Attaque imminente

Narrateur(italique)

Laboratoire de Biologie, n*2, 12h02

- La ferme Megan ! Si tu ne la boucles pas maintenant je me casse c'est clair ?!

- Oui c'est clair, c'est bon je me calme.

Elle a les mains toutes moites et le cœur battant à la chamade à mesure que les heures s'écoulent, depuis son face à face avec Alya. Après cet incident, il était impératif qu'elle trouve de l'aide, quelqu'un qui pourrait s'assurer qu'Alya ne parle jamais de ce qu'elle a vu, quelqu'un qui pourrait trouver une faille dans l'existence apparemment ordinaire de notre protagoniste. Megan s'est donc dirigée vers Kit Wesley, lui aussi un membre du conseil pour qu'il l'aide à trouver la meilleure solution pour résoudre ce problème.

- Mais qu'est-ce que tu peux être une putain d'idiote...tu vas pas me faire chier avec tes problèmes à la con. Tu n'es pas la seule personne sous pression ici !

- Non Kit, je t'en prie il faut que tu m'aides, tu sais bien t'y prendre !

- Tu t'attends à ce que j'aille la menacer ou quoique ce soit dans ce genre ?! C'est pas comme ça que les choses fonctionnent je te rappelle !

- Non, mais elle m'a vue Kit, elle m'a vue !

Son ton devient plus pressant, moins calme, plus affolé, moins retenu et le manque de réceptivité de son petit-ami n'arrange pas sa situation.

- Et qu'est-ce que ça peut bien me faire ?

- Ce que ça peut te faire ? Tu me demandes ce que ça peut te faire ?! Tu as une putain de dette envers moi, alors t'as bien intérêt à pas me lâcher sur ce coup !

- Parce que tu penses sérieusement que tu peux me menacer Megan ? Je te rappelle que c'est toi qui s'est faite prendre en train de forniquer avec un prof en plein campus !

- Doucement Kit, quelqu'un pourrait nous entendre !

- Pour une seconde fois qu'est-ce que ça peut bien me faire ?, vocifère-t-il une seconde fois, en faisant de grands gestes avec ses mains.

- Bordel tu vas m'écouter maintenant, d'accord Wesley ? Je ne veux pas foutre ma reputation et notre relation en l'air. Alors tu vas faire ce que je te demande de faire si tu veux pas que je raconte la vérité à Ezra maintenant !

Prise dans un violent excès de colère, elle saisit abruptement le col de son petit-ami avant de le tordre dans son poing et de lui lancer un regard assassin, dénué d'une quelconque once d'empathie. Un regard bien loin de celui apeuré qu'elle lui adressait il y a quelques secondes ou encore de cet autre là, plein de désir qu'elle lui lance lorsqu'ils se retrouvent entre quatre murs. L'ordinaire Megan a été troquée contre une autre version d'elle même, plus sombre, plus terrifiante. Même Kit est contraint de ravaler silencieusement ses mots à ce moment, ayant compris qu'il ne s'agit plus tout à fait de la même personne...

- D'accord mais lâche-moi pour commencer, articule-t-il en mimant avec ses mains un signe de reddition.

Brusquement, elle retire sa main de sa veste avant de présomptueusement croiser ses bras sur sa poitrine, attendant qu'il se décide enfin à parler.

- Je vais faire ce que je peux.

- T'as bien intérêt..., le prévient-elle avant de tourner les talons pour enfin quitter le laboratoire de biologie, légèrement soulagée et plus confiante qu'il y'a quelques minutes.

Elle est persuadée que son copain ne dérogerait pas à son engagement car plus que quiconque elle le tient fermement dans ses serres, prête à lui trancher la gorge au moindre pas de travers. Un sourire machiavélique étire les contours de ses lèvres à mesure qu'elle se rapproche des autres membres du conseil. Dans moins de deux heures, la première épreuve de la sélection va s'achever. Au même moment aura lieu la réouverture officielle de tous les clubs du lycée. Exceptionnellement ce samedi, tous les lycéens du KMHS sont réunis dans le campus suivis par quelques membres de l'administration à l'occasion du lancement des activités périscolaires. Il ne reste plus qu'une poignée de candidats encore en lisse dans la course pour les tickets et Alya n'a pas toujours retiré le sien bien que connaissant exactement son emplacement. Isolés dans une salle vide du lycée, elle explique à ses amis comment ils vont procéder pour récupérer son ticket sans attirer le moindre regard externe.

- Je crois bien que je suis suivie depuis hier soir et j'ignore s'il s'agit d'un candidat ou d'un de ses sbires. De ce fait je ne peux pas aller délibérément retirer le ticket de peur de leur indiquer l'emplacement des autres. Vous allez donc m'aider.

- Rien ne nous garantit que nous aussi ne nous faisons pas suivre, étant donné que l'on traîne toujours avec toi, rétorque Johanna.

- Justement, mais je ne dispose plus de suffisamment de temps, nous devons le faire.

- C'est d'accord, on te suis, opine Rob.

- Nous allons tous nous séparer et nous rendre dans des directions différentes. Moi je me rendrais au secrétariat du proviseur avec Maisie, Rob toi tu iras à La Croix d'Artemis et enfin Johanna se rendra à La Chapelle. Maisie et moi simulerons un problème pour ne pas se faire écouter depuis l'autre côté de la porte si jamais on se fait prendre.

Une grimace vient déformer son joli visage en une expression mêlant nervosité et peur.

- Je ne pense pas que je serai à la hauteur Alya. Et si je ne joue pas correctement le jeu ? Et s'il arrivait que les autres candidats découvrent le manège ? Me questionne-t-elle légèrement apeurée.

Je dépose délicatement ma main sur son épaule avant de lui répondre droit dans les yeux, sans ciller une seule fois.

- Tout va bien se passer et si je te choisis c'est pour ne pas attirer plus d'attention sur moi. Tu es mon joker pour cette épreuve.

Mes paroles semblent l'avoir convaincue et requinquée pour la suite des événements.

- Juste avant le lancement, c'est-à-dire à dix minutes du début des activités, nous allons nous séparer discrètement Maisie et moi-même. Pendant ce temps, vous allez lancer des rumeurs comme quoi, vous savez où se trouvent les tickets c'est-à-dire que vous êtes sensés vous y rendre vous même, histoire de détourner l'attention des autres. Cette règle qui interdit de tricher n'est plus valable en ce moment avec toute la pression qui pèse sur les candidats ; tout le monde cherche un moyen de terminer la chasse le plus rapidement possible.

Mes deux amis opinent positivement de la tête alors même que je m'apprête à terminer mon discours.

- Je vous fais confiance, suivons le plan et tout ira bien.

Après que tout le monde ait validé mon plan, nous quittons la salle dans laquelle nous nous trouvons en direction de l'extérieur des bâtiments, errant un peu partout tout en attendant patiemment l'heure fatidique. Le campus est plongé dans une effervescence particulière, presque tous les lycéens se dirigent vers des clubs afin de s'y inscrire. Moi par contre ça ne m'intére pas singulièrement, je n'ai jamais été une adeptes de ces associations bien qu'elles comptent beaucoup pour les dossiers dans les facs. Assister aux réunions, assemblées et tout ça, c'est d'un ennui massacrant. Par contre je m'inscris presque toujours au club d'athlétisme du lycée, question de conserver un physique presque parfait si on considère la quantité de nourriture et de sucre que j'ingurgite par jour.

Maisie est postée tout près de moi, attendant patiemment que je donne le signal de départ. D'où nous soes situées, je ne peux pas repérer Johanna et Rob avec cette masse d'élèves alors nous communiquons par messages.

De Rob:

Je suis prêt.

De Johanna:

Moi aussi ;)

D'Alya

On y va !

Une fois le signal donné, je saisis Maisie par les épaules, afin qu'elle ne se fasse pas trop bousculer alors même que nous pourfendons les groupes d'élèves. Je sens une joie inouïe surgir des tréfonds de mon corps, quand le secrétariat du proviseur n'est plus à qu'à un couloir de nous. Très rapidement, je rappelle à Maisie ce qu'elle doit dire devant la secrétaire. Une fois devant la porte du secrétariat, je souffle un grand coup avant de presser la poignée. Comme prévu, la dame que j'ai rencontré il y'a deux semaines se trouve à son poste, simplement vêtue avec ses cheveux noués en un chignon désinvolte les yeux rivés sur son téléphone portable. En temps normal elle est toujours en train de travailler mais nous sommes un samedi et les affaires administratives du lycée sont mise à l'arrêt le week-end. Même avec le lancement des club, elle aurait pu être absente. Elle bénéficie d'une certaine immunité qui ne la contraint pas à prendre part aux activités de cette journée. En conclusion, rien ne l'oblige à être présente aujourd'hui, confortablement installée sur son siège, si ce n'est pour délivrer les tickets aux candidats ayant atteint le bout du tunnel.

- Excusez-moi les filles, qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

Avant de me rendre ici, j'ai demandé à Maisie d'emporter avec elle une feuille de papier et un stylo pour écrire. Ainsi, alors même qu'elle explique assez bruyamment à la secrétaire comment j'ai égaré son livret scolaire, j'écris sur la feuille la raison de ma venue dans son bureau. Parler est risqué alors c'est une seconde fois, la meilleure option a choisir. Je lui passe la feuille sur laquelle est inscrit mon message, après l'avoir lisiblement écrit.

« Bonjour Madame, je suis Alya Otou de la 3-C, candidate à la sélection et inscrite dans l'équipe des violets, je viens récupérer mon ticket. »

Lorsqu'elle termine de lire le message, un sourire fier étire le coin de ses lèvres puis elle releve la tête vers moi avant de finalement ouvrir un tiroir de son bureau pour en extirper une enveloppe violette.

Bingo !

Silencieusement, elle mime un bravo, avant joindre ses mains régulièrement sans faire de bruit en guise d'applaudissements. Je lui souris et quitte son bureau suivie de prêt par Maisie après avoir rangée l'enveloppe dans mon sac à main. Maisie veut presque crier de joie pour moi dans le couloir et je m'efforce à mon tour de contenir ma satisfaction pour ne pas attirer l'attention. Nous ne devons pas nous faire repérer. Tout a impeccablement fonctionné comme prévu, mais j'ignore s'il reste encore des tickets ou si je suis la dernière à en avoir retiré un. Quoiqu'il en soit, je suis officiellement retenue pour le reste de la sélection et grâce à ce ticket, l'aventure se poursuivait pour moi.

Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons au grand complet dans un coin assez calme du campus, loin de toute l'agitation près des salles de cours.

- Regarde-moi cette jolie enveloppe ! Oh Alya je suis super fière de toi ! me déclare Johanna en bondissant sur moi, et automatiquement mes bras se refermèrent autour d'elle, avant que nous ne commençons à exécuter une loufoque danse de la victoire.

- "Félicitations à toi, tu viens de trouver le trésor caché et par la même occasion une place pour le reste de la sélection avec une recompense de 10 points.", nous lis Rob, des bonbons plein la bouche.

- Maintenant qu'est-ce qu'on fait ?

- On attends. L'épreuve se termine dans quelques minutes donc techniquement le conseil devrait nous dire ce qu'on à faire.

Au même moment, mon téléphone vibre contre moi dans la poche de mon jean et je m'empresse de le sortir pour consulter la notification. Il s'agit d'un mail provenant du compte officiel du conseil qui me demande de me rendre immédiatement près de l'amphithéâtre. Je retourne aussitôt l'écran de mon portable vers mes amis afin qu'il voient de quoi il s'agit.

- Eh bien on y va dans ce cas, termine Johanna.


Presque tous les autres lycéens ont eu vent de ce qui se trame près de l'amphithéâtre et au lieu retrouver uniquement les membres du conseil et les candidats restant dans course, c'est la quasi totalité du lycée qui est réunie à l'endroit l'indiqué. Après avoir esquivé quelques commis de clubs qui nous invitent à inscrire nos noms sur leurs listes, je me faufile avec les autres entre les groupes d'élèves pour atteindre le devant de la petite scène qui a été expressément montée pour l'occasion. Sur celle-ci se trouvent déjà Asia Milkovich, Kit Wesley et Eliott Krüger, qui à ce que je peux voir, discutent calmement entre eux. Des personne de l'équipe de mise en scène vérifient la sonorisation avant de disparaître au fond. Lorsque quelques instants plus tard, les membres les plus énigmatiques du conseils font leur entrée sur la scène. Le brouhaha qui anime la foule s'estompe immédiatement. Comme d'habitude, ils se déplacent avec cette prestance presque troublante, à vous en en clouer le bec. Et comme toutes les autres fois, c'est Daphné Roberts qui s'avance afin de prendre la parole après qu'Isaac ait rappelé les lycéens au silence. Elle ne me semble pas être en grande forme, non je dirai même qu'elle est malade à en juger par la tête de morte-vivante qu'elle tire sur scène.

- Bonjour et merci à tous d'être présent en ce moment. Vous le savez probablement tous déjà, mais la première épreuve de la sélection est terminée et les seuls les six candidats ayant récupéré leurs tickets poursuivent la compétition.

Elle marque une pause tentant de reprendre son souffle et presque au même moment Ezra la rejoint pour lui prendre le micro des mains et le passer à Isaac pour qu'il continue son discours. Tenant fermement la vice-présidente des mains, il l'aide à s'asseoir sur une chaise au fond de la scène avant de finalement se poster tel un véritable garde de corps à côté d'elle. Quelle relation entretiennent-ils ? Je l'ai déjà remarqué, en l'espace d'une semaine, qu'ils traînent quasiment toujours ensembles. Presque à chaque fois assis l'un près de l'autre, et tous les deux très mystérieux. Bien que cela ne me concerne strictement pas, leur proximité m'intrigue, juste de quoi attiser ma curiosité.

- En ce qui me concerne je ne vais pas être long. Lorsque j'épellerai vos noms, veuillez monter sur la scène. Ainsi les six candidats retenus par ordre d'accession au tickets sont : Vincenzo Ferrari Jr, Vanessa Casino, Kali Sultana, Akihito Toyoda, Jaylen O'Connor et enfin Alya Otou.

Donc... je suis la dernière personne à avoir trouvé son ticket...cette fois, ma fierté encaisse un sacré coup, subtilement envoyé par Isaac en plus. J'ai élaboré ce plan pour rien tout compte fait car j'ai été la plus lente. Pendant un bref instant, je me sens pathétique avant de finalement me ressaisir.

Tour à tour, les sélectionnés gravent les petites marches menant au sommet de la scène et moi je me fraye encore mon chemin dans la foule qui finit par s'écarter devant moi pour me laisser passer. Une fois sur scène, Jaylen O'Connor se trouve à ma droite, toujours recouvert de ses bijoux bien qu'en tenue de ville. Il me souffle un bref "salut" avant de reporter son attention sur la masse d'élèves qui se dresse droit devant nous. Discrètement, je penche ma tête en arrière, guettant les autres candidats pour enfin constater qu'ils se tiennent près du conseil, débordant d'assurance. Même l'indienne agitée était toute calme. À cet instant, j'animerais avoir ce prétentieux d'italien en face de moi, juste pour le toiser copieusement, mais il est à l'autre bout de la file et je me voie très mal me déplacer jusqu'à lui juste pour ça. En bas, je peux voir mes amis qui m'envoient des signes d'encouragements alors même que certains lycéens se surprennent à me voir sur la scène.

"C'est qui celle-là?" "Vous la connaissez?" "Comment a-t-elle fait pour se qualifier ?" "D'où sort-elle ?"

Quelques questions qui ne m'étonnent pas car après tout je ne suis qu'une simple boursière, inconnue encore du reste des élèves mais qui se démarque déjà dès le début de la sélection. Il y a de quoi s'interroger sur ma personne...

- Étant donné que vous êtes les seuls à avoir terminé l'épreuve, vous bénéficiez en plus des 10 points que vous octroient vos tickets, de la totalité des points des candidats de vos équipes non éliminés avant la fin de la chasse.

Cette nouvelle suffît à soulever une nouvelle vague de bruits entre les élèves. Je ne peux pas déterminer avec exactitude le nombre de points qu'il me reste au final car j'ignore combien de points il restait aux deux autres membres de mon équipe avant la fin. Mais ce n'est pas important car le conseil nous communiquera très rapidement les totaux.

- La prochaine épreuve, débutera lundi. D'ici là, préparez vous physiquement et psychologiquement à tout, conclua-t-il avant de fixer le micro sur son piédestal et retrouver Ezra derrière nous. Vincenzo, fut le premier à quitter la scène et alors même que je me retourne pour rejoindre mes amis, Vanessa m'interpelle.

- Je vois que tu as réussi à te qualifier, qui y aurais cru...une petite gueuse comme toi.

- Oh tu sais ça pris un peu de temps mais c'est normal de terminer plus rapidement quand on triche et soudoie les autres candidats, pas vrai ?

- Tous les moyens sont bons pour arriver à nos fins tu n'es pas d'accord ?

- Je vois que les plans les plus vils et les moins fair-play te correspondent mieux.
C'est vraiment dommage car je voyais en toi une adversaire intéressante mais tu n'es qu'une sombre tricheuse qui tremble comme une feuille à l'idée de se faire ex-pul-ser, articulé-je bien à la fin pour qu'elle ressente toute la nocivité de mon ton, sans oublier de la lorgner d'un regard dédaigneux.

La naturelle assurance qu'elle affiche quotidiennement est remplacée par une autre expression plus sombre et moins accueillante à cet instant. Une flamme nouvelle embrase son regard, et maintenant elle me dévisage avec toute la hargne d'une bête, prête à bondir sur sa proie. Si elle espère m'effrayer de cette façon c'était totalement raté, j'ai déjà vu plus effrayant.

- Bon ce n'est pas tout mais je dois te laisser. J'espère au moins que tu ne quitteras pas le jeu stupidement, terminé-je avant de passer devant elle pour quitter la scène.

Pendant que je sautille sur les petits escalier au bout, mon regard croise soudainement celui de Megan Young qui vient de se glisser discrètement parmi ses compères. Elle vient d'arriver, sinon je l'aurait remarqué depuis. Tout comme hier, elle est sur le point de me trucider, ainsi pour dire prête à me disséquer vive, lentement afin que je ressente correctement la douleur. Je sais ce qu'elle a fait, et elle sait que je peux la nuire si je le veux. Je me suis toujours repue de ce sentiment de supériorité, de savoir que l'on a la main sur l'autre, de savoir que le petit quotidien de l'autre repose intégralement dans le creux de ma main et c'était évidemment le cas avec Megan Young. Elle a beau être un membre du conseil, je peux griller sa réputation et même la faire renvoyer du lycée si l'envie m'en prends. Ce sombre pervers de prof de littérature a laissé tomber son portable dans le local hier après que je l'ai surpris. Megan ne l'a même pas remarqué. Après qu'elle se soit enfuie de cette étroite pièce, j'ai récupéré le portable puis je l'ai craqué à la maison quelques heures plus tard pour enregistrer les messages qu'ils s'échangeaient tous les deux. Il me fallait des preuves pour soutenir mes accusations le moment venu et j'ai tout eut à portée de main. Elle ne se doute même pas que j'ai des preuves en ma possession et cela rend la situation encore plus excitante !

Oui ! J'adore ça !

Tenir fermement quelqu'un du bout des doigts avec autant de facilité me procure un liesse démesurée, comparable au plaisir orgastique. Elle peut continuer à m'assassiner un million de fois dans sa tête, là sur cette scène, et jusqu'à retournement de situation, c'est moi qui mène la danse. Je ne compte pas utiliser ce que je sais pour lui faire proprement du mal, non. C'est le simple fait de la savoir autant apeurée et désespérément sur ses gardes qui m'exalte. J'en veux plus, encore plus d'inquiétude dissimulé dans son regard lorsqu'elle pose les yeux sur moi.

Ne pouvant me retenir davantage je me dirige vers elle avant un gentil sourire plaqué sur le visage.

- Je peux te parler, s'il te plaît ?

Une phrase courte, une requête directe. Je suis convaincue qu'elle ne refusera pas. Elle ne peut pas prendre de risque et comme je l'ai prédit, elle accepte de me parler en aparté.

- Qu'est-ce que tu me veux ?

Instinctivement je me mords la lèvre, très lentement, tout en savourant cet instant de pur délice.

- Encore...

- Quoi ?

- Encore plus d'angoisse....je sais que tu es terrorisée à l'idée que je raconte ce que j'ai vu. Toi aussi bien que le prof...mais ne t'inquiète pas.

Ses yeux s'écarquillent et tout doucement, je viens soulever son menton du bout de mes doigts. Je suis naturellement plus grande qu'elle et bien qu'elle porte des talons hauts et moi des basketa, je suis toujours plus grande qu'elle. Le revers de ma main touche ses soyeux cheveux blonds alors que je lui caresse la joue avec mon index. Je m'attends à ce qu'elle me repousse mais rien, elle tremble et l'affolement que je lis dans prunelles me procure un bien inégalé.

Encore !

Elle frissonne, elle a peur et moi je frémis d'extase.

J'aimerai que cet échange unique dure un peu plus longtemps mais je suis contrainte de me séparer d'elle afin de rejoindre mes amis qui m'attendent. Avant de quitter la scène, je lance un dernier regard en direction de notre cher président et de son amie qui n'ont pas bougé d'un poil, pour constater qu'il m'observe depuis, avec la même expression indéchiffrable vissée sur le visage. Il a tout vu mais ne laisse rien transparaître, comme d'habitude...

Après avoir réajusté la lanière de mon sac à main sur mon épaule, je quitte la scène et rejoins mes amis.

- Mais qu'est-ce qui vient de se passer ? me demande Johanna perplexe.

- De quoi tu parles ?

- C'était quoi ça avec Megan ?retorque-t-elle toujours aussi calme.

- Oh rien de spécial, ne t'attardes pas dessus, j'avais juste quelque chose à lui dire.

Elle me lance un regard suspicieux avant de finalement reprendre son attitude ordinaire. Rob s'est apparement éloigné afin de passer un coup de fil du coup, il ne reste plus que Johanna et Maisie avec moi.

- Dis-moi Maisie, tu ne veux pas t'inscrire dans un club ?

Ma question la surprend et elle regarde même de gauche à droite pour se rassurer que c'est bien à elle que je m'adresse.

- Non...non enfin...si mais non...

- Mais tu as une superbe voix ! Ça serait super nul de ne pas l'exploiter ! Pourquoi pas la chorale ou le club actualités ? reprend Johanna.

- Je vote pour le club actualités. Là-bas u pourras nous dégoter les meilleurs potins de tout le lycée, renchéris-je intéressée.

- Mais il faut surtout que toi tu le veuilles !

Elle met un moment à réfléchir avant de finalement se décider.

- Je voulais m'inscrire au club de théâtre, avoue-t-elle timidement, ça à l'air vraiment intéressant et je pense être enfin prête.

- On n'a qu'à y aller maintenant et moi aussi je suis fan de théâtre, je vais changer de club cette année c'est décidé, s'enthousiasme notre blonde.

- Attends...tu vas t'inscrire avec moi ?s'étonne Maisie avant de lui lancer un regard incrédule.

- Bien-sûr que oui, c'est pas bien ?

- Non, au contraire. C'est juste que tu es vraiment populaire au sein du lycée et même ailleurs, plus populaire même que certains membres du conseil alors traîner avec toi comme ça attire aussi l'attention sur moi.

- Tu ne veux plus de moi c'est ça Maisie, s'offusque faussement Johanna avant de rire.

- Non ce n'est pas ça, c'est juste que je ne m'attendais pas à côtoyer quelqu'un comme toi dans ce lycée un jour. Tu es très respectée tu sais.

Moi aussi j'ai constaté cela depuis ma rencontre avait Johanna. Elle exerce involontairement une certaine autorité sur beaucoup d'élèves de ce lycée. C'est sûrement à cause du statut de son frère aîné l'an passé.

- C'est pas faux mais j'aimerai que l'on passe dessus. Je vais juste m'inscrire avec toi, comme des potes, c'est d'accord ?

- D'accord !

C'est à cet instant que je me rends compte qu'en l'espace de deux semaines nous sommes devenues très proches les uns des autres. Bien que nous avons tous les trois une année de plus qu'elle, elle partage déjà notre quotidien comme on ne saurait le partager avec quelqu'un d'autre ici. C'est une gentille fille, timide certes mais vraiment quelqu'un de bien.

- Moi je vais me rendre au club d'athlétisme, le théâtre c'est pas trop mon truc.

- D'accord, tu nous retrouve au réfectoire plus tard dans ce cas.

J'opine avant de me séparer d'elles. Le véritable problème c'est que j'ignore où il se trouve car je n'ai pas prêté attention aux salles attribuées aux clubs tout à l'heure. Après qu'un élève croisé dans les couloirs m'indique où il se trouve, je m'y suis rend sans perdre plus de temps. Il y a beaucoup de élèves réunis dans cette salle, niveau confondus mais je ne reconnais quasiment personne sinon deux gars de ma classe. Il n'y a pas non plus beaucoup de filles, à peine une vingtaine contre plus d'une cinquantaine de garçons. Le président du club est un gars de la 3-B que je ne connais pas, assez grand, musclé et blond avec une tête de je-suis-le-meilleur-en-sport-du-lycée. Il me dévisage un moment avant de valider mon formulaire et une fois mon inscription terminée, je quitte la salle en direction du réfectoire. Mais avant, je fais une pause dans les couloirs pour manger un bout de barre au chocolat.

Merci cher sport, je ne sais pas à quoi je ressemblerai si je ne te pratiquais pas. Aujourd'hui, mon sac à main me sers principalement à transporter toute la nourriture que je traîne avec moi : jus de fruits, bonbons, barres de chocolat et beignets... «Je suis un véritable frigo ambulant. » me dis-je à moi même, alors que je déguste silencieusement mon encas.

Dans les couloir, c'est la même chose. Je reçois toujours des coups d'œil pas très sympathiques des élèves et même des candidats qui se sont fait expulser. Heureusement que je m'en contrefiche royalement. Ce n'est pas de ma faute s'ils ne sont pas malins.

Ma barre de chocolat terminée, je prend la route du réfectoire mais fait une pause aux toilettes des filles pour me rincer le visage, je commence à avoir sommeil. Normal qu'à même, je n'ai encore rien fait de bien palpitant aujourd'hui et je n'arrête pas de manger. Alors même que je fredonne une de mes chansons favorites, des larmoiements parviennent jusqu'à mes oreilles. Une fille geins dans une des cabines mais j'ignore laquelle. Alors je positionne mon oreille contre chaque porte pour détecter d'où vient ce bruit. Une fois face à la bonne cabine, je pousse la petite porte et ce que je découvre à cet instant me laisse sans voix.

Daphné Roberts est assise sur une cuvette de WC, toute en sueur avec un filet de sang s'échappant de son nez. Ses yeux sont révulsés, sa tête renvoyée en arrière et ses mains fermement agrippées sur la cuvette.

Pour la violation d'intimité j'ai battu le record en moins de 48h !

Elle n'a pas encore remarqué ma présence et ce n'est que lorsque je fais un pas de plus qu'elle réoriente son attention sur moi. Ses pupilles sont très dilatées, le blanc de ses yeux rougissant et son teint est blafard. Ses geignements sont faibles, comme si elle est sur le point de perdre connaissance.

Elle a été droguée.

Sans perdre une minute de plus, je dépose mon sac sur le sol retourne verrouiller la porte des toilettes depuis l'intérieur. S'il y'a une chose dont je suis certaine, c'est que personne ne doit l'apercevoir dans cet état. Elle est la vice-présidente du conseil et sa réputation ne doit pas voler en éclat aussi pathétiquement. Je reviens ensuite vers elle et pour l'aider à se redresser puis se lever. Elle ne pèse pas grand chose alors c'est assez facile de la conduire jusqu'aux lavabos.

- Qu'est-ce que....

Elle n'a pas le temps d'achever sa phrase qu'elle est secouée par un spasme. Je sors rapidement un mouchoir en tissu de mon sac et l'imbibai d'eau tiède avant de l'apposer sur son visage. Cela semble la ramener sur terre pendant un court instant avant qu'elle ne se fasse secouer par un autre spasme. Je ne vais pas m'en sortir toute seule, c'était évident. Et si je l'ai trouvé ici et aujourd'hui c'est probablement pour une raison que j'ignore encore. Mais je devais l'aider. Il m'est tout simplement impossible de l'abandonner ici. De ce fait je tâte rapidement les poches de son pantalon en tissus pour en extraire son portable. Heureusement pour moi, il se déverrouille grâce à une identification faciale.

Je ne peux contacter qu'une seule personne, celle avec qui elle est visiblement le plus proche au lycée. Dieu merci, il prend le premier appel.

- Allo Daphné ? Je te cherche depuis tout à l'heure.

Au téléphone sa voix n'a pas perdu une miette de son charme, toujours aussi rauque et sensuelle.

- Ce n'est pas Daphné mais Alya...

- Quoi ? Mais qu'est-ce que tu fous avec son portable ?me coupe-t-il agacé.

- Ce n'est pas ça le plus important ! Je suis enfermée dans les toilettes des filles de deuxième année avec ton amie qui ne va pas bien du tout. Dépêches-toi de venir ici, si tu veux pas qu'elle perde connaissance.

Okay, c'est plus un ordre qu'autre chose. Mais vu la circonstance, je n'ai pas trouvé un ton plus souple à employer et il me raccroche au nez presque aussitôt. Daphné est toujours dans les vapes mais au moins elle ne saigne plus abondamment du nez. Je lui claque doucement les joues pour qu'elle s'évanouisse pas tout en priant pour que l'autre arrive très vite. Quelques minutes plus tard j'entends la voix d'Ezra résonner de l'autre côté de la porte.

Après avoir déposé délicatement la tête de Daphné sur mon sac, je me lève et vais ouvrir la porte à Ezra puis la referme derrière lui. Il s'empresse de retrouver la vice-présidente allongée sur le carrelage immaculé des toilettes.

- Mais qu'est-ce qui s'est passé ?

- J'en sais rien, je venais me rincer le visage et je suis tombée sur elle dans une cabine.

Il l'examine attentivement pendant cinq seconde avant de fermer lentement les paupières tout en serrant ses poings.

- Elle a recommencé...

Quoi ? Qu'est-ce qu'elle a recommencé à faire ?

- De quoi est-ce que tu parles ?

- Ça ne te concerne strictement pas, objecte-t-il durement.

- Oh que si, ça me concerne car si je n'étais arrivée à temps, elle serait probablement entre la vie et la mort en ce moment. Alors tu vas me dire ce qui ne vas pas chez elle.

En une fraction de seconde, il se releve et vint se positionner en face de moi, en me menaçant de toute sa hauteur, cette aura agressive gravitant toujours autour de lui. Il ne m'intimide plus comme la dernière fois, mais ce qu'il dégage m'émerveille toujours autant.

- Tu devrais retourner ta langue sept fois avant de m'adresser la parole c'est bien clair ?

Il fait un pas de plus en avant, me coinçant entre le mur et son imposante carrure.

D'accord. Si jamais on en arrive au corps à corps, je suis tout simplement foutue ; mais au moins j'ai encore ma bouche pour me défendre et mon genou près de son entrejambe.

- Je ne t'aiderai que si tu me dit ce qu'elle a recommencé à faire.

Il est partagé, je le lis dans ses yeux. Il sent qu'il met la vie de son amie en danger en laissant le temps s'écouler de cette manière. Il faut qu'il se décide vite, très vite même. Alors deux choix s'offrent à lui, soit il s'obstine à ne rien me dire et s'arrange à sortir Daphné tout seul de ces toilettes en risquant de dévoiler son état à tous les autres lycéens présents sur le campus. Soit il accepte de me dire la vérité, recevant ainsi mon aide en contrepartie. C'est bien vil de procéder de cette manière car en bonne citoyenne, je dois venir en aide à quelqu'un en difficulté sans rien attendre en retour mais je n'en suis malheureusement plus une... Par ailleurs, s'il peut faire d'autres choix que ceux ci, il aurait déjà appelé un de ses potes du conseil pour venir l'aider. Mais il ne fait rien, preuve que cet accident doit impérativement rester secret. Par conséquent, je suis sa meilleure option ; il ne peut que me choisir pour sortir son amie de cette situation.

- Alors tu t'es décidé où tu veux qu'elle crève aussi minablement?

- Elle a recommencé à se droguer, souffle-t-il avec une expression déchirante sur le visage.

Quoi ?

- J'avais réglé leurs comptes à tous ses dealers alors les seules éventualités possibles c'est qu'elle ai repris contact avec eux ou...

- Qu'elle se procure sa cam ici....

Daphné Roberts, la vice-présidente du conseil des élèves est une toxicomane ! Apprendre qu'il y a un réseau de traffic de drogue dans ce lycée ne m'étonne pas particulièrement mais de là à ce "qu'elle" se drogue...c'est le scoop de cette journée.

- Vous n'êtes pas aussi parfait que vous nous laisser croire en fin de compte, pesté-je à l'intention d'Ezra.

Il retourne auprès de Daphné qui commence à revenir parmi nous sans répondre à ma pique. Finalement, nous n'aurons peut-être pas besoin de la conduire à l'infirmerie. Il lui retire son haut et il ne lui reste plus que son soutien gorge sur la poitrine. Visiblement, ils ont atteint un autre niveau d'intimité ces-deux là...Minutieusement, il presse mon mouchoir contre sa poitrine, son buste et son visage pour faire chuter sa température le plus rapidement possible. Adossée contre le mur, je l'observe procéder à sa tâche, en me disant qu'il a sûrement l'habitude de le faire, rien de tout ça n'est nouveau pour lui.

- Je ne peux pas la conduire à l'infirmerie, déclare-t-il les yeux voilés de tristesse.

- Normal, là-bas ils se rendront compte qu'elle s'est droguée. Tout ce qu'on peut faire c'est attendre qu'elle reprenne ses esprits ici.

Je le détaille en silence pendant qu'il retire sa veste pour la déposer sur mon sac afin de rendre le tout plus comfortable. 

Mes pauvres barres de chocolat...

Aucun de nous deux ne dit plus rien pendant près de cinq minutes avant que je me décide à briser le silence.

- Pourquoi l'autre jour en classe tu as prétendu ne pas me connaître ?

Ma question est totalement hors sujet et n'a strictement aucun rapport avec ce qui se passe en ce moment, mais je n'ai pas trouvé quelque chose d'autre à dire. Il relève sa tête vers moi avant de répondre avec tout le détachement du monde.

- Je ne crois plus avoir besoin de toi là, tu peux t'en aller.

Touchée.

- Pourquoi tu ressens à ce point le besoin d'être désagréable ? Ça te va tellement mal.

Son attention valse de l'écran de son portable à moi en une fraction de seconde. Une fois encore, il abatt ses magnifiques yeux gris sur moi avec une rage injustifiée.

- Pourquoi me colles-tu autant à la peau ? Que veux-tu ? Que je t'embrasses encore ?

« Tu ne sais même pas à quel point j'attends ça »me dis-je intérieurement sans détourner mon attention de lui.

- Je te rappelles encore que si je ne m'étais pas pointée dans ces toilettes, qui sais bien ce qui aurait pu lui arriver. Alors pourquoi autant d'animosité à mon égard ?

Il quitte le coin de la pièce où il se trouve pour venir jusqu'à moi une seconde fois. Sans me faire mal, il coince mon menton entre son index et son pouce avant de relever mon visage vers le sien.

- Arrives-tu à le sentir ? Ta respiration est haletante, ton souffle est très chaud et tes yeux pétillent lorsque je pose mon regard sur toi.

Le plus triste dans cette histoire c'est qu'il a raison mais surtout que son petit jeu ne vise qu'à me distraire et changer de sujet.

- Je te le redemandes encore : arrives-tu à le sentir ?

Nos visages se rapprochent dangereusement l'un de l'autre et moi je me noie dans l'éclat d'acier de ses iris. Lorsqu'ils ne sont plus distants que de cinq centimètres, mon portable se met à biper dans ma poche et Ezra s'éloigne de moi pour me laisser prendre l'appel de Johanna. J'ai complètement oublié que nous devions nous retrouver au réfectoire.

- Allô Alya ? T'es où ?

- Salut Johanna, j'ai un imprévu, je ne pourrais pas vous retrouver. Partez sans moi, je t'expliquerai plus tard.

Elle met quelques secondes avant de finalement me répondre.

- D'accord, à plus.

Je raccroche puis glisse à nouveau mon portable dans la poche de mon jean. Je n'ai sûrement plus rien à faire ici mais je ne veux pas m'en aller avant d'être sûre qu'elle reprenne pleinement connaissance. La voir dans cet état me rappelle que moi aussi, j'ai commis des erreurs il y a pas si longtemps que ça et que je dois l'aider. Une heure s'est déjà écoulée depuis les inscriptions mais il doit encore rester des lycéens dans le campus. Parallèlement, Daphné semble revenir à elle encore allongée sur le carrelage.

- Hey, fais pas de gestes brusques je suis là.

- Ezra....c'est toi ? Mais qu'est-ce que j'ai encore fait....souffla-t-elle avant d'éclater en sanglots dans les bras de son ami.

Je me rapproche d'elle pour l'examiner de plus prêt et lui rendre son haut. Les stupéfiants c'est vraiment ce qu'il y a de plus mauvais.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? me questionne-t-elle perplexe, mais surtout gênée que je la vois dans cet état.

Jusqu'à preuve du contraire il s'agit encore de toilettes accessibles à tous les lycéennes ici...

- C'est elle qui t'a trouvé et qui m'a appelé ensuite, lui explique Ezra en l'aidant à enfiler son vêtement, puis la redresse.

- Je...merci d'avoir été là.

En guise de réponse, je me contente de hocher positivement la tête. Maintenant il faut que l'on sorte d'ici au plus vite ; je récupère mon sac et m'en vais déverrouiller la porte guettant de gauche à droite dans le couloir. La voie est libre et je les invite donc à sortir. Il aide son amie à se tenir debout pendant que moi je guette le chemin le plus court et le moins bondé qui nous mènera au parking.

Après avoir allongé Daphné sur la banquette arrière de sa BMW, Ezra se retourne vers moi. 

- Merci.

Qu'espérais-je de plus ? Qu'il m'embrasse comme il comptait le faire avant que l'on ne se fasse interrompre par l'appel de Johanna ? Bien-sûr que oui.

- Ouais c'est ça.

Le président me toise avant de grimper à l'intérieur de son véhicule lorsqu'une drôle d'idée me vient à l'esprit.

- Tout compte fait, un merci ce n'est pas suffisant. Tu vas me ramener chez moi en bonus.

Un plis se forme sur son front tandis qu'il me dévisage sans vergogne.

- Tu te crois où là ? Crache-t-il amèrement.

- C'est tout près du Mall Center, sifflé-je en m'installant sur le siège passager sans avoir reçu la moindre autorisation.

Je le vois réprimer un juron avant d'inspirer un grand coup puis d'enclencher le moteur de sa voiture. À l'arrière Daphné s'est assoupie.

Le trajet a été long et court à la fois car je n'habite pas très loin du lycée. Mais faire chemin avec un garçon aussi hermétique qu'Ezra est très pénible. Il est aussi silencieux qu'une tombe mais au moins il ne m'a pas jeté hors du véhicule sur la route. Ezra m'a ensuite déposé en bas de mon immeuble sans même m'adresser une fois la parole et a redémarré en trombe sans perdre une minute de plus.


~18h plus tard, résidence londonienne de Gianna Young.~

- J'ai trouvé ce que tu m'as demandé en fouillant un peu dans son passé.

- Quoi donc ?

- Tiens, tout est marqué dans ce dossier, déclare Kit avant de tendre une enveloppe à sa petite-amie.

Megan parcoure rapidement le dossier et ce qu'elle y trouve la choque tellement qu'elle manque de s'étrangler avec la gorgée de champagne qu'elle vient d'avaler. Ce qu'elle a sous ses yeux dépasse largement ses espérances et elle n'a même pas encore terminé de le lire. Elle arrive à le sentir, même à travers cette simple feuille l'importance des informations contenues dans ce dossier.

- C'est parfait, absolument parfait...

La nouvelle la plus inattendue de la journée vient de tomber. Alya était stupéfaite de découvrir que la vice-présidente du conseil des élèves, une personne apparement infaillible est une toxicomane à ses heures perdues. En plus, elle se procure sa drogue au sein même du lycée. Les membres du conseil ne sont pas aussi exemplaires qu'ils en donnent l'impression: Megan et puis Daphné en sont les preuves. En l'espace de 48h, elle détient en sa possession des éléments suffisamment lourds pour conduire au renvoi de deux lycéennes, très particulières du KMHS. Quel intérêt peut-elle en tirer ? Pour le moment, rien d'autre que le plaisir que lui procure cette sensation d'emprise sur l'autre. Cependant, elle est loin de se douter de la dangerosité de l'ennemi qui se dresse désormais face à elle. Car si au départ ses menaces ne représentaient qu'un simple moyen de distraction, dans très peu de temps, elle fera face à des segments de sa vie qu'elle aurait préféré oublier, mais aussi à des événements totalement insoupçonnés au sein du lycée...


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Coucou les amis😊

J'espère que vous allez bien et que vous avez apprécié ce segment.

Alors que pensez vous des personnages ?
On découvre un peu plus Alya vous ne trouvez pas ?
J'attends vos retours😉

Stay focus

À très bientôt,

Michèle❤️

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