Chapitre 15
— Enlève ta culotte, m'ordonna-t-il, pendant que je soulevais les hanches, pour faire glisser le sous-vêtement en dentelle bleutée, que mon excitation avait déjà légèrement mouillé.
Je sentais les plis de mon sexe s'ouvrir et mon clitoris gonflait pendant que de familières pulsations de plaisir se répandaient dans mon être. Mes sensations qui augmentaient et se nourrissaient de la simple idée d'être ouverte et écartée, exposée à tout ce à quoi, il me soumettrait.
— Tu es si belle... Si belle, si prête et si parfaite, dit-il en s'approchant avec une démarche de félin, pour remonter davantage ma jupe sur mes cuisses et dégager complètement la vue sur mes jambes et mon intimité qui s'était maintenant déjà pleinement humidifiée.
Pendant un moment, il resta simplement là à regarder mon sexe comme s'il contemplait l'origine du monde de Gustave Courbet, la chose la plus belle et mystérieuse de la terre et puis, il s'approcha enfin davantage et prit mon intimité en coupe dans sa paume.
— As-tu envies que je mette mes doigts ici mon coeur, dit-il en me massant doucement avec sa main.
— Oui, murmurais-je en me tendant vers lui en quête de davantage de plaisir et de stimulation. Tout étant à la fois trop bon, trop calme et trop lent...
— Le problème est que je suis d'humeur paresseuse aujourd'hui, alors tu vas devoir faire le travail pour moi.
— Je ne comprends pas.
— Caresse toi mon chaton. Glisse un doigt en toi, taquine ton clitoris ou joue avec tes seins, donne-toi du plaisir comme si je n'étais pas là. Je veux te regarder gémir et te décomposer pour moi.
Il voulait que je m'exhibe devant lui, que je n'ai plus la moindre honte ou gêne à prendre ou ressentir du plaisir. À vivre avec lui, l'une choses les plus intimes d'une vie. Il voulait voir comment je me touchais, quand personne ne regardait et bien que l'idée était affreusement excitante, elle était aussi terriblement gênante. J'en avais envie, mais je n'osais pas passer à l'acte, alors devant ma pudeur et mes hésitations, il me prit l'index et le lécha, avant de le guider entre mes jambes pour moi. De commencer à me stimuler en utilisant ma main et de faire décrire à mes doigts de petits mouvements exquis, que je ne pus m'empêcher de poursuivre une fois qu'il s'écarta pour me laisser continuer toute seule à me masturber. J'étais tout habillée et pourtant je me sentais aussi exposée que quand j'avais été nue à ses côtés dans la salle du réveil japonais. Tout le bas de mon corps était découvert, mes jambes tremblaient et je n'arrivais pas à retenir de petits gémissements qui semblaient vouloir trop lui en dire, lui révéler chacune de mes émotions et sensations. Les conséquences du plaisir physique sur le corps féminin, tous ses petits détails que Seth observait comme si j'étais un spécimen rare, dont il devait se souvenir de chaque caractéristique morphologique et particularité physique.
Son regard, allant de la pointe de mes seins qui se dressait et formait un petit bouton dur qui pointait à travers mon pull-over, aux bruits que mes doigts faisaient sur mon sexe trempé, en passant par mes cuisses largement écartées et mon visage où se lisait les sensations que je ressentais.
— Non, ouvres les yeux mon chaton. Je veux que tu me voies te regarder, que tu n'oublies pas que tu te caresses devant moi.
— Seth, laissais-je échapper dans une plainte entre le plaisir et la rébellion.
— C'est moi qui décide Élisabeth, me rappela-t-il à l'ordre en tapotant mes fesses d'un geste dissuasif. Ne l'oublie pas ou sinon je devrais te donner une petite punition pour te rafraîchir la mémoire.
Ses punitions ne pouvaient pas vraiment être appelées ainsi, puisqu'elles n'avaient rien de punitif et se contentaient de me procurer un plaisir et une excitation insensée, mais je devais bien reconnaître qu'elles étaient tout de même éducatives. Comme un enfant qui refusait d'écrire une page et à qui on faisait copier un livre entier, Seth si je m'obstinais, à ne pas être assez abandonnée pour m'autoriser ce que je désirais, me punissait en me poussant à aller encore plus loin dans la vulnérabilité et le laisser-aller. Il me permettait de me rendre là où je n'avais pas le courage de mettre les pieds, mais où je pouvais aller à ses côtés. Alors que nous ne nous étions pas encore pleinement apprivoisés en dehors de la chambre à coucher, dans l'intimité, nous étions un couple parfaitement soudé, qui arrivait à se soutenir avec justesse et équilibre.
Il était ma libération et j'étais sa paix, nous valsions sans avoir besoin de pistes de danse et de pas et même si tout cela était nouveau pour moi, avoir confiance en lui et me sentir bien me permettaient d'aller toujours plus loin. De le fixer pendant qu'une de mes mains jouait en rythme avec mon clitoris pendant que l'autre me massait la poitrine et qu'il me regardait, m'encourageait, me demandait si j'étais bien mouillée et guidé même parfois mes mains avec sa voix. Caresse tes seins... Pince tes tétons... Joue plus vite avec ton clitoris. Il me disait quoi faire et je me contentais de lui obéir et de gémir, d'attendre comme une bonne fille qu'il m'autorise à jouir. Je savais en effet que même si c'était mes doigts qui m'excitaient et sentaient mes chairs s'humidifier et gonfler, que je n'avais néanmoins aucun contrôle sur l'instant que je vivais et alors que j'aurais dû être gênée que mon plaisir lui appartienne aussi pleinement, cela n'était pour moi, qu'un signe de plus de notre lien. Nous étions l'un à l'autre, alors je prononçais les mots qu'il fallait, ceux que lui et moi attendions, ceux pour lesquelles en cet instant nous vivions.
— Est-ce que je peux...
— Quoi mon coeur ? Demande-le-moi, tu sais ce que tu dois dire n'est-ce pas ?
— Est-ce que je peux jouir... s'il te plaît Seth, je meurs d'envie de jouir, suppliais-je pendant que mes cuisses commençaient à trembler et que des vagues de plaisir de plus en plus affirmées m'emportaient.
— Enlève tes mains mon coeur, dit-il d'un ton dont la douceur tranchait avec la dureté de ce qu'il m'ordonnait.
— Je t'en supplie...
— Élisabeth, se contenta-t-il de dire pour me rappeler à l'ordre alors que j'émettais une plainte frustrée et arrêtais de me caresser.
— C'est bien mon coeur, tu sais que l'obéissance est toujours récompensée murmura-t-il en appuyant mon vibromasseur, contre mon clitoris.
— Seth...
— Envole toi pour moi. Montre-moi ce que cela fait de voir un ange voler.
Son autorisation et son soutien mêlaient aux vibrations et au contact de sa main me propulsèrent dans un plaisir infini, une extase si bienheureuse que le monde entier se résuma à un corps qui jouissait et un cri de libération qui éclatait. Il n'y avait plus rien à part le bien-être qu'il me procurait et même si je n'avais pas envie de fuir et n'était ni confus, ni perdu, il me prit tout de même dans ses bras et m'offrit une tendresse dont je n'avais peut-être pas besoin, mais dont je voulais néanmoins. Je voulais le sentir près de moi, autour de moi, faute d'être encore prête à l'avoir en moi. J'avais envie de cette paix que donnait un corps qui avait connu l'apaisement suprême de chaque fibre de son être.
Après l'orgasme, le corps et l'esprit voguaient en effet dans un brouillard bienfaisant qui me rappelait cet instant particulier, où sans être endormis, nous n'étions pas encore réveillés. Ce moment où la nuit était passée et la journée n'avait pas encore commencé et où n'existait que le flottement dans lequel nous pouvions graviter.
— Pourquoi sommes-nous ainsi ?
— Nous sommes ce que nous sommes Elisabeth.
Nous étions ce que nous étions, est-ce que cela avait vraiment une signification ? Peut-être pas, mais en cet instant cela pouvait tout signifier pour lui comme pour moi. C'était le lien qui nous unissait, un peu de ce qui faisait que nous nous étions trouvés et que peut-être qu'un jour la passion serait complétée par le mot aimer. De ces quelques lettres et syllabes que je ne faisais pour l'instant que murmurer, mais que je mourrais d'envie de hurler. Aujourd'hui plus que jamais je voulais aimer, mais l'avenir m'apprendrait que l'amour pouvait parfois être le dernier des soucis d'une vie. Le dernier de la mienne ou le premier qui sait, je n'en étais pas encore certaine, mais je savais que tout ne serait pas aussi aisé que je l'imaginais.
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