M Chapitre 7.
- Dipper ! Tu as vu l'heure !? Tu nous avais dit que tu reviendrais pour le dîner ! On s'était inquiété ! s'écria Stanford alors que l'adolescent venait de mettre un pas dans la maison.
- Désolé, Oncle Ford... J'ai fait des découvertes incroyables ! Il faudra que je t'en parle plus tard.
Le jeune homme s'installa à table et se servit en nourriture.
- Tu te promènes souvent en forêt en ce moment, fit remarquer Oncle Stan.
- Tu as rencontré les Gnomes ? s'interrogea Mabel en mâchouillant sa salade.
Il regarda un instant la jolie brune avant de rapporter son attention sur son assiette.
- Non. Je ne m'aventure pas dans cette partie de la forêt.
Il attrapa sa fourchette, piqua dans les légumes et l'apporta à sa bouche, imitant sa jumelle.
Pendant ce temps, l'âme de Dipper cherchait à attirer l'attention de tous en hurlant, en essayant de bouger les meubles, mais il passait toujours à travers. Voyant que tous ses efforts étaient vains, il s'agaça.
- Bill ! Arrête tout de suite ce petit manège !
Il se plaça droit devant son champ de vision, espérant que cela le déstabilisât et que les autres le remarquassent. Mais le démon l'ignora royalement, se concentrant pour mastiquer convenablement son repas. Il n'avait jamais mangé avant cela. Il n'avait pas besoin de se nourrir quand il prenait son apparence d'origine. Mais s'il voulait passer inaperçu, il lui fallait bien imiter les us et coutumes de ces petits humains crédules. Et puis, le corps qu'il possédait avait besoin de prendre des forces. Un corps faible n'était qu'une marionnette inutile.
L'âme errante tourna autour de la pièce, désemparée. Ne pouvait-il donc réellement rien faire pour s'en sortir ? S'il avait une poupée ou une peluche sous la main, peut-être que cela pourrait fonctionner ? Hélas, Mabel avait grandi et elle ne trimbalait plus ce genre de jouet en-dehors de leur maison, à Piedmont. Il n'y avait plus aucun espoir... Plus qu'à attendre que Bill fût un faux-pas et que quelqu'un s'en rendît compte. Mais il semblait très calculateur. Il était paré à toutes les éventualités. Cela paraissait difficile de se dépêtrer de cette situation qui tournait à la catastrophe !
Le repas terminé, tous se levèrent et Bill suivit Mabel avec Dandinou jusqu'à la chambre lorsqu'il se fit arrêter par Stanford qui le retint par l'épaule. Dipper ressentit une pointe d'espoir faire palpiter son cœur. Il savait bien que son oncle ne serait pas dupe et qu'il devinerait la supercherie ! Un immense sourire orna son visage fantomatique et il s'apprêta à crier sa joie jusqu'à ce qu'il n'entendît la suite.
- Tu m'as dit que tu avais découvert quelque chose dans la forêt, rappela-t-il tout bas. Tu veux bien m'en parler ?
Déception pour Dipper qui laissa le haut de son corps se courber, en signe de défaite. Bill se rapprocha doucement, faisant mine de vérifier que personne ne les entendait.
- Je t'en parlerai plus tard. Il y a trop de monde pour le moment.
Il s'éloigna, lui adressa un clin d'œil furtif et se dirigea vers les escaliers, suivi par le précédent propriétaire de ce corps. Ils passèrent la porte et retrouvèrent Mabel, allongée sur le ventre sur son lit, feuilletant un magasine de mode, à la recherche d'inspiration pour ses nouvelles créations.
- Tu vas bien, Dipper ?
Elle leva un regard perplexe sur son frère, attendant une réponse de sa part.
- Très bien. Pourquoi ça n'irait pas ?
- Tu sembles...différent.
Il se mit à rire.
- Si tu le dis. Mais crois-moi, tout va pour le mieux !
Elle n'en était néanmoins toujours pas convaincue.
- Il s'est passé quelque chose dans la forêt ?
Le fantôme reprit confiance. Sa sœur le connaissait mieux que personne. Il était évident qu'elle se rendît compte du changement !
- Rien en particulier, répondit-il en s'affalant sur son lit.
- Vas-y, prends tes aises, surtout! maugréa le spectre toujours en lévitation, les bras croisés.
- Pourtant, tu as dit que tu avais découvert quelque chose à Oncle Ford. Ce n'était pas vrai ?
Il fit mine d'hésiter comme s'il pesait le pour et le contre de la mettre dans la confidence alors qu'il n'y avait aucun secret à cacher !
- Je ne peux rien te dire pour le moment, désolé...
Elle se renfrogna, ayant l'impression qu'il ne lui faisait pas confiance. Elle se leva du lit, prit Dandinou dans ses bras et quitta la chambre.
- Je vais chercher quelque chose en bas. Je reviens tout de suite.
Au moment où elle claqua la porte, Dipper déversa sa rage sur Bill. À juste titre.
- Tu n'es qu'un fourbe !
- Oui et alors ? ricana-t-il en s'allongeant sur le lit, les bras derrière la tête.
C'était vrai. Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Il ne raisonnait pas comme un humain. C'était un être malsain, prêt à commettre tous les vices pour arriver à ses fins.
- Quand je te disais que je mènerai à bien mes projets ! soupira Bill de bien-être.
Le fantôme serra les poings, la mâchoire crispée par l'indignation.
- Ne sois pas aussi confiant. Ils finiront bien par se rendre compte que quelque chose cloche.
- Il sera probablement trop tard quand ils l'auront remarqué, renchérit le marionnettiste, un sourire en coin.
Dipper se rapprocha, volant au-dessus de son corps alité. Il le dévisagea longuement, pensif.
- Quels sont tes plans ?
- Pourquoi te le dirais-je au juste ?
- Pour te la péter en me démontrant par A+B que rien ne pourra t'arrêter ?
Son sourire s'élargit. Ce petit lui plaisait bien.
- Disons simplement que j'ai pour projet de me venger.
Se venger ? L'adolescent blêmit. En utilisant son corps, il pourrait faire bien des choses.
- Et comment comptes-tu t'y prendre ? demanda-t-il, incertain.
- Je compte exterminer tous tes proches de Gravity Falls, mon cher Pinetree.
Il lui adressa un clin d'œil, un petit sourire en coin. Le ton qu'il avait pris donnait l'impression qu'il s'agissait d'une blague mais ses propos lui glaçaient le sang.
- Tu n'y arriveras pas.
Il essayait de se persuader lui-même. Il savait pertinemment que ce cinglé en était capable.
- En es-tu bien sûr ? J'ai le meilleur fantoche avec moi.
La porte s'ouvrit sur Dandinou qui grimpa avec difficulté sur le lit. Le regard luisant de Bill qui fixait ce petit cochon inoffensif statufia le spectre.
- N'y pense même pas ! Tu ne le toucheras pas !
- Tu en doutes ?
Il pointa son index sur l'animal rose qui se mit à voler au-dessus du matelas en poussant un cri étranglé.
- NON !!! Bill, arrête ça tout de suite !!!
Le cri de l'animal alerta Mabel qui arriva en courant. Juste avant qu'elle ne passât le seuil de la porte, Dandinou s'écrasa sur les couvertures.
- Tu es complètement malade ! cria Dipper, enragé.
Mabel ne comprenait pas ce qui venait de se produire. Elle dévisagea son frère, lui demandant des explications.
- Que s'est-il passé ?
- Je ne sais pas. Il s'est mis à crier d'un seul coup !
En très bon comédien, la jeune fille n'y vit que du feu. Elle s'affala sur son lit et serra son animal de compagnie contre elle pour le rassurer en lui susurrant des mots d'amour et en bécotant son front.
Dipper avait peur. Bill était capable de tout et il ne pouvait rien faire pour mettre un terme à cette mascarade.
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