Chapitre 26 : Le retour
Les journées passèrent, puis les semaines, Aurore avait fini par s'attacher à ce petit coin de paradis en plein cœur d'Amérique latine loin des conflits du monde. Il allait pourtant bien falloir rentrer un jour, ses amis et ses parents l'attendaient toujours à Paris. D'autant plus que Cassia commençait à se montrer pressante sur la date de leur retour. Les tensions entre elle, Simon et Lucio se ressentaient de plus en plus et cela ne passait pas inaperçu aux yeux de notre héroïne. Elle avait bien conscience de leurs tentatives de s'éviter chaque jour mais comment y parvenir alors que tous dormaient, mangeaient, vivaient dans la même maison ? Pour le bien de tout le monde elle avait donc convenu qu'ils partiraient aujourd'hui pour la France.
Samedi 13 mai 2017
Après avoir fait les magasins la veille dans les petites boutiques du village, aurore devait maintenant trouver une valise pour pouvoir ramener ses trouvailles chez elle. En partant, elle n'avait absolument pas réfléchi à de possibles emplettes et avait pris l'avion avec un simple sac à dos. Il fallait dire qu'elle avait tout quitté, sa famille, sa maison, sa vie en une soirée pour retrouver Lucas, cette période lui semblait si lointaine aujourd'hui. Cela ne faisait pourtant qu'un peu plus d'un mois mais il s'était passé tant de chose pendant ce temps. Ce périple l'avait totalement transformée, mentalement comme physiquement d'ailleurs. Elle avait appris à connaître de véritables monstres qui s'apparentaient plutôt bien à ceux de son monde. Tant d'horreur, de sacrifices, de violence, tout ceci n'était pas si loin du monde des humains. Il faut croire que même après la mort, l'égoïsme et l'hypocrisie naturels de l'Homme perdurent. Elle était ainsi chargée deux réconcilier deux peuples qui se haïssaient au plus haut point, elle était censée trouver les justes parmi les vils, les vaniteux, les mégalomanes, les égoïstes, les procrastinateurs, les acerbes, les menteurs, les usurpateurs, les profiteurs etc. Cela ne serait pas simple... Il lui fallait pourtant former une armée, elle qui n'avait jamais aimé la guerre allait devoir mettre des vies en danger pour sauver l'humanité. D'autre lui dirait : « Mais l'humanité mérite-t-elle s'être sauvée ? », elle ne pouvait répondre après toutes les atrocités qu'elle vu. Ce dont elle était sûre c'est que aussi mauvais que puissent être les hommes, ils ne pouvaient l'être autant que Caïus et son armée. L'expression sang-froid leur convenait parfaitement, ils étaient mort non seulement dans leur corps mais aussi dans leur cœur, ces vampires étaient totalement dépourvus de tout sentiment, du moins de tout bon sentiment car il ne leur restait plus que tous ces défauts cités plus haut. En ce jour elle n'avait aucune idée, aucun plan lui permettant de mener le combat contre l'armée de Chiroptera, elle espérait avoir assez de temps pour former la sienne. La partie la plus compliquée serait sans doute de trouver des personnes assez larges d'esprit pour accepter l'existence de créatures surnaturelles, cela n'allait pas être du gâteau... Toutefois elle laissait cette réflexion de côté afin de se recentrer sur le problème du jour qui était de faire sa valise.
Après avoir passé plus d'une heure à trier, ranger ses affaires et à essayer non sans peine de les faire rentrer dans la valise, la jeune fille était fin prête. Il ne lui restait plus qu'à ranger son journal dans son sac à dos pour le voyage lorsqu'une figure masculine apparut derrière son dos la faisant sursauter :
« Lucas ! Tu m'as fait une de ces peurs !
- Désolé, j'aurais du prévenir. C'est ton journal ? Demanda-t-il en désignant le dit objet.
- En effet, répondit-elle.
- Je suis tombé dessus il y a une semaine, je ne savais pas ce que c'était alors je l'ai ouvert.
- Et tu l'as lu ?! s'enquit-elle sur un ton énervé.
- Oui, mais seulement une page, avoua-t-il.
- Et tu ne t'es pas dit que cela pouvait être privé ? s'indigna-t-elle.
- Si bien sûr, c'est pour ça que j'ai arrêté, je te promets que je n'ai pas fait exprès. C'est pour ça que je te le dis, je ne voulais pas te le cacher.
- C'est gentil mais la prochaine fois évite de le lire, même une page.
- Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer, jura-t-il. Quoi que je sois déjà voué à l'enfer mais je te promets que je ne le ferais plus.
- Merci.
- Mais aurais-tu des secrets à me cacher Aurore Déborah Maria Vasquez ?
- Pas vraiment non, seulement il y a certaines choses, certaines pensées surtout que j'aimerais garder pour moi tu comprends ?
- Oui, enfin je crois, il faut dire que je n'ai jamais tenu de journal.
- Ce n'est pas une pratique très masculinisée en effet, ricana-t-elle. Je n'ai jamais compris pourquoi d'ailleurs. Cela fait tant de bien de se vider sur le papier... Je ne sais pas comment vous faites vous les garçons, je suis sûr que vous ne parlez même pas de ce genre de chose à vos amis. Vous gardez-donc tout pour vous ?
- Je crois surtout qu'on ne se pose pas autant de questions du moins on ne se prend pas autant la tête, répondit-il. »
Après avoir fait leur adieu à Marcus et l'ensemble des serviteurs et amis de la maison, le groupe prit la route pour l'aéroport de Buenos Aires, quinze heures plus tard il arrivait à Paris.
Dimanche 14 mai 2017
Lorsqu'ils passèrent les portes de l'appareil et se rendirent sur les aires d'arrivées de voyageurs, Luc les attendait avec une pancarte : « Bienvenue aux revenants », c'était plutôt ironique pensa Aurore qui ne manqua pas de se jeter dans ses bras.
« Tu m'as tellement manqué ! s'exclama-t-elle.
- Toi aussi, répondit-il en souriant avant de serrer la main à Lucas. Ravi de te revoir parmi nous, dit-il sincèrement.
- Tu es certain d'en être heureux ? s'enquit le vampire.
- Évidemment, je vais enfin pouvoir passer mes nerfs sur un vampire, cela faisait longtemps, une petite bagarre ? Proposa-t-il.
- En réalité il ne sera pas le seul, je me nomme Lucio, s'annonça-t-il.
- Super, un petit deux contre un, je suis prêt à relever le défi, dit le loup-garou.
- Il en est hors de question alors fichez-nous la paix avec vos hormones surnaturelles, il y a trop de testostérone ici, remarqua Aurore.
- Exactement, souligna Cassia. Je suis heureuse de te revoir également Luc, ajouta-elle en souriant.
- Moi aussi ! s'écria-t-il en la serrant dans ses bras sous le regard malveillant de Simon et Lucio. Eh bien j'ai l'impression qu'il s'est passé pas mal de chose pendant ce petit voyage, commença-t-il, vous me raconterez !
- Bien sûr, répondit Lucas en jetant un regard à sa copine plein de sous-entendus ce qui lui valut un coup de pied de sa part.
- Super ! Monsieur Seveness, continua Luc, je vous remercie d'avoir pris soin de mes amis.
- Oh je t'en prie Luc, appelle-moi Simon en dehors du lycée du moins, c'est ce que tout tes camarades font.
- Oui j'ai eu vent de certains rapprochements..., dit le loup-garou.
- On a plein de chose à te raconter Luc chérie mais j'ai aussi des questions à te poser, comment vont mes parents et mon frère ?
- Ils vont... bien, ça peut aller on va dire, j'ai essayé de leur expliquer Aurore mais ce n'était pas si simple et ta lettre ne les a pas vraiment aidés. Ils ont surtout besoin de revoir leur petite fille, ils ne comprennent toujours pas pourquoi tu es parti.
- J'ai moi aussi hâte de les revoir, soupira la jeune fille.
- Est-ce que tu en sais un peu sur les miens également ? Demanda Cassia.
- Ton père est rentré chez toi le lendemain de ton départ, je dirais qu'ils sont dans la même position que les parents d'Aurore. Vos deux familles se sont d'ailleurs beaucoup rapprochées, je crois que cela les aidaient à surmonter votre absence mais il est temps que vous rentriez à la maison, souligna Luc.
- C'est bien ce que nous avons l'intention de faire, termina Aurore. »
Suite à ces mots, ils prirent le chemin du parking et s'entassèrent dans la voiture de Luc qui n'avait que cinq places, Aurore monta sur les genoux de Lucas à l'avant tandis que Cassia se trouvait coincée entre Lucio et Simon malgré ses multiples suppliques pour ne pas se trouver dans une telle situation. Le voyage se fit d'abord dans la bonne humeur, chacun y allant de sa petite anecdote mais au fur et à mesure, les filles surtout commençaient à s'assoupir, le vol avait été long, il était temps de rentrer. La fin du trajet se fit donc dans un profond silence, Aurore en profita pour regarder par la fenêtre le paysage qui défilait, comme c'était étrange de voir qu'ici rien n'avait changé alors qu'eux avaient subi tant de transformations...
Ils arrivèrent chez eux aux alentours de vingt-et-une heures, Luc déposa d'abord Simon puis Cassia et proposa d'héberger Lucio le temps que ce dernier trouve un logement, laissant de côté sa haine passée pour la race vampirique. Il termina par les deux amoureux qu'il abandonna devant la porte d'entrée d'Aurore. Cette dernière fit glisser sa clef dans la serrure et entra :
« Maman, c'est moi, je suis rentrée ! »
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