Chapitre 27 : Les explications

« Coucou maman, c'est moi, je suis rentrée ! »

Peu de temps après qu'Aurore ait prononcé cette dernière phrase sa mère, un tablier noué autour de la taille sortit de la cuisine intriguée en frottant ses mains mouillées sur ce dernier. Lorsqu'elle atteignit l'entrée et qu'elle se retrouva devant le jeune couple, elle tomba littéralement des nues, elle s'évanouit à la vue de sa fille. Heureusement Lucas la rattrapa juste à temps et avant que sa tête ne touchât le sol, il l'avait déjà confortablement installée sur le divan. Elle se réveilla quelques minutes plus tard, Aurore qui était à son chevet lui proposa un verre d'eau. Leïla but une gorgée et retrouva enfin sa voix :

« Aurore ? C'est toi mi amor ?

- Si mama, lo soy, te extraño tanto, no sabes cuanto...

- Comment ça je en sais pas combien je t'ai manquée ? Mon dieu Aurore qu'as-tu fait pendant tout ce temps ? J'ai cru mourir, si ton frère n'avait pas été là je en sais pas ce que j'aurais fait.

- Sans doute une bêtise et je suis heureuse que tu ne l'ai pas faite, ajouta-t-elle en souriant. Je te promets que je t'expliquerais tout maman mais c'est très compliqué et je ne suis pas sûr que tu puisses comprendre ou accepter la raison qui m'a poussé à partir.

- Oh si, j'ai bien compris Aurore Déborah Maria Vasquez...

- Pourquoi faut-il toujours que vous utilisiez mes trois prénoms, la coupa-t-elle en soufflant d'exaspération.

- Ne m'interrompt pas jeune fille. Je disais donc que j'avais très bien compris, j'ai lu ta lettre après tout et je tiens à dire que je n'ai jamais rien lu d'aussi stupide. Non mais franchement, as-tu réellement pris tous ces risques pour un garçon ? Tu as abandonné ta famille pour lui t'en rends-tu compte Aurore ? Ce n'est pas comme ça que je t'ai élevée... soupira Leïla.

- Tu ne comprends pas maman et c'est normal après tout, je ne vois pas comment tu le pourrais mais Lucas fait partie de ma famille, il est ma vie.

- Mais tu n'as que quinze ans comment peux-tu dire cela ?

- Je ne te demande pas de le comprendre mais de le concevoir et de l'accepter car je ne veux pas avoir à choisir entre vous deux, ce me serait impossible.

- Pourtant il semblerait que tu aies déjà fait ce choix n'est-ce pas.

- Non, je suis partie pour le retrouver certes mais je ne voulais pas vous abandonner, je n'avais pas d'autre option comprends-tu ? Je sais que c'est difficile mais crois-moi, les explications viendront ne temps voulu, pour le moment j'aimerais te présenter quelqu'un ou plutôt te représenter quelqu'un, mon amour tu peux venir s'il te plaît ?

- Tu es sûre ? Demanda Lucas de la cuisine.

- Parfaitement, affirma Aurore avant qu'il ne les rejoignît dans le salon.

- Bonjour madame enfin mademoiselle pardonnez-moi, se reprit-il.

- Lucas, je suis très heureuse que tu sois là, cela fait presque deux mois que j'attends de pouvoir faire ça... »

Suite à ces mots, Leïla se leva et tenta d'assigner un violent coup de poing dans le ventre du vampire mais ce dernier repoussa son bras d'une douceur étonnante étant donnée la vitesse à laquelle il avait contré son coup. La femme ne demeura pas vaincu, elle le frappa donc au visage, il ne se défendit pas, sa tête n'était pas aussi dure que son abdomen elle ne risquait pas grand-chose en le frappant main ouverte. Aurore la pria d'arrêter mais elle ne le fit qu'après s'être suffisamment défoulée sur le vampire à son goût.

« Ça c'est pour m'avoir enlevé ma petite fille ! Cria-t-elle.

- Je suis conscient mademoiselle de la peine que j'ai pu vous causé sachez pourtant que...

- Sache maman qu'il n'y est pour rien, le coupa Aurore. S'il est parti tout d'abord c'était avant tout pour me protéger moi et tous ceux à qui je tiens et si je suis allée le retrouver, c'était de mon plein gré et contre sa volonté, expliqua-t-elle.

- Je ne comprends rien à ce que vous m'énoncez-là...

- Ce n'est pas grave, je tenais juste à m'excuser pour tout les maux dont je suis l'auteur et sachez que vous pourrez vous défouler autant que vous voulez sur moi. Je ne vous demande qu'une chose, c'est de me laisser être avec votre fille, vous n'imaginez pas combien elle compte à mes yeux.

- Pour le moment j'aimerais surtout que tu quittes cette maison, tu n'as rien à faire ici, répliqua Leïla.

- Mais maman ! s'indigna sa fille.

- Non, ça ira Aurore, je te retrouve demain de toutes manières, tu es en sécurité ici, lui assura-t-il avant de lui baiser le front et de sortir en saluant la maman.

- Pourquoi as-tu fait cela ? s'enquit la jeune fille.

- Ne crois-tu pas avoir passé assez de temps avec lui à mon insu ?

- Je... Je suis vraiment désolée maman de t'avoir laissée, et Nathan aussi et papa enfin toute la famille quoi. Je t'aime, termina-t-elle avant de la prendre dans ses bras. »

Lundi 14 mai 2017

Lorsqu'elle se réveilla le lendemain matin, Aurore se trouvait encore dans le canapé du salon, elle avait passé la soirée entière avec sa mère, enveloppée dans ses bras comme lorsqu'elle était enfant, sa chaleur lui avait manquée. Elle se releva et sentit venir à ses narines une agréable odeur de pancakes qui la conduit jusqu'à la cuisine.

« Oh, tu es réveillée mon ange ?

- Oui, répondit-elle d'une petite voix avant de se réfugier dans ses bras.

- Ton ami as passé la nuit sur notre perron, il doit être bien attaché à toi pour rester plus de huit heures dans le froid.

- Plus que tu ne pourrais l'imaginer, murmura la jeune fille qui reprit ensuite à voix haute, lui as-tu ouvert ?

- J'ai tenu parole donc non.

- Est-ce qu'il est encore là ?

- Va voir par toi-même chérie, lui répondit sa mère. »

Aurore s'approcha de l'entrée mais lorsqu'elle ouvrit la porte, il n'y avait plus personne, il avait disparu sans doute parti chasser. Elle retourna donc auprès de sa mère et déjeuna tranquillement. Une heure plus tard, alors qu'elle venait tout juste de terminer de se préparer, l'on sonna à la porte. Elle accourut vers cette dernière et lorsqu'elle l'ouvrit, un merveilleux jeune homme se tenait sur le perron deux bouquet de rose à la main. Il offrit le premier composé de douze roses blanches à la jeune fille et lui demanda :

« Est-ce que je peux entrer ?

- Oui bien sûr, je vais prévenir maman que tu es là, lui répondit-elle.

- Tu es certaine qu'elle sera d'accord ?

- En vue des fleurs que tu tiens dans tes mains, je pense qu'elle n'aura pas le choix. Maman ! Appela Aurore, quelques secondes plus tard cette dernière les rejoignit dans l'entrée. Maman, Lucas est revenu, annonça-t-elle en tenant la main du vampire.

- Bonjour madame, je tenais à me faire pardonner pour hier soir, je n'aurais pas dû venir, c'était votre moment, j'aurais dû vous laisser seules dès le départ. Veuillez accepter ces fleurs en guise de pardon.

- Des roses rouges, ce sont mes préférées, souligna Leïla. Comment le savais-tu ?

- Simple intuition et puis votre fille est partagée entre les rouges et les blanches, je me suis dit que le pourpre devait venir de vous.

- C'est la couleur de mon pays, ajouta-t-elle avant de faire une longue pause. Bien, reprit-elle, tu ne me laisses pas le choix de t'accepter, il faut dire que tu es sans aucun doute le plus parfait gendre que je n'ai jamais eu. Le seul également, précisa-t-elle, mais c'est sans importance.

- Je vous remercie madame enfin mademoiselle, dit Lucas en souriant sincèrement.

- Je vois que tu commences à comprendre la leçon, répondit-elle en lui rendant son sourire. »

Suite à ces mots, Lucas prit Leïla dans ses bras et elle lui baisa le front puis ils passèrent la matinée ensemble tous les trois à discuter de tout et de rien mais aussi de leur voyage, ils lui contèrent tout ce qui était compréhensible pour une humaine ce qui éliminait déjà beaucoup de choses... Le midi, Leïla proposa, ou plutôt ordonna, à Aurore de retrouver son père et son frère. Cette fois-ci, Lucas jugea bon de laisser sa chérie seule avec sa famille, Sylvain ne serait sans doute pas aussi conciliant. Alors la jeune fille se rendit seule avec sa mère à la maison de son père. Leïla demanda à sa fille se mettre en retrait et toqua à la porte. Ce fut Fériale, la petite amie algérienne de l'auvergnat, qui ouvrit :

« Leïla, nous ne t'attendions pas avant ce soir, as-tu besoin de Nathan ?

- Non en fait je suis venue vous annoncer quelque chose enfin surtout à Sylvain, répondit-elle.

- Eh bien entre je t'en prie, l'invita chaleureusement Fériale, je vais l'appeler, Nathan est parti faire du skate en ville.

- Je te remercie. »

Peu de temps après que sa copine l'ait appelé, Sylvain descendit de l'escalier ses lunettes posées sur le nez, un livre à la main. Il se demanda d'abord ce que faisait son ex-femme chez lui puis il remarqua derrière son dos sa fille. Il échappa son livre et manqua de tomber mais se rattrapa à la rambarde. Il retira ses lunettes et vint immédiatement prendre Aurore dans ses bras. Ils restèrent ainsi cinq minutes durant, un filet de larmes s'écoulant le long de leurs joues, jusqu'à ce que Nathan les interrompe en venant se jeter dans les bras de sa grande sœur. Après cet instant de retrouvaille, le père d'Aurore brisa enfin le silence :

« Mais où étais-tu nom de Dieu ? Pendant plus d'un mois te rends-tu compte ?

- Je sais bien papa et je m'en excuse. En vérité j'étais un peu partout, à Paris, à Londres...

- A Londres ! s'exclama son père.

- Oui et en Argentine, ajouta-elle en souriant.

- Cela signifie que tu as pris l'avion, seule et sans argent, as-tu perdu la tête ma fille ?

- On pourrait dire ça oui. Et non, je n'étais pas seule, il y avait Cassia avec moi et aussi Monsieur Seveness, c'est grâce à lui que nous avons pu prendre l'avion.

- Je crois que je vais lui coller un procès à celui-là, menaça Sylvain. Faire prendre l'avion à des mineur sans l'accord parental je suis sûr qu'on peut aller en prison pour ça.

- Non papa, je t'interdis de t'en prendre à Simon !

- Je ne crois pas que tu sois en position de m'interdire quoi que ce soit, tu es punie pour le reste de l'année je te préviens, privée de sortie.

- Tu peux m'interdire de sortie si tu veux mais il y a des choses dont tu ne pourras pas me priver papa mais je n'ai pas envie d'en parler aujourd'hui, je ne veux pas me disputer avec toi. Quant à monsieur Seveness, sache que sans lui je ne serais peut-être jamais revenue, je ne serais peut-être même plus en vie.

- Elle dit la vérité Sylvain, elle m'a tout raconté et je crois ce que nous devons à cet homme, c'est de la gratitude, dit Leïla.

- Nous en reparlerons, répliqua-t-il. Pour l'heure, nous allons manger tu peux rester avec nous si tu le souhaites Leïla.

- Merci c'est très aimable à toi mais je ne voudrais pas m'imposer.

- oh tu ne nous gêneras pas, la rassura Fériale, je pense que ce serait bien si vous étiez tous réunis pour le retour d'Aurore, elle doit avoir beaucoup de choses à nous conter. »

Ils passèrent donc le repas puis une grande partie de l'après-midi ensemble, cela faisait si longtemps qu'Aurore n'avait pas passé de moment en famille comme celui-ci, c'était tellement agréable. Bien sûr, la conversation se corsa lorsqu'elle dut aborder le sujet Lucas, son père n'était décidemment pas prêt à l'accepter, elle allait devoir y travailler longuement. De toute manière quoi qu'il puisse dire, il ne pourrait pas l'empêcher de le voir, elle s'enfuirait de nouveau ou irait simplement vivre chez sa mère, la leçon était acquise : ni lui ni elle n'était capable de vivre sans l'autre.

Aux alentours de seize heures, Simon se présenta à la porte accompagné de Cassia. La vue de ses deux amis réunis intrigua grandement Aurore, c'était assez étrange étant donné la tension qu'il y avait entre eux mais la jeune fille ne s'attarda pas dans ses pensées et les fit entrer. Elle présenta son professeur à ses parents qui après une longue discussion finirent par ne répondre que par des sourires. Après avoir parlé quelques temps avec les parents d'Aurore, le jeune homme annonça qu'il se rendait au lycée afin de signaler leur retour et demanda à ce qu'Aurore les accompagnât Cassia et lui-même, ses parents ne purent refuser alors la jeune fille prit la route pour l'école, la boule au ventre. Pendant tout le trajet et le temps d'attente devant le bureau du proviseur, elle ne pouvait tenir en place, elle se balançait d'un pied à l'autre, ne restait pas plus d'une minute sur une chaise et faisait les cent pas dans la salle et dans sa tête. Enfin la porte s'ouvrit, ils entrèrent. Après avoir présenter les raisons de leur départ, le déroulé plausible de leur voyage etc. l'homme daigna enfin leur adresser la parole :

« Eh bien j'ai le regret de vous dire monsieur, mesdemoiselles, que vous êtes tous les trois convoqués au tribunal ainsi que votre ami monsieur Akantha. »

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