Chapitre VIIIBattu par une « étrangère »
Jessica
Irritée par cette homme, je lance l'une de mes dagues contre lui. Un hoquet de surprise se fait entendre et les Saber Tooth ainsi que les filles dont j'ai la charge se retiennent de dire quoi que ce soit, choqués que je puisse me comporter de la sorte.
Bien évidemment, je n'ai pas lancé la dague sur l'homme directement, je ne suis pas folle. L'homme retient un cri de peur et recule le plus possible avant de se taper un mur. Il sursaute en constatant que la dague que je venais de lancer se trouvait juste à côté de sa tête. J'avance tranquillement vers lui, jouant avec mon autre dague avec ma main gauche. Je m'arrête assez proche de lui et souris.
« Qui a-t-il ? Vous avez peur ? Je n'ai pourtant rien fais d'extraordinaire... Quoi que... j'ai fais comme vous, en fait... mais d'une autre manière ! » , rigole-je doucement.
L'homme tremble et s'incline devant moi, terrorisé.
« Je... Je suis désolé ! Vous vous trompez de personne, je... je n'ai rien... »
Je lâche un « Tss » et lance mon autre dague de l'autre côté de sa tête. Il crie de peur et recule de nouveau pour se prendre encore une fois le mur derrière lui.
« La ferme. Je ne veux pas t'entendre sortir ce genre de connerie. , souris-je calmement. Et si tu me disais exactement tout, hum ? Qui t'as envoyé ? Pour qui travailles-tu ? »
Il ne dit rien pendant quelques instants puis soupire avant d'éclater de rire. Les deux demoiselles regardent l'homme, un peu paniquées. Sans doute se demandent-t-elles pourquoi l'homme rigole et qu'elles s'inquiètent pour leur vie. Quant aux membres de la guilde numéro une du moment, ils regardent la scène, n'arrivant pas à comprendre ce qui se passe. Qui est l'homme ? Qui je suis ? D'où je sors ? Aucune idée. En tout cas, les deux dragons jumeaux ont une tête bizarre, et je n'aime pas beaucoup ça. Enfin bon, passons.
« Tu crois que je vais avoir peur de toi, sale garce ? Mon boss m'a déjà tout dis sur toi ! Je connais toutes tes faiblesses ! , éclate-t-il de rire en se relevant. Je sais aussi très bien qu'est-ce que tu es en train de faire en ce moment-même, et pourquoi tu le fais... »
Je reste silencieuse, agacée au plus haut point. Jamais tu ne m'avais fais un coup pareil... Espèce de salaud... Quand je vais te revoir, je vais te pourrir. Les gens se tournent vers moi, se posant des questions sur ce que venait de dire l'homme. Et merde... Il faut pas qu'il en dise de trop !
Je me mets en position de combat prête à le faire taire mais il reprend la parole.
« Me faire battre par une étrangère comme toi, incapable de faire quoi que ce soit ? Même pas la magie ? Sans parler de la famille que... »
Hors de moi d'entendre des paroles comme celles-là, je fonce vers lui et lui assène un coup de pied dans le visage pour le faire taire et l'assommer. Il se retrouve balancer à l'arrière contre le mur et ce dernier se retrouve fissuré avec un gros trou.
« Qui t'as permis... de me parler comme ça ? Et je crois que ma vie privée ne me concerne que moi, et moi seule. » , m'exprime-je avec le plus grand froid.
Il frémit en entendant mes mots mais se relève bien vite, la rage au ventre de s'être pris un coup par une « étrangère ».
« Étrangère... ? , s'étonne Rufus. Que veut-il dire par là ?
- Et comment ça, incapable de tout, même avec la magie ? , s'étonne Orga. Elle ne sait pas utiliser la magie ? Mais il y a rien de compliqué, pourtant.
- Elle nous a dis que sa magie était trop forte et que c'était pour cette raison qu'elle ne l'utilisait pas... Il semblerait qu'elle n'ai jamais appris à la contrôler et qu'elle n'a commencé que récemment. , explique Emma, un peu embêtée.
- C'est bizarre, quand-même. Pourquoi que maintenant ? Elle semble avoir notre âge... Alors, si son pouvoir est si fort, n'aurait-elle pas dû apprendre à le contrôler dès son plus jeune âge ? , questionne Yukio, ne comprenant pas la situation.
- Et c'est quoi cette histoire de famille ? , demande Lecteur, surpris. Elle est incapable de faire quoi pour elle ? , réfléchit-il à voix haute au point de se brûler ses méninges.
- Incapable de contrôler sa magie, hein... ? Quelle bonne blague. , ricane doucement Sting.
- Sting ? » , s'étonne Lecteur.
Rogue prend un air aussi sérieux que Sting et tout deux m'observent de la tête aux pieds, me dévisageant presque. Pendant ce temps, le vendeur de boisson qui s'était relevé prend mes deux dagues avec un mauvais sourire.
« Tu ne peux rien faire, sans armes, assassin ! , éclate-il de rire comme un fou. Tu es morte !! »
Je ne dis rien et il me lance mes deux armes. Mes deux protégées crient de terreur et les membres de la guilde sont surpris, les Dragons Jumeaux qui continuent de m'observer. Je soupire, habituée par cette scène, maintenant. En un éclair, je tape les deux lames devant mon visage et les fais voler dans les airs.
« Comme si j'allais me faire tuer par mes armes... Si je peux être honnête... » , commence-je, agacée.
Mes deux dagues retombent et je tape dedans avec mon pied droit et les deux foncent vers ma cible.
« J'ai déjà vu la mort. Et crois-moi, tu ne me rappelles en aucun cas ces moments. »
Les lames se prennent dans les habits au niveau de ses épaules et le font tomber par terre. Il est accroché au sol et ne peut plus bouger. Il se débat dans tous les sens en me voyant arriver vers lui. Je pose mon pied sur son ventre et appuie avec force dessus. Il crie de douleur et je rigole doucement.
« Bah alors ? On se fait battre par une « étrangère » qui est incapable de faire quoi que ce soit ? Tu me déçois... Je pensais que ses hommes étaient plus fort... »
Il ne dit rien, terrifié. Les autres nous regardent, étonnés de la tournure de la situation et Louise et Emma crient de joie, fières de moi et se vantant d'avoir toujours les meilleurs gardes à leur côté.
« Bon... Tu vas transmettre un message à ton supérieur. , dis-je en m'approchant de ses oreilles. Dis-lui de ne plus jamais se réinsérer dans mon travail. Je ne l'accepterai pas une seconde fois. La prochaine, ça sera sa tête que je prendrai directement. » , fais-je avec un mauvais sourire.
Il acquiesce de la tête, prêt à partir de suite pour transmettre le message, ayant trop peur pour sa vie. Je souris et me redresse, reprenant mes deux dagues au passage.
« Va. Et si j'apprends que le message n'a pas été transmis... Le même sort t'attend. »
Il s'incline devant moi, recule pour prendre une grande distance de sécurité et part en courant dans une ruelle. Je me rapproche de mon public et les deux filles se précipitent vers moi, le grand sourire aux lèvres.
« Tu nous as fais une de ces peurs ! , boude Louise. Tu as fais exprès, hein ? Pour qu'on est peur, hein ?
- Mais c'était génial ! Tu es vraiment la plus forte, même sans utiliser ta magie ! Je n'ose même pas imaginer le jour où tu le contrôleras ! , s'exclame Emma, n'attendant que ça.
- Je n'ai fais que mon travail. , m'incline-je poliment.
- Mais pourquoi l'as-tu laissé partir ? , demande Louise, méfiante.
- Il est parti transmettre un message de ma part à son supérieur. De ce fait, il ne vous arrivera plus rien, dorénavant.
- Mais comment en être sûr ? , renchérit Emma.
- Ne vous en faîtes pas, Mesdemoiselles. J'ai un réseau de communication. Il sait déjà les risques qu'il encourt s'il ne le fait pas. De plus, je saurais le retrouver, vous pouvez en être sûr. »
Elles crient toutes les deux de joie, contentes du bon déroulement de toute la situation. À ma grande surprise, Rufus tape des mains pour me féliciter.
« Je dois avouer que j'ai été bluffé. Qui aurait cru que se battre seulement à main nue puisse être une source de protection pour de braves Ladies ? » , fait-il.
Je m'incline pour remercier sans dire un mot. Il ne croit pas ce qu'il dit, c'est plutôt une mise en garde. Tous sont méfiants à propos de moi, maintenant. Je suis dans un gros pétrin, moi...
« Pourquoi t'as-t-il appelé l'« étrangère » ? , demande Lecteur, trouvant sans doute ça suspect. Tu n'es pas d'ici ? »
Et merde... J'aurai bien aimé qu'ils oublient tout ce qui venait de se passer.
« Eh... Eh bien... , commence-je, un peu embêtée. Je... »
Je prends une grande respiration et je m'agenouille, une jambe à terre, devant mes deux protégées. Je n'en reviens pas de devoir en arriver là...
« Je... Je ne vous en ai jamais parlé car j'avais peur de votre réaction... Je suis dès plus désolée... Vous pouvez me renvoyer si cela ne vous plaît pas, je le comprendrai entièrement... » , dis-je avec peine.
Tout le monde me dévisage, se demandant ce que je faisais d'un seul coup.
« Re... Relève-toi, Jessica ! , est gênée Louise. Qui a-t-il ? Pourquoi dis-tu cela ?
- Je... Je ne mérite pas de travailler pour vous. , avoue-je. Je... Je suis la pire des personnes. J'ai fais des choses plus atroces qu'autre chose jusqu'à récemment encore. Mes parents se sont fais assassinés quand je n'avais même pas deux ans et leurs assassins m'ont adoptée, me faisant faire des horreurs. J'ai réussi à me venger il y a peu. C'est la personne qui a conseillé à votre père de m'embaucher qui m'a reprise pour me mettre sur le droit chemin. Je ne voulais pas que vous le sachiez. Pardonnez-moi, je...
- Jessica. » , me coupe Louise.
Je me tais, ne sachant que faire. Si elles ne me croient pas... qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ? Elles se penchent toutes les deux vers moi et me serrent dans leur bras.
« On ne t'en veut pas. Ça a dû être dur, pour toi... » , sourit Emma, compatissante à mon égard.
Je ne dis rien, surprise. Elles ont gobé l'histoire ? Je n'ai jamais menti aussi bien de toute ma vie ! C'est un jour à marquer sur le calendrier !
« Mer... Merci... , dis-je tout bas, continuant ma petite comédie.
- La pauvre... » , fait Yukino, peinée pour moi.
Les autres restent silencieux, s'en voulant de m'avoir questionnée. Yes ! Plus d'autres questions ! Je vais pouvoir me barrer d'ici, faire ma mission puis...
« Et ? » , demande une voix masculine.
Je lève ma tête, toujours cachée par ma capuche, surprise, vers la personne qui vient de me parler. Et merde, tiens... Pas lui.
« C'est quoi, cette histoire d'étrangère et de magie ? , me demande Sting, avec un petit mauvais sourire en coin.
- Mon... Monsieur Sting ! , s'écrient les deux sœurs.
- Sting ! Ce n'est pas le... , commence Rufus, ne comprenant pas le comportement de son camarade.
- Dis-moi... , continue-t-il, ignorant complètement les autres, en se baissant à mon niveau pour me regarder droit dans les yeux. N'y aurait-il pas un rapport avec... les pommes, par exemple ? »
Je pâlis directement. Oh non... Il a compris que je suis la même personne qu'il a voulu voler une pomme ?!
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