𝟐𝟔




J'ai faim.

Non, ce n'était pas une faim habituelle. Croyez-moi, je n'avais jamais autant mangé de ma vie, et si les vampires pouvaient grossir, ce qui n'était pas le cas d'après ma tante, j'aurais sûrement dépassé la limite pesable par la balance. En clair, cette dernière n'aurait pas survécu longtemps.

Je mangeais pour dix personnes, sans jamais parvenir à assouvir ma faim. Qui aurait cru qu'elle pouvait être aussi douloureuse ?

J'ai la dalle.

La bouffe n'y pouvait rien, tout simplement parce que ce n'était pas d'elle que j'avais envie, mais de lui. Oui, lui. Cet enfoiré qui avait fait de moi cette abominable créature assoiffée. Oui, je n'aurais jamais pensé dire ça un jour, mais j'avais terriblement soif de sang, et pas de n'importe lequel.

Le sien.

Chiottes.

Mon Dieu, mes papilles hurlaient de douleur, mon estomac criait famine et je me languissais de l'incroyable sensation que le sang de Liam avait su me procurer. En revanche, je détestais celle de désirer quelqu'un si fort que c'en devenait douloureux.

« Que tu me haïsses ou non, nous sommes voués à vivre ensemble, et à un moment ou à un autre, tu ne pourras plus supporter mon absence. »

C'étaient les mots que Liam avait prononcés, la fois où, aux toilettes du lycée, il m'avait prévenue que plus la distance entre nous serait grande, plus nous serions faibles. En effet, j'eus peine à avouer qu'il avait raison et cette phrase ne cessait de tourner en boucle dans mon esprit.

Oui, j'étais actuellement faible, recroquevillée dans les draps de mon nouveau lit. Me forçant à oublier la faim qui me rongeait.

Cela faisait maintenant trois jours que Liam était parti et que je n'avais eu aucune nouvelle de lui, malgré mes nombreuses tentatives de le contacter par télépathie. Son absence allait avoir raison de moi. Non pas qu'il me manquait... JAMAIS.

En réalité, mes émotions m'étaient indéchiffrables. Je n'arrivais simplement pas à me sortir Liam de la tête.

Il me rendait dingue. La faim me rendait dingue. Son sang me rendait dingue.

Oui, je le veux. Bordel de chiottes.

Cela faisait également trois jours que l'enlevement de mon oncle avait été annoncée. Malgré nos certitudes concernant le fait que la police ne nous croirait pas, nous avions tout de même signalé la disparition de Joseph aux autorités sans préciser ce que nous savions de... non-commun au « monde des vivants » comme dirait Laure. Et sa tête était maintenant affichée dans tous les journaux. La police nous avait donc conseillé de loger ailleurs, le temps de l'enquête, même si nous n'avions tout de même pas envisagé de rester dans notre maison maintenant que des chasseurs de vampires y avaient mis les pieds.

Nous nous étions alors installés dans un petit appartement du quartier de Glasgow, certes assez grand pour nous trois, mais également assez petit pour faire piquer des crises à Laure. Nous étions toutes enfermées depuis notre arrivée dans cet appart', et dans un état pitoyable. Pour couronner le tout, ma soif m'empêchait de sortir de ma chambre tant qu'Alex n'était pas dans la sienne. C'était horrible, mais j'arrivais à sentir l'odeur de son sang à des kilomètres, et si je restais plus de cinq minutes en sa présence, alors je risquais sûrement de lui sauter au cou. Non, ma soif de sang ne me rendait pas la vie facile.

En effet, je pourrais très bien sonner à la porte de Liam pour me nourrir, mais je n'avais ni la force physique, ni la force mentale pour. Notre nouvel appart' était beaucoup plus loin de chez lui que je ne le pensais et même si mon corps me criait de le retrouver, une partie de moi n'avait aucune envie de le voir, et pourtant il était devenu une obsession.

Ne pas songer à lui était presque impossible. Je ne cessai de visualiser ces kilomètres qui nous séparaient et, non d'un chien, qu'est-ce que ça faisait mal.

C'est pitoyable.

La situation serait mignonne dans une histoire d'amour, mais je n'aimais pas Liam. Et encore mieux que ça, je le haïssais. Mais mon corps refusait d'accepter la distance qui nous séparait. Tellement, que j'avais l'impression d'en mourir.

Le réveil affichait quatorze heures sept et sonnait toutes les quinze minutes depuis sept heures, car j'étais censée être en cours. Bien sûr, l'état pitoyable dans lequel j'étais m'en empêchait, alors Laure avait simplement expliqué que j'avais attrapé un "gros rhume", en plein mois de mai... LOL.

Ma chambre était plongée dans l'obscurité tandis que je tremblais de douleur, recroquevillée dans les draps de mon lit. J'étais en nage. Le silence régnait, mais ce furent trois coups à ma porte qui le brisèrent. Je tendis alors l'oreille afin d'identifier l'auteur de cette intervention. Bien évidemment, j'étais devenue trop faible pour pouvoir faire bon usage de mes sens, alors je me contentai d'utiliser mes oreilles telle une "humaine".

– Ouuii ? fis-je d'une voix rauque et exténuée.

La porte s'ouvrit pour laisser place à la tête de Stan, puis une odeur vint agressivement envahir la pièce.

Oh merde.

Une délicieuse odeur de sang frais et sucré vint me chatouiller les narines, suite à laquelle mon ventre gargouilla bruyamment. Instinctivement, je m'emparai de mon coussin pour le jeter contre la porte qui se referma aussitôt.

— Tu pues l'hémoglobine, Stan ! criai-je. Dégage !

— Je sais, désolé... s'excusa-t-il. Mais en fait... J'ai quelque chose pour toi.

Il ouvrit la porte sans prendre en compte mes cris de protestation et je reçus quelque chose de mou contre mon visage. C'est alors que cette odeur divine m'envahit les narines.

— Bon appétit !

Je récupérai ce qu'il venait de me lancer dessus afin d'en prendre connaissance. C'était un lourd sac en plastique blanc et lorsque je l'ouvris, mon cœur se mit à battre à tout rompre.

Oh, crotte. Du sang, du sang et... Encore du sang !

Le sac qu'il m'avait apporté était rempli de poches de sang, et je ne pus me retenir une seule seconde de m'en emparer d'une. J'étais si assoiffée que j'en oubliai les bonnes manières. J'ouvris la poche que j'avais prise avant d'agressivement en ingurgiter le contenu.

Nom de D...

C'était magique. Pour une fois depuis trois jours, je sentais ma faim s'assouvir. Le sang frais de la poche était presque divin. "Presque", car il ne valait toujours pas celui de Liam, qu'aucun autre sang ne vaudra jamais. Cependant, ce que je ressentais à ce moment-là était tout simplement incroyable. Qui aurait cru qu'un jour, je serais là, à me nourrir de sang, et à apprécier ça. Si mes papilles pouvaient parler, elles crieraient sûrement de joie.

J'avais si vite ingurgité le contenu de la poche que je me mis à en ouvrir une deuxième. J'étais d'ailleurs tellement concentrée sur mon repas que j'en avais oublié la présence de Stan, alors en buvant la suite de ma poche, je levai discrètement un œil vers lui qui, comme je m'y attendais, assistait au spectacle d'un air abasourdi.

— Merci, dis-je timidement.

Il sourit légèrement et vint s'installer aux pieds de mon lit.

– Je te déconseille de rester ici, le prévins-je.

Il fronça les sourcils.

— Pourquoi ?

J'ôtai de nouveau ma bouche de la poche avant de lui répondre :

— Laure dit que la faim risque de me rendre agressive...

Il rit.

— Ah oui, ça, c'est clair, me dit-il en désignant les trois poches déjà vides à mes côtés.

— Je risque de te faire du mal, Stan.

Il se mit à rire doucement ce qui me fit froncer les sourcils à mon tour, je ne compris pas sa réaction.

— Tu ne me feras pas de mal.

Sa réponse me fit chaud au cœur lorsque je compris qu'il s'agissait de sa confiance aveugle en notre amitié. J'observais alors Stan d'un œil attendri. Malgré l'obscurité de la pièce, je pus facilement cerner son teint doré, ses cheveux blonds ébouriffés et ses yeux rieurs que j'aimais tant. Je me rendis alors compte que Stan me manquait. Nous nous étions éloignés ces temps-ci, je lui en voulais d'être si proche de Kate, mais malgré les mauvaises paroles que j'avais eues envers lui, il n'avait jamais cessé d'être présent pour moi.

— Tu comptes rester enfermée pendant 1 000 ans ? me demanda-t-il.

— J'ai aucune envie de sortir, pestai-je. Avec cette chaleur de pute.

— Ça ne t'avait jamais posé problème auparavant, la chaleur.

Je me levai du lit afin d'allumer la lumière.

— Tu veux dire : quand j'étais encore humaine et pleine de vie ?

Il rit de nouveau. Je me mis à marcher jusqu'à mon placard où se trouvaient les quelques affaires que j'avais réussi à réunir puis je me rendis étrangement compte que mes muscles étaient moins faibles qu'il y a quelques heures. Sûrement grâce au fait que je me sois nourrie.

— Où as-tu eu tout ce sang, Stan ?

— À la banque du sang, répondit-il aussitôt, comme s'il voulait changer de sujet au plus vite.

Je me retournai brusquement pour le fusiller du regard.

— Comment ?

Il fit mine d'hésiter.

— Sans mentir, Stanislas.

Il grimaça puis cracha le morceau.

— Peut-être que... Je les ai volés.

Aussitôt, je me jetai sur mon lit pour m'emparer d'un autre coussin que je lui lançai en pleine face.

— Stan, merde !! Tu déconnes !

Il me relança le coussin puis se défendit.

— Mais Laure m'a dit que tu étais dans un état pitoyable !! Et que tu refusais d'aller sucer le sang de l'autre enfoiré... Alors, c'était nécessaire... Surtout quand on voit ta gueule de zombie.

Je vins lui donner un coup-de-poing dans l'épaule en riant.

— Tu as des nouvelles de Liam ? Ça fait un moment qu'il n'est pas venu au lycée, relança Stan.

Mon souffle se coupa dès l'instant où j'entendis son nom.

Des nouvelles de Liam.

Liam.

Je n'ai pas de nouvelles de Liam.

Liam. Liam. Liam. Liam. Liam. Liam. Liam. Liam. Liam. Liam. Liam. Liam. Liam. Li...

STOP !

Je secouai la tête afin de reprendre mes esprits. Je suais et lorsque je remis les pieds sur terre, je pus entendre la voix de Stan qui m'interpellait :

— Est-ce que ça va ??

Je me raclai la gorge.

— Oui... Oui, c'est juste que...

Liam m'obsède.

— Je suis fatiguée, finis-je par dire.

— Bon, et bien...

Stan prit une grande inspiration puis se leva de mon lit.

— Repose-toi bien, parce qu'on sort ce soir.

J'ouvris de grands yeux.

— Quoi ?

Il se dirigea vers la fenêtre de ma chambre puis l'ouvrit sans relever les volets.

— Ça pue le renfermé, ici.

Logique, ça fait trois jours que je suis ENFERMÉE.

— Vu que tu ne peux pas sortir la journée, alors tu sortiras le soir. Chez Lena.

Je fronçai les sourcils.

— Lena ? Tu veux dire la meuf que Liam a ken ?

À ces mots, je me crispai et mon cœur se mit à battre la chamade.

— Euh... Il me semble.

Il se mit à étudier mon visage, puis, d'un coup, écarquilla ses yeux noisette.

– Oh merde, Emy ! Ne me dis pas que... Tu es jalouse ??

– Quoi ? Jamais de la vie ! Ça ne va pas ? Je déteste ce type.

Oui, mais il t'obsède.

Ta gueule.

— Pourtant, tu as viré au rouge.

Je croisais les bras, l'air de bouder, puis je soufflai.

— Ce n'est pas quelque chose que je contrôle, Stan, grognai-je.

– Mh... Bon, dans tous les cas, il ne sera pas là ce soir.

– C'est vrai ??

Une partie de moi se réjouissait de cette nouvelle, mais mon corps, lui, hurlait de douleur à l'idée de rester autant de temps sans sa présence. J'avais été bien trop habituée au fait qu'il ne veuille jamais me laisser seule, et finalement, il faisait le mort.

— Ah oui, et Cameron sera là, fit-il en observant ma réaction du coin de l'œil.

Mes pensées étaient tellement occupées par Liam et mon oncle que j'en avais complètement oublié Cameron. Cameron qui m'avait embrassée il y a six jours et qui maintenant ne comptait plus m'adresser la parole, vu que j'avais étranglée sa salope de sœur. Oui, je ne le regrettais pas, car elle l'avait mérité. Je le regrettai seulement dans le cadre où elle avait sûrement vu mes yeux scintiller.

Passons.

Contrairement au fait que je ne voulais pas voir Liam, l'idée de voir Cameron m'enchantait. Je n'avais pas non plus eu de nouvelles de lui, malgré mes dizaines de messages d'excuses qu'il avait ignorés. Il m'en voulait et je le comprenais. Je l'embrassais, puis le lendemain, il me retrouvait avec un autre garçon avec qui il avait failli se battre quelques heures plus tard. Je ne savais d'ailleurs toujours pas ce que Liam lui avait dit.

Enfin bref, aller à cette soirée serait l'occasion d'avoir une discussion avec lui, mais aussi de me changer les esprits et d'arrêter de penser à cet enfoiré de vampire qui me hantait depuis trois jours. De plus, ma faim était assez rassasiée pour que je puisse me permettre d'y aller.

— C'est d'accord.

***

Je ne savais pas depuis combien de temps je ne m'étais pas apprêtée, mais ça me paraissait être une éternité, et honnêtement, j'en avais presque oublié ce qu'était d'être jolie. Je n'avais pas pris une minute pour moi depuis la soirée de Maddy et à mon avis, une pause s'imposait. Je devais cesser de me triturer l'esprit, même si mes problèmes en valaient la peine. J'avais besoin d'une distraction et cette soirée tombait à pic.

J'étais installée aux côtés de Stan qui conduisait en direction de la maison de Lena, appliquant une dernière couche de nude sur mes lèvres. J'observai de nouveau mon teint inhabituellement pâle, avant de m'emparer de mon blush et d'un pinceau, afin d'en rajouter une couche.

— Tu ne penses pas que ça suffit ? me dit Stan en désignant mon pinceau. C'est la troisième couche que tu mets.

Je continuai de m'étaler la poudre, en soupirant.

— Je ressemble à un zombie.

— J'aurais plutôt dit un vampire, blagua Stan.

— Raison de plus, dis-je en lui lançant un regard de tueuse.

Une fois mon make-up terminé, je rangeai ma trousse à maquillage dans la boîte à gants de la voiture tandis que Stan freinait, signe que nous étions arrivés.

Nous sortîmes alors de la voiture et l'air frais vint me fouetter le visage. La température était beaucoup plus agréable le soir.

Il était vingt-deux heures et les rues du quartier de Glasgow étaient pratiquement plongées dans l'obscurité. Stan et moi nous dirigeâmes vers la maison de Lena, qui ne fut pas difficile à trouver, vu le boucan qu'elle faisait.

Une fois arrivés sur le pas de sa porte, Stan toqua et Lena mit bien cinq minutes avant de venir nous ouvrir, une bière à la main.

— Staaann, je suis coontentee de te voirrr ! fit-elle en lui tirant la main, la voix enrouée.

Il n'était que vingt-deux heures, mais bien évidemment, Lena s'était déjà bourré la gueule. Elle portait une petite robe noire à bretelle qui ne s'arrêtait pas plus bas que ses genoux et sa coupe de cheveux était dans un état pitoyable. Le noir de son mascara commençait déjà à couler sous ses yeux.

S'il y avait bien une chose pour laquelle Lena était réputée, c'était d'être bourrée à toutes les soirées auxquelles elle était invitée. Peu importait l'heure, elle trouvait toujours le moyen de se retrouver ivre morte. Et là, ce n'était que le début.

Elle tira Stan derrière elle sans me saluer, ce qui me fit grimacer. Il me tint à son tour le bras avant de me lancer un regard confus.

— Tu vas voir, ça va être sympa, me rassura-t-il.

Nous pénétrâmes alors dans la maison bondée de monde de Lena. La musique était à fond et tout le monde dansait. Une horrible chaleur envahissait la maison et je soufflai de désespoir. Mon souffle se coupa lorsqu'une odeur insupportable de sang vint m'agresser les narines. Cette baraque était envahie d'humains pleins d'hémoglobines.

J'étais mieux dehors.

Certaines personnes dansaient, d'autres faisaient une partie de billard ou étaient simplement installées sur les canapés disponibles, à discuter. En observant les environs, les souvenirs de la soirée de Maddy me firent froid dans le dos et je regrettai instantanément d'être venue à cette soirée. Je stoppai mon pas, le bras toujours dans la main de Stan qui s'arrêta également, afin de me jeter un regard curieux.

— Est-ce que ça va ? me demanda-t-il inquiet.

J'hésitai un instant avant de lui répondre.

— Je ne sais pas si c'était une bonne idée, finalement.

Stan s'approcha de moi afin de me regarder attentivement et ses yeux firent des allers-retours entre les miens.

— Ce ne sera pas comme chez Maddy, Em'.

Je pris une grande inspiration puis lissai ma robe bleu marine. J'adressai un sourire à Stan, signe que je lui faisais confiance, puis il me le rendit.

— Eh ! Stan et Emy ! nous interpella une voix mielleuse. Venez !

En tournant la tête en direction de la personne qui nous avait interpellés, nous découvrîmes sans surprise qu'il s'agissait de Maddy. Toujours aussi rayonnante. Elle était installée sur un des canapés du salon aux côtés d'Anna, Lena et... Kate.

Génial...

En nous approchant de leur canapé qui était placé devant une petite table en verre sur laquelle était éparpillés un jeu de cartes, quelques bières et paquets de cigarette, les joueurs de l'équipe de cross nous saluèrent. Ils étaient installés sur le canapé face à celui de Maddy et je pris place avec Stan sur le dernier à deux places qui restait. Nous étions alors tous réunis autour de la table basse, formant un carré autour de cette dernière. Je me contentai seulement de saluer Maddy, tout en faisant mine d'éviter les regards de Kate et de son amie.

— Est-ce qu'on est obligés de rester avec eux ? demandai-je discrètement à Stan.

— Ils sont cools, me répondit-il. Tu vas voir. Tu n'as qu'à ignorer Kate. Puis de toute façon, avec qui d'autre tu veux rester ?

— Je ne sais pas... Où est Cameron ?

Stan alla pour me répondre, mais il s'abstint lorsque je le vis regarder derrière moi et retenir sa respiration, la bouche bée.

— Euh, je... Vaut-mieux pas que tu le saches, crois-moi... Tu veux boire ?

Les sourcils froncés, je retournai immédiatement ma tête pour regarder derrière-moi, et le spectacle auquel j'assistais m'arracha un hoquet de surprise.

Oh, bordel de chiotte.

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