Chapitre 1
Le jour J est enfin arrivé, cette journée promet d'être incroyable. Aujourd'hui Aurore disputera son premier bal et sans doute le dernier, nostalgie ? Non même si elle a toujours rêvé d'assister à ce genre de cérémonie, la situation est bien trop grave pour s'amuser. Pourtant notre héroïne se sent excitée à l'idée, cette journée a quelque chose de spéciale, elle le sent au fond d'elle-même, elle a la net impression que cette soirée sera une étape charnière dans sa vie, qu'il va se passer quelque chose de vraiment incroyable. En bien, en mal, elle n'en a aucune idée toutefois son esprit ne cesse de la lui rappeler. Elle a eu beaucoup de mal à s'endormir cette nuit, trop de questions se bousculant dans sa tête l'avaient empêchée d'atteindre la douce tranquillité de la berceuse de Morphée. Il va falloir camoufler ces cernes... La jeune fille n'avait à ce moment aucune envie de se rendre là-bas pourtant quelque chose en elle la poussait à y aller. Alors elle tournait en rond dans sa chambre ne sachant même comment s'habiller. On avait pourvu son dressing des plus belles pièces du pays mais aussi certainement des plus courtes... jamais elle n'accepterait de se rendre dans une salle bondée de vampires et autres créatures surnaturelles assoiffées de son sang et de sa chair tendre d'humaine. De plus, elle refusait de se vendre de cette façon. Il fallait qu'elle trouve quelque chose, un truc, n'importe quoi, une excuse qui lui épargnerait le bal. Elle pourrait surement simuler des maux de ventre, cela fait très humain et très féminin aussi. Mauvaise idée en réalité, il ne vaut mieux pas trop exciter un vampire, ils étaient déjà attirés par les litres de sang qui circulent dans ses veines, pas besoin d'en rajouter une couche en faisant croire qu'elle pourrait rendre leur moment d'intimité à leur goût, sanglant...
Aurore était toujours en train de parcourir sa chambre de long en large, à la recherche d'une porte de sortie, lorsqu'elle entend quelqu'un tambouriner sur sa porte. Les gens sont vraiment étrange ici, ils sont pires que les Parisiens et ce n'est pas peu dire. Elle ouvre, s'apprêtant à signaler à la personne que cette attitudes n'était ni polie ni convenable en raison du château dans lequel ils se trouvent mais en levant les yeux, elle s'aperçoit sa meilleure amie se tenant devant elle. Déroutée, elle ne peut dire mot et invite, d'un geste de la main, Cassia à entrer. Au bout d'une longue minute de silence elle entame enfin sa longue liste de question :
« - Mais que fais-tu ici ? Comment es-tu arrivée jusque-là ? demande Aurore
- Je me suis échappée. Ils me retenaient dans une cellule je ne sais où dans cet immense château, en haut d'une tour il me semble. Il fallait que je te retrouve , je dois te dire quelque chose.
- Comment as-tu fait pour t'en sortir, ce palais, c'est un nid de vampire, ils sont super intelligent.
- Apparemment pas ou alors ils m'ont sous-estimée. Les employés chargés de me porter mes repas étaient tous humains, je n'ai eu qu'à user de leur crédulité. Je leur ai dit que leur roi m'avait autorisée à sortir te voir et que s'ils ne me laissaient pas faire, je n'avais pas besoin de leur faire un dessin pour illustrer comment ils finiraient. Une fois dehors, je me suis servie du reste des bases de karaté qu'il me restait et je leur ai asséné un violent mawachi-geri.
- Un mawachi quoi ? Ok bref ça n'a pas d'importance. Du coup tu peux rester ici bien sûr mais je ne pense pas que tu puisses leur échapper bien longtemps, leurs sens sont dupliqués je te rappelle.
- Je sais mais ce n'est pas grave, au moins je t'aurais revu.
- Cassi... Aurore souffle de nouveau et s'assied sur son lit, je m'en veux tellement de vous avoir conduit ici. Tout ceci est de ma faute, je n'aurais jamais du vous entraîner dans ce périple impossible...
- Non je t'interdis de dire cela, tu te rappelles ce que nous avions dit à l'aéroport ? Si nous sommes ici, Simon et moi c'est parce que nous en avons fait le choix.
- Je n'aurais pas dû vous prévenir et partir seule.
- Et quoi ?! Tu te serais quand même retrouvée là, une seule humaine au milieu d'un gigantesque gang de vampire.
- Mais au moins vous seriez sain et sauf. Je ne sais même pas où est Simon, ni même s'il est en vie.
- Tout va s'arranger ma belle, je te le promets. Elle la prend dans ses bras. Nous allons trouver une solution.
- Si tu savais, c'est bien pire que ce que tu t'imagines, jamais je ne sortirais d'ici. Mais je vais faire en sorte que vous oui.
- C'est une blague là j'espère, je ne pars pas sans toi.
- Bien sûre que si, tu pourras reprendre ta vie, moi je ne peux plus de toutes façons, j'ai essayé, mais je en peux plus, pas sans Lucas, mon cœur lui est à jamais destiné.
- Justement, à ce propos il fallait que je te dise, quand j'étais dans ma cellule, j'avais une petite fenêtre d'environ 30 centimètres carrés, qui me permettait de garder un œil sur l'extérieur au cas où je te verrais passer. C'est pourquoi mes yeux restait fixés entre les barreaux du petit carré de lumière. Je ne savais même pas si tu étais vivante, tu m'avais parue si... morte, dans les bras de l'autre colosse.
- A vrai dire, je ne me souviens de rien, je ne sais pas comment je suis arrivée ici, Lucio m'a dit que je m'étais évanouie et que le Bat Soldier m'avait emmené dans le palais sous les ordres du roi.
- C'est quoi ce bordel sérieux, je me croirais au Moyen Age avec leur roi.
- En réalité ce serait plus l'Antiquité... Mais tu ne devais pas me dire quelque chose ?
- Oui j'allais oublier le plus important. Donc je disais qu'à un moment, alors que je regardais par ce petit interstice, je les ai vu, ils le tenaient ou plutôt le tiraient pour le faire marcher.
- Qui ça ?
- Ces soldats dont tu parlais, ils étaient en train de le trainer par terre ou plutôt ce qui restait de lui.
- Oh mon dieu ! Tu penses que c'était Simon ?
- Non je ne crois pas, je pensais plutôt à... »
Tout à coup, des soldats enfoncent la porte, empêchant Cassia de finir sa phrase.
« - Mlle Aurore Déborah Maria Vasquiez, le roi Caïus veut vous voir ainsi que votre servant.
- Ma servante, je n'ai jamais réduit quelqu'un à la servitude, c'est atroce !
- Une certaine Cassia je ne sais pas trop quoi.
- Sa servante ! s'exclame Cassia. Non mais vous rigolez j'espère.
- Cassia reste ici, je vais venir avec vous, s'adressant aux gardes.
- Je regrette mais monseigneur a dit...
- Quoi ? Votre seigneur a dit quoi ? Qu'est-ce que je peux en avoir à faire qu'il ait dit quelque chose. Cassia reste ici sinon je ne viens pas point.
- Comme vous le souhaiterez nous serons de ce fait contraints de vous y conduire de force.
- Si vous osez me toucher, soyez sûrs que j'aurais les armes pour me venger et vous détruire.
- Jamais Mon Seigneur le grand Caïus ne préfèrera le jugement d'une humaine à celui de ses fidèles soldats.
- C'est cela, détrompez-vous, sans doute le droit d'aimer ne vous est pas accordé pourtant votre roi lui s'est fait exception à la règle et il semblerait qu'il soit plus attaché à ma personne qu'à la vôtre. Non que je sache pourquoi mais c'est un constat que j'ai fait. »
A la suite de cette révélation, les trois Bat Soldiers se concertent afin de prendre une décision. Fallait-il croire cette humaine qui tenait des propos bien saugrenus mais qui semblaient sincère, en acceptant ses conseils, ils perdraient sans doute leur dignité mais était-il plus préférable de risquer d'aller à l'encontre des souhaits de l'empereur, bien évidemment non. Finalement, ils choisirent de mettre leur égo de côté et d'obéir à la lycéenne et conduisent cette dernière pour la seconde fois durant son séjour à la salle du trône.
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