𝟏𝟖



Cela faisait bien vingt bonnes minutes que j'avais le nez fourré sur cette maudite lettre. J'étais sur mon lit, à plat ventre, les jambes venant danser dans le vide. Les sourcils froncés, la tête appuyée sur mes mains qui la retenait, j'étais concentrée, très concentrée. J'avais comme l'impression que quelque chose m'échappait. Quoi ?

"Je n'en sais rien."

Mais ça me paraissait pourtant évident, je me sentais stupide. Pourtant, j'avais beau réfléchir, aucune réponse ne me venait à l'esprit.

Enfin, j'allais pouvoir penser à autre chose. Cameron m'avait donné rendez-vous à vingt et une heures, et sans mentir, j'étais impatiente. Je voulais passer un bon moment sans avoir à me soucier de toutes ces choses qui me tourmentaient. Voir Cameron était exactement ce qu'il me fallait pour pouvoir penser à autre chose. Et puis, il est vrai qu'à cause de toutes ces histoires, je n'avais pas eu l'occasion de passer un bon moment avec lui.

J'étais prête, il avait été assez compliqué de savoir comment m'habiller, sans pour autant savoir où j'allais. "C'est une surprise", m'avait-il écrit. Je m'étais alors contenté d'un jean mom, accompagné d'un petit haut beige. Pour finir, j'avais relâché mes cheveux pour que mes légères boucles brunes ne puissent arriver qu'à la hauteur de mes hanches, puis je m'étais légèrement maquillée. Je ne voulais pas en faire trop, de peur que ça ne colle pas avec ce qu'il avait prévu, alors j'ai laissé tomber le brushing ainsi que les boucles d'oreilles.

Je descendais en toute discrétion le grand escalier, je ne voulais pas qu'on me demande où j'allais. Il était hors de question qu'on se mêle de ma vie privée ! J'avais horreur de ça, surtout de la part de Laure. Une vraie commère celle-là. Surtout, s'il s'agissait d'un garçon...

J'étais arrivée devant la porte, mais une sonnerie me fit sursauter. Ce n'était pas mon téléphone, car cette sonnerie m'était méconnaissable. Pourtant, le son me paraissait si proche... Je fouillais alors mon sac, ainsi que mes poches, rien n'y était. Je crus un instant que j'avais rêvé, mais non.

" Allô ? "

En sursaut, je me retournais. Personne.

" J'aurais juré avoir entendu... "

" Qui est à l'appareil ? "

Affolée, je ne comprenais pas et me retournais de tous les côtés. Je connaissais cette voix, c'était celle de Laure. Pourtant, elle n'était pas là. Le son de sa voix venait effleurer mes oreilles, comme si c'était à celle-ci qu'elle s'adressait.

Tata ? Tu es là ?

Je pouvais à présent entendre une série de bruit sec, comme un cliquetis de clés, ce qui me fit sursauter. Le bruit était de plus en plus perçant, il se rapprochait. Puis un autre bruit me fit mal aux tympans, tant, que je me bouchai les oreilles.

La porte devant moi s'ouvrit, pour laisser place à ma tante. Elle portait son téléphone à l'oreille d'une main, les sourcils froncés, et d'une autre elle tenait ses clés qu'elle venait de retirer de la serrure.

Je vis alors son visage se détendre pour ne former que les traits de son étonnement. Elle avait dû remarquer mon affolement. Je portais toujours mes mains aux oreilles, mais les laissais tomber le long de mon corps, en constatant que ces bruits sourds n'étaient plus.

— Je vous rappelle ! fit-elle au téléphone.

Elle raccrocha et je me jetais dans ses bras.

— Laure, je ne comprends pas je... J'ai entendu...

Elle se retira et me regarda.

Tu t'es nourrie ?

— Non je... begayai-je.

Elle alla poser sur le fauteuil les sacs qui venaient l'encombrer avant de revenir vers moi.

Emy ! Te rends-tu compte de ce que tu risques ? Enfin !

Je voyais la peur dans son regard.

Laure, je ne suis pas prête. Je n'arrive toujours pas à me rendre compte de... Je veux prendre le temps...

Elle me prit brusquement par les épaules, ses yeux à peine ridés écarquillés comme des soucoupes.

— Tu n'en as pas assez, du temps !

Elle fit les cent pas. Puis elle se dirigea vers le placard de la cuisine pour en sortir sa fameuse bouteille de whisky qu'elle versa dans un verre. Elle me fit signe de m'asseoir, puis s'assit également. Elle me regarda, son verre aux lèvres afin d'y prendre une gorgée et de grimacer.

— Écoute-moi, Emy. Il faut que tu te nourrisses. Du sang de Liam... Je sais très bien que c'est compliqué, mais c'est une question de vie ou de mort ! La pleine Lune va arriver. Il faut que tu fasses quelque chose, Emy, et vite ! Je ne supporterais pas encore de perdre...

— Je le ferai, la coupai-je afin de ne pas la laisser finir.

Soulagée, elle me prit dans les bras et me serra. En réalité, je n'avais aucune idée de comment est-ce que j'allais m'y prendre. Elle me relâcha avant de m'expliquer :

— Suite à l'approche de la pleine Lune, il est normal qu'il t'arrive certaines choses que tu ne comprennes pas. Que tu te retrouves à un endroit sans en avoir fait le chemin, que tu entendes ou vois certaines choses de façon surhumaine.

" Une plus grande acuité des sens, ce qui explique ces bruits. "

— Mais aussi, que tu aies soif de sang... Et c'est pour cette raison, qu'il faut que tu agisses, avant de faire du mal à quelqu'un. Une fois que tu te seras nourrie, tu te sentiras plus forte et tu auras plus de facilité à contrôler tes capacités.

— Cette histoire est complètement folle, grommelai-je.

Je ne m'y faisais toujours pas, mais ça ne changeait pas le fait qu'il fallait que j'agisse, avant d'éviter un drame.

Ma tante se frotta les mains puis se dirigea vers le lavabo. Elle posa son regard sur moi avant de s'arrêter net.

Dis-moi, coquine ? Où est-ce que tu vas comme ça ?

Je rougis puis souris bêtement.

— Moi ? Euh... Nulle part.

Laure se dirigea vers le frigo afin d'en sortir un sachet de carottes.

Et bien tant mieux. Nous avons la visite de Nora ce soir, m'annonça-t-elle.

Quoi ? Mais... Je n'étais pas au courant, pourquoi tu ne m'as pas...

Oh, petite menteuse, tu avais bien quelque chose de prévu !

Je soupirai, avant d'envoyer un message à Cameron, à contre-cœur.

De moi à Cameron Buckley :

Salut Buckley,
J'ai un empêchement, désolée :(
On remet ça ?

J'observai ma tante puis réfléchis un instant.

— Tante Laure, j'ai quelque chose à te montrer.

Je sortis de ma poche la fameuse lettre, afin de la lui montrer. Elle vint vers moi, la saisit, les sourcils froncés, puis la lut.

— Emy, où est-ce que tu as trouvé ça ? me demanda-t-elle les sourcils froncés.

— Chez... Chez maman.

Elle me regarda puis esquissa un sourire. Elle se rassit.

— Il me semble que c'est lui, Christopher. L'âme sœur de ta mère, son prédestiné. C'est lui qui l'a mordue. Ils étaient follement amoureux l'un de l'autre.

— Tata, fis-je doucement. Cette lettre a été écrite la veille de l'accident de maman. C'est le jour de son accident que ce Christopher devait la rejoindre. Est-ce que tu crois que... Ça a un lien ?

— Je n'en sais rien, mais ce qui est sûr, c'est qu'il est mort lui aussi...

Je réfléchis de nouveau.

— Est-ce que tu as revu maman après son accident ?

Elle prit une grande inspiration.

— Non. Elle est bien morte ce jour-là. D'après le rapport de la police, elle s'est échappée de la voiture après l'accident puis a été retrouvée morte, je ne sais où, seulement quelques heures plus tard. Ils en ont constaté qu'elle n'avait pas supporté le choc de l'accident. Je ne me souviens pas de tous les détails, mais...

— Alex peut nous retrouver le rapport, non ? la coupai-je.

— Certainement.

Elle me rendit la lettre.

— Ta mère me parlait souvent de son amour inconditionnel pour cet homme. Mais elle n'avait jamais mentionné son nom. Seulement, l'inexplicable couleur jade de ses yeux...

D'un coup, j'eus une révélation.

— Q... Quoi ? Jade, tu as dit ? Couleur jade ?

— Oui, pourq... Où est-ce que tu vas enfin ? me demanda ma tante en me voyant enfiler une veste.

— Me nourrir ! répondis-je joyeusement.

— Emy tes chauss...

Au même moment, je me pris la porte d'entrée dans le petit orteil, à défaut de l'avoir ouverte trop rapidement, ainsi que d'avoir oublié mes chaussures bien sûr... Je poussai un cri suite à cette atroce douleur. Je grimaçai. Mais en regardant le miroir qui se situait juste en face de moi, mon visage se détendit, pris de stupeur.

— Oh mon Dieu... réagit ma tante.

Mes yeux ambrés scintillaient de mille feux, leur couleur perçante m'époustouflait. Mais ce qui me stupéfiait le plus, c'était ces impressionnantes et longues canines qui venaient de se former dans ma bouche et que je pouvais sentir en y passant ma langue...

" Voici à présent ce que je suis "

— Oh ! Nora, tu es arrivée ! annonça ma tante pour me prévenir.

À ces mots, je compris que Nora venait de faire son entrée. C'est alors que je m'empressai de mettre ma capuche, ainsi que mes chaussures.

— Salut Em... me dit Nora

Je ne la laissai pas finir et de peur qu'elle me voit, je me précipitai dehors sans lui accorder un regard.

— Salut Nora, euh... Je suis pressée, bon appétit !



-


J'étais complètement paumée. Titubant dans les rues de Glasgow plongées dans l'obscurité. Je ne savais pas où j'allais.

Les rues étaient vides. Depuis les derniers drames qui y avaient eu lieu, rares étaient les personnes qui osaient s'y aventurer si tard.

« Qu'est-ce que tu crois, Emy ? Que tu vas le retrouver en reniflant les trottoirs ? »

Laure m'avait expliqué qu'il était possible de savoir où pouvait se trouver sa prédestinée, que c'était une capacité due à l'union. Mais je ne savais absolument pas comment m'y prendre. Je n'avais même plus accès à ses émotions. Je me contentai alors seulement de suivre mon instinct, même si c'était la troisième fois que je longeais la même rue...

Mais elle me l'avait pourtant dit. Tant que je ne me nourrissais pas, je ne pourrais pas contrôler mes capacités. Je ne trouverais donc pas Liam alors que la pleine Lune arrivait à grands pas.

« Enfoiré, si tu ne veux pas mourir, j'espère que tu m'entends »

Une goutte d'eau tomba sur ma main, puis sur ma capuche.

« Génial, il pleut. »

Je continuais de marcher, tandis que la pluie douce chuchotait et semblait encore hésiter. Puis elle s'enhardit et tambourina les trottoirs et les routes plongées dans les ténèbres. Elle venait tremper ma capuche que je décidai de retirer.

Je levai la tête vers le ciel recouvert de nuages peu visibles à cause de l'obscurité de la nuit. Les gouttes d'eau vinrent effleurer mon visage, mes lèvres, mes paupières puis mes pommettes qui profitèrent de leur fraîcheur.

Je fis demi-tour, afin de rentrer chez moi. Les bras ballants, le menton baissé. Des gouttes perlaient le long de mes joues et ce n'était pas cette averse qui les avait provoquées, seulement le manque d'espoir.

Je marchais donc dans le sombre quartier du Kelvinside, sans me soucier de mes cheveux à présent mouillés par la pluie. Au moins, sous cette averse, on ne reconnaîtra pas mes larmes.

Désespérée, je poursuivis mon chemin. Mais c'est une lueur orangée dans les flaques d'eau qui vint attirer mon attention. Je stoppai mon pas, tandis qu'une voiture longeait la rue dans laquelle je me trouvais. La pluie tambourinait violemment contre le pare-brise de cette dernière. Intriguée, je plissai les yeux afin de pouvoir distinguer l'identité du conducteur, en vain.

La voiture s'arrêta, puis laissa échapper un klaxon auquel je décidais de n'accorder aucune attention. Mais en arrivant à la hauteur du véhicule, la porte du côté passager s'ouvrit. Je m'arrêtai alors, puis me baissai afin de voir qui se trouvait à l'intérieur.

— Alors ? Quand est-ce que tu vas te décider à monter ? fit une voix aguicheuse.

À la vue de Cameron, un sourire vint figer mes lèvres. Ses cheveux étaient en bataille et ses yeux turquoise s'égayaient. Son sourire était exactement ce dont j'avais besoin à ce moment précis.

Une agréable sensation vint alors s'installer dans mon estomac. Cette sensation que je ne connaissais désormais que trop bien, qui venait toujours faire surface lorsque j'étais en sa présence.

Je montai alors à bord de sa classe A, puis refermai la portière derrière moi. J'étais trempée et mon mascara avait sûrement dû couler. Je grelottais, ce que Cameron remarqua. Il ôta sa veste.

— Tiens, mets ça. Tu es toute trempée.

Je saisis la veste qu'il me tendait, puis l'enfilai timidement. Elle était large et je nageais dedans. Mais elle était toute chaude et laissait dégager l'agréable odeur corporelle de Cameron qui venait chatouiller mes narines.

Il passa une main dans mes cheveux humides, tout en me fixant dans les yeux. Le silence régnait. Du moins, le tambourinement de la pluie sur la carrosserie était la seule chose qui se laissait ouïr. Ce moment trop intime me mit mal à l'aise. Je mourais d'envie de l'embrasser, mais une partie de moi me soufflait qu'il valait mieux garder mes distances. Mon sale caractère vint alors briser le silence.

— Quel cliché, haha...

Mon rire sonnait nerveux à des kilomètres. Cameron retira sa main de mes cheveux, de nouveau gêné.

« On peut dire que tu sais t'y prendre pour mettre à l'aise les gens, Emy »

Cameron me fixait toujours. Il fronça les sourcils, laissant deviner sa curiosité et Dieu savait que je n'avais aucune envie de répondre à ses questions. Surtout qu'il m'a retrouvé complètement seule dans les rues alors que je venais de lui poser un lapin.

— Evans ?

J'adorais ce ton qu'il prenait en prononçant mon nom. Cette manière, de m'appeler dans un moment si sérieux montrait bien notre complicité inébranlable. Cette idée me réchauffait le cœur.

— Oui ? répondis-je d'une petite voix.

J'appréhendais sa question, j'avais peur qu'il soit impossible d'y répondre.

— Est-ce que ça va ? me demanda-t-il enfin avec un regard compatissant.

Je m'attendais à tout, sauf à ça. Je l'avais planté, ce n'était pas vraiment cool, mais il se souciait toujours autant de moi. À vrai dire, si j'allais bien, je n'en savais rien du tout. À ce moment, c'était peut-être les derniers instants de ma vie ?

Sans réussir à me contenir, je sanglotais. Les larmes vinrent inonder mes joues. J'avais honte. Honte de me comporter ainsi devant Cameron. Qu'est-ce qu'il allait penser ? Je ne voulais pas montrer ma faiblesse. Mais j'avais l'impression de m'être contenue beaucoup trop longtemps.

Je sentis alors une main chaude effleurer ma joue. Cameron me regarda et essuya mes larmes de son pouce.

— Si tu ne veux pas m'expliquer, je comprendrai, m'annonça Cameron d'une voix douce et sérieuse. Mais je pense que tu ne mérites pas d'être dans cet état.

— Je...

Je fus coupé dans ma réponse par le geste inattendu de Cameron. Il me prit délicatement dans les bras en passant un bras autour de ma nuque. À ce moment-là, je me sentais bien. Sa chaleur venait m'entourer et m'emporter dans un total état de confort. Mais il brisa ce moment instantanément en lâchant prise. Il reprit le volant puis démarra.

— Où est-ce qu'on va ? lui demandai-je curieuse.

Il sourit, concentré sur la route. La pluie s'était calmée.

— Je t'avais dit que j'avais une surprise, non ?

Je souris à mon tour, me laissant guider.

-

Nous étions arrivés devant une somptueuse maison. Elle était magnifique. Je compris que c'était là que résidait Cameron. Il descendit de la voiture puis m'ouvrit la portière.

— Quel Gentleman !

Il rit. Je descendais, les bras resserrés autour de la veste de mon camarade.

— Euh... On va où ?

Il s'arrêta, l'air innocent. Puis il soupira et laissa échapper un rire.

— Sérieusement ? Non, je ne m'appelle pas Ethan... On va juste chercher des affaires, tu es toute trempée. Puis... J'ai quelque chose à te montrer.

Tout de même méfiante, je le suivis.

Délicatement, il inséra ses clés dans la serrure afin d'ouvrir la porte en toute discrétion. Il rentra puis me fit signe de ne faire aucun bruit. Alors sur la pointe des pieds, je lui emboîtai le pas.

En entrant, deux escaliers d'une grande hauteur menant au même couloir se présentaient à nous. C'était spacieux et chaleureux. C'était si fastueux, qu'on se croirait dans un château de princesse. De grandes poutres ainsi que le plafond orné de moulures faisaient leur effet.

Je refermai ma bouche qui était restée bée et continuai de suivre sans un bruit Cameron dans l'immense escalier. Mais une voix masculine nous arrêta.

— Tu ne me présentes pas aux invités ?

Je n'osais pas me retourner. Cameron, lui, le fit. Il était visiblement gêné.

— Ah... Salut, Papa, fit-il en riant nerveusement.

Par peur de paraître impolie, je me retournai afin de saluer son géniteur.

— Bonjour, Monsieur Buckley.

Je me sentis d'un coup stupide en me rappelant l'état dans lequel j'étais. J'étais complètement trempée et l'apparence de mon visage ne devait sûrement rimer à rien. Mon mascara avait déteint sur mes joues et mes cheveux étaient humides et en bataille. De plus, je portais la veste de son fils...

Il avait sûrement ressentit mon malaise. Il rit. C'était un rire plutôt rassurant. Il sourit de toutes ses dents parfaitement alignées. Il était, à une heure si tardive, en costard, un verre de whisky à la main. Ses yeux étaient de la même couleur turquoise que ceux de ses enfants. Mais contrairement à eux, il était brun et avait les cheveux légèrement bouclés. Cameron vint briser ce gênant silence.

— Papa, je te présente Emy Evans, c'est la fille de...

Le père de Cameron se rapprocha de moi, d'un pas lent puis coupa la parole de son fils.

— De Gianna, oui, continua-t-il en me scrutant. Elles ont le même regard.

Gênée, je fuyais le regard persistant et égayé de son père.

— Ça fait bien dix années, maintenant, continua-t-il.

Il remarqua de nouveau mon malaise.

— Oh, un sujet sensible, évidemment. Excuse-moi, Emy.

— Aucun problème, M. Buckley, hésitai-je.

Il rit de nouveau.

— Tu peux m'appeler Dan, m'annonça-t-il tout sourire.

— Enchantée... Dan, bégayai-je.

Il me fixait toujours. Mais cette fois, je n'osais pas détourner le regard. Mais c'est à mon grand soulagement qu'il le fit de lui-même. Il regarda son fils et esquissa un sourire fier qui lui était destiné avant de porter son verre à ses lèvres. Il tourna les talons.

— Bonne soirée, les jeunes.

Je me retournai alors en direction de Cameron qui me lançait un regard contrit. Nous poursuivons alors notre chemin.

Nous nous trouvions à présent dans la spacieuse chambre de Cameron. Elle était parfaitement rangée. Elle contenait un grand lit deux places au-dessus duquel le mur était décoré d'un grand cadre Alec Monopoly. Le plafond était mansardé et contenait une fenêtre donnant accès au toit.

Gênée, je ne savais pas où me placer, alors pendant qu'il fouillait son dressing, je me baladais le long de ses murs contenant des étagères sur lesquelles se trouvait de nombreux trophées, sûrement gagnés lors des matchs de cross, ainsi que des photos de famille.

En continuant ma visite, je tombais sur une photo de lui et de sa sœur, s'enlaçant devant le grand château de DisneyLand. Ils ne devaient pas avoir plus de cinq ans. Tous deux souriaient, et leurs regards turquoise m'attendrissaient.

— Tiens, intervint Cameron.

Il me fit sursauter, il était juste derrière moi me tendant un large sweat beige, pendant que je contemplais ses photos. Je lui adressais un sourire gêné.

— Ça devrait faire l'affaire. La salle de bains est juste là, me dit-il en m'indiquant une porte à droite de son dressing. Je vais me changer aussi.

Je me dirigeais vers cette dernière avant de le remercier.

Tout comme sa chambre, la salle de bain était spacieuse. Je fermai la porte afin de pouvoir le changer en toute tranquillité.

Une fois ce large sweat enfilé, je me dirigeai vers la porte afin de l'ouvrir délicatement.

— Ça y est, je suis...

Je revenais sur mon pas lorsque je découvris Cameron torse-nu, ce qui lui arracha un rire. Je fermai alors la porte de la salle de bain à la hâte, gênée.

— Excuse-moi...

— C'est bon, je suis habillé, me rassura-t-il. Tu peux revenir.

Je sortis, découvrant enfin Cameron habillé d'un sweat couvrant son corps d'Apollon.

— Viens, c'est là que ça se passe.

Il monta sur son lit afin de pouvoir ouvrir la fenêtre de toit.

— Quoi ? Mais... On va monter là-haut ?

— Fais-moi confiance, tu vas aimer le spectacle.



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Hello !!

Je m'excuse du retard et j'espère que ce chapitre vous aura plu ! Je tiens à vous remercier pour les 10k de vues sur cette histoire c'est incroyable 🥰Je vous préviens également que le délai d'attente entre les posts risque d'être un peu plus long en ce moment car il ne me reste plus beaucoup de chapitre en réserve ! Et je préfère avancer un peu avant de vous poster la suite :)

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