Chapitre 33 : La plus grande douleur vient du cœur

Le jeune homme tomba donc en un instant de tout son haut, accablé de fatigue, il s'évanouit.

« Daemon ! s'écria Lucius. Mi Daemon ! Relève-toi ! Por favor ! Marcus ven aqui !!

- Oui monsieur ! Que se passe-t-il mon maître ? répondit le valet en accourant.

- Mon enfant... Il s'est écroulé ! Comme cela en quelques secondes ! Il lui faut du sang, c'est impératif ! Il faut lui trouver à boire !

- Seigneur Lucius, vous savez, si mon jeune mettre en a besoin, je suis prêt à lui apporter mon aide, laisser moi donc faire, dit-il en sortant un couteau de son unique poche de veste intacte.

- Il se peut qu'il ne puisse s'arrêter, cela fait très longtemps qu'il n'a pas bu. Tu serais prêt à risquer ta vie pour un être comme moi, un démon ?

- Je ne pense pas que vous êtes un démon, vous êtes une personne s bienveillante et je suis sûr que lui non plus d'ailleurs. Je suis prêt à courir le risque en tous cas.

- Si c'est ce que tu souhaites alors je me dois d'apprécier ton offre, tu possèderas à jamais ma gratitude. Il est ce que j'ai de plus précieux au monde depuis Katerina.

- C'est un honneur. »

Sur ce, Marcus s'entailla le poignet et rapprocha ce dernier des lèvres de Lucas. Au début, rien ne se produisit, néanmoins, l'odeur alléchante du sang frais et humain qui coulait sur ses lèvres meurtries par la faim réveilla le jeune Daemon. Il se mit à boire avidement, au fur et à mesure, son visage prenait la couleur du précieux liquide rouge qu'il buvait, ses joues s'empourprèrent. Marcus commençait faiblir, il perdait trop de sang pour que son métabolisme le maintienne en état, il fallait que Lucas arrête mais ce dernier était dans l'incapacité total de se contrôler, seul son instinct agissait. Alors son aïeul l'y força.

« Lucas ! Arrête maintenant, c'est bon ! Il faut que tu te contrôles, tu risques de le tuer sinon. »

Mais le vampire refusait d'écouter et pour seule réponse, ses yeux lui lancèrent des éclairs écarlates. Lucius emprunta alors une autre stratégie afin de le ramener à la raison.

« Lucas, écoute-moi, s'il y a bien une chose dont je suis certain, c'est que tu n'es en aucun cas un monstre, tu n'es pas un tueur, tu m'entends ? Pense à Aurore, tu ne voudrais tout de même pas qu'elle garde en mémoire l'image d'un meurtrier. Tu l'aimes, j'en suis sûr alors relâche cet homme si tu veux que cela reste réciproque. »

A l'évidence, il venait de toucher à un point sensible. Lucas grogna mais ne protesta pas plus et malgré son irrésistible désir de continuer, il fit un effort et desserra la mâchoire afin que le paysan pussent retirer son bras. Après quelques secondes, il reprit ses esprits et releva avec peine son dos afin de faire face à l'employer.

« Je suis vraiment désolé, je ne souhaitais pas vous faire de mal. Je vous remercie en tous cas de m'avoir offert votre sang, sans cela je serais surement mort.

- Ce n'est rien, j'y étais préparé, ce n'est vraiment rien, je dois la vie de ma femme, Lidia, mon être le plus cher, à votre grand-père alors il me semblait normal de vous sauver vous qui semblez lui être extrêmement précieux.

- En effet, moi aussi je te remercie, pour la seconde fois Marcus, tu peux t'en aller. Va donc te reposer, lui dit Lucius.

- Merci mon maître, si vous désirez quoi que ce soit d'autre, appelez-moi, vous n'aurez qu'à crier mon nom et je viendrais, répondit Marcus avant de partir.

- Comment te sens-tu Lucas ?

- Mieux, mon corps se régénère et reprend des forces.

- Bien, c'est excellent, néanmoins il va falloir que tu arrêtes pendant un temps ton régime animal car ton corps est bien trop faible.

- Ne t'en fais pas, je ne vais pas mourir.

- Si tu continues ainsi oui tu risques ce destin.

- Cela ne pourra être pire que l'Enfer que je vis en ce moment... Je me sens vide, mon cœur, mon âme, tout m'a été pris et seul mon corps est encore là. Il me condamne à rester dans un endroit où je me meurs petit à petit.

- Je trouve que tu exagères car Aurore est toujours en vie, mais je comprends ta douleur.

- Ma flamme vacille grand-père, je sens qu'elle commence à se dissiper pourtant celle de mon amour grandit de jours en jours, de plus en plus et cela me fait encore plus mal. Mais c'est égoïste de ma part de te le dire à toi qui a véritablement perdu ta bien-aimée.

- Le temps m'a permis de me guérir un peu de cette blessure mais mon cœur n'oublie jamais en effet. Ne t'en fais pas, je ne t'en veux pas après tout je me dois de t'aider.

- Merci.

- Tu pourras rester autant de temps que tu voudras ici avec moi, jusqu'à ce que tu te rétablisses de ce coup que l'on t'a porté au centre de ton thorax. »

Aurore

La jeune fille refoula ses larmes, se passa un peu d'eau sur le visage et se remaquilla afin de camoufler ses cernes naissantes et la pâleur inhabituelle de ses joues. Quelques minutes plus tard, alors qu'il était environ seize heures de l'après-midi, quelqu'un sonna à la porte. Aurore s'empressa d'aller ouvrir à son frère et l'enlaça de ses bras. Nathan qui ne comprenait pas ce geste d'affection qu'elle lui portait la repoussa.

« Heu ça ne va pas ? Qu'est-ce qu'il se passe Aurore ? Tu ne m'as jamais serré ainsi dans tes bras, tu te sens bien ?

- Non ça va merci mais je me suis inquiétée ! Où est-ce que tu étais ? Tu n'avais même pas laissé de mot.

- Hum je ne m'en souviens plus.... AH ! Si je sais ! J'étais au skate-park et puis après j'ai dormi chez Enzo. On a joué à la PS toute la journée.

- Mais tu aurais pu me prévenir tout de même ! Je me suis faite un sang d'encre !

- Eh mais ça va ! Tu n'es pas ma mère après tout ! Je ne te dois pas d'excuse ! Et puis d'abord il est où papa ?

- En Algérie et dès que tu es prêt, on part chez maman, j'aimerais qu'on y soit avant la tombée de la nuit.

- Pourquoi, tu as peur du noir mauviette ? demanda-t-il avec son air sournois. »

Cette question rappela à Aurore la première fois où Lucas et elle s'étaient embrassés, dans la salle de monsieur Seveness. Ils venaient à peine de se rencontrer et Lucas lui avait posé cette question puisque selon lui, il était un être maléfique, d'une noirceur absolue même si Aurore a toujours pensé le contraire. Ses larmes coulèrent une nouvelle fois mais elle n'avait pas le droit de pleurer car Nathan était là, il lui avait été rendu malgré cet horrible sacrifice. Elle se retourna et monta rassembler ses affaires dans sa chambre sans prendre la peine de répondre à l'adolescent, cela lui faisait trop mal. Au bout d'un quart d'heure, ils étaient prêts alors Aurore ferma la maison à clef et conduisit son frère chez leur mère. En arrivant, elle ne put s'empêcher de se jeter dans les bras de sa maman, elle était la seule à vraiment la comprendre.

« Maman !

- Qu'est-ce qu'il se passe mon ange ?

- Rien je veux juste te prendre dans mes bras.

- Ne me mens pas Aurore je vois bien ces larmes qui inondent ton visage, ces yeux rougis par la douleur, cette peau terriblement blanche malgré le fond de teint que tu as appliqué je peux tout voir et tu sais pourquoi ?

- Non.

- Je suis ta mère alors dis-moi ce qu'il ne va pas, ton frère est parti, tu peux parler librement.

- C'est Lucas, il est partit... Je ne peux pas, je suis incapable de vivre séparée de lui mais je dois accepter sa décision parce qu'elle est juste et fondée, parce que c'est ce qu'il y a de mieux pour nous deux. Mais cela m'est impossible tu comprends ? Je ressens un si grand vide dans ma poitrine, nulle autre personne ne peut le combler. Mes jambes ne me soutiennent plus, mon cerveau n'a plus d'oxygène car la douleur prend trop de place dans mon cœur, je sens que l'on m'achève de l'intérieur. Je, je n'en peux plus.

- Ma fille, mon enfant ne t'avais-je pas dit une chose, une seule, avant que tu entres au lycée ?

- Laquelle ?

- Il ne faut jamaistomber amoureux aussi jeune sinon, on est condamné à souffrir toute savie. »    

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