Chapitre 13 : Il faut qu'on parle
Lucas reconduisit Simon jusqu'à l'abri et purent enfin débuter leur repas. Après avoir bien mangé, il s'installèrent pour dormir, Aurore se coucha aux côtés de Lucas tandis que Cassia et Simon s'allongèrent seuls de leur côté sur le nid de feuilles et que Lucio s'assit contre le tronc en face de ce qui leur servait de porte d'entrée pour faire le guet. Intriguée, Cassia lui demanda :
« Tu ne comptes pas dormir ? Parce que si tu veux nous pouvons faire un roulement, dès que tu as sommeil tu me réveilles et je prendrais ta place.
- Merci mais les vampires ne dorment pas, rappela-t-il.
- Ah oui c'est vrai. Mais Lucas, comment se fait-il qu'il dort ? C'est un vampire aussi non ?
- Oui et non il ne dort pas non plus. Il va seulement passer la nuit à s'ennuyer, tout cela pour faire comme s'il était encore humain . Il va certainement passer les huit prochaines heures à ne rien faire dans le seul but de jouer le rôle du parfait petit-amis humain qu'il n'est plus.
- Je te remercie de t'inquiéter pour moi mais je ne m'ennuie jamais lorsque je suis avec elle, je pourrais passer des journées entières à la contempler sans me lasser de la regarder. C'est ce que l'on appelle l'amour, conclut Lucas en souriant.
- Que de romantisme, c'est à mourir d'ennui... soupira Lucio.
- Écoute ce n'est pas de ma faute si tu ne connais pas ce bonheur-là et je peux comprendre que tu ne le conçoives pas mais ce n'est pas la peine d'être aussi ingrat. Tu es frustré depuis cette après-midi, nous le savons tous, et rejeter ta colère et ta jalousie sur le dos des autres n'est certainement pas la bonne solution. Ce n'est quand même pas de notre faute, ajouta Lucas avant qu'Aurore ne lui intime de se taire.
- S'il vous plaît les garçons, vous n'avez peut-être pas besoin de dormir mais nous si alors si vous pouviez arrêter de vous chamailler pour un rien ce serait cool, dit Aurore. »
Suite à ces mots tout le monde se tut et se recoucha laissant régner le silence au milieu d'une atmosphère de tensions. Cassia jalousait son amie qui était blottie dans les bras de son amoureux alors qu'elle, restait seul ; Simon enviait Lucas qui était aimé par celle qu'il aimait tandis que lui non ; et Lucio rechignait intérieurement parce qu'il croyait son rival humain plus proche de Cassia que lui alors qu'il était deux fois plus fort, deux fois plus rapide, deux fois plus beau, en clair il lui offrait la perfection mais elle paraissait préférer l'infériorité humaine.
Après plusieurs minutes à se tourner et se retourner dans les bras de Lucas aurore se leva et sortit de la tente à pas de loup. Son copain la rejoignit à l'extérieur et l'interrogea :
« Qu'est-ce que tu fais ?
- Je prends un peu l'air, répondit-elle.
- Cette jungle est dangereuse, tu ne dois pas sortir seule.
- Je sais qu'elle est dangereuse mais ne me donne pas d'ordre comme ça, je sors si je veux.
- Tu es en colère contre moi ? Demanda le vampire.
- Non.
- Alors pourquoi es-tu si froide ?
- Je ne sais pas. En fait si, je t'en veux parce que je trouve que tu n'es pas très gentil avec Lucio, c'est mon ami.
- Un ami qui a failli tuer ton autre ami et ta meilleure amie je te rappelle.
- Un point pour toi mais maintenant il est calmé, fit-elle remarquer.
- Il est toujours aussi jaloux. Mais je le comprends, je ne pourrais pas supporter que tu veuilles être avec quelqu'un d'autre que moi même si c'était mieux pour toi. Je suis d'un égoïsme, je suis désolé.
- Ne t'excuse pas Lucas, je pense la même chose. D'ailleurs j'aimerais que nous parlions des autres filles.
- Alors voilà ce qui te chagrine, il n'y a rien à dire, j'ai couché avec elles et c'est tout. Cela durait une demie-heure tout au plus, je n'y ai pris aucun plaisir, cela ne faisait que m'occuper et elles étaient contentes.
- Tout de même il y avait d'autres moyens de passer le temps que de faire l'amour avec d'autres.
- Je n'ai pas fait l'amour avec elles Aurore, j'ai couché avec ces filles. Je ne sais pas si tu vois la différence. Je n'ai fait que baiser pour utiliser votre langage.
- Je ne dis jamais ça, objecta-t-elle.
- Tu as bien raison car la vulgarité de ce verbe ne peut selon moi être assimilé à un sentiment aussi beau et noble que l'amour.
- Je suis d'accord là-dessus. Cette histoire me reste quand même au travers de la gorge.
- Je suis, s'excusa-t-il.
- Combien ? Questionna-t-elle. Tu en as pris combien ?
- Je n'ai pas vraiment compté. Je dirais une dizaine par jour pendant une semaine voir une quinzaine, répondit-il en baissant la tête honteusement.
- Cela veut-dire une centaine de femmes ! s'écria Aurore. Mais c'est énorme ! D'un autre côté, je ne peux pas t'en vouloir, se reprit-elle, nous n'étions même plus ensemble. Tu es parti pour mon bien, je comprends le dilemme qui a du se poser à toi et la souffrance que cela a engrangé. Tu as essayé d'oublier, à ta manière.
- Je pensais qu'être avec toi te détruirait, j'ai toujours cette peur en moi, alors je suis parti. Mais je n'aurais pas du agir comme ça, je m'en veux tellement, tu ne peux pas savoir à quel point... dit-il en soupirant. Si je pouvais tout effacer je le ferais, crois-moi.
- Tu sais quoi, moi aussi je n'ai qu'une envie c'est d'oublier ces cinq derniers mois alors faisons comme s'il ne s'était rien passé, ok ?
- Ok.
- Après tout c'est une sorte de parenthèse et ce qui est entre parenthèse ne doit pas avoir autant d'importance que ce qui ne l'est pas. Et puis cela nous a permis de nous rendre compte que nous ne pouvions vivre l'un sans l'autre.
- Oui, assura-t-il.
- Bon, sur ces belles paroles ultra romantiques je t'annonce qu'il faut absolument que je trouve un buisson pour faire pipi parce que j'ai vraiment envie là.
- Je t'accompagne.
- Certainement pas ! s'exclama-t-elle. Tu ne va pas venir quand je fais mes besoin, ça va pas bien la tête.
- Je ne vais pas regarder chérie, seulement te protéger, faire le guet si tu préfères.
- Il n'y a personne pour me voir ici, ne t'en fais pas.
- Je ne parlais pas de ce type de protection-là et je ne te donne pas le choix en fait.
- T'es pas sympa, protesta-t-elle.
- Je sais mais cela n'a pas d'importance. Aller, va trouver ton buisson maintenant. »
Cinq minutes plus tard, ils sortir des bois et retournèrent à l'abri pour dormir. Lucas ouvrit ses bras pour accueillir la jeune femme qui se coucha volontiers contre le corps de ce dernier. Elle commençait à s'endormir mais elle fut vite réveillée par un chuchotement de son copain :
« Je voulais juste te poser une question.
- Vas-y, invita-t-elle.
- J'espère que tu sais que ce qui s'est passé avec les argentines n'a aucun rapport avec ce que nous avons fait. Je t'aime réellement tu le sais?
- Oui je sais Lucas, répondit-elle d'une voix endormie.
- Plus que tout même et la nuit que nous avons passé ensemble était sans doute la plus belle de toute ma vie.
- Tu es sûr ? Non parce que généralement c'est pas ouf la première fois.
- Avec toi si, c'était encore mieux que dans tous mes rêves, assura-t-il ce qui fit rougir légèrement la jeune fille.
- Merci.
- Tu n'as pas à me remercier, je voulais juste être sûr que tu ne regrettes pas. Ce n'est pas le cas ?
- Non ce n'est pas le cas, j'ai... adoré, avoua-t-elle.
- C'est bien.
- C'est tout ce que tu voulais me dire ?
- Oui, tu peux te rendormir. Je t'aime, lui dit-il en lui baisant le front.
- Moi aussi, répondit Aurore avant de tomber dans les bras de Morphée. »
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top