Chapitre 12


Thomas avait de plus en plus chaud, et ce n'était pas dû au corps brûlant de désir et à moitié nu de Newt, au-dessus de lui. Il paniquait sincèrement et il avait plus que peur. Lui qui pensait être tranquille ce week-end, c'était raté !

La porte regagna le champ de vision de l'adolescent. Il pouvait le faire, il pouvait y arriver ! Newt était à moitié bourré, et même s'il avait réussi à le trainer ici, il y avait peu de risques qu'il arrive à le retenir. Bien que la force de Thomas soit inférieure à celle d'une mouche. Il avait horreur d'avoir recours à la violence.

Prenant une grande inspiration, Thomas donna un coup de genou dans les parties intimes de Newt qui tomba en arrière, sa respiration se coupant sous le choc. Thomas en profita pour repousser son demi-frère par les épaules et s'enfuir en courant.


- Thomas ! entendit-il.


Il savait que taper dans cet endroit était un point sensible chez les garçons, alors il avait très certainement plusieurs minutes devant lui. Thomas attrapa sa veste dans l'entrée avant d'essayer d'ouvrir la porte, mais celle-ci était fermée à clef. Il voulut aller chercher le trousseau, mais il entendait déjà Newt arriver. Son cœur tambourinait avec force dans sa poitrine.

Thomas parti dans la cuisine pour rejoindre la porte menant au garage. Il devait échapper au Président Snow, fuir ce détraqueur, ne pas se faire prendre par Mère Gothel ! Il pensait sincèrement que Newt ne l'avait pas suivi, mais malheureusement si. Thomas fut plaqué contre la pierre, derrière lui. Le visage rouge de colère de Newt se planta en face de lui. Ses yeux noirs lançaient des éclairs.


- Espèce d'enfoiré ! cracha l'aîné.


Thomas baissa la tête. Décidemment, il ne réussirait jamais à se débarrasser de l'emprise que Newt avait sur lui.


- Pourquoi tu fais tout ça... ? chuchota Thomas, des trémolos dans la voix.

- Pourquoi ? Pourquoi ?! répéta Newt.


Il semblait comme fou.


- Parce que tu... tu es... raah !


Newt leva le poing à l'instant où Thomas relevait le visage. Il se remit à trembler et sursauta fortement quand la main de son demi-frère s'abattit juste à côté de son oreille. S'ensuivit un cri de douleur. Thomas ouvrit de grands yeux quand Newt ramena sa main, avec laquelle il avait frappé, contre son torse. Elle saignait abondamment.

Thomas se retourna et vit que Newt avait frappé dans l'une des poutres en bois, pile poil dans un clou qui ressortait. Le cœur de Thomas se pinça. Il avait mal pour Newt.

Sans vraiment savoir pourquoi il faisait cela, il prit le bras à la main non blessée de son bourreau. Il les fit sortir du garage et les emmena à la salle de bains. Il intima à Newt de s'asseoir sur le rebord de la baignoire, ce qu'il fit. Le blondinet avait fermé les yeux sous la douleur et serrait les dents.

Thomas prit un bout de coton ainsi que du désinfectant. Il se retourna vers Newt et prit sa main avec douceur. Il appliqua avec attention les soins sur la blessure qui n'était pas belle. Le clou avait provoqué une entaille plutôt profonde et assez sale. Si la plaie ne cicatrisait pas bien, cela allait s'infecter.

Une fois le produit appliqué, Thomas attrapa un gros pansement ainsi qu'une petite bande. Il plaça correctement le pansement sur le majeur de Newt, là où le clou était rentré, avant de l'entourer de la bande blanche avec l'index et l'annulaire. Après cela, Thomas rangea tout ce qu'il avait sorti. Il s'apprêtait à quitter la salle de bains, mais Newt le retint par le poignet.


- Hm... merci... lâcha Newt, comme si cela lui écorchait la bouche de le dire.


Thomas ne répondit pas. Il se dégagea de sa poigne et retourna dans la chambre. Il devait vraiment être un idiot pour prendre ainsi soin de Newt, alors qu'à peine une demi-heure auparavant il avait tenté d'abuser de lui.

Thomas ne se comprenait plus...


***


- Coucou, Tom !


Thomas sourit. Entendre la voix de sa mère le rassurait beaucoup et le réchauffait.


- Tu vas bien ?

- Super ! On passe vraiment un excellent week-end avec ton beau-père. Rome est vraiment magnifique. Tout se passe bien à la maison sinon ? Avec Newt, ça va ? Vous ne faites pas trop la fête ?


Thomas entendit le rire de sa mère déformé par le combiné. Si elle savait...


- On ne se parle pas trop, avoua-t-il.

- C'est dommage ! Vous aviez l'air de si bien vous entendre.


Thomas sourit tristement.


- Non, maman, on ne s'entend pas, pensa-t-il. Vous rentrez bientôt ?


Sa mère se tut à l'autre bout du fil. Le ventre de Thomas se serra désagréablement.


- Maman ? héla-t-il.

- Tom... Comme on apprécie beaucoup la ville, qu'on passe du bon temps à deux et que toi et Newt vous entendez bien... On a décidé de rester ici encore deux jours. On sera de retour mercredi matin.


Thomas put entendre son cœur se briser et s'écraser sur le sol. Non... Pourquoi lui faisait-elle cela ?


- Mais... on devait partir à la mer... chuchota-t-il, blessé et attristé.

- C'était la dernière semaine, Tom. On aura largement le temps d'y aller et de profiter. D'accord ? Je dois te laisser, Charles m'attend. Je t'embrasse fort, mon chéri. A bientôt, je t'aime.

- Je t'aime aussi, maman, répondit Thomas d'une voix blanche.


Sa mère raccrocha et seule la tonalité résonnait encore contre son oreille. Il appuya sur le téléphone rouge après quelques secondes d'absence, et se répéta mentalement qu'il ne devait pas pleurer.

Peine perdue puisqu'il éclata en sanglots en comprenant qu'il allait devoir rester encore deux jours, seul, avec Newt.

Newt qui le blessait mentalement et qui avait tenté de le violer.

Bon sang... Il n'allait pas tenir.

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