Chapitre 6 : Rapprochement


Durant les deux semaines qui suivirent l'anniversaire « surprise » d'Aurore, les deux adolescents se sont beaucoup rapprochés. Lucas était de plus en plus présent pour la défendre des mauvaises paroles de Laureva toutefois il n'intervenait jamais directement, disons qu'il était là pour recoller les morceaux. Ils devenaient d'excellents amis.

Lundi 26 septembre 2016 à la sortie des cours

« Hey Aurore ! Je peux te raccompagner ? demanda Lucas en s'approchant de la jeune fille.

- Hum, oui pourquoi pas, répondit-elle.

- Alors, tu vas faire quoi pour l'exposé de Français ?

- Je ne sais pas, je n'ai même pas encore de partenaire.

- Ah oui ? Tu n'as pas demandé à Maria, vous avez l'air plutôt proche pourtant.

- Oui c'est vrai mais nos opinions divergent tellement que c'est difficile de s'accorder sur un sujet pareil.

- Je comprends.

- Dis-moi... commença Aurore après un long silence, cela te dirait de le faire avec moi ?

- Eh bien, pourquoi pas, répondit Lucas.

- Génial ! Et puis si cela ne fonctionne pas entre nous, je veux dire pour l'exposé, on pourra toujours le faire chacun de notre côté.

- Evidemment. »

Suite à cela, Aurore proposa à Lucas de commencer l'exposé chez elle. Sa mère les accueillit à bras ouvert, un grand sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle vit entrer le jeune homme.

« Oh... quel charmant garçon... Enchantée, je suis la mère de cette petite, dit Leïla en tendant la main.

- Bonjour madame, moi de même, je suis un ami d'Aurore, Lucas, ajouta-il en serrant la main qui lui était proposée.

- On va monter dans ma chambre, on a un exposé à faire.

- Bien sûr ma chérie, qu'allez-vous étudier ? Parce que si c'est de l'anatomie, je préférerais que vous le fassiez autre part...

- Maman... s'il te plaît ? Nous allons faire un exposé, c'est un travail, pour le lycée, précisa Aurore.

- C'est évident, dans ce cas vous pouvez monter, il n'y a aucun souci.

- Je suis désolée, ma mère est... un peu spéciale, dit Aurore une fois là-haut.

- En effet...

- Et je te présente ma chambre, annonça-t-elle avant d'ouvrir la porte de cette dernière. »

Ils passèrent les dix prochaines minutes à choisir un sujet, finalement ils choisirent de se pencher sur la dissertation. Le sujet portait sur le commentaire de la célèbre citation de Stendhal : « Le roman est un miroir que l'on promène le long d'un chemin. ».

« Je pense que nous devrions parler du vraisemblable des romans réalistes et naturalistes.

- Mais aussi de leurs limites.

- C'est exact. Comme le trop grand pessimisme de Zola, il est évident que le nombre de malheurs subis par ses personnages n'est pas réaliste.

- D'un autre côté, lorsque l'on invente une histoire on ne peut être le reflet de la réalité, il y a toujours une part de fiction, d'irréel.

- Je crois que nous allons bien nous entendre, dit Aurore en souriant.

- Oui, je crois aussi, ajouta-t-il en lui rendant son sourire. »

Lorsque 19h sonna, Lucas annonça à la jeune fille qu'il était temps pour lui de rentrer. Ils passèrent les prochaines soirées de la semaine à travailler sur la dissertation. En réalité, ils faisaient exprès d'allonger le travail, à chaque fois qu'ils semblaient prêts de la terminer, l'un ou l'autre faisait part d'une nouvelle idée, d'une nouvelle œuvre afin de prolonger le temps passé ensemble. Le sujet avait beau être assez stricte, ils trouvaient le moyen de s'en amuser, Leïla les entendait rire au-dessus d'elle lorsqu'elle faisait la cuisine. Elle se réjouissait du fait que sa fille ait trouver un ami qui sache la rendre heureuse. Elle se doutait qu'il n'y avait là pas seulement de l'amitié. Le vendredi arriva, le travail avait été donné pour le lundi suivant. A 8h30, Laureva se présenta devant Lucas :

« Salut mon chou, entama-t-elle, dit, cela te dirait de faire l'exposé avec moi, on pourrait bien s'amuser tous les deux...

- Bonjour Laureva, je regrette mais...

- Tu es bien trop poli, le coupa-t-elle, allez, j'ai vraiment très envie que nous le fassions ensemble, je sens que nous pourrions aller très loin tous les deux. Nous pourrions partir à la conquête des abysses... Je suis sûre que tu adorerais.

- Laureva, je suis navré d'avoir à te le dire mais je suis déjà pris.

- Quoi ?! Tu veux dire que tu es en couple ? Ce n'est pas un souci ça mon chou, tu peux bien t'en débarrasser de l'autre. Je suis une personne exceptionnelle, ne me dis pas que je ne la vaux pas.

- Je ne suis pas en couple.

- Eh bien c'est parfait !

- Mais j'ai déjà choisi ma partenaire, dit Lucas.

- Comment ? s'écria-t-elle avant de se reprendre. Et je peux savoir qui c'est ?

- Aurore, nous nous entendons à merveille et notre travail est déjà bouclé je n'ai donc en aucun cas besoin de tes services, ajouta-t-il avant d'entrer dans la salle et de la laisser sur le pas de la porte. »

Samedi 1er octobre 2016

« Cher journal,

Je ne peux pas croire qu'elle ait osé le faire ! Laureva a demandé à Lucas de faire l'exposé avec elle ! Je tiens à préciser que sa proposition n'était pas seulement basé sur du français... Elle n'est pas croyable ! Sérieux comment elle a essayé de le draguer, j'ai bien cru qu'il allait succomber à ses charmes, c'est une véritable allumeuse cette fille, mais non. Il lui a tenu tête et la remballée avec la plus grande classe et ce sans difficulté, il n'a même pas sourcillé. C'était hilarant ! Je suis bien contente qu'il l'ait rejetée, elle ne le mérite pas. D'ailleurs au fond je crois que personne ne le mérite, ce mec est trop parfait, on lui arrive tous à la cheville... Ces derniers temps nous nous sommes beaucoup rapprochés lui et moi, nous sommes devenus de très bons amis toutefois j'aimerais tant être plus qu'une amie pour lui... C'est peut-être idiot mais je crois que je suis vraiment tombée amoureuse de lui, de toutes ses petites manières, sa façon de parler, de se tenir, de sourire, il est si différent... Il n'est pas seulement beau, il a quelque chose de spécial et cela m'attire beaucoup. »

Lundi 3 octobre en cours d'anglais

Aurore s'était encore réveillée en retard ce matin mais bon elle avait quand même réussi à arriver à l'heure... Elle n'avait presque pas dormi et devinez pourquoi, cela faisait des semaines que le visage de Lucas occupait ses nuits et l'empêchait de dormir. Mais qu'est-ce qu'il lui arrive en ce moment ? Elle le savait très bien mais nier ses sentiments lui faisait moins mal surtout qu'elle était persuadée que ces derniers n'étaient pas réciproques. Bref, elle était en cours d'Anglais et essayait d'écouter son prof qui avait plutôt l'air de parler tout seul, le pauvre, en fait personne ne l'écoutait sauf deux ou trois élèves... "Ne jamais faire prof, ce serait vraiment une grosse erreur" se dit-elle. Enfin, la sonnerie retentit et tout le monde s'échappa en courant de la salle, enfin c'était un peu l'idée. Au moment où elle allait passer la porte, Lucas l'interpella :

« Hey ! Salut Aurore ça va ?

- Oui et toi ?

- Oui je peux te parler cinq minutes, seul à seul ?

- Oui mais où ?

- Ici, le prof est en train de parler à une élève, effectivement M. Seveness était occupé avec Laureva qui tentait de l'aguicher. Alors, reprit-il

- Je veux bien.

- Je voulais te dire quelque chose ce week-end mais je n'ai pas réussi, dis-moi Aurore, est-ce que tu as peur du mal ?

- C'est-à-dire ? Non le mal ne me fait pas peur dans la mesure où je me dis qu'il y en a partout autour de nous, dans chacun de nous mais je sais aussi que le bien règne tout autant, c'est comme une balance, tant qu'elle reste équilibrée, il n'y a pas à avoir peur qu'elle se renverse et que l'un des côtés prennent le dessus. Et puis il n'y aurait pas de bien sans mal ni de mal sans bien.

- C'est très vrai et très beau ce que tu dis. Alors il n'y a vraiment rien qui te fait peur ?

- Oh, mais si bien sûr comme tout le monde j'ai des peurs mais c'est pareil, je ne les laisse jamais prendre le dessus. Alors ? Qu'est-ce que tu voulais me dire l'autre jour ?

- Non rien en fait, ce n'était rien.

- Ok, si tu le dis. Bon j'y vais, je dois rejoindre Cassia.

- Non s'il te plaît, reste avec moi, j'ai peur...

- Mais peur de quoi Lucas nous sommes seuls !

- J'ai peur que tu me rejettes... »

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