Chapitre 11


Thomas s'était carapaté dans la chambre de sa mère et de son beau-père, à défaut de pouvoir s'isoler dans sa pseudo-chambre. Il était recroquevillé sur lui-même, terrifié. Newt lui faisait réellement peur. Il n'aurait jamais pensé qu'il puisse faire preuve d'autant d'audace, négative, envers lui. Il en tremblait encore.

Un claquement de porte le tira de sa rêverie. Ses bras se resserrèrent davantage autour de ses jambes tandis qu'il fermait les yeux. Il espérait tant que son demi-frère l'ignore et le laisse là où il était.


- Hé, le morveux ! Où es-tu ?!


Peine perdue... Thomas rouvrit les yeux, dévoilant ses prunelles apeurées. Simplement au ton de sa voix, il pouvait deviner que Newt allait être tout sauf tendre avec lui. S'il restait caché entre le mur et l'armoire, il avait peut-être une chance de s'en sortir...


- Réponds, putain ! tonna l'aîné.


Thomas sursauta. Ça allait être ça maintenant ? Il allait vivre dans la peur et l'angoisse ?

La porte de la chambre s'ouvrit avec une lenteur infinie. Thomas sentait son cœur pulser contre ses tympans.


- Tommy... susurra Newt.


Thomas commençait sincèrement à se faire du souci. Il devait au moins tenir jusqu'à ce soir. Jusqu'au retour de sa mère et de son beau-père.

Deux pieds se plantèrent soudainement devant le garçon. Il déglutit avec difficulté et releva petit à petit le regard, tombant finalement dans celui noir de colère de Newt.


- Mal élevé ! Tu pourrais répondre quand je t'appelle ! tempêta ce dernier.


Il agrippa le poignet de Thomas pour le remettre debout. Le cadet fronça le nez. Newt empestait l'alcool et la fumée. A croire que la soirée de cette nuit ne lui avait pas suffit.


- Qu'est-ce que tu me veux ? réussi à articuler Thomas.


Il dégagea son poignet de l'emprise de Newt. Celui-ci avait une force considérablement réduite à cause de la dose d'alcool qu'il avait ingurgité. Thomas se plaqua un peu plus au mur, dans son dos.

Newt sourit mauvaisement. Le cœur de Thomas s'affola un peu plus si cela était possible.


- Toi.


Ce simple mot claqua dans l'air, ayant l'effet d'un coup de poing dans l'estomac de Thomas. Ses yeux se remplirent instantanément de larmes, comme quelques heures auparavant lorsqu'il était dans le salon, face à un Newt hors de contrôle.

L'aîné ne perdit pas une seconde. S'il avait bu cet après-midi, c'était dans un but bien précis. L'alcool l'aidait à affronter ce à quoi il ne voulait pas être confronté, même si ce n'était pas la meilleure solution.

Newt attrapa les bras de Thomas, caressant ses mains au passage, et le tira de l'endroit exigu. Thomas couina sous la force employée. Décidément, l'alcool ne semblait pas totalement supprimer ses capacités physiques.

Newt les sortis tous les deux de la chambre des adultes, pour les emmener dans la leur. Il jeta Thomas sur le lit, sans cérémonie, avant d'aller fermer la porte d'un coup de pied, sans pour autant la verrouiller.

Thomas avait du mal à respirer. Rien ne lui bloquait les poumons, et pourtant sa respiration était entravée. Il avait peur de faire une crise de panique, si son demi-frère continuait. Ses mains moites tremblaient. Bon sang ! Il était encore vierge de tout contact physique ! Il n'avait même jamais embrassé quelqu'un sur la bouche ! Malgré tout, cela ne sembla pas effleurer l'esprit de Newt.

L'adolescent releva l'ourlet de son tee-shirt avec lenteur, comme s'il voulait faire profiter Thomas du spectacle. Seulement, le pauvre garçon n'était rien d'autre qu'un petit animal terrorisé au milieu du lit. Il était pris au piège.

Le haut de Newt ne tarda pas à finir sur le sol, tout comme son pantalon et ses chaussettes. Seul son boxer faisait barrière à sa nudité. Thomas n'était décidément pas prêt à voir cela. A affronter cela.

Il devait s'enfuir.

Alors que Newt se rapprochait dangereusement de lui, c'était la seule chose à laquelle il pouvait réfléchir. Seulement, sa rationalité semblait être partie puisqu'il n'arrivait plus à réfléchir de manière cohérente. Tel Raiponce, Thomas se sentait pris au piège entre les griffes de cette affreuse sorcière qui le gardait sous son emprise pour parfaire son bien-être.

Car après tout, Newt se fichait royalement de lui. Il venait seulement le voir pour l'embêter ou lui faire la misère. Même si dans le cas présent, il souhaitait lui voler, quand bien même lui violer serait identique, la pureté de son corps. La seule chose que Thomas voulait préserver pour s'offrir et s'abandonner à la personne qu'il aimerait éperdument.

A croire que Newt envisageait sérieusement de tout lui détruire. Détruire ce qu'il avait construit. Thomas devait partir. Il n'avait pas d'autre choix. Il en était de son état physique, mais surtout moral, futur. Mais sa seule échappatoire se trouvait être la porte.

La porte derrière Mère Gothel...

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