Chapitre 16



- Tommynouninouchet !


Thomas immergea difficilement, surtout à l'entente de ce surnom peu commun. Il finit par ouvrir les yeux et manqua de se cogner le sommet du crâne contre le mur derrière lui. Newt était penché sur sa personne, le regardant avec un grand sourire. Thomas en avait limite peur. Mais il finit par se rappeler que Newt avait changé... Du moins un petit peu.


- Ça va ce matin ? reprit Newt après s'être reculé.

- Euh... Ouais.


Newt rit franchement.


- Fais gaffe, Tommy. Tu deviens rayé.


Thomas rougit, mais il n'aurait su dire si c'était à cause de la remarque ou du surnom.


- On va prendre un bon gros petit déjeuner et nettoyer la maison avant que les parents rentrent ? proposa Newt.

- Euh... Ouais.

- Réponds juste « d'accord » et ça m'ira ! lança Newt, amusé.

- D'accord... répondit Thomas.


Son éternelle gêne commençait sérieusement à l'agacer. Il était vraiment pitoyable. Son cœur s'emballa légèrement quand Newt lui toucha doucement la joue en souriant.


- On y va ? murmura Thomas.


Newt acquiesça, toujours le sourire aux lèvres.


***


Thomas tomba sur le sol, ne cillant même quand ses fesses heurtèrent le carrelage. Des larmes dégoulinaient le long de ses joues, alors que ses yeux ne quittaient plus Newt. Ce dernier se tenait debout devant lui, les mains sur les hanches. Il surplombait Thomas de toute sa hauteur.


- A-arrête... supplia le cadet.

- Jamais ! répliqua Newt en se jetant sur son demi-frère.


Thomas poussa un cri perçant alors que les doigts gelés de Newt se glissaient sous son tee-shirt. Les larmes du plus jeune coulèrent de plus belle, alors qu'il riait à gorge déployée. Newt souriait encore plus tout en chatouillant le pauvre Thomas.

L'adolescent termina sur le dos, Newt avachi sur lui. Les deux garçons étaient morts de rire. Cependant, Thomas se calma instantanément en voyant la promiscuité entre Newt et lui. Ce dernier riait toujours et ne semblait pas avoir remarqué la gêne de Thomas.

Le cœur de celui-ci s'était accéléré et ses mains étaient devenues moites. Son ventre se tordait de manière bizarre. Il se sentait comme une jeune fille à son premier rendez-vous avec son amoureux. Finalement, Thomas avait totalement abandonné l'idée d'être la nouvelle Gin.

Newt finit par s'arrêter de rire. Il se tourna de façon à être torse contre torse avec Thomas, plaçant ses coudes de chaque côté du corps du cadet. Thomas rougit et gigota pour tenter de se dégager, en vain. A présent, il avait l'impression de sortir tout droit d'une mauvaise histoire à l'eau de rose, ou le garçon dont l'héroïne est amoureuse, la coince afin de pouvoir disposer d'elle comme il le voulait. Malheureusement pour Newt, il n'était pas exactement comme cela.


- Tommy... susurra le blondinet en ancrant ses yeux dans ceux du plus jeune.


Le susnommé frissonna agréablement. La façon dont Newt avait murmuré ce surnom le rendait toute chose.


- Qu-quoi..? réussit-il à déglutir.


La chaleur était montée d'un cran dans le salon. Ils étaient passés d'une ambiance enfantine à une tension limite sexuelle. C'en était perturbant pour Thomas.


- J'ai une furieuse envie... de t'embrasser... poursuivit Newt, toujours à voix basse.


Tout en parlant, il avait effleuré les lèvres de Thomas des siennes. Une bulle s'était créée entre les deux garçons, les isolants du monde extérieur. Bien qu'ils soient seuls dans la maison.

Thomas avait perdu sa langue. Il était totalement paralysé par cette situation qui lui était encore inconnue. Il avait presque l'impression de jouer sa vie, et que la chose -même la plus infime- qu'il ferait, aurait une conséquence sur son futur. Alors il laissa Newt prendre les commandes, et ne broncha nullement quand la bouche de son demi-frère se posa avec douceur sur la sienne.

Un lent baiser démarra entre eux, où Newt menait clairement la danse. Leurs yeux s'étaient fermés pour ressentir davantage les sensations que cet échange leur procurait. Leurs lèvres se séparaient pour mieux se retrouver, mais également pour permettre aux deux garçons de retrouver un semblant de souffle afin de prolonger un maximum le baiser. Ils avaient chauds, mais ils s'en fichaient. Tout ce qui comptait à cet instant, était cet échange qu'ils savouraient comme s'il était leur unique moyen de rester accrocher à la vie. Seulement, ce baiser était si merveilleux qu'ils avaient l'impression de voler et de rejoindre les astres.

Newt ouvrit la bouche et sa langue vint trouver celle de Thomas. Il lécha ses lèvres gonflées afin d'accéder à leur intérieur. Et le cadet ne se fit pas prier. Immédiatement, leurs muscles entrèrent en contact pour la première fois, et ce fut un feu d'artifice qui explosa au creux du ventre de Thomas. Il n'avait, et ne pensait, jamais ressentir quelque chose de semblable un jour.

Finalement, Newt mit fin au baiser et se recula. Thomas garda les yeux fermés encore quelques secondes, ayant trop peur de se sortir de ce délicieux rêve. Mais un frôlement aussi léger que les ailes d'un papillon vint briser son cocon. Il souleva ses paupières, tombant directement dans les prunelles charbon de Newt. Ce dernier lui caressait la joue avec une tendresse insoupçonnée jusque-là.

Le salon était baigné d'un calme rassurant, où seul le bruit du cœur battant avec énergie dans la poitrine des garçons venait l'interrompre. Du moins, si on tendait bien l'oreille.

Thomas n'arrivait pas à détacher son regard de celui de Newt, s'y accrochant comme une bouée de sauvetage. Il en était de même pour l'aîné.

Thomas finit par rompre ce silence en lâchant un unique mot dans un souffle, qui fit sourire le plus vieux.


- Whoua...

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