Aurore et Lucas quittèrent la grande salle dans un silence solennel laissant Caïus plongé dans la colère et l'humiliation. Sur leur chemin, ils rencontrèrent plusieurs gardes qui les regardèrent avec surprise. Les deux amoureux les saluèrent en penchant la tête puis une fois seuls dans le couloir ils éclatèrent de rire face à leur yeux ronds ridicules. En arrivant devant la porte de chambre de Cassia, ils entendirent quelques paroles échangées et en conclurent que leurs deux amis étaient en pleine conversation, il valait mieux les laisser seuls histoire qu'ils fassent connaissance... C'est alors qu'une image survint dans la tête de notre héroïne, M. Seveness ! Elle ne l'avait pas vu depuis des jours certes mais ne comptait le laisser tomber aux mains des vampires en partant sans lui. Il leur fallait le retrouver. Elle se hâta d'expliquer à Lucas la raison pour laquelle Simon les avait accompagner et le supplia de l'aider à le chercher car elle ne partirait pas sans lui, il avait pris soin d'elle pendant ces dernières semaines, il l'avait protéger, elle ne pouvait le laisser là alors qu'il avait risqué sa vie et son travail pour elle et son amie. Lucas n'avait pas besoin de toutes ses explications, il connaissait bien Simon, s'il n'était pas son professeur il serait son ami, c'est pourquoi pendant le temps qu'Aurore lui faisait part de toute l'histoire il était déjà en train de le chercher dans sa tête grâce à ses pouvoirs.

« Tu comprends maintenant Lucas, il faut qu'on le retrouve, termina Aurore.

- Je l'ai retrouvé, répondit Lucas.

- Déjà ?

- Bah oui je ne t'ai pas attendu ma chérie, nous sommes très pressés.

- Mais où est-il alors ? Est-ce qu'il va bien au moins ?

- Il est très faible, son pouls est lent je pense qu'il dort. Il est dans une cellule, je vois des barreaux, des murs de pierre, c'est très sombre on n'y voit pas grand-chose. Je crains que nous l'ayons oublié trop longtemps.

- Qu'est-ce qui te fait dire cela ?

- Il n'est pas en grande forme, son moral est au plus bas et son manque de positivité et de sentiments rivalisent avec le nombre de calories présent dans son corps...

- Partons, dit-elle d'un ton autoritaire. »

Lucas prit Aurore sur son dos et la conduisit immédiatement jusqu'à la prison. Par la petite trappe il vit le professeur qui s'était endormi sur sa paillasse, son pouls était faible mais il respirait encore. Le vampire défonça la porte, il ne bougea pas d'un poil, ils détachèrent ses chaînes et tentèrent de le réveiller. Le porter éveillerait trop les soupçons, il fallait qu'il se lève et vite. Aurore l'appela de nouveau puis lui pressa vivement le bras, à son contacte, il se réveilla en sursaut, complètement déboussolé :

« Quoi ?! Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? Non et non je vous le répète je ne sais pas où elle se trouve ! Laissez-moi je vous en supplie ! Je ne suis qu'un humain...

- Simon ! lui cria la jeune fille, Réveille-toi Simon ! Tu ne dors pas, c'est moi Aurore, on est venu te chercher.

- Aurore ? répondit-il en se frottant les yeux, Je pensais que vous m'aviez oublié...

- Non, seulement je ne savais pas où tu étais, est-ce que tu vas bien ?

- Eh bien je ne suis pas dans ma meilleure forme comme tu le vois. Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Tu as réussi à t'échapper ? Où étais-tu ? Et Cassia ?

- Cela fait beaucoup de questions... C'est une longue, très longue histoire mais je te promets de tout te raconter mais pour le moment il faut que nous partions. On va t'aider à marcher.

- On ?

- Bonjour monsieur, je suis moi-même ravi de vous revoir, intervint Lucas en lui faisant signe de la main.

- Oh mon dieu ! s'exclama le professeur, Tu l'as retrouvé !

- Eh oui, j'en suis très heureuse également...répondit Aurore.

- Tu m'étonnes, c'est génial ! Et cela signifie que je n'ai pas fait tout cela pour rien, la prison c'est pas mon fort mais si cela a pu servir à te retrouver Lucas... Je suis très heureux de te revoir, ajouta-t-il en lui serrant la main.

- Je suis vraiment désolée que nous en soyons arrivés là, je ne voulais pas vous causer de problèmes monsieur... s'excusa Aurore.

- Nous avons déjà eu cette discussion et tu sais très bien ce que j'en pense... Maintenant allons-y, ce départ m'a tout l'air d'être urgent et d'ailleurs je n'ai aucune envie de passer une seconde de plus dans cette cage.

- En effet, répondit le jeune Akantha.

- Nous allons rejoindre Cassia et Lucio d'abord, compléta la lycéenne. »

Le professeur sourit à l'entente du premier prénom mais se rembrunit au deuxième, qui pouvait bien être ce Lucio... Après s'être assurés de ne croiser personne, le petit groupe se rendit jusqu'à la chambre de Cassia et c'est alors qu'en ouvrant la porte...

Bien sûr, il n'y avait rien de grave mais cette vision sembla choquer M. Seveness. Ils trouvèrent Lucio et Cassia assis sur le lit, côte à côte, en train de discuter. Simon ressenti malgré lui une pointe de jalousie à les voir ainsi, si proches. « Qui était ce garçon ? Que voulait-il à Cassia ? » étaient les deux questions qui occupaient son esprit. Mais il se rendit compte qu'il n'était sans doute pas le mieux placer pour demander cela étant donné qu'il était toujours son professeur. Toutefois sa jalousie s'évapora lorsqu'en le voyant, Cassia se jeta dans ses bras : « Simon ! Mon dieu tu es là ! Je croyais que tu étais mort ! ». Luis dit-elle en renforçant leur étreinte. Le jeune homme fut d'abord surpris puis oublia totalement sa rancune et sourit de bonheur face à l'élan d'affection qu'elle lui portait. Il se détendit et rendit à la jeune fille son câlin en plaçant ses mains derrière son dos. Leur étreinte se prolongea encore et il sentit bientôt son tee-shirt s'humidifier sous les pleurs de Cassia. Simon lui releva le menton et passa délicatement son pouce sur son visage pour en essuyer les larmes ruisselantes. Il croisa alors le regard de Lucio et ce qu'il y trouva n'était pas très chaleureux, la colère et la jalousie jaillissaient de ses yeux qui se teintèrent peu à peu de rouge. Mais Simon choisit de ne pas y porter attention, c'était leur moment à eux-deux et personne ne l'empêcherait d'en profiter. Il se concentra de nouveau sur la lycéenne qui avait arrêter de pleurer.

« Mais pourquoi n'as-tu pas donné de nouvelle ? Pourquoi ne pas être venu nous voir ? Dis-moi ! Pourquoi, pourquoi m'as-tu laissé croire que plus jamais je ne te reverrais ? Que plus jamais je ne te surprendrais à écouter de ton oreille curieuse mais indiscrète nos conversation privées. Que plus jamais je ne te verrais sourire face à nos histoire ridicules d'adolescents. Que plus jamais j'entendrais ton rire si spécial qui me rend si heureuse. Que plus jamais je ne pourrais entrer dans ta chambre et par mégarde te découvrir nu face à moi... »

A l'entente de ces derniers mots, Lucio se mit à serrer les poings et ses canines s'allongèrent...

« Je ne suis pas venu parce que je ne pouvais pas Cassi, je suis vraiment désolée si j'ai pu te faire du mal en te laissant ainsi mais je n'avais pas le choix, je ne pouvais rien faire, j'étais enfermé.

- Tu étais en prison ?! s'exclama Cassia. Mon dieu ! »

Elle le serra encore plus vivement entre ses bras avant de se rendre compte de la situation dans laquelle elle était. Même s'il essayait à tout prix de camoufler son statut auprès d'elle, il restait néanmoins son professeur et il n'était absolument pas convenable qu'elle le prît dans ses bras. Mais alors qu'elle allait mettre fin à leur étreinte elle sentit un coup de vent soulever ses cheveux. Effrayée, elle se retourna brusquement et découvrit sa chambre vidée de deux individus, où étaient donc passés les deux vampires ?

« Que s'est-il passé, où sont Lucas et Lucio ?

- Je ne sais pas trop à vrai dire, répondit Aurore. Tout ce que je peux te dire c'est que d'un coup, les yeux de Lucio sont devenus rouges écarlates, ses canines étaient déjà sorties et ses poings étaient tellement crispés que toutes ses veines ressortaient... Ils s'est levé brusquement puis je ne sais comment ni pourquoi il a disparu suivi par Lucas.

- Moi je crois savoir pourquoi, annonça Simon d'une voix grave. Après un silence il s'expliqua. Je pense que ton petit-ami n'a pas trop apprécié de te voir te jeter dans les bras d'un autre... Il m'assassinait du regard votre pote. C'est de la jalousie tout simplement.

- Hein ! Dis-moi, tu en as d'autres des conneries pareilles ? s'indigna Cassia.

- Je te jure que je te dis la vérité Cassia.

- Mon ce n'est pas mon copain ! Tu parles de jalousie mais je crois que tu t'es trompé dans le sujet de ta phrase parce qu'au fond c'est toi qui es jaloux ! Tu étais tellement en colère en entrant et en nous voyant assis l'un à côté de l'autre que si je n'avais pas intervenu, c'est toi qui l'aurait tué !

- Désolé chérie mais il faut vraiment que tu arrêtes de te croire le centre du monde... Ton égo te joue des tours, répliqua Simon. »

Cassia était outrée face à la réponse du jeune homme qu'elle ne put dire mot. Sa bouche se referma en un claquement, elle se tut. Mais Aurore intervint, les ramenant au réel problème :

« Ecoutez, là n'est pas le problème, on devrait plutôt s'inquiéter de ce qu'ils sont en train de faire en ce moment, cela fait déjà plus d'une minute qu'ils sont partis et nous savons tous les trois le nombre de choses qui peuvent arriver en une minute. Quelle qu'en soit la raison, nous devons principalement avoir à l'esprit que Lucio est très en colère et qu'il risque de faire une bêtise. Il reste toutefois notre ami. Quant à Lucas, si jamais il détecte ne serait-ce qu'une once de danger émanant de Lucio, il n'hésitera pas à l'éliminer. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi j'y vais, il faut que nous les retrouvions avant qu'il ne soit trop tard.

- Je te suis ! dit la première.

- Et moi aussi !lança le second. »