Les Bass
La portière s'ouvre et je sors la première. L'Empire, ce grand hôtel luxueux. Chuck fait un signe de la main et un homme prend ma valise.
-Je vais vous laisser.
Nate tape l'épaule de son ami et me sourit. Je détourne le regard et entre dans l'hôtel.
-J'ai toujours trouvé ça bizarre de vivre là-dedans.
Chuck passe devant moi.
-Bienvenue dans le monde des riches.
Il m'indique l'ascenseur et nous montons à l'étage. Il se rapproche de moi et murmure.
-Si jamais, c'est une erreur, je me ferai un plaisir de...
Sa main touche les boutons de ma veste.
-Je ne suis pas une de tes prostituées à domicile.
Il lève sa main et déclare:
-Mademoiselle a des exigences.
-Je connais mes ennemis.
L'ascenseur se stop et les portes s'ouvrent. Je regarde devant moi, sans bouger. Chuck me pousse avant d'avoir pu tout regarder. Un homme aux cheveux grisonnants se lève d'un fauteuil, ma mère, dans une sublime robe blanche, à ses côtés. Elle s'approche de moi et me sert dans ses bras. Elle sent bon et de près, je distingue que ses rides se sont effacées et qu'elle semble reposée comme au temps où j'étais enfant.
-Chérie, je te présente Bart.
Je lui tends la main qu'il s'empresse de serrer.
-Anastasia, ta mère m'a parlé énormément de toi.
-Je préfère Ana.
-Bien sûr, pas de problème. Je vois que tu as rencontré mon fils, Charles. J'espère qu'il a été gentil.
Je me mords la lèvre pour ne pas éclater de rire ce qui ne passe inaperçu pas aux yeux de Bart. Il se tourne vers son fils et je me précipite pour ne pas lui laisser le temps de parler.
-Il a été super avec moi. Depuis ce matin.
Chuck pose sa main sur mon épaule.
-Ana, tu es vraiment gentille, tu me surestimes.
Dans sa voix, une pointe d'ironie qui semble passer inaperçu aux oreilles des adultes. Une domestique passe et me tend un verre gin-tonic.
-Je ne bois pas d'alcool.
-C'est un jour spécial, ce sera notre secret.
Ma mère trinque, des étoiles dans les yeux en regardant Bart. Je bois une gorgée, manquant de m'étouffer.
-Ana, va déposer tes affaires, Charles va te montrer ta chambre.
-Ma chambre ?
-Sa chambre ?
Ma mère me sourit.
-Nous allons vivre avec les Bass.
-Et mes affaires ?
-On les a laissé à une association.
Je deviens blême.
-Pardon ?
Bart me répond, son verre à la main.
-Nous avons gardé l'essentiel. Tu auras de nouveaux vêtements, de nouveaux livres.
Une colère s'empare de moi, plus forte que jamais.
-Pourquoi personne ne m'a prévenu ?
-Ma puce, tu étais chamboulée après notre départ de Londres, je voulais simplement...
-Tu n'aurais pas du !
Je me précipite vers l'ascenseur et à l'intérieur appuie sur "rez-de-chaussée".
-Ana ! Attend !
Les portes se referment et le temps du trajet, je décide de ce que je vais faire. À ma sortie, un homme m'interpelle.
-Voulez-vous sortir ? Je vais chercher la limousine.
-Non, je vais marcher cinq minutes, tout va bien.
Je pousse les portes vitrées et un vent glacial m'accueille. Je pense à la chaleur de l'appartement et j'ai envie de m'y réchauffer. Pourtant, je m'achète un bretzel et me balade dans les rues de New York. Un bar bombé me donne envie et je me range dans la file.
-Je suis la sœur de Chuck Bass.
Le vigile me regarde et consulte sa fiche. Il m'ouvre la porte VIP. Finalement, c'est sympa de faire parti de la famille Bass. Je m'assois sur un tabouret et demande.
-Un martini.
Et puis, un autre, et encore un autre. A force, une rangée de verre m'entoure. Je demande un rhum.
-La même chose pour moi.
Je me tourne vers Chuck qui ne me regarde pas.
-Pour quelqu'un qui ne boit pas...dit-il en désignant les verres empilés.
-On se ressemble toi et moi dans ce cas là.
-C'est angoissant la vie de famille.
-On ne sera jamais une famille Charles.
J'ai chaud et j'ai envie de danser. Je déboutonne ma veste et bois mon verre d'un coup.
-Anastasia, tu devrais te calmer. Tu viens d'arriver et ce bar va faire faillite.
Je me mets à rire et fais signe au barman qui m'apporte de nouveau un verre.
-J'ai envie de bouger.
-Finis ton verre.
Je ris comme une enfant et me lève, manquant de tomber. En titubant, je vais jusqu'à la piste de danse et bouge mes hanches en rythme. Un homme s'approche et danse contre moi.
-Bon, c'est fini. Ana viens avec moi.
Chuck me tire vers lui et nous sortons dehors.
-Je t'assure que si...
Il n'a pas le temps de répondre que je me précipite vers une poubelle et vomis l'alcool que je viens de boire.
-Je te l'avais dis. On rentre.
Je le regarde, sans penser qu'il aurait pu être gentil avec moi. Il doit penser la même chose car je l'entends murmurer quelque chose. Un taxi s'arrête devant nous et je ne me souviens de rien.
*******
J'essaie de bouger, le corps engourdi. Je regarde l'heure. Seulement deux heures de sommeil. Je m'assois, prise de vertiges. Ma chambre est géante et mon lit, semble perdu au milieu de ça. Deux portes à ma gauche et une sur la droite. Sur ma table de chevet, un verre d'eau et de l'aspirine que je me précipite d'engloutir. Je me lève, les jambes tremblantes. Mon visage est pâle et j'ai des énormes cernes. Je me précipite vers la salle de bain et allume l'eau du bain. Je me lave les dents plusieurs fois et plonge dans le bain brûlant.
-Anastatia ?
-Salle de bain !
Je me racle la gorge. Nate rentrant un plateau dans les mains.
-Je...oh...
Il se tourne et regarde la porte.
-Chuck m'a demandé de t'apporter ton déjeuner.
-C'est gentil.
J'attrape mon peignoir et croque dans le croissant bien beurré.
-Il est parfait !
Nate me dévisage rapidement.
-Mes yeux sont en haut.
-Je regardais le carrelage.
-Bien entendu.
Je prends le plateau et sors dans ma chambre. Je m'assois sur mon lit.
-Tu veux un truc ?
-Je vais attendre Chuck dehors. On se retrouve plus tard ?
Je murmure à mon cœur de se taire et hoche la tête positivement. Je fouille dans l'énorme dressing, me rendant compte que rien n'est comme mon style habituel. Avec une grimace j'attrape une jupe en cuir noire et une chemise blanche où je fais un petit nœud avec les côtés.
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