Chapitre 41 : Amour ou folie
Simon se mit à chercher dans ses affaires et finit par retrouver le fameux téléphone au fin fond de sa valise. Cassia le récupéra puis rentra dans sa chambre après l'avoir remercié. Elle souffla un bon coup afin de se remettre de ses émotions, prit la poignée et rentra dans sa chambre. Aurore était en train de se préparer.
« Alors tu l'as retrouvé ? commença Aurore même si son amie ne l'écoutait aucunement.
- Hum... Qu'est-ce que tu viens de me dire ? Excuse-moi belle.
- Ton téléphone.
- Ah oui je l'ai, dit-elle el lui montrant.
- Ça va ?
- Hum hum.
- Sûre ?
- J'ai toqué tu vois mais personne n'a répondu du coup je suis rentrée et il y avait la musique. J'ai fait un pas, puis un deuxième, je le cherchais du regard donc j'ai continué, j'ai vu une ouverture, je suis rentrée et... Et je l'ai vu, ajouta Cassia qui se trouvait à bout de souffle.
- Tu l'as vu qui, quoi, quand, comment ?
- Simon, il prenait sa douche et... Et moi je suis rentrée et il était là devant moi et j'ai pas bougé, je...
- Attend, tu es en train de me dire que tu as vu Monsieur Seveness nu ? C'est hilarant, dit Aurore en éclatant de rire.
- Arrête de rire s'il te plait Aurore, ce n'est pas drôle, supplia Cassia.
- Ah bon tu es sûre ? demanda cette dernière en reprenant de plus belle son fou rire.
- Non pas du tout même, tu ne te rends pas compte c'est mon prof d'anglais quand même.
- C'est aussi le mien tu sais, fit remarquer Aurore en essayant de se calmer.
- Justement tu devrais me comprendre, c'était vraiment trop bizarre...
- Excuse-moi c'est juste que cela faisait longtemps que je n'avais pas eu un moment de fou rire pareil alors j'étais vraiment incapable de m'arrêter. Mais je comprends ton embarra. Même si...
- Quoi ?
- Eh bien tu pourrais me dire au moins si ce que tu as vu étais beau ?
- Oh mon Dieu ! Aurore tu ne te sens pas bien ?
- Mais quoi ?! Je ne te demandes pas une description complète juste si cela faisait plaisir à voir, on est plus des gamines tu sais.
- Oui je sais mais... C'est bizarre quand même.
- Je suis ta meilleure amie Cassi et je te promets que tout ce qui se passe et se dit dans cette chambre reste dans cette chambre. Alors ?
- Bah oui notre professeur d'anglais est, splendide, canon je dirais même, bref il a un corps d'athlète, tu es contente ? »
Aurore ne répondit pas, elle se fichait bien de savoir que Simon était un beau garçon néanmoins le regard de son amie lorsqu'elle lui fit cette révélation était bien plus intéressant. Des étoiles illuminaient les yeux de Cassia et Aurore pouvait presque y voir des étincelles au moment où elle évoquait la scène qui s'était déroulée quelques minutes auparavant. De plus les joues de son amie s'empourpraient de plus en plus au fur et à mesure de sa description, Aurore sourit de cette réaction.
« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi est-ce que tu souris bêtement comme ça ? demanda Cassia.
- Rien c'est juste que tu me fais rire.
- Pourquoi ?
- Tu l'aimes n'est-ce pas ?
- Qui ça ?
- Simon ! Qui d'autre ?
- Aurore s'il te plait arrête avec ça, c'est mon prof...
- Je sais Cassia mais je sais aussi que quand il est réel, rien ne peut arrêter l'amour, rien. Et j'en sais quelque chose, crois-moi.
- C'est pour ça que Lucas est parti alors ? s'écria Cassia en s'énervant. »
La réplique de son amie fit beaucoup de mal à Aurore, elle n'avait pas besoin qu'on lui rappelle ses souffrances, elle se faisait déjà assez de mal toute seule. Elle avait juste voulu aider son amie à prendre la bonne décision et à ne pas ignorer ses sentiments.
La jeune fille se retint de pleurer devant son « amie », elle lui tourna le dos, ses yeux avaient déjà pris une teinte écarlate et des larmes ruisselaient le long de ses joues se dirigeant vers son décolleté. Aurore ne prit pas la peine de répondre et sortit de la chambre en claquant la porte. Dans le couloir de l'hôtel, elle entendit Cassia qui l'appelait : « Aurore revient ! Je suis désolée, ce n'était pas ce que je pensais, Aurore... » puis elle perçut les pleurs de cette dernière. Elle avait besoin de prendre l'air, de sentir le vent lui fouetter le visage et la débarrasser de ses malheurs de son simple souffle. Elle avait besoin d'entendre la nature prendre possession de la ville durant cette nuit obscure.
Elle sortit de l'hôtel mais une fois dehors, il n'y avait ni vent ni hibou pour lui tenir compagnie, seule la pluie régnait dans ce paysage mortuaire. Cependant l'averse ne découragea pas notre héroïne qui se mit à courir le long des rues. Son visage était inondé d'eau mais Aurore ne semblait pas s'en apercevoir car elle reprit de plus belle sa course, puis elle s'arrêta, jeta sa veste de cuir sur un banc en face d'elle et ouvrit ses bras en croix levant la tête en direction du ciel. Peut-être que pour un étranger la jeune fille aurait été prise pour une folle néanmoins si nous l'observions plus attentivement des explications naissaient et pouvaient nous dissuader de cette idée.
Aurore se tenait donc ainsi, ses bras restaient ouvertset son nez nous indiquait le chemin vers les cieux. La jeune fille se mit àtournoyer sur elle-même jusqu'à ce que sa tête lui tourne et lui fasse perdrepied, elle tomba au sol mais se releva car quoi qu'il arrive, renoncer était lapire des décisions. Elle se remit sur ses jambes et recommença à nouveau sonexpérience. Elle tournait si vite, son corps ne la soutenait plus mais uneforce surnaturelle la poussait à continuer, elle voulait tourner, tourbillonneret prendre ainsi son envol vers ce paradis qu'elle espérait tant, ce monde danslequel elle pourrait être heureuse aux côtés de celui qu'elle aime, un mondedans lequel la souffrance n'existerait pas. Toutefois, son humanité l'obligea àmettre fin à ses rêves de bonheur et elle s'écroula une nouvelle fois. Aurorese releva. Elle ne recommença pas sa folie car penser être capable d'atteindrele bonheur sur cette Terre était un véritable sujet de démence mais chanter cebonheur n'était nullement interdit et l'adolescente se remit alors dans saposition initiale mais resta immobile. Ses paupières étaient closes et seulesses lèvres, sa bouche et sa gorge bougeaient. Aurore commença à fredonner unedouce mélodie mais la chanson prit possession de son corps et elle se retrouvadans un autre univers, son univers. Le banc, la rue, la pluie, la ville, toutdisparut sous ses pieds. Chaque son, chaque parole émis par sa bouchedécrivaient chacune de ses émotions, elle cria sa colère, geignit sa tristesse,son désespoir, sa douleur, son amour perdu... Au bout de nombreuses minutes, ellemit fin à sa bouleversante musique et ouvrit ses paupières. Elle se retrouva denouveau au milieu de ce décors londonien, rien n'avait changé ni bougé exceptéela pluie qui avait cessé de tomber. Aurore leva les yeux vers les étoiles ets'effondra.
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