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Hey, ça faisait longtemps.
En fait je vous avoue qu'en ce moment, je suis pas au top. J'en suis même très loin. Alors bon, vu que ce livre est devenu un journal (pas si) intime, je suppose que je dois dire ce que je ressens. Pour être honnête avec vous, j'ai toujours cette envie bizarre et floue de disparaître. En fait oui, il y a un moyen de faire un cure à la civilisation : l'hôpital. Je sais pas ce qui se passe dans ma tête, j'ai peur de moi, de ce que je peux faire. J'ai peur de cette autre partie de mon esprit qui veut que j'aille mal. J'en fais quoi moi ???
J'ai commencé par aller voir une psy, quand ma sœur a révélé a mes parents que j'allais mal. C'était il y a presque un an. Oui. Il y a un an, je venais de sauter une classe et maintenant, je suis déscolarisée. Drôle d'histoire pas vrai ? J'ai donc commencé à voir cette psy en me disant que ça marcherait. Après tout, elle était sympa et j'arrivais à lui raconter mes tracas, ce que j'avais sur le cœur. Et dès qu'elle me disait que j'allais mal, par exemple quand elle m'a diagnostiqué une phobie scolaire, cette partie dévorante et de plus en plus envahissante de mon esprit se nourrissait de ses paroles et prenait de l'ampleur, me poussant à me faire aller encore plus mal. J'ai commencé à me mutiler et cette chose dans mon crâne en demandait toujours plus. Elle parlait cutter, fugue, suicide, meurtre, plus rien n'allait, j'avais l'impression de mourir de l'intérieur. Et cette partie voulait continuer de montrer au monde à quel point j'étais mal. A quel point elle avait réussi à me rendre malheureuse. Ma famille ne comprenait rien de ce qui arrivait. Je n'ai jamais parlé à personne jusqu'à aujourd'hui de ces pulsions meurtrières envers d'autres personnes que moi. J'ai voulu alternativement tuer mes parents, toute ma famille, mes profs, mes camarades de classe, mon collège, ma ville entière !! Je n'arrivais plus à chasser cette partie malsaine de mon esprit comme je le faisais avant. Comme un barricade dérisoire que j'aurais faite contre cette fameuse tempête, et qui aurait explosé et qui déverserait de torrents incontrôlables d'un liquide toxique dans les flots qui me paraissaient déjà déchaînés, plongeant mon radeau à mille lieues sous terre. Impossible de faire rentrer cet acide bien sagement derrière sa barrière. Mais si il y a tant de liquide à traverser, pourrai-je un jour voir la berge, voir la fin de cet enfer ? Suis-je faite pour être heureuse ? J'en doute. Il faut de tout pour faire un monde. Y compris des gens comme moi, malades et malheureux, incompris. Je suis cette part de la Terre qui ne voit plus le bout. Que m'est-il arrivé de spécial ? Rien. Rien du tout. Je suis juste née comme ça et je peux rien y faire. Cette psy non plus visiblement. Il y a deux mois, après avoir été surprise à me mutiler dans mon collège, tout s'est précipité.
J'ai obtenu de nombreux rendez-vous avec la CPE, l'infirmière, le médecin scolaire, ... Bref, trop de monde. Peu de temps avant, j'avais commencé à voir un hypnothérapeuthe. Actuellement, il attend que j'aille mieux pour poursuivre la thérapie. C'est lui qui doit me faire aller mieux bordel !! Bref. Le médecin scolaire m'a fait aller aux urgences pour voir un pédopsy, qui a dit qu'il ne pouvait pas faire de bilan, déjà parce qu'il n'était pas vraiment un pédopsy, il n'y en avait pas à ce moment-là, et e plus parce qu'il n'avait pas le temps. Tout ce qu'il a dit, c'était qu'il voyait en moi l'installation d'un syndrome dépressif, et ça a rendu heureuse une partie de moi. ça veut dire que je me réjouis dans le malheur ? Quand est-ce que cet autre moi sera rassasié ? Me laissera-t-il tranquille un jour ?
Maintenant je vais voir une pédopsy (une vraie cette fois) toutes les semaines dans un hôpital à 30 minutes de chez moi. C'est là que sont internés tous les jeunes entre 11 et 13 ans de ma ville qui ont essayé de se suicider, sont dépressifs, font une anorexie, des psychoses, ce genre de choses quoi. Evidement, je suis pas dans la même partie de l'hôpital alors j'en ai encore croisé aucun mais qui sait, peut-être que je ferai bientôt partie d'entre eux. Déjà, parce que je suis dépressive, ou en tout cas pas loin. J'ai des envies meurtrières et ce que ma belle-mère apparente comme un dédoublement de personnalité (sachant qu'elle travaille avec des jeunes/ados qui ont des problèmes de ce genre pour certains). Bref, elle dit qu'elle en reconnaît les signes mais que je dois en parler à la pédopsy avant toute conclusion hâtive. Apparemment, ce genre de problème est créé par un mal-être bien plus profondément ancré qu'on le croit, et qu'il faut fouiller dans les souvenirs pour trouver ce qui cloche. Bref, du coup je sais pas ce qu'il en est. Est-ce que des gens ici s'y connaissent ? Est-ce qu'être hospitalisée serait bien pour moi ?
SVP répondez-moi j'ai besoin d'aide, je comprends rien !!
Bref, j'arrête de vous saouler avec ça, merci d'avoir lu ce chapitre.
Bye
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