Chapitre I
New-York, Manhattan.
02h26, pdv Yssam
Je me réveille en sursaut. Encore des coups de feux. Cette guerre des gangs ne cessera donc jamais ?
Je me lève et vais dans la chambre de mon grand frère, Mohammed. Il n'est pas là, sûrement entrain de se faire canarder en bas par je-ne-sais-qui, pour encore finir aux urgences avec une balle ou deux je-ne-sais-où et appauvrir encore plus ma famille qu'elle ne l'ait déjà ?
Si vous saviez à quel point je le déteste maintenant. Il gâche tout l'argent que ma mère avait prévu pour ses études et bien plus. Encore faudrait-il qu'il aille plus souvent au lycée, et pour travailler.
Je sors et vois ma petite sœur Inès dans le couloir, en larmes. Du haut de ses six ans, elle est capable d'imaginer notre frère se battre en bas. Je la prend dans mes bras, elle sanglote de plus belle. Pour lui remonter le moral, je la soulève et l'emporte avec moi dans la cuisine, afin de lui servir un verre de lait.
Tout en m'activant, je ne peux m'empêcher d'enrager une nouvelle fois sur mon frère. Comment est-ce que ce crétin ose faire pleurer sa propre sœur !? Quelle ordure !
Il mérite d'aller brûler au enfer, lui et toute sa bande.
Je donne le verre de lait à ma petite protégée après en avoir bu une gorgée. Elle le boit lentement, l'air grave, le manque de luminosité et ses petits yeux fatigués n'arrangent rien, cette scène me déchire le cœur.
Une fois qu'elle eut bu, je prends son verre pour le laver. Les coups de feu ont cessé depuis quelques minutes, je demande à Inès :
<< Tu veux que je dorme avec toi cette nuit ? >>
Elle se contente d'hocher la tête et d'aggriper ma main pour m'emmener dans sa chambre. Elle s'installe, je viens la serrer dans mes bras. Je sais qu'elle pleure, et ça me tue, mais j'ai pas le droit de pleurer, il faut que je sois fort pour elles.
<<Ne t'en fais pas, je suis là, je te protège. >>
Elle se blottit contre moi, comme si elle voulait disparaître dans mes bras. Je sens que je m'endors aussi.
Le lendemain matin, 7h00
Mon réveil sonne depuis ma chambre. Je me lève en grognant pour l'éteindre, et une fois fait je secoue gentiment ma sœur. Est-ce qu'on vit seuls ? Bien sûr que non, il y a ma mère, mais je préfère la laisser dormir un peu. Une fois mon petit ange debout. Je mets sa petite main dans la mienne et je vais cuisiner, même si cuisiner est un grand mot pour quelques toasts. Une fois le petit-déjeuner prêt, je laisse ma sœur le dévorer, et prépare le biberon d'Aïcha.
Aïcha, c'est mon deuxième ange, un bébé de 2 ans que je voudrais faire grandir dans d'autres conditions. Hélas...
Le biberon chaud et rempli, je marche en direction du canapé.
-Maman, réveille toi, j'ai fais les toasts et le biberon.
-Hum... Elle grogne un peu et ouvre les yeux, bonjour Yssam
- J'ai tout préparé, tu viens ?
- J'arrive.
Je souris lorsque j'aperçois la petit tête jouflue d'Aïcha, si paisble. Mais je souris moins en retournant dans la cuisine. Je n'ai pas manqué de noter les énormes cernes de ma mère, bien que les tirs d'hier ne l'ait pas réveillé.
Peut-être vous demandez-vous pourquoi ma mère dort sur le canapé ? En un mot : Mohammed. Ce gros débile voulait une chambre pour lui tout seul, alors qu'il l'a partageait avec moi. Pourtant, je le laissais tranquille, et lui aussi, mais il lui en fallait toujours plus. Il a littéralement viré ma mère de sa chambre, qui est désormais la sienne. Bref.
Une heure plus tard, lycée Steenwood.
L'école est pour moi un grand refuge, pour échapper aux problèmes à la maison. Je n'ai beau qu'être en seconde, mais je travaille beaucoup, parce que j'aime bien l'école, surtout les sciences, mais je compte aussi faire sortir ma mère et mes sœurs de ce trou. Mon lycée est plutôt loin de mon immeuble, donc je prends le bus. Le seul problème, c'est que c'est un lycée avec une majorité de blancs. Je vous passe les insultes racistes que je reçois de temps en temps, je préfère ne plus les écouter. Les seuls personnes qui ont été assez ouvertes d'esprit pour accepter mon teint foncé sont Jackson, un garçon métissé, Simon, un grand brun, Sarah, une petite blonde adorable (et non, je ne l'aime pas) et enfin Jennifer, une arabe. Ce sont des amis en or.
Je sourais rien qu'à les voir, j'ai accéléré le pas mais un abruti d'un bon mètre quatre-vingts du nom de Mohammed s'interpose.
Il sourit :
<<- Salut demi-portion!
- Tiens, tu viens au lycée pour une fois.>>
Ma remarque le fait tout de suite beaucoup moins sourire, il ajoute :
<<-Tu veux pas savoir comment j'ai niqué les Hunter Eagles?
- Tes affaires ne m'intéressent pas !
- Tu devrais pourtant, si tu savais à quel point c'est beau de voir tous ces crevards saigner ! >>
Je suis choqué. Il est totalement fou ! Je ne sais même plus si je dois me mettre en colère contre lui ou être terrifié, ou même lassé de ces actions puériles.
<<-Chacun ses délires, je réponds le plus calmement possible, en partant.
- Attends ! Ça te dit pas d'aller "emprunter" des tunes aux autres demis-portion ?
- Je ne veux pas devenir un chien de la casse comme toi. >>
C'est en le répliquant que je me rends compte de ma gaffe. Et merde... Il va me défoncer !
Mais non, il se contente de me scruter avant de rire.
<<-C'est dans tes gènes, t'y peux rien, t'es le fils d'un crevard, donc tu seras un crevard c'est tout, il sourit, fier de sa provocation.
- Non, je refuse d'être comme ça !>>
Il hausse le ton :
<<- Même ton cerveau d'intello pourra pas arrêter ça. Tu devrais faire comme moi, et accepter les choses comme elles viennent, arrêter d'être faible.
- Le seul faible ici, c'est toi. >>
Cette fois, je m'en vais pour de bon, plus que remonter contre ce gros débile. Non je ne veux pas devenir une racaille ! En plus il m'a fait perdre mon temps. La cloche sonne à l'instant où je pense ça. D' un certain côté, elle me remonte le moral : j'ai deux heures de sciences.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top