CHAPITRE 7 : JOUR 3
Mercredi 47 septembre 2045
(Date locale)
C'est par un doux rayon de soleil et la rosée matinale que je me réveille. L'air est plutôt frais mais le climat de cette partie de l'île est très agréable.
Quelque chose dégouline sur mon bras ce qui me procure des frissons dans le dos. Ce n'est autre que Grisouille qui fait visiblement un merveilleux rêve. Ce filet de bave me répare les quelques égratignures que je me suis faites la veille en voulant attraper les paillons.
Je profite que les autres dorment paisiblement pour faire une petite excursion. J'observe chaque recoin afin d'en savoir plus sur cet étrange endroit. Il y a un petit sentier qui se dresse devant moi. Par endroit, la végétation vient reprendre ses droits. C'est vraiment un cadre de vie agréable et idéal. C'est la nature qui berce et dirige ce monde, pas les immeubles et la soif de construction. Plus je reste dans ce monde, plus je me dis que nous devrions prendre exemple. Ici, chacun vit en harmonie avec la nature, et ils ne manquent pas de place. Je commence vraiment à croire que l'on ne nous dit pas tout à l'école. Puisqu'ici on peut coexister avec l'environnement, pourquoi sur Terre nous cherchons tant à le dominer ? On nous dit que c'est parce que on manque de place, nous sommes trop nombreux. Mais je pense que nous pourrions construire avec la nature. Parce qu'il ne faut pas oublier qu'elle est plus forte que nous, et que c'est grâce à elle que nous pouvons vivre. Grâce à l'oxygène que libèrent les arbres, entre autre.
En parlant de construction, je vois, à quelques pas de moi, une cabane. De nature curieuse, je décide d'aller voir. Par politesse, je toque à la porte. Une fois, deux fois... Pas de réponse. Je pousse la porte en bois massif et elle s'ouvre dans un grincement irritant. Il n'y a qu'un seule pièce centrale et cette dernière est plongée dans le noir le plus total. J'attrape une bougie, l'allume et découvre enfin la pièce dans laquelle je me trouve. Maintenant, je comprends mieux l'odeur de renfermé et de soufre. La nappe que j'avais cru distinguer tout à l'heure, n'est en fait qu'un tapis de poussière. Les sortes de rideaux sont des toiles d'araignées, la vaisselle est quant à elle un amas d'insectes ayant élu domicile dans l'évier. Ma bougie est en train de s'éteindre, ce n'est qu'une question de temps. Étant donné que cette maison, si nous pouvons appeler ceci une maison, me donne une sueur froide dans la nuque, je décide de rentrer voir mes deux accolites.
Sur le chemin du retour, je vois de beaux fruits bien mûrs. Lorsque j'essaie de les cueillir, ils partent dans les airs et finissent leurs courses folles en éclatant. Je finis recouverte de jus au goût amer et âpre. Les fruits qui semblaient être pourris se sont avérés être délicieux. Comme quoi, les apparences sont trompeuses !
Je fini par rejoindre mes amis qui se sont enfin réveillés. Nous pouvons enfin commencer notre journée qui s'annonce rude et épuisante.
Aujourd'hui, nous allons découvrir l'île de l'œil où pousse la fleur "datum petalum". Cette plante est le calendrier de ce monde : ses pétales indiquent le jour, son coeur le mois, et sa feuille, l'année. Il faut également savoir que, dans ce monde, il y a cent jours dans un mois. Un jour sur la Terre équivaut à vingt et un jours ici. Ce sont les "Aracatas" qui s'occupent de cette fleur.
Ils portent un chapeau qui indique le jour exacte (car il est relié à la fleur). Les Aracatas possèdent un plumage d'un rose intense. Leurs ailes sont grises ce qui tranche avec leurs plumes. Elles sont d'une délicatesse incroyable, aussi douces que de la soie. Des écailles anis ornent leur estomac. Ce sont eux qui possèdent tout le savoir de ce monde. Ils sont aussi érudits que mon plus grand héros : mon père.
L'île de l'oeil est entouré de marécages pestilentiels. C'est dans ces marécages que pousse la plante procurant l'énergie électrique de ce pays. Cette plante est implantée par millier dans ce marais. Une vraie prolifération.
Nous arrivons tant bien que mal à nous sortir de ce bourbier, quand, devant nous, se dresse un monticule de pierres et de lave. La température augmente et avant que nous réalisons que nous sommes au pied d'un volcan en éruption, ce dernier grogne et lance des roches volcaniques. La situation est épouvantable. Malgré cet événement, nous décidons de poursuivre notre chemin.
C'est à ce moment, que nous avons rencontré une licorne aussi magnifique que gentille. Elle a un corps doré et de majestueuses ailes bleues. Sur son dos, accroché, un koala complètement gris et fort courtois. Cet étrange attelage ne choquait personne ici. Comme quoi, une fois de plus, ce monde est en avance sur nous. Ils laissent les personnes s'aimer même si le couple semble bancale. Ils respectent l'amour de chacun parce qu'on ne choisit pas qu'elle personne nous allons aimer. Cela nous tombe dessus, on n'y peut rien.
Une fois de plus, la nuit tombe sans que nous ayons le temps d'avancer d'avantage. La licorne et son mari proposent alors de nous offrir un toit pour la nuit. Nous acceptons l'invitation car, à vrai dire, nous n'avons nulle part où aller. Leur maison est cossue et douillette. Ils ont deux enfants, des likoalacornes. Ils sont très dissipés mais attentionnés et avec un bon fond.
La licorne possède le secret de ce monde, et notamment comment revenir chez nous. Mais elle ne se souvient que de la moitié. Elle nous dit également qu'il existe une potion pour retrouver la mémoire, à base de baies sauvages, d'un rubis et d'une plume de Griffon d'airain.
Nous nous empressons de noter miticuleusement chaque ingrédient, mais la fatigue nous envahit et nous somnolons déjà. Demain sera un grand jour, nous devons reprendre des forces pour pouvoir affronter la journée qui se prépare. Je m'endors sereine et impatiente de découvrir les secrets que nous réserve l'avenir.
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