Chapitre 17

— Que vas-tu me faire ?

— Ne t'inquiète pas, j'ai quelques idées en tête, mais avant de te faire quoi que ce soit, il faut que nous parlions.

— De quoi ?

— De ce que tu es prête ou non à supporter dans l'intimité. Ta petite tête travaille beaucoup, mais ta bouche s'exprime peu et je veux y remédier ce soir.

— Je ne sais pas si j'en ai très envie murmurais-je rebutée par la vulnérabilité qui m'imposerait une conversation si intime sur mes désirs.

— Tout va bien se passer mon coeur, ne t'inquiète pas, qui sait cela pourra peut-être même t'émoustiller. Maintenant viens là dit-il en tapotant sa cuisse, pour que j'y prenne place.

— Cela ne sera pas encore plus gênant, si je m'assois sur tes genoux ?

— Il n'y a rien de gênant entre nous. Maintenant viens Elisabeth, murmura-t-il d'un ton qui mit immédiatement mes pieds en mouvement.

Même si j'appréhendais de mettre des mots sur tout ce qui pour moi, ne devait pas s'exprimer à haute voix, je devais bien reconnaître qu'il avait raison sur tous les points. Malgré le filet que me donnait mon mot de sécurité, il fallait que nous soyons en adéquation sur ce vers quoi j'inclinais ou non.Ce qui pouvait être expérimenté dans l'intimité était trop large et varié, pour que nous nous dispensions d'en parler et prenions le risque de faire les choses à l'envers. Il fallait que nous communiquions et que j'accepte de ne plus lutter contre le mot désirer. Il n'y avait rien de mal à vouloir, ni à parler de partage et de sexualité, il n'y avait rien de mal à se laisser aller au sein d'une relation où l'écoute et le consentement mutuel, régnaient en maîtres. 

Il y avait mille façons d'être aimé et de vivre pleinement sa sexualité, mais tout passait par la connaissance de toutes ses choses que le corps et l'esprit pouvaient vivre et dont ne parlaient malheureusement jamais les livres. Dans l'intimité, le trop et le pas assez souvent se confondaient et alors qu'on voulait en apprendre plus sur le nom que nos désirs portaient et la manière de les dire avec facilité, on se taisait, trop gêné pour laisser aller, car personne ne nous disait qu'il n'y avait rien de honteux à désirer.

L'éducation, on pensait souvent qu'elle ne concernait que les arts et les sciences, ce qu'on apprenait gentiment sur les bancs de l'école. Une longue formule chimique, une épuisante équation mathématique ou même l'histoire complète de la seconde guerre d'indépendance américaine. Il y avait tant de domaines honorables du savoir et tant de cases pour les ranger, qu'on oubliait souvent celui cachait derrière les actes anodins du quotidien. La politesse et le respect, tout ce qui parlait de la bonne façon d'être et de se donner. De gérer la manière dont on vivait et ressentait et que beaucoup croyaient instinctifs et innés, mais qu'il fallait en réalité travailler.

Dans l'ombre, on apprenait comment refouler ses larmes, comment gérer ses émotions et construire un mur entre nous et le monde, alors qu'il aurait été tellement plus sain de simplement parler de ce qui était bon pour soi. De ne taire aucunes vérités, mais de simplement les laisser s'exprimer, même si cela semblait être une utopie impossible à réaliser. Certaines portes paraissaient en effet condamnées à s'ouvrir dans l'obscurité, pour nous forcer à tâtonner et à pénétrer profondément en nous-mêmes sans soutien ou aide. Il fallait faire les choses par soi-même, mais parfois la vie nous donnait une bougie dans la noirceur de la nuit. Un autre être sur lequel compter et se reposer quand nos jambes étaient trop fatiguées pour marcher. Un soutien dont on priait, pour qu'il ne nous abandonne jamais, même si l'esprit ne pouvait parfois s'empêcher de douter.

— Puisque tu veux discuter pourquoi ne pas commencer par me dire, comment tu souhaites me punir ? l'interrogeais-je en me calant plus confortablement contre lui.

— Comment as-tu envies d'être punie ?

— Et si nous oublions une quelconque punition ? proposais-je d'un ton innocent, qui ne le leurra absolument pas.

— Hum... grogna-t-il en me léchant le lobe de l'oreille avant de le titiller doucement avec ses dents. Je t'ai ordonné de ne pas te caresser mon chaton et après avoir agréé, tu m'as consciemment désobéi, comment pourrais-je ne pas te punir, alors que tu en as tellement envie ?

— Je n'en ai pas envie, répondis-je d'une petite voix qui n'avait encore une fois malheureusement rien pour convaincre.

— Petite menteuse. Tu as trop envie de voir ce qui arrive, si tu dépasses les limites pour les respecter, mais ne t'inquiètes pas mon chaton, je ne te décevrais pas.

Pourquoi m'étais-je caressée alors qu'il me l'avait interdit ? Parce que je ne pouvais pas résister à l'envie de me stimuler ou alors parce que comme une petite fille qui faisait une bêtise, pour avoir de l'attention, j'avais voulu le tester, comme il le sous-entendait ? Après le fouet à lanières de cuir, je désirais voir quelle manière il utiliserait pour que je sois davantage abandonnée. Je  voulais qu'une punition ne soit pas un affreux mot, mais simplement un moyen de plonger plus profondément dans notre relation. De nous lier davantage et de voir plus clairement jusqu'où j'étais capable ou non d'aller. Je voulais être libre de désobéir et d'accepter librement d'être punie, de ne pas être prise, mais de me donner à lui.

— Alors, de quelle façon as-tu envie de vivre ta punition ? Peut-être pourrais-je préparer ton petit derrière à me recevoir. Que penses-tu de ce genre de rapports mon chaton ?

— Je ne sais pas si je suis prête pour ça.

— Tu n'as donc jamais utilisé de jouets pour savoir quelles sensations pourraient te procurer cette partie de ton intimité ?

— Non, répondis-je en me surprenant à ressentir une excitation inattendue.

Malgré le fait que j'étais encore vierge et que je n'avais jamais particulièrement fantasmé sur la sodomie, je me retrouver irrépressiblement excitée à l'idée de laisser Seth m'y éveiller. De m'ouvrir à lui, d'abandonner tout tabou et interdit. J'avais envie de ne rien m'interdire, mais ce n'était pas pour ça que j'étais prête à tout saisir.

— Tu es as envie n'est-ce pas ? murmura-t-il contre ma bouche en s'approchant de plus en plus de cet endroit que j'avais jugé interdit toute ma vie. En caressant chaque centimètre de la peau de mes fesses et de mes cuisses, sans néanmoins aller plus loin que ça.

— Oui, haletais-je dans sa bouche, mais pas aujourd'hui, pas tout de suite.

Même si je n'étais pas fermée à ce genre de découverte et à l'idée d'être écartelée par Seth, je n'y étais tout de même pas encore préparée, mais est-ce que cela compterait ? Il était en effet bien beau de parler de respect et d'intimité, mais celui-ci n'était pas toujours aussi aisé à trouver qu'on l'imaginait. Malgré les promesses qu'ils nous faisaient et les illusions dont ils nous berçaient, les hommes n'étaient pas toujours parfaits. Je savais d'expérience que certaines relations pouvaient être décevantes, qu'on pouvait trop vouloir pour finir par ne rien avoir. Ouvrir les yeux pour réaliser que toutes nos belles vérités n'étaient qu'un écran de fumé et qu'aucun acte ne les traduisait. 

Qu'au final, nous n'étions là que pour être utilisé et non pleinement aimé. Depuis que Seth et moi partagions nos passions je n'avais jamais refusé ou remis à plus tard une de ses suggestions. Je n'avais jamais mis de frein à la moindre expérimentation, mais maintenant que je ralentissais la course, allait-il me suivre ? M'obliger à répondre à ses volontés ou se montrer à la hauteur des grands principes qu'il professait ? On disait qu'un visage ne se révélait que dans l'adversité. Que c'était quand le malheur nous touchait qu'on pouvait réellement voir à l'intérieur de l'âme de ceux qui nous entouraient, mais est-ce que cela s'appliquait également avec la passion et l'intimité ? De combien de manière un homme pouvait vous trahir. Combien de coups pouviez-vous encaisser avant de décider que vous en aviez assez ? Je n'en savais rien, mais je priais pour ne pas l'apprendre aujourd'hui. Qu'un simple refus ne mette pas fin à mes rêves de bâtir une relation harmonieuse et belle et que mon histoire s'achève ici, sans rien d'autre à dire qu'une peine de plus à écrire.  

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