Le Sang de Shana (douzième partie)
Ce jour-là, il faisait très chaud, le soleil était fort dans le ciel, et c'était comme si le sable du désert voulait encore plus de lumière et de chaud. Le ciel était très bleu. J'avais levé tôt et il y avait le ciel rouge et le soleil qui venaient vers le monde. J'étais assise sur une pierre, et je trouvais que c'était si beau que je pouvais un peu oublier Docteur Jones et être le ciel qui sort de la nuit. J'étais bien. Beaucoup de jours étaient allés, et je pouvais voir le ciel comme une femme qui n'a plus peur de rien.
Les matins, je marchais loin dans le désert pour entendre le vent et le bruit du sable. C'était bien d'être seule et de sentir le désert seul avec moi. Je marchais longtemps et je venais pour manger, et après je faisais les choses pour le village, je lavais, mettais les choses comme il faut, j'allais au grand arbre pour prendre les fruits, je faisais partir avec du tissu les trous des vêtements pour les hommes seuls du village et d'autres choses comme ça. C'était ma manière de vie. C'est comme ça que je devais finir. Shana était une femme avec des manières de vieilles femmes. Elle mourra comme ça.
Mais ce jour, quand je suis venue du désert dans le village, j'ai trouvé que les femmes avaient des visages contents, qu'elles riaient beaucoup, qu'elles parlaient plus que les autres jours. Les femmes allaient ensemble et disaient des choses avec des manières pas normales. Près de ma maison, il y avait trois assises, et elles devaient dire des choses très drôles. Elles parlaient, une autre parlait, elles riaient, une autre riait, elles riaient encore, elles disaient des choses petites et ça allait encore dans des rires un peu fous. Je ne savais pas pourquoi elles parlaient comme ça, je trouvais que c'était une chose bien mais pas comme les autres jours. Il y avait dans ces femmes une femme qui riait jamais, mais là elle était contente, son visage montrait qu'elle était bien et qu'elle disait des choses drôles.
De l'autre côté, près de la maison du chef, il y avait quatre hommes avec des lances qui riaient aussi et qui se faisaient forts en montrant leur corps. Les quatre étaient jeunes. Leurs vêtements étaient lavés, ils étaient beaux, leurs cheveux étaient bien mis, et ils parlaient avec de belles voix comme des chefs ou des hommes importants. C'était drôle, mais je ne savais pas pourquoi ils faisaient ça. J'avais un peu peur que tout le village est fou, et je ne voulais pas être seule à ne pas savoir pourquoi.
Alors je suis venue vers les femmes qui parlaient. Elles étaient gentilles, c'était drôle de voir ça. Je pensais que peut-être les femmes diront si il y avait une chose pas normale dans le village. Je savais qui elles étaient et je n'avais pas peur.
Je venais vers elle, et j'ai senti la plus jeune qui disait ça sera moi, ça sera moi, c'est sûr, et elle riait beaucoup, mais les autres femmes disaient ça peut être moi aussi, et elles trouvaient des mots pour dire pourquoi, mais comme je ne savais pas elles parlaient de quoi, tout ça voulait rien dire pour moi. Une disait je ne suis plus très jeune, il faudra bien que ça vienne sur moi, et l'autre peut-être mais je suis amie avec le chef et je suis sûre qu'il voudra être gentil avec moi, et par-dessus la première disait vous avez bien la chance, mais moi tous les hommes du village voient comme je suis et parlent, et ils trouvent que je suis belle, et ça ne peut pas qu'un homme n'a pas parlé de moi au chef. Les trois femmes parlaient si vite et si fort qu'elles n'avaient pas vu Shana, et j'étais tout près quand elles ont su que j'étais là. Alors elles n'ont plus parlé, et elles ont vu Shana comme si je n'étais pas du village. J'avais peur de cette manière, je croyais qu'elles n'étaient pas bien avec moi parce que j'allais trop seule dans le désert. Elles croyaient peut-être que je n'aimais pas être avec elles.
Et la plus jeune femme a dit laissons Shana dire qui elle sera. Alors Shana, dis qui est la plus belle de nous trois. Mais les deux autres ne laissaient pas le temps de parler, elles ont dit ça n'est pas que ça, ça n'est pas que la beauté, ça peut être aussi une femme qui n'est pas très belle, et l'autre disait plus fort le chef sera méchant si c'est comme ça, et elles ont parlé encore et encore d'une manière difficile et elles ne riaient plus. Je trouvais que je n'étais pas intelligente, mais aussi qu'il y avait la folie dans les trois femmes. C'était drôle mais aussi ça faisait peur. J'étais là et je savais rien.
Alors elles ont tourné vers moi, elles ne criaient plus, et une a dit Shana, nous voulons que toi tu dis. Pour toi, quelle femme du village va avoir un mariage ce soir.
Je disais rien. Elles disaient rien non plus, elles voulaient que je dis le nom d'une. Je ne savais pas elles parlaient de quoi. Je devais avoir une tête pas intelligente et des yeux tout ronds, et j'étais là, sans bouger, avec un visage sans mot. Après j'ai dit vous parlez de quoi. C'est quoi ces mots de mariage. Je ne savais plus trop si c'était moi ou elles qui était folle. Alors la plus jeune a dit vrai Shana, tu ne sais pas. Et elles devaient trouver ça très drôle toutes les trois parce qu'elles ont parlé encore très vite et avec beaucoup de rires, et moi j'étais devant elles sans un mot. Elles parlaient avec des manières très petites, c'était des ah, des ça ne peut pas, des je vais dire à Shana, des non moi je vais dire et des pourquoi toi, et pendant que les deux plus jeunes criaient pour savoir qui allait dire, l'autre est venue devant moi et elle a dit le chef a dit ce matin qu'il allait marier un homme et une femme du village et que le mariage sera ce soir. Il avait dit ça le matin où j'étais dans le désert, c'est pour ça que je ne pouvais pas savoir. Et la femme a parlé encore avec les autres, et elle disait je suis la plus vieille et le chef ne sera pas gentil si il ne fait pas un mariage pour moi, et une autre disait tu aimes personne, et l'autre ça n'est pas ça qui est important, et l'autre le chef est mon ami il me prendra et me mettra avec un homme fort, et elles parlaient comme ça toutes les trois si fort que ça faisait mal à ma tête, que ça fatiguait et que je suis partie. Mais elles n'ont pas vu que je partais, parce que je les sentais rire et crier derrière moi pendant que je venais dans ma maison.
Le chef a dit qu'il y aura un mariage.
Je vous dis ça pour que vous savez, madame Jones, mais je pense que ça doit être la même manière dans les villes. Dans le village le chef dit les personnes qu'il va marier, et comme le chef est gentil et sait les hommes et les femmes qui sont amoureux et qui vont ensemble, les mariages sont presque toujours bien. Quand les mariages ne vont pas et que les mariés crient, le chef vient voir et dit si ils ne veulent plus, et alors le mariage est fini. Mais ça n'est pas souvent. Moi, je trouve ça une chose très belle un mariage. Je trouve que ça veut dire beaucoup pour un homme et une femme parce qu'après ils sont dans la même maison et ils peuvent être amoureux devant tout le village. Alors quand le village voit, il peut sentir leurs cœurs qui sont contents ensemble, et il voudra être marié comme eux.
J'étais assise sur le sable et je pensais qui le chef va marier. C'était une chose que je ne pouvais pas dire. Je voyais les trois femmes loin qui parlaient toujours, et je me disais ça sera la plus vieille ou la plus jeune. Je ne savais pas. Ça pouvait aussi être l'autre des trois, et ça pouvait même encore plus être une autre femme du village. Et aussi quel homme ça allait être. Je ne savais pas non plus mais je savais maintenant pourquoi les hommes avaient tous un drôle de visage et se faisaient plus grands et forts. Ils voulaient faire venir l'amour, ils voulaient que ça est eux. Ils voulaient que les femmes trouvent très beaux et très bien mis pour faire croire que le chef allait marier eux. Ça me faisait rire. En vrai, les hommes du village étaient des drôles d'enfants à vouloir le mariage comme ça.
Je ne voulais pas comme les trois femmes, mais je pensais quand même au mariage. Je pouvais penser Shana, c'est juste un mariage, tu dois penser à autre chose, je n'arrivais pas à oublier, il fallait que ça vient dans ma tête. Parce que c'est une chose importante et belle le mariage. Et aussi, quand je pensais au mariage, je ne pensais plus à moi, je ne pensais plus à docteur Jones, je pensais aux autres femmes du village. Je pensai une d'elles va être très contente ce soir, et croire qu'il y aura beaucoup de rires et d'amour ça me faisait aussi contente.
J'ai marché un peu dans le village pour voir près de la maison du chef comment les hommes et les femmes mettaient la grande maison où le village fait les fêtes et les mariages. Près du chemin, il y avait des hommes qui se faisaient grands, qui parlaient avec beaucoup de la force et qui portaient des vêtements bien mis, et il y avait des femmes par trois ou quatre qui disaient des choses en riant. Ils bougeaient tous, je sentais presque les cœurs qui faisaient des bruits dans les corps. Je ne pouvais plus croire qu'il y avait rien et que le village était normal. Il y avait beaucoup de mots dans le vent du désert, beaucoup de rires et de voix. Tous les chemins faisaient ce bruit d'hommes sous le soleil. Ils voulaient tous le mariage, tous si contents, si voulant savoir qu'ils ne parlaient plus, qu'ils criaient, criaient la bonne force qu'ils avaient dans les cœurs. C'était une drôle de folie dans le village mais c'était la même folie pour tous, et il y avait une chose bien pour le village de sentir que tous les hommes et les femmes étaient ensemble à avoir dans la tête la même chose et dans le cœur un même bon rire pour les mariés qui viendront. Même moi, quand je marchais, je voyais que ma marche n'était pas normale, comme si je dansais sur le sable, et ça me faisait rire de voir que j'étais folle avec les autres. Le soleil était loin au-dessus de ma tête mais il faisait chaud, le ciel était bleu avec un grand rond de feu au milieu. Sur le chemin je voyais mon ombre, j'oubliais, je n'étais plus une femme triste, j'étais juste une femme, une femme contente, je pouvais aller un peu dans la vie comme si le village donnait un jour pour moi, pour ma folie, pour dire oui je suis fou avec toi, j'oublie tout pour ne pas que tu crois que les autres ont un œil mauvais sur toi. Et j'étais contente, si contente que je croyais aller dans le ciel, que je sentais mon corps dans le vent et pour une fois mon cœur ne faisait plus mal, et c'était vite, dans le désert du vent, comme si rien était venu, comme si j'étais seule pour faire quoi je voulais et que docteur Jones, loin du sable ici, était jamais venu. J'étais contente, si contente. Pas les herbes, pas le carnet et pas les dessins, pas le grand arbre et pas l'eau dans mes yeux, rien, personne, et tout le village aussi. Tout si bon, si facile, si oublié. J'étais si loin que je n'avais plus mon cœur ou que mon cœur était maintenant le cœur du village. Je voulais rien que ça, que le soleil dur sur ma peau. Je pouvais être le désert si je fermais les yeux, je pouvais être le ciel bleu et voir partout, je pouvais presque être rien, plus une femme, n'avoir plus le cœur et plus la tête, être comme morte pour ne plus avoir mal. Devant moi, des personnes prenaient des choses dans la grande maison, mettaient des tissus, faisaient les murs jolis. Ça pouvait être le mariage de toutes les personnes, alors tous les hommes et les femmes faisaient très bien pour que c'est très beau. C'était si drôle. Et là, le chef faisait des gestes, disait aux autres comment ils devaient faire, taisait pour penser aux choses qu'il dira pendant le mariage. Ça me faisait rire dans ma tête toutes ces manières de bouger, et la grande maison était très jolie avec ses murs de tissu et toutes ces choses mises, là où il n'y avait encore pas beaucoup de personnes mais où tout le village ira ce soir. En vrai, c'est une chose très belle le mariage.
Alors le chef a vu Shana et tout est mort. Vite je n'étais plus rien, j'étais morte. Le ciel où j'allais était tempête maintenant, et toute la folie de mon cœur était perdue parce que j'ai su la chose. Le chef dans ses yeux disait une chose que je ne voulais pas voir, une chose pas méchante mais très dure. Il disait qu'il était content de voir Shana avec le rire, moi qu'il voyait tous les jours avec un visage sans rire, moi qui ne disait plus beaucoup de mots. Il riait un peu, et il me voyait avec un drôle d'œil d'homme qui fait une chose sans dire. Mais la chose n'était pas juste pour le village qui était content, il y avait ça dans les yeux du chef pour moi, la chose était pour moi qui voulais rien, rien du tout que être le vent et laisser aller la vie. Il fallait ce rire pour que je suis triste. Il fallait cette pensée gentille pour faire mal à Shana. J'étais bien une pauvre femme. Si folle, si contente pour les autres, si bien dans ce village où le soleil était mon ami. Je n'avais pas vu, pas voulu voir, si pas intelligente et si loin de tout que les autres femmes n'avaient pas vu non plus Shana. Je savais maintenant. Je savais.
Je savais que le chef avait voulu Shana pour marier avec un homme du village.
Tous les jours, le chef avait vu comme j'étais triste. Il parlait, voulait savoir comment faire Shana contente, mais il ne savait pas. Alors il a pensé je vais marier Shana pour qu'elle va bien.
Je ne voulais plus rien voir et j'ai couru chez moi vite comme je pouvais. Je ne voulais pas un mariage. Je ne voulais pas un homme. Je voulais juste être le vent. Je voulais que le village oublie. C'était facile. Je ne voulais pas un autre cœur, mon cœur faisait déjà trop mal. Je ne voulais pas une autre personne pour venir dans ma maison, c'était fini. Je voulais rien. Juste être une petite vieille femme folle. Pourquoi il fallait mon mariage. Pourquoi pas oublier Shana. Pourquoi mettre encore dans moi le souvenir de docteur Jones. Je ne voulais pas un homme du village, je voulais docteur Jones. Quel autre visage que le visage de docteur Jones. Quelles autres mains que les mains de lui. Quels mots que les mots blancs qu'il disait dans les dictées. Quels souvenirs mieux mettre dans ma tête que les souvenirs du docteur Jones qui prenait Shana dans ses bras. Je savais que ça ne pouvait pas être, mais je voulais rien, moi, je disais rien à personne, je pensais à toutes ces choses et c'était tout. Pourquoi le chef mariait Shana. Je ne savais pas les hommes du village, je ne voulais pas d'eux. Alors pourquoi il mariait Shana. Ça n'était pas difficile de laisser la pauvre Shana toute seule.
Et pendant que je pensais tout ça, je voyais dans ma tête le visage de docteur Jones que j'avais oublié, je sentais ses mots d'avant, et je pleurais sans bruit en pensant que j'oublierai jamais, que c'était trop dur, que le vent n'était pas allé sur tout ça, et que mon cœur aura mal encore toute ma vie de ne pas savoir après tout, après les dictées et après les dessins du carnet, si docteur Jones, tout là-bas maintenant, a aimé Shana.
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