Chapitre 19 : Mon superhéros

Aurore continuait à grimper non sans mal au grand chêne mais l'animal commençait à la rattraper, il fallait qu'elle trouve une autre solution. Peut-être devrait se jeter dans le vide en espérant que ses ailes daignent s'ouvrir mais ce n'était pas sûr et de toute manière, le renard chercherait certainement à lui bondir dessus même dans les airs. Elle continuait donc de monter en tâchant de ne pas regarder en bas, elle devait déjà se trouver à plusieurs mètres de haut. Il se trouvait maintenant à moins de deux mètres de ses pieds et continuait d'enfoncer ses griffes dans l'écorce de l'arbre pour monter, son regard se faisait de plus en plus menaçant, il était à présent énervé et impatient, elle n'en avait plus pour très longtemps. La jeune fille baissa les yeux en direction de la bête et durant la fraction de secondes qui suivit, elle le vit prendre son élan pour sauter, ses dents s'entrechoquèrent à quelques centimètres d'elle, frôla sa chaussure, avant que quelque chose ou quelqu'un ne lui saisissent la queue, lui retirant un hurlement de douleur, et le jette au sol. Aurore découvrit abasourdie les yeux noirs de colère de son Dæmon la fixer avant que le vampire ne saute de l'arbre pour affronter son adversaire qu'il envoya valser dans les ronces. Après une minute de combat acharné durant laquelle Lucas se fit mordre plusieurs fois à la jambe et au bras, le renard réussit même à lui arracher un bout d'oreille mais le vampire lui démit la mâchoire et lui brisa une pattes. L'animal s'enfuit le plus vite qu'il put en boitillant pendant que la chair du vampire commençait déjà à se remettre. Il grimpa de nouveau au chêne et plaça l'adolescente sur son dos pour la faire descendre. Arrivés en bas, il fit le constat des blessures de cette dernière et dénombra une certaine quantité d'égratignures et des griffures au niveau des avant-bras et des jambes. Il posa sur elle un regard lourd de reproches mais ne dit mot avant de l'avoir ramener à l'abri. Une fois devant, il lui demanda violemment :

« Mais qu'est-ce qui t'a pris ? Qu'est-ce qui a bien pu te passer par la tête pour te promener seule dans une forêt qui t'est aussi inconnue que dangereuse, en pleine nuit et je répète, toute seule ! Tu ne vas pas bien Aurore ? Tu ne peux pas savoir la peur que je j'ai eu lorsque je me suis rendu compte que tu n'étais plus là ! J'étais mort de trouille tu entends ! Je t'ai appelée, tu n'as pas répondu et quand je t'ai enfin retrouvée, il y avait cette horrible bestiole qui était prêt à bondir sur toi et te tuer. Tu rends-tu compte de ce qui aurait pu se passer si je n'étais pas arrivé à temps ? Bon sang tu es malade ! s'écria-t-il. »

Suite à cela, le vampire marmonna encore quelques mots inintelligibles dans sa barbe avant de regarder sa copine qui n'avait encore rien répondu. Cette dernière tremblait, ses yeux étaient emplis de larmes et elle semblait encore paralysée par la peur. Le vampire céda et la serra dans ses bras le temps qu'elle se calme. Il lui caressa les cheveux et lui baisa le front avant de prendre son menton entre ses doigts :

« Je ne veux pas te perdre tu comprends ? Je ne le peux pas. C'est pour ça que je m'énerve parce que tu es tellement insouciante, tu ne te rends pas compte des dangers qui te guettent. Je sais que je suis un peu surprotecteur mais il est nécessaire que je le sois avec ton attitude. Tu vas finir par me donner une crise cardiaque bien que je doute que ce soit possible, ajouta-t-il en esquissant un sourire. »

La jeune fille renifla et ses lèvres bougèrent pour laisser échapper un petit « désolée » avant qu'elle n'enfouisse son visage dans le creux du torse de son copain. Il l'accueillit dans ses bras et la porta jusqu'à l'intérieur de la tente pour la coucher à ses côtés, ordonnant à Lucio de prendre la relève. Lucas la serra encore plus fort dans ses bras et posa son menton sur son crâne. Il lui fit des caresses sur les bras, sur la poitrine et sur le visage jusqu'à ce que la respiration d'Aurore ne prenne un rythme plus régulier et lent, elle s'endormit.

Dimanche 22 avril 2017

Pour la première fois depuis six mois, Aurore ne se réveilla pas seule ce matin, il était resté. Elle se sentait tellement bien, blottie dans ses bras, qu'elle décida de rester ainsi encore quelques instants. Elle n'ouvrit pas les yeux et resserra un peu plus son étreinte sur le torse du jeune homme. Ce dernier fut le premier à parler :

« Tu ne dors plus chérie ? Demanda-t-il.

- Hum hum, murmura-t-elle sans vraiment répondre.

- Aller, je sais que tu es réveillée, on doit se lever maintenant, il est largement temps, dit-il en se relevant doucement pour ne pas la brusquer.

- Non ! s'écria-t-elle en le ramenant auprès d'elle avant de reprendre un ton plus calme. Reste s'il-te-plaît, reste avec moi, supplia la jeune fille.

- Mais je ne vais pas partir sans toi, la rassura-t-il en lui caressant la joue. Viens avec moi, les autres nous attendent.

- Cela fait des mois que j'attends de pouvoir me réveiller à tes côtés et je suis tellement heureuse que tu sois là ce matin... J'aimerais pouvoir profiter encore de ce moment, c'est tellement rare ces derniers temps. Ils peuvent bien attendre encore un peu, il n'est pas si tard, non ?

- En fait, il est déjà onze heures...

- Onze heures ! s'exclama-t-elle. J'ai vraiment dormi tout ce temps ?

- Hum, oui.

- Et tu es resté toute la nuit ? s'enquit-elle sans pouvoir se retenir de sourire.

- Oui. Je sais, je suis un amour, tu m'aimes à la folie, passionnément, pour toujours. Je suis tellement mignon, un vrai petit ange, chuchota-t-il à son oreille, Aurore manqua de s'étouffer. Mais maintenant j'aimerais vraiment me lever, je n'en peux plus d'être immobile ! Il faut que je bouge, cela fait plus de sept heures que je n'ai pas bougé, tout ça pour ne pas te réveiller alors tu me dois cette faveur.

- Ok, on va se lever alors, soupira-t-elle. Je te libère.

- Merci. »

Suite à ces mots, le vampire tenta de se redresser mais l'humaine le retint. Il expira bruyamment afin de se calmer, il fallait vraiment qu'il bouge, il avait l'impression que les muscle de son corps s'étaient tous glacés, il avait besoin de courir. Cependant Aurore l'en empêchait, il ne s'énerva pas mais fit en sorte de lui montrer l'étendue de son mécontentement :

« Quoi encore ? Demanda-t-il durement.

- Rien, tu es très beau quand tu es en colère, répondit-elle.

- Ah parce que sinon je ne le suis pas ? Dit-il en arquant son sourcil droit.

- Si, évidemment. Je t'aime, ajouta-t-elle avant de l'embrasser.

- Je sais, dit-il en souriant contre ses lèvres. »

Après leur court baiser, Lucas saisit les poignets de sa copine et la tira en avant pour qu'elle daigne enfin se mettre debout. Puis les deux amants repoussèrent les feuilles qui servaient de rideau à leur petite cabane et sortirent. A l'extérieur ils découvrirent leur amis assis autour d'un ensemble de fruits de toutes sortes, le petit déjeuner était servi. Ils rejoignirent le cercle en silence, Cassia fut la première à lancer la conversation :

« Alors, la belle au bois dormant est réveillée ?

- Hum oui, répondit Aurore légèrement gênée d'avoir tant fait attendre ses amis.

- Vous avez bien dormi ? Enchaîna Cassia.

- J'ai eu de meilleure nuit, avoua Lucas, et puis je ne dors pas.

- Je suis désolée, chuchota Aurore à l'oreille de son copain qui hocha la tête en guise de réponse.

- En tous cas vous aviez l'air bien tous les deux ce matin, encore au lit alors que tout le monde était réveillé..., dit Simon.

- Oui, c'est de ma faute, admit Aurore.

- Je pense pouvoir parler au nom du groupe en disant que l'on mérite une explication, commença Lucio.

- C'est assez long en fait, mais vous auriez pu me réveiller, souligna Aurore.

- On avait pas le droit, précisa le vampire.

- Comment ça ? Questionna Aurore.

- Eh bien, il se trouve qu'à sept heures du matin, alors que tout le monde excepté vous deux était debout, nous avons voulu te réveiller pour pouvoir partir tôt mais ton cher petit-ami nous a interdit de le faire et nous a intimé de faire aucun bruit, expliqua Simon.

- Tu avais besoin de repos, dit Lucas en répondant à l'étonnement d'Aurore. Écoutez, je sais que vous êtes tous fatigués, que la seule chose que vous désirez en ce moment c'est de quitter cette forêt de retrouver notre monde mais pour ce matin, c'était nécessaire.

- Non ce n'était pas nécessaire ! s'énerva Aurore. Pourquoi ne pas m'avoir réveillé plus tôt. Je dormirais plus tard ce n'est pas un problème.

- Bébé, ne t'énerve pas s'il te plaît, c'est pour ton bien que je fais ça. Tu aurais vu dans quel état tu étais hier soir, ton corps était couvert d'hématomes et tu avais des entailles un peu partout sur les bras, les jambes et même au visage. Il fallait laisser à ton corps le temps de se reconstruire.

- Des hématomes et des entailles, mais qu'est-ce que tu lui as fait ? s'enquit Cassia menaçante.

- Ce n'est pas de sa faute mais la mienne, avoua Aurore. Hier soir, aux alentours de trois heures du matin je suis sortie en douce de la tente, j'avais besoin de marcher seule. Je me suis promenée dans les bois, j'ai trouvé un super petit coin près d'un lac mais mon petit moment de bonheur a très vite dégénéré. Je me suis faite attaquée par un énorme renard, ou peut-être était-ce un loup, le plus important c'est qu'il était vraiment monstrueux et qu'il a essayé de me tuer. Je me suis débattue, je suis même montée à un arbre mais c'est Lucas qui m'a sauvé, comme toujours j'ai envie de dire. Voilà pourquoi tu nous as vu rentrer très tard de la forêt, dit-elle à l'adresse de Lucio.

- Maintenant que vous avez toute l'histoire, on peut peut-être remballer non ? Proposa Lucas.

- Je suis d'accord, dit Simon. »

Après qu'Aurore se soit encore excusée trois fois auprès de ses amis, ils récupérèrent leurs affaires et reprirent la route. Étant donnée l'heure à laquelle ils étaient partis, ils ne firent pas de pause à midi et continuèrent leur marche des heures durant. Lucio perdait de plus en plus de son énergie, à tel point qu'il ne pouvait plus marcher seul, Lucas était contraint de le soutenir. Vers dix-sept heures, le petit groupe du s'arrêter par manque de force. Lorsque Lucas lâcha son emprise, l'autre vampire s'écroula à terre, ses jambes ne le soutenaient plus. Lucas le laissa avec les humains et revint quelques minutes plus tard, un chevreuil endormi sous le bras. Il approcha la bête de la bouche de Lucio et lui ordonna de boire mais ce dernier refusait de la tête. Lucas fut contraint d'entailler le pauvre animal pour que son sang monte jusqu'au narine du vampire qui daigna enfin accepter ce que la proie que lui proposait son ami. Sa mâchoire s'enfonça dans la chair tendre du chevreuil et Lucio commença à boire mais il manqua de s'étouffer lorsque son sang parvint à son larynx. Il repoussa violemment l'animal et recracha ce qu'il avait aspiré.

« Je suis désolé, je ne peux vraiment pas boire ça, vous n'avez qu'à me laisser-là, je suis un fardeau pour vous tous.

- Il en est hors de question, tu vas prendre sur toi et te nourrir, ordonna Lucas.

- Tu ne comprends pas, c'est comme si je faisais une allergie au sang animal, cela m'irrite la gorge au lieu de l'adoucir, c'est insoutenable, expliqua Lucio. J'aimerais bien pouvoir mais c'est impossible.

- Il faut que tu prennes des forces, même si cela doit te faire mal, répondit l'autre durement.

- Lucas, je pense que tu ne devrais pas le forcer, après tout ce n'est pas si grave, je peux lui donner de mon sang moi, proposa Aurore.

- Il en est hors de question ! s'écria le vampire. Il pourrait ne pas savoir s'arrêter, je refuse qu'il te touche.

- Moi je lui donnerais du miens alors, dit Cassia. Tu ne me feras pas de mal n'est-ce pas Lucio ?

- Je ne préfère pas essayer Cassi, je ne veux pas... si je te tuais je ne m'en remettrais pas. Je préfère mourir ici, seul.

- Et moi je refuse que tu meures alors tu vas accepter ce que je te propose et puis c'est tout.

- Cassia, tu devrais faire attention tout de même, il n'est pas en pleine possession de ses moyen, la prévint Lucas.

- Tout va bien se passer Lucas, rassura Aurore, Lucio tu veux bien ?

- Hum... c'est d'accord mais Lucas, promets-moi que tu m'empêcheras de lui faire du mal, implora ce dernier.

- Compte sur moi, dit l'intéressé. »

Suite à ces, Cassia se rapprocha de Lucio sous le regard alarmé de Simon qui n'avait pas osé protester mais qui commençait sérieusement à s'inquiéter, Aurore posa sa main sur son épaule afin d'apaiser ses tensions et étonnement, il se calma. Cassia dégagea sa longue chevelure dorée derrière son épaule et offrit sur un plateau sa gorge nue à son ami. Ce denier demanda son approbation du regard avant de plonger ses canines endolories dans la peau tendue de son cou. L'humaine ressentit d'abord une violente douleur mais cette dernière fut brève et laissa bientôt place à un certain plaisir. Cassia se détendit et balança sa tête en arrière afin que le vampire puisse se délecter plus aisément de son sang. La sensation était étonnement très agréable, elle avait l'impression qu'ils étaient tous deux dans une espèce d'osmose, elle partageait ses pensées et il avait accès aux siennes. Cela aurait pu sembler étrange mais cela ne l'était pas car en ce moment il ne formaient qu'un. Ils laissèrent échapper un gémissement à l'unisson ce qui mit mal à l'aise les trois autres qui avaient suivit toute la scène. Cassia entrevit les poings crispés de Simon, son esprit se détacha de celui du vampire à cette image et elle voulut s'écarter de Lucio. Ce dernier resserra sa prise pour la retenir mais Dæmon venait d'apparaître derrière lui et lui ordonnait de la relâcher. Lucio réussit malgré sa soif à rentrer ses canines. Il embrassa le cou de son amie et la remercia avant de s'écarter de plusieurs mètres. Cassia hocha la tête mais ne dit rien, légèrement honteuse. Personne n'osa faire de commentaire même si ce n'était pas l'envie qui leur manquait...


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