Chapitre 18

— Nous remettrons cela à plus tard alors, dit-il simplement en me caressant la nuque d'un geste apaisant.

— Vraiment ? demandais-je d'un ton un peu trop réjoui à son goût.

— Bien sûr petite chipie ! Comment croyais-tu donc que j'allais réagir ?

— Je pensais...

— Que j'allais te forcer, finit-il pour moi d'un ton amusé. Quel coup tu portes à ma fierté mon coeur. Un vrai dominateur, un bon dominateur sait que sa soumise n'expérimente que ce qu'elle veut expérimenter. Le pouvoir est entre tes mains et il le sera toujours, nous ne ferons que ce qui te plaît. Je ne t'imposerai, que ce que tu t'imposeras à toi-même auparavant.

— Et que puis-je m'imposer ?

— Je pensais que mettre des pinces ici et là, serait une bonne punition pour toi, souffla-t-il contre mes lèvres en triturant mes tétons.

Il caressa d'abord mes seins en des mouvements longs et lents et puis concentra son attention sur la pointe qui ressortait maintenant parfaitement à travers mes vêtements. Il la titilla et la pinça assez fortement pour que je ressente une pression et une stimulation constantes sans néanmoins éprouver de douleur quelconque.

Comme une fessée érotique, qui était faite pour exciter sans réellement blesser, les pinces à sein semblaient promettre un plaisir que la pointe d'inconfort que leur nom sous-entendait, ne ferait que renforcer. Elles étaient un laisser-aller, dont j'avais envie et rien que de les imaginer me mordre la poitrine, me faisait serrer les cuisses.

— Alors mon coeur, qu'en penses-tu ? me demanda-t-il en m'écartant les jambes pour m'empêcher de me stimuler ou peut-être pour que je sois simplement plus ouverte. Dans les deux cas, le résultat semblait le même, il me montrait que mon plaisir lui appartenait et que c'était lui, qui déciderait toujours quand il me serait donné, quand il me le donnerait.

— Je veux bien essayer, répondis-je d'un ton haletant, en résistant à l'envie de me frotter contre sa cuisse. Depuis que j'étais arrivée, il n'avait fait que me titiller et après une semaine sans jouir, le moindre contact menacait de me faire gémir.

— Bien, très bien et comme tu as été gentille et que tu n'as pas eu d'orgasme depuis un moment, il faut que nous te récompensions mon chaton. Tu porteras donc des pinces en guise de punition, mais tu auras aussi un petit cadeau.

— Lequel ?

— Dans la salle du réveil japonais, tu avais envie de me caresser, est-ce toujours le cas, dit-il en prenant ma paume dans sa main et en la posant sur le renflement qui distendait son pantalon. À chacun de nos moments intimes, il m'avait donné un plaisir infini, mais il n'avait pas joui et j'avais envie que pour une fois, il se laisse aussi aller avec moi.

— J'ai toujours envie de te donner du plaisir, dis-je en sentant son sexe durcir de plus en plus à travers le tissu coûteux de son pantalon et en essayant d'absorber chacune de ses pulsations. De me souvenir de la sensation de l'avoir dans ma main, de son volume et de ce sentiment si particulier qu'il était de plus en plus à moi, que je pouvais prendre plus de lui, que ce qu'il m'avait donné jusque-là.

— Et que dirais-tu d'utiliser ta bouche ? As-tu envies de me sentir en toi mon chaton ? De laisser tes lèvres s'écartaient pour me laisser entrer, dit-il pendant que je baissais les yeux, une nouvelle fois gênée, à l'idée d'être tant excitée.

S'il avait juste fait au lieu de dire, simplement enfoncé son pénis dans ma bouche, dans un moment d'intense plaisir, j'aurais pu nier une partie de mes désirs. Me dire que je les avais acceptés, puisque je les avais expérimentés, que je n'avais désormais plus rien à cacher, même si je n'avais rien avoué. Il aurait été tellement plus facile de me convaincre qu'il était celui par lequel les choses arrivaient et que je n'avais pas d'autre choix que de les accepter. Que ma soumission m'imposait d'essayer la fellation et non que je mourrais d'envie de sentir son goût dans ma bouche.

— Non Elisabeth, me réprimanda-t-il en me forçant à le regarder. Je t'interdis de te cacher derrière des silences ou des yeux baissés. Je t'ai posé une question et j'attends une réponse.

— Seth...

— Réponds-moi mon coeur ou je jure de te donner la fessée de ta vie. As-tu vraiment envie d'être incapable de t'asseoir pendant une semaine tant j'aurais fait rougir ton petit derrière ?

Je ne voulais pas recevoir une fessée, mais le message était clair, il ne me laisserait pas me cacher dans un coin dérobé de mon esprit et me convaincre qu'il me suffisait d'accepter un de mes désirs secrets, pour laisser tous les autres de côté. L'attention qu'il déployait dans l'intimité et le fait qu'il se donnait pleinement, faisait aussi qu'il prenait totalement, ne laissant aucun recoin du corps ou de l'esprit, où il était possible de ne pas être pleinement en vie.

Il était entièrement lui-même, sans peurs ou tracas de ce que les autres pourraient penser ou de la manière dont ils pourraient le juger et pour cette raison, il exigeait que les autres le soient également. Il lisait mes désirs et me forçait à les assumer, à ne faire plus qu'un avec les parties les plus reculées de tout ce que j'étais. Cette sexualité dont je ne pensais pas avoir besoin, car pour une femme ce n'était jamais un besoin, n'est-ce pas ? Notre société avait beau être évoluée, elle considérait tout de même que le plaisir des hommes était une nécessité, une obligation physique indépendante de leur volonté, alors que les femmes, elles pouvaient se contrôler.

Leur corps n'exigeait pas d'être nourri de la même façon et pourtant puisque nos corps étaient faits pour prendre du plaisir, pour désirer et être lentement et pleinement stimulé, pourquoi ne pouvions-nous pas en profiter ? Peu importe les positions qu'on aimait ou les goûts vers lesquels on inclinait, on avait le droit d'en avoir besoin. J'avais le droit de jouir de mon intimité de la manière dont je le souhaitais, même si cela était pour moi encore difficile à accepter. La honte, la timidité, je pensais les avoir définitivement surmontées, mais elles étaient en réalité toujours tapis dans l'obscurité, gardant la porte de chaque désir insoupçonnée, chaque fantasme que j'avais toujours eu trop peur de nommer et qu'il me fallait aujourd'hui avouer.

— J'ai envie de te prendre dans ma bouche, murmurais-je en faisant mon possible pour ne pas me détourner.

— Tant mieux, je suis un homme dominant et possessif mon coeur. Je te donnerais le monde entier la journée, mais t'enchainerais à moi dès la nuit tombée. Je prendrais chaque fibre de ton âme et de ton coeur, chaque infime morceau de vie que ton corps abrite pour que ta lumière puisse éclairer mon obscurité. Les gens ordinaires se suffisent de posséder leur partenaire à moitié, de laisser en place les barrières de la retenue et de la pudeur, mais ce n'est pas mon cas. Aucun creux ou vide ne nous séparera, tu ne pourras jamais dissimuler ce que tu ressens avec moi.

— Je ne suis pas habituée à tout ça.

— Je sais, mais tu t'y habitueras. Tu apprendras petit à petit à me recevoir de toutes les façons possibles, à commencer par celle-ci, murmura-t-il en passant son pouce sur mes lèvres pendant que je les entrouvrais pour lui permettre d'entrer.

Son pouce dans ma bouche semblait être les prémisses de la façon dont il me remplirait bientôt et alors qu'il commençait à le frotter contre ma langue, je ne pus résister à l'envie de le lécher. De réaliser des mouvements d'avant en arrière en m'imaginant faire de même avec son sexe.

— C'est bien mon coeur, dit-il en me caressant entre les cuisses avec sa main libre, comme pour associer son plaisir au mien et que nous commencions à ne faire plus qu'un. Ses doigts frottaient mon clitoris et mes lèvres intimes au même rythme que son doigt allait et venait  et alors que je me laissais de plus en plus emportée, il arrêta de me toucher et retira son pouce de ma bouche.

— Hum...

— Bientôt mon chaton, mais avant il faut que nous te préparions, murmura-t-il d'un ton satisfait, en m'emportant  dans les méandres de son appartement.  

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