Chapitre 25 : Terreurs nocturnes
Cassia
Accroupie sur le sol froid et repliée sur elle-même, un terrible mal de ventre l'accablait de douleur et la pliait en deux. Sa vue était trouble mais elle parvenait tout de même à distinguer un peu de lumière et une silhouette. Ses bras étaient attachés en hauteur, de gros bracelet de métal serraient fermement ses poignets endoloris. Seuls ses pieds étaient libres mais elle était trop faible pour les bouger. Elle cligna lentement des paupières ce qui lui permit d'évacuer le film de larmes qui recouvrait sa cornée et l'empêchait de voir correctement. Elle discerna enfin la silhouette, c'était un homme qui paraissait avoir une trentaine d'année. Il avait les cheveux noirs de jais et les lèvres rouge comme le sang, ses yeux étaient en tous points semblables à des onyx. Sa bouche se mouvait, il s'adressait sans doute à elle mais un bourdonnement incessant obstruait son ouïe, elle ne pouvait l'entendre. La jeune fille tenta de lire sur ses lèvres, il semblait lui poser une question, elle se concentra un peu plus : « Où est Aurore? » paraissait-il demander mais elle n'en savait strictement rien. Elle voulut le lui répondre mais sa bouche ne lui obéissait plus, elle était comme paralysée. L'homme sera le poing et lui donna un nouveau coup dans l'abdomen, la douleur était si forte, elle avait certainement deux ou trois côtes de cassées au moins. Il réitéra sa question mais elle n'avait toujours pas récupérer sa voix alors il la frappa de nouveau. Face à son silence, le cruel la roua de coups jusqu'à ce que sa bouche crachât le sang logé dans ses poumons. Elle ne pouvait rien faire, elle était comme spectatrice, incapable de faire quoi que ce soit à part subir la violence de cet homme qui n'avait rien d'un humain. Après plusieurs minutes de torture ce dernier s'approcha d'elle, posa une dernière fois sa question en criant, elle ne répondit point alors il ouvrit grand la bouche, ses canines s'allongèrent et sa mâchoire se referma sur la peau tendre du creux de son épaule. Cassia se réveilla en sursaut.
Elle haletait, avait du mal à reprendre son souffle et ses esprits et elle était parcourue de sueurs froides. La jeune fille se redressa et observa tout autour d'elle, ici rien n'avait bougé, elle était toujours dans la même chambre, dans la maison des parents de Lucas, en Argentine si sa mémoire était exacte. Pourtant, revenue à la réalité, elle ne se sentait pas bien, cet horrible cauchemar la hantait. Elle ne cessait de revoir le visage de cet homme si près du sien et de sentir avec horreur ses canines s'enfoncer dans sa peau. Elle ne parvenait pas à s'endormir alors elle regarda l'heure sur l'horloge de sa chambre et y lut : « Deux heures du matin ! Il faut que je bouge tant pis. » se dit-elle avant de se lever de son lit. Elle enfila ses pantoufles et sortit de la chambre à pas de loup. Elle pensa aller voir Aurore mais en entrouvrant la porte, elle la découvrit allongée sur le buste nu de Lucas. Elle semblait dormir paisiblement alors pour ne pas la réveiller, Cassa referma la porte sous le regard intrigué du vampire qui ne dormait évidemment pas. Elle continua d'avancer le long du couloir et passa devant la chambre de Simon, elle porta la main à la porte prête à toquer mais hésita puis se résigna. Elle ne serait pas celle qui vient chercher du réconfort dans les bras du bourreau de son cœur. En revanche, de la lumière semblait parvenir de la suite de Lucio qui avait laissé sa porte ouverte. Cassia fit quelques pas et s'arrêta dans l'encadrement de cette dernière, le garçon qui était confortablement installé sur son lit à lire se tourna vers elle. « Que fais-tu ici ? Tu ne dors pas ? » demanda-t-il mais elle ne répondit pas alors il l'invita à s'asseoir à ses côtés. Elle tremblait, sa température corporelle était fortement instable, elle se sentait bouillonner puis congeler et cela lui donnait la nausée. Cependant, la transpiration qui avait coulé le long de son dos s'était refroidie au contacte de l'air frais, le froid l'emporta et elle vint se blottir dans les bras du vampire qui était pourtant incapable de la réchauffer. La jeune fille s'entoura de la couverture pendant que Lucio l'interrogeait : « Alors, vas-tu me dire ce qu'il se passa ? Ce n'est pas que je ne trouve pas cela agréable de te trouver dans les bras mais tu trembles beaucoup et je m'inquiète un peu comme tu le vois ? Ton cauchemar devait vraiment être horrible mais maintenant c'est fini, tu ne crains rien ici. Est-ce que tu veux me raconter ? ». Elle entrouvrit les lèvres fébrilement puis déballa l'entièreté de son rêve s'arrêtant parfois à cause des secousses qui la prenait lorsqu'elle tremblotait de froid et de peur. Il écouta attentivement toute son histoire et la rassura du mieux qu'il put puis elle se reposa sur son épaule. Au bout de quelques minutes il la réveilla en lui chuchotant à l'oreille :
« Tu sais, je t'ai vue passer devant sa porte, tu as hésité à entrer. Tu as pensé à aller le voir lui avant moi.
- Mais je ne suis pas entrée comme tu l'as dit. C'est vers toi que je me suis tournée parce que j'avais peur et pas Simon, lui fit-elle remarquer.
- Certes mais l'intention était là. Je ne veux pas être celui dont tu te sers pour le blesser mais dont tu n'as que faire.
- Tu n'y es absolument pas Lucio, je ne me sers pas de toi. Je suis venue te voir parce que j'avais besoin de réconfort, je savais que tu pourrais m'aider et tu l'as fait alors je t'en remercie. Je ne l'aime pas au contraire, c'est toi qui m'attire.
- Je pense que tu devrais aller te recoucher, la coupa-t-il dans ses aveux, dans ta chambre, précisa le vampire avec autorité. »
Alors Cassia sortit sans pour autant comprendre la colère de son ami, elle lui avait presque dit qu'elle l'aimait et il la rejetait. Au fond, vampire ou humain, ce sont tous les mêmes.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top