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— Mon ange...

Une vague d'air frais vint me fouetter le visage tandis que je pouvais sentir la douceur d'une main qui me caressait les cheveux. Une lumière éclatante me poussa à ouvrir les yeux, et je fus aveuglée par la blancheur de l'environnement dans lequel je me trouvais, me brûlant pratiquement la rétine. Je ne compris pas où je me trouvais, mais je sentis ma tête qui reposait sur des genoux. De légères caresses continuaient d'aller et de venir le long de ma chevelure, d'une manière apaisante. C'est alors qu'une voix familière vint m'extirper de ma réflexion, et je compris instantanément où j'étais.

— Mon petit ange... Ça va aller.

Je me levai délicatement des genoux de ma mère sur lesquels je reposais, ne pouvant contenir mes larmes. Pour la première fois depuis dix ans, je voyais son visage. Son regard d'ambre et sa chevelure brune semblable à la mienne. Son teint de lait et ses lèvres rosées. Elle était tout simplement magnifique et paraissait tout aussi jeune que moi. Jamais je n'oublierais ce visage. Le voir de si près me coupa le souffle. Je rêvais, mais à cet instant tout paraissait si réel, je pouvais contempler son visage, le toucher, et même sentir la douce odeur de miel de sa chevelure. Je portai doucement une main à son visage, hésitante, appréhendant de ne pas pouvoir sentir le contact de sa peau contre la mienne. Quand ma main se posa sur sa joue, j'eus un hoquet de surprise, un sentiment de bien-être m'envahit aussitôt et des larmes de joie roulaient le long de mes joues.

— C'est dur, je sais, mon cœur.

Elle m'adressa un sourire compatissant. Sa voix était toujours aussi douce et apaisante.

— Tu me manques tellement, maman, sanglotai-je.

Je l'étreignais aussitôt, la serrant dans mes bras de toutes mes forces. Ma tête était enfoncée dans sa chevelure. Je pouvais sentir cette odeur familière avec laquelle j'avais grandi. Elle m'entoura à son tour et continuait de me caresser délicatement les cheveux. Je l'entendis sangloter et quand je me reculai pour contempler son visage, je vis ses yeux humides et emplis de tristesse.

— Tu es si belle, me dit-elle en me caressant la joue. Tu as tellement grandi...

Une larme roula de nouveau le long de sa joue, je l'essuyais de mon pouce et lui rendis son sourire.

— Mon cœur, promets-moi de faire attention. L'univers dans lequel tu vis à présent est dangereux. Ne te fie pas aux apparences.

— Oui, maman, c'est promis, lui dis-je d'une voix tremblante.

Elle me sourit de nouveau.

— Dis-lui qu'il lui manque, dit à Liam que son père l'aime et qu'il ne doit jamais en douter.

J'écarquillai les yeux et en me sentant m'éveiller, je contemplais une dernière fois le visage de ma mère avant de lui prononcer ces mots que jamais je n'avais été capable de reformuler après sa mort.

— Je t'aime.

-

Quand mes yeux s'ouvrirent, mes joues étaient humides et je ne me réveillais pas là où je m'attendais. L'environnement qui m'entourait était sombre et une odeur masculine embaumait les draps dans lesquels j'étais allongée. Ils étaient si doux et confortables que je décidai de ne pas m'en défaire. En observant les alentours, je pouvais remarquer le désordre de la chambre dans laquelle je me trouvais. Beaucoup de meubles en bois l'occupaient, mais à part les quelques vêtements éparpillés à certains endroits, il n'y avait pas énormément d'affaires personnelles.

Je me rappelais alors les derniers événements quand des grincements et des craquements de bois m'interpellèrent. J'entendis des bruits de pas, et je pus deviner que quelqu'un montait des escaliers. Je refermai aussitôt les yeux. J'entendis la porte s'ouvrir tandis que des pas lourds s'approchaient. Je décidai d'ouvrir discrètement un œil, afin d'identifier l'auteur de ces bruits. Je vis alors Liam, torse nu, fouillant dans le grand placard en bois qui me faisait face. Oh... Il était retourné, me laissant découvrir la musculature de ses épaules et de son dos ainsi qu'un tatouage qui prenait place sur le long de sa colonne vertébrale. À cette découverte, je sentis mes joues s'empourprer. En tentant un peu plus l'oreille, je remarquai par surprise qu'il m'était possible d'entendre les battements du cœur de Liam. Ils étaient lents, très lents, mais je pouvais les cerner sans difficulté, très clairement chacun d'eux, ce qui me fascina pendant un instant. Il referma alors la porte de son placard avant d'enfiler un tee-shirt.

— Cameron t'a envoyé trois messages, m'annonça-t-il, toujours tourné du côté de son placard.

Je sursautai suite à son intervention, il avait sûrement senti que je le regardais, je rougis de nouveau, penaude.

— Je... Tu as regardé mon téléphone ? demandai-je énervée.

Il ne répondit pas et je passai mes bras le long des draps à la recherche de mon portable.

— Il est sur la table de nuit, m'informa-t-il.

Je tournai la tête du côté de cette dernière afin de récupérer mon téléphone qui après plusieurs tentatives ne s'alluma pas. Génial, plus de batterie. Je soupirai bruyamment.

Je reçus alors quelque chose de dur contre le crâne, ce qui me fit grogner.

— Aïe !

Je récupérai alors ce que Liam venait de me lancer, c'était un chargeur.

— Il y a une prise à ta gauche, me dit-il en se retournant.

— Ah, euh... Merci ? hésitai-je.

— On n'est pas ami, grogna-t-il.

Je fronçai les sourcils.

— Encore heureux... Je préfère les "humains."

Il leva les yeux au ciel et je me redressai afin de m'asseoir et de brancher mon téléphone là où il me l'avait indiqué.

— Qu'est-ce que je fous dans ton lit ? demandai-je méfiante.

— Tu préférais que je te laisse inconsciente par terre ?

— Peut-être. En-tout-cas, c'est un sacré foutoir ici.

— J'ai buté la femme de ménage sans faire exprès, m'avoua-t-il.

J'écarquillai les yeux et laissai ma mâchoire tomber. J'étais bouche bée contrairement à lui qui avait l'air de considérer cela comme une petite erreur de routine.

— Comment tu... Bon... Bref, qu'est-ce qu'il s'est passé.

Je me levai du lit et enfilai mes chaussures qui se trouvaient à côté de ce dernier. Liam vint prendre place sur une chaise à quelques mètres de moi.

— J'en sais rien. Je ne me suis jamais retrouvé dans ce genre de situation. Tu hurlais de douleur et puis tu t'es évanouie. Je me suis demandée si ce n'était pas dû à ta transformation, tu es arrivée à la dernière phase de ta mutation qui est censée être douloureuse, mais ce n'est pas ça, sinon tu serais incapable de bouger, ce qui risque d'arriver très bientôt. Je crois plutôt que ce que tu as ressenti est dû à l'union...

Je frissonnai en me rappelant l'atroce douleur que j'avais pu ressentir. C'était comme si j'avais ressenti toutes les émotions de Liam une par une, mais elles étaient très douloureuses, si c'était réellement les siennes alors je me demandai comment il était capable de supporter tout ça.

— Tiens, bois ça.

Il me lança quelque chose de lourd que je rattrapai aussitôt. C'était une poche de sang et à cette découverte je commençai à trembler, désireuse de sentir de nouveau la sensation que celui de Liam m'avait procuré. J'ouvris aussitôt cette poche afin d'insérer ce liquide chaud dans ma bouche. Mais quand il atteignit mes papilles, un horrible goût de métal prit place dans ma bouche et je le recrachai aussitôt.

— Mais, c'est dégueulasse !

— Normal, c'est celui de la femme de ménage.

Je lui jetai violemment la poche de sang sur le visage.

— Fils de pute ! hurlais-je.

Il l'attrapa et lécha la goutte de sang qui avait coulé sur les rebords d'une manière un peu trop sensuelle à mon goût.

— C'est pas dégueulasse, t'as juste connu mieux, dit-il en grimaçant. Bon d'accord, c'est dégueulasse, je crois qu'elle avait le sida.

Mon souffle fut coupé à cette revelation. Dites- moi que c'est une blague ?

— C'est une blague.

Ouf.

— Ou pas.

— Mais merde, Liam ! grognai-je.

Je chassai ces souvenirs de mes pensées et m'emparai de mon téléphone qui s'était de nouveau allumé, furax. Je le déverrouillai, mais Liam me coupa avant même que je ne puisse consulter les messages de Cameron.

— Il sait ? me demanda-t-il fermement.

Je fronçai les sourcils, comprenant qu'il parlait de lui.

— Que je suis un vampire ? Tu veux qu'il me prenne pour une hystérique ? On ne croise pas des suceurs de sang tous les jours ici.

— Très bien, ne le dit à personne.

De nouveau, je fronçai les sourcils. C'était stupide comme demande. Ce n'était pas comme si j'allais le crier sur tous les toits.

— Pas même à Stan, ajouta-t-il.

Ah.

— Tu n'es pas sérieuse ?

— Je ne pouvais pas lui cacher !! Et il était là quand j'ai reçu tous ces messages alors...

— Quels messages ? me demanda-t-il énervé.

Je fis défiler les discussions sur mon portable afin de lui montrer les messages en questions. Je me levai et lui tendis mon téléphone.

— C'est Valérie qui me les envoyait, je n'ai aucune idée de comment elle était au courant ni pourquoi elle fait ça. Tu penses que c'est une sorcière ? Ou un truc du genre...

Il se leva brusquement et jeta mon téléphone sur le lit, il apporta nerveusement les mains à son visage et fit les cent pas.

— Merde, merde !

Il s'arrêta et regarda le vide pendant un instant. Il avait les bras croisés et réfléchissait pendant que je l'observais, les sourcils froncés. Affolé, il s'approcha de moi et me prit par les épaules. Ce geste me fit étrangement frissonner, je sentis comme une décharge me parcourir le corps depuis l'endroit où il me touchait et une étrange lueur brillait dans son regard. Il enleva brusquement ses mains de mes épaules tandis que je reculais.

— Qu'est-ce que c'était ? demandai-je timidement.

Il recula lui aussi et se gratta le crâne.

— Je... J'en sais rien... Bref... Écoute-moi, Emy. Personne ne doit savoir ce que nous sommes. Stan ne doit pas dire un mot. Et toi, personne ne doit savoir ce que tu es devenue, ni ce que je suis. Les sorcières noires nous veulent du mal, mais ces messages, c'est la preuve que quelqu'un est à tes trousses et qu'il ou elle sait ce que tu es.

J'avais les yeux écarquillés grands comme des soucoupes. Je ne comprenais pas totalement ce qu'il me racontait, ni son affolement. L'auteure de ces messages n'était plus apte à continuer alors nous n'avions plus rien à craindre.

— Mais... Valérie est morte, alors...

Il m'étreignit les épaules plus fort. En temps normal, j'aurais eu mal, mais ça n'avait étrangement aucun effet maintenant.

— Ces messages ne viennent pas d'elle.

Je me dégageais de son étreinte et j'allai récupérer mon téléphone afin de lui prouver que c'était bien le cas.

— Mais si, regarde, lui dis-je en lui montrant les messages. « V.H » comme...

— « Vampire Hunter », pas comme « Valérie Hogan ». La personne derrière ces messages est un chasseur de vampire.

Suite à cette révélation, je commençai à mesurer le danger qui me suivait. En effet, Valérie était bien au courant de quelque chose, mais si elle n'était pas l'auteure de ces messages alors je courais un véritable danger. Je ne savais pas exactement quel genre de créature se cachait derrière, mais ce qui était sûr, c'est que j'en avais peur. Quelqu'un savait ce que j'étais, et désirait sûrement ma mort. Je compris alors son affolement. Si je mourais, alors lui aussi, et il ne laissera pas cela se faire. Je n'étais qu'un jeune vampire qui n'avait aucune idée de ses capacités ni de comment les utiliser, sans lui, je n'avais aucun moyen de défense. Je sentis alors la panique me submerger et je me mis à mon tour à faire les cent pas tout en me rongeant les ongles. J'entendis Liam prendre une grande inspiration puis se rasseoir.

— Qu'est-il arrivé à Valérie ? lui demandai-je enfin. Est-ce qu'elle est... Morte ? Comme est-ce que tu as pu faire disparaître son corps ?

Il me fusilla du regard, je compris qu'il n'avait pas tellement envie de répondre à mes questions, alors il resta vague.

— Je me suis chargé de la faire disparaître.

Je croisais les bras afin de lui montrer que je n'étais pas satisfaite de sa réponse. Il m'en fallait plus, je détestais rester ainsi dans l'ignorance.

— On ne pouvait pas risquer de se faire remarquer, continua-t-il. Certaines personnes connaissent l'existence de vampires et elles ne tarderont pas à faire le lien entre tous ces meurtres. Valérie en savait beaucoup, je ne sais pas comment, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle n'est pas une sorcière. Quand j'ai tenté de l'hypnotiser, elle n'était plus dans son état normal et s'est suicidée, je pense qu'elle avait été « réglée » pour se donner la mort si jamais cela arrivait, pour ne rien dévoiler. Elle était victime d'un sort, celui d'une sorcière noire, qui la poussait à agir dans son intérêt. Peut-être que Valérie était l'auteure de ces messages, ou peut-être pas, mais dans tous les cas, elle n'aurait pas fait ça de son plein gré.

— Où est-ce qu'elle est ? demandai-je.

— Aucune importance. Elle est morte.

Il fuyait mon regard et je me demandais pourquoi. Il se mit à fouiller dans la poche arrière de son jean et y sortit la lettre que je lui avais donnée avant de me la tendre. Je la récupérais afin de la ranger dans mon sac également posé au pied du lit. Puis mon téléphone sonna.

— Bah, réponds, me fit-il.

J'étais restée figée devant mon écran sans répondre, c'était Cameron, mon cœur s'emballa sans que je ne sache pourquoi et Liam se boucha les oreilles.

— Pourquoi ton cœur bat si fort !? grimaça-t-il les mains aux oreilles.

Je rougis, gênée qu'il ait pu remarquer ma réaction puis je décrochai.

— Allô ?

— Hey ! Tout va bien ? Tu es où ? me dit Cameron curieusement.

— Euh, je suis chez moi. Pourquoi ?

Liam avait les bras croisés et leva les yeux au ciel.

— Mais qu'est-ce que tu fous ? s'exclama-t-il. Ne me dis pas que tu as zappé la compet' ?

Merde !

Liam fit les gros yeux.

— Oh, euh... Non pas du tout, j'arrive...

— Tu veux que je vienne te chercher ?

— Non, non ! Surtout pas, euh... En fait, je suis sur la route, à toute !

Je raccrochai rapidement sans attendre la réponse de Cameron. Je récupérai mes affaires personnelles en vitesse et me précipitai vers la porte de la chambre.

— Où tu vas ? me fit Liam.

— Au lycée, je suis en retard pour ma compétition de natation. T'as pas entendu ? T'es pas censé avoir une méga ouïe ?

— À pied ? s'étonna-t-il.

Je ne lui répondis pas et descendis les escaliers à toute vitesse tandis que Liam m'emboîtait le pas.

— Je t'accompagne, ajouta-t-il.

En arrivant au rez-de-chaussée, je stoppai mon pas et me tournai vers lui.

— Euh, ça va aller merci.

Je tournai les talons et me dirigeai vers la porte d'entrée que j'ouvris afin de sortir.

— C'était pas une question. Tu ne t'es pas assez nourrie, me dit-il en récupérant des clefs et en me rejoignant dehors. T'as pas encore compris ? T'es une cible. Tu penses que je vais te laisser risquer ma vie ? T'es pas à l'abri d'une attaque.

Je levai les yeux au ciel et poursuivis mon chemin tout en l'ignorant. Il me suivit et m'étreignit le poignet avant de me diriger dans une autre direction. Tandis que j'essayais de me défaire de son étreinte, il m'emmena en direction de son garage qui s'ouvrît devant nous, nous laissant découvrir une magnifique moto cruiser A2. Et c'est à cet instant que je me rendis compte que Liam était le parfait exemple du bad boy sexy avec sa bécane. Un véritable cliché.

Il me lâcha afin de monter à bord de sa deux-roues.

— Monte, me dit-il.

Je croisais les bras.

— Même pas en rêve.

Il se leva et avança vers moi, il me tendit un casque qu'il cogna contre ma poitrine puis observa sa montre.

— Il te reste dix minutes. Tu n'y seras jamais à pied, et tu mourras sûrement sur la route.

— Je ne monterais pas sur ce truc !

Il avait le regard toujours rivé sur sa montre.

— Neuf minutes...

— Arrhh !!

Je pris le casque brusquement avant de l'enfiler, il fit de même avec le sien, un sourire fier aux lèvres.

— Très bien ! Je monte, mais je te préviens. Tu ne me touches pas.

Il soupira et monta sur la moto, ce que je dis également.

— Tu devrais quand même t'accrocher, me prévient-il pendant que le moteur vrombissait.

— Même pas en...

Sans me laisser finir, Liam démarra à toute allure, ce qui me coûta un cri de stupeur, je manquai pratiquement de m'envoler et sous le coup de la peur, je m'étreignis à sa taille de toutes mes forces, en enfonçant pratiquement mes ongles dans son tee-shirt sous lequel je pouvais sentir les traits de ses muscles. J'arrive pas à croire que je fais ça. Trop occupée à rester en vie, je n'y prêtais pas attention et me cramponnais à lui.

Il roulait à toute allure. De mon côté, je ne regardais pas la route et le suppliais d'aller moins vite. Mais c'est après cette demande qu'il accéléra et roula encore plus rapidement qu'il ne le faisait déjà.

— Nom de Dieu ! Stop !

Il ne m'écouta pas et resta concentré sur la route. Il zigzaguait entre les voitures et je sentais la moto pencher de tous les côtés. Je n'arrêtais pas de crier et donnais des coups contre le dos de Liam tout en continuant de l'implorer.

— Enfoiré ! Laisse-moi descendre, espèce de malade !

— Ferme ta gueule et accroche-toi.

Je ne pensai pas cela possible, mais il accéléra encore plus. Nous roulions tellement vite que je me demandais presque si j'allais m'envoler.

— Je te déteste, Liam !



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Hello !!
Voilà ce chapitre que vous attendiez tant ! Désolée pour le retard, j'étais assez occupée. Je vous préviens seulement que le prochain chapitre ne sera pas en ligne samedi prochain, car il m'en manque en reserve ( j'ai perdu un chapitre que j'avais entièrement écrit et je dois le recommencer c'est horrible 😭😭) et que je suis en pleines révisions !

Voilà voilà !
J'espère que la lecture vous aura plu et on se retrouve sûrement dans deux semaines (peut-être moins en fonction de mon avancée). À plus !! 🥰

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