètement la mâchoire mais le fait de le sentir m'emplir me faisait oublier l'inconfort que cette sensation particulière pouvait provoquer. Je ne me souciais pas de la salive qui s'écoulait disgracieusement sur mon menton, ni même du fait d'être agenouillée devant lui dans une position de parfaite soumission, juste de la sensation de sa verge qui coulissait entre mes lèvres, se frottait sur ma langue et s'enfonçait toujours plus profondément dans ma gorge. Il possédait ma bouche, comme il l'aurait fait avec mon intimité, allant et venant dans une imitation parfaite de l'acte sexuel. Donnant d'abord de petits coups de rein et me laissant le lécher et l'aspirer, avant d'aller toujours plus loin et de m'offrir l'unique possibilité d'être écartelée. Trop remplie par son goût et son plaisir, pour pouvoir penser à autre chose que de respirer et de frotter mes cuisses l'une contre l'autre, pour profiter des accessoires particuliers que je portais.
Mon clitoris que le poids des boules d'acier faisait constamment pulser, les pinces à sein que Seth s'amusait par moments à manipuler machinalement et le mouvement de l'instant qui s'amplifiait à chaque seconde qui passait. Le rythme de ses pénétrations qui semblaient désormais allait de pair avec celui de mon plaisir et de ma main qui jouait avec mon sexe pendant que l'autre était accrochée à sa cuisse.
— Avale-moi mon coeur, dit-il pendant que le liquide de son plaisir, se répandait dans ma bouche et que ma jouissance me submergeait sans que je ne puisse l'arrêter.
Son pénis qui me muselait, ne me permettait que de laisser échapper des gémissements étouffés mais cela ne dérangeait ni Seth, ni moi, car nous ne faisions qu'un. Nous jouissions en même temps et pendant que nos corps se laissaient aller, nos âmes semblaient complètement se révéler, se mêlaient pour enfin totalement s'épouser.
Pour la première fois depuis que nous nous étions rencontrés, je n'étais pas la seule à tout donner et cet abandon profond et simultané me donna l'impression que nos âmes étaient en train de se mêler et que la vie n'avait pas besoin d'autre magie que celle-ci. Tout était enfin parfait et tout ce que je pouvais faire était prier pour que cela le reste pour l'éternité. Pour que l'harmonie suprême d'aujourd'hui, trouve le moyen de se donner à la vie qui viendrait. D'exister à travers les rêves et les cauchemars que l'avenir nous donnerait et la manière insidieuse dont notre passé pouvait se frayer un chemin dans le monde de demain.
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