T Chapitre 28.
Dipper regarda son bourreau avec crainte mais à la fois avec volonté. Il devait faire ce qu'il avait à faire. C'était maintenant ou jamais. Il n'y aurait pas d'autres opportunités. Certes, la mort lui faisait peur, mais le fait d'éprouver encore une fois cette douleur insupportable le terrassait. Il allait mourir mais il savait que ce n'était plus une fatalité. Il avait pu revoir sa famille, alors plus rien ne pouvait le retenir. Entre Bill ou la mort, son choix était déjà fait.
Il resserra sa prise sur le manche du couteau tranchant. Ce n'était pas un couteau très aiguisé mais s'il l'enfonçait de toutes ses forces, cela pouvait certainement le tuer. Il était déterminé malgré sa réticence intérieure. Sa résolution était bien trop grande pour laisser place au doute. Il brandit davantage son couteau, prit une grande respiration, chercha à faire cesser les tremblements de ses membres.
Il allait le faire.
Tous ses soucis s'envoleraient et il allait ainsi connaître la paix éternelle.
Il ferma les yeux et abattit son couteau sur le torse de l'endormi, se retenant du mieux qu'il put pour ne pas crier de rage. En se contenant, il pourrait se concentrer de plus belle sur son attaque.
Mais il ne sentit aucune pression sur sa lame. Le couteau n'avait rien traversé. Il ouvrit les yeux, hésitant. Bill l'observait durement. Dipper regretta instantanément d'avoir tenté de le tuer.
- Bien bien, Pinetree. Je vois que tu as pris des initiatives un peu trop rocambolesques.
Un grand sourire s'empara de son visage. La lame se situait à un peu moins d'un centimètre du torse du démon. Dipper ne parvenait plus à bouger. Bill avait utilisé son pouvoir sur lui juste à temps.
Le jeune humain commença à suffoquer. Il venait de faire une énorme bêtise et Bill n'allait pas se faire prier pour le faire regretter. Celui-ci attrapa son poignet et l'orienta sous le menton du garçon. Malgré que son corps ne lui répondait plus, il continuait de trembler de peur.
- Qu'est-ce que tu comptais faire, mon petit Pinetree ? demanda-t-il d'une voix faussement innocente.
Son souffle s'accéléra et devint de plus en plus lourd. Il crut un instant qu'il allait mourir d'une crise cardiaque. Au final, il aurait trouvé ce qu'il cherchait : la mort. Bill se rapprocha davantage de son visage et respira lentement contre lui.
- Cherchais-tu à me tuer ?
Dipper sentit la lame toucher sa peau, assez profondément pour que quelques gouttes de sang s'en extirpassent. Son cerveau changea aussitôt d'opinion : il ne voulait pas mourir dans la douleur !
- N... Non... Bien sûr que non, Bill...
Un rire nerveux le prit de court. Il regardait le démon d'un œil craintif.
Comment avait-il pu croire un seul instant qu'il aurait pu se débarrasser de lui aussi simplement ?
- Non ? Alors que faisais-tu avec ce couteau ?
Il fit glisser la lame du couteau, élargissant la plaie sous son menton. Cela commença à piquer et Dipper dut prendre sur lui pour ne pas se mettre à sangloter de peur.
- Je... Je ne... Rien... Je ne faisais rien, voyons.
- Ah oui ?
Bill s'amusait grandement de la situation. Il continua de manipuler le poignet de son précieux humain pour lui laisser de jolies cicatrices. Il fit glisser la lame sur la joue du garçon et quand le sang lui apparut, il le lécha pour s'en repaître. Le visage de Dipper se contracta quand il sentit sa langue sur sa peau. C'était répugnant...
- Tu cherchais un moyen de me réveiller ? Ou de me faire sombrer à tout jamais ?
Le ton moqueur qu'il prenait ne faisait qu'accroître son mal-être. Il avait peur. Peur de souffrir à nouveau. Ce type allait se venger de la pire des façons, c'était évident. Il réfléchit alors à la meilleure réponse à lui donner pour ne pas l'énerver. Continuer de mentir effrontément ou lui dire la cinglante vérité ? Mais l'angoisse lui montait à la gorge, alors ses neurones travaillaient de façon brouillonne.
- Te réveiller... Et ça a bien marché, comme tu peux le constater.
Il devait faire bonne figure, malgré les plaies qui commençaient à parcourir l'entièreté de son corps. Son visage, sa gorge, ses bras, son torse. Bill s'amusa alors avec ses flancs nus.
- Alors, que me voulais-tu ? Besoin de parler ? Ou d'un réconfort, peut-être ?
Il caressa doucement son entre-jambe, ce qui fit tressaillir le jeune humain immobile.
- Parler ! Juste besoin de parler ! s'emporta-t-il, effrayé.
- Et de quoi ? murmura-t-il sensuellement, le visage tout contre son oreille.
Son souffle chaud le fit frémir. Pourquoi lui faisait-il perdre la tête à chaque fois... ?
- J... Je voulais... Ahhh...
Les caresses sur son sexe lui firent perdre le fil de ses pensées. Il respira plus durement. Son corps lui était offert. Il ne pouvait plus bouger, ni protester. Les lèvres du démon se posèrent sur son cou et elles lui suçotèrent la peau. Quand soudain, une vive douleur coupa net son plaisir grandissant. Bill venait de lui planter le couteau dans la cuisse. Elle devint sanguinolente en très peu de temps. Dipper hurla, la douleur se répandant dans tout son organisme. Il continua de hurler, hurler et hurler, les yeux grands ouverts, ne pouvant plus se détacher de l'arme dans sa cuisse.
- Ça t'apprendra à me mener en bateau, Pinetree. C'était marrant deux minutes, mais là, ça commence à m'énerver.
Il retira le couteau d'un coup sec, faisant doubler les décibels de ses cris. Le démon claqua des doigts, soupirant de fatigue. La salle se retrouva de nouveau plongée dans le silence.
- Mets-la en sourdine. Tu vas réveiller toute la maisonnée.
Dipper continuait d'avoir la bouche ouverte, hurlant, mais aucun son ne s'en échappait. Il avait été mis en mode silencieux comme un vulgaire téléphone portable. Bill retourna le garçon et le força à s'allonger à plat ventre. Le sang tâcha les draps et le frottement contre sa plaie ouverte le faisait intensément souffrir, mais Bill s'en fichait puisqu'il ne pouvait plus l'entendre.
- Quand tu voulais me "réveiller", je suis sûr que c'était pour me demander de te prendre encore une fois. Mon absence a dû te causer un sacré manque pour qu'on le fasse deux fois dans la même journée !
Quelques instants plus tard, ils formèrent un puzzle, les pièces emboîtées l'une dans l'autre. Malgré son silence, Dipper reniflait, ne pouvant toujours pas bouger. Les larmes coulaient à flot et il se demanda si ses réserves en eau lui permettraient encore de pleurer des torrents.
Sa cuisse lui faisait un mal de chien mais pas autant que le sexe de Bill qui le disséquait de l'intérieur. Il avait terriblement mal. Il se demanda ce qu'il avait mal fait pour se faire repérer. Comment aurait-il pu faire pour le tuer sans que cela ne lui retombât dessus ? Il avait été le plus discret possible. Est-ce que Bill avait fait semblant de dormir ? La manière la plus simple aurait été de se transpercer le cœur lui-même. Mais, étrangement, c'était plus difficile de se suicider que de tuer son ravisseur. Il avait peur de souffrir, de rater son coup.
Son corps se faisait malmener comme à chaque fois, et sa plaie le faisait d'autant plus souffrir. Cela le frustrait de ne pas pouvoir exprimer sa souffrance par la voix. Ainsi, il entendait parfaitement les gémissements de son bourreau. Sa propre voix ne pouvait pas les étouffer et cela le plongea dans un profond désarroi.
- Putain, Pinetree..., gémit le démon, extatique. Ton corps est vraiment le meilleur...
Ravi de l'apprendre. Comment pouvait-il faire pour le rendre moins désirable, pour dégoûter ce monstre cruel et enfin avoir la paix ? Soudain, le sexe de Bill se retira et il crut en avoir fini mais il se retrouva sur le dos, faisant face à son bourreau. L'adolescent baissa les yeux sur le pénis en érection qui s'apprêtait à retourner au chaud dans sa cavité.
C'était encore loin d'être terminé...
- Je vais pouvoir voir ton visage tordu de plaisir pendant que je te baiserai, mon petit Pinetree. Quel pied ! Rien que ça suffira à me faire jouir !
Il attrapa ses jambes et les souleva pour relever ses fesses et s'insérer plus brutalement. Les à-coups firent tressauter le pauvre garçon. Bill heurtait sa prostate avec une précision chirurgicale. Dipper sentit le plaisir monter en lui, accompagné très vite par la culpabilité et la honte. Il n'était pas censé éprouver la jouissance dans ce genre d'ébats avec cet être infâme et ignoble.
- Ahhh... Je le vois bien que tu aimes ça...
Bill resserra sa prise sur ses jambes. Le sang de sa plaie coula le long de sa jambe tandis qu'il apporta son poing à sa bouche pour le mordre et atténuer la douleur dans le bas de son corps. Il en profita pour se cacher le visage de son autre bras, gêné de dévoiler un tel visage à son bourreau. Mais son camouflage fut rapidement débusqué car Bill se pencha au-dessus de lui et écarta ses bras pour les plaquer de part et d'autre de son visage sur le matelas froissé.
- N'aie pas honte. Ce visage te va si bien. Regarde, tu me fais bander encore plus.
En effet, il sentait son sexe grossir en lui. Les frottements lui firent perdre la tête. Il ouvrit la bouche, incapable d'avaler sa salive qui s'extirpa le long de sa joue, respirant fort à défaut de pouvoir gémir, crier le plaisir qui l'assaillissait. Il serra les poings, les poignets toujours retenus par Bill qui prenait lui aussi un plaisir immense à le remplir de sa virilité.
- Je n'arrive toujours pas à croire qu'un humain puisse me combler à ce point. Tu es vraiment la perle rare.
Il se pencha davantage jusqu'à retrouver son visage juste au-dessus de celui de Dipper, rouge et humide. Le garçon entrouvrit ses yeux humides, la bouche ouverte, la respiration hachée. Cette vision suffit à faire plier le démon qui se jeta sur sa bouche. Contre toute attente, Dipper y répondit aussitôt comme s'il n'attendait que cela. Ce fut lui qui écarta les lèvres pour caresser sa langue de la sienne, mélangeant leur salive avec sensualité et délectation. Bill fut ravi de ce revirement. Dipper commençait enfin à s'ouvrir, à accepter son attirance pour lui, à ne pas refouler ce désir incandescent à son égard. Bill avait réussi l'impossible.
Le démon lâcha ses poignets. Dipper remonta ses bras autour de sa nuque, sans quitter sa bouche. Leur baiser suave et ravageur était si exquis qu'il aurait été dommage de l'achever sans profiter jusqu'au bout. Dipper se cramponna à son maître, son dos quittant le lit. Bill prit appui sur le matelas, poursuivant ses va-et-vient de plus en plus profondément pour combler son jouet. Il aimait le voir confus, instable, chamboulé par tant de sérotonine dans son organisme. Leurs lèvres se séparèrent, toujours reliées par un filet de salive. Dipper maintint son visage tout contre celui de Bill, son souffle chaud se répercutant contre lui. Ils s'observèrent droit dans les yeux, le ventre contracté par le plaisir à l'état brut.
- Ahhh... Pinetree... !
Il ne parvint pas à se retenir plus longtemps. Il se libéra en lui en grande quantité. Dipper sentit le liquide chaud se répandre tout au fond de son orifice et contracta ses fesses pour l'empêcher de couler sur le drap. Bill reposa délicatement le dos du garçon sur le lit et déposa un baiser sur son front après avoir écarté les mèches de cheveux lui barrant la route.
- C'était incroyable...
Quelques heures plus tard, alors que Dipper restait allongé sur le lit, dos à Bill, celui-ci l'observait sobrement. Il ne savait dire si son jouet dormait ou s'il faisait semblant. Il repensa à ce qu'il s'était passé en fin d'après-midi, avant son moment de luxure avec son prisonnier, lors de la fête organisée dans le hall d'entrée. Il avait organisé une soirée dansante pour fêter sa joie de retrouver Dipper. Il repensa à ses amies avec qui il avait parlé durant de longues heures.
- Et sinon, comment va ton petit esclave ? avait demandé la démone hexagone, un verre à la main, toujours ce rouge à lèvres pétant colorant sa bouche pulpeuse.
- Il va bien. Malheureusement pour vous, il a préféré rester dans la chambre plutôt que de venir s'amuser avec nous. En même temps, il est très fatigué, cela se comprend.
- Fatigué du voyage entre le monde des humains et le nôtre ?
- Personnellement, commença une autre amie semblable à une cigogne avec des dents, je pense que c'est l'arrivée qui l'a épuisé, et non le voyage en lui-même.
Elle lui avait fait un clin d'œil, sous-entendant qu'ils avaient bien profité de leurs retrouvailles. Bill avait replacé son nœud papillon, fier, l'œil rieur.
- Oh... Je comprends mieux...
Son amie s'était penchée vers lui et lui avait donné une tape contre ses briques jaunes - car entre-temps, Bill avait repris sa forme triangulaire.
- En effet, chérie. Avec moi, mon Pinetree ne peut pas rester vigoureux. Il finit toujours épuisé une fois dans mes bras.
Elles s'étaient mises à rire. Quel charmeur ! L'une d'elles avait alors demandé, faussement offusquée :
- Combien de temps vas-tu encore le brutaliser ? Il me fait de la peine, ce pauvre petit humain !
Il lui avait lancé un regard appuyé, lui faisant comprendre qu'il n'avait pas l'intention de le relâcher.
- Aussi longtemps que je le voudrais.
Elle avait posé sa main contre sa joue, l'air songeuse.
- Pauvre petite biche crédule. N'a-t-elle donc toujours pas compris la leçon ?
La cigogne avait repris, complice :
- Tu le lui as pourtant répété un bon nombre de fois, pas vrai, Bill ?
Il avait acquiescé, moqueur, une aura sombre autour de lui.
- "Ne fais confiance à personne."
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