Quand j'avais quatorze ans, j'écrivais un bouquin qui s'appelait Contamination et qui me tenait beaucoup à cœur. J'étais dans ma période sombre, alors tout le scénario menait (plus ou moins consciemment) à prouver que l'être humain était une créature abjecte, ignoble en tout point, qu'il n'existait pas de réelle bonté sur cette Terre, etc.
Comme cette histoire me paraît encore avoir un certain potentiel (et est toujours l'un de mes petits bébés), je ne vous en brosserai pas l'intrigue ; mais de toute manière il n'est pas nécessaire d'en avoir connaissance pour comprendre le prologue, sur lequel je suis retombée pas plus tard qu'hier et que je voulais vous faire lire ^^
Je vous laisse avec ça, on se retrouve après ?
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(un vieux dessin de chamboule-tout)
PROLOGUE : HUMANITÉ VICIÉE
J'ai toujours pensé que les grands hommes n'existaient pas. Que Gandhi, Nelson Mandela, Jeanne d'Arc étaient autant de fables inventées de toutes pièces, des figures idéalisées représentant une soi-disant bonté sans failles, portant à penser que si l'humain avait des défauts et connaissait le vice, il pouvait parfois parvenir à se transcender pour devenir l'égal d'un superhéros, en chair et en os cependant, et marquer le cours de l'histoire d'une grande entaille profonde et éternelle qui demeurera au fil des siècles, comme pour dire « Regardez tous, je suis là, dans vos fichus manuels barbants, parce que j'ai su servir la paix et l'harmonie sans jamais penser à moi. Vous pouvez le faire aussi, l'être humain n'est pas fait que de guerres, d'égoïsme et d'avarice, n'a pas seulement créé les lois pour le plaisir ténébreux de les transgresser. Ayez espoir en ce que nous sommes ! ».
Mais je n'étais pas si naïve. Je n'avais pas, plus d'espoir, et ce depuis toute petite, parce que sans avoir vu l'intégralité du monde j'avais suffisamment ouvert les yeux sur ce qui m'entourait pour les refermer aussi sec, et serrer tant que possible les paupières, toute envie passée d'explorer plus avant mon univers. J'avais été déçue de m'apercevoir que grandir n'était pas seulement avoir des problèmes outre plus importants que la raison pour laquelle le ciel était bleu, ou bien le déguisement à porter au carnaval, qui pourrait impressionner tous les copains et peut-être, au passage, faire rosir les joues du beau petit blond de la classe voisine. Il ne s'agissait pas non plus d'uniquement oublier ses rêves pour entrer dans la vie active, travailler, et puis faire "des trucs de grands" aussi, comme boire ou sortir tard le soir pour faire la fête avec des amis, et puis décider un jour, soi aussi, d'avoir à son tour des enfants.
Non, il y avait plus que tout cela, ou tout du moins l'essentiel de ces événements avaient la même cause; la vérité. Le fait de prendre conscience, soudain, que tout n'était qu'un joli rêve bariolé, et qu'il était temps de se réveiller désormais, pour constater avec effroi et un profond chagrin à quel point le monde était malade, divisé par de multiples façons, victime de l'envie et l'ambition. Tout était là. La convoitise, le désir de tout ramener à soi, sûrement, inconsciemment, pour s'assurer d'une certaine sécurité. Tout le monde voulait le pouvoir, qui apportait l'argent, l'argent qui apportait le pouvoir; on ne pensait qu'à la beauté, la popularité, à des sujets futiles et sans réel intérêt, parce que toute chose étant susceptible d'appartenir à quelqu'un était donc désirable. « Toute chose » pouvant tant désigner un objet qu'un semblable, un terrain, ou encore un état d'esprit.
Bien sûr, il y avait des actes de générosité qui semblaient, dans un premier temps, désintéressés. Mais, avec le recul, on se rendait compte qu'il ne s'agissait, à nouveau, que d'une vaste farce, une fumerie destinée à tromper notre culpabilité et flatter notre ego déjà démesuré. Ainsi, les « bonnes actions » dont on se rendait avec fierté l'auteur n'étaient qu'une piètre preuve supplémentaire de l'aberration en laquelle notre existence même consistait.
Et j'avais eu la terrible malchance d'émerger du songe trop tôt, de perdre ma si chère innocence au profit de cet état d'esprit froid, en constante dépression et en même temps animé d'un fort instinct de survie poussant à faire semblant que tout est bien entendu parfait. De devenir adulte bien avant l'âge. L'hiver de mes six ans, ma mère, répondant au doux nom de Martha, m'avait un jour, sans la moindre explication, emmenée loin de notre maison nichée sur le flanc d'une colline dans la petite ville de Amount Hill, chez ses parents, vivant depuis toujours en Californie, à Sacramento. J'avais raté l'école durant quatre semaines, et, en rentrant de ce séjour, n'avais pas su justifier à mes camarades de classe ma longue et subite absence. Ou plus exactement je n'avais pas pu.
C'était trop dur, trop dur de prononcer ces mots qui auraient rendu la chose bien plus vraie, et douloureuse.
Trop dur d'affronter leurs regards emplis d'un mélange répugnant de pitié, de stupéfaction, d'une pointe de chagrin et d'une morbide fascination.
Trop dur de leur dire à tous :
« Mon père est mort d'un cancer du poumon. ».
J'en ai longtemps voulu à Martha d'avoir paniqué de la sorte, et de m'avoir empêchée de voir cet homme que j'aimais tant dans ses derniers instants, lui dire combien je l'aimais, une dernière fois avant qu'il ne parte. De m'avoir laissée seule en Californie, totalement perdue, pour veiller seule sur papa, sous prétexte que, selon elle, il n'aurait pas voulu que sa petite princesse le voie si malade. Au point que, dès lors, je ne l'appelai plus jamais maman, mais Martha. Pour lui montrer que je ne lui pardonnais pas, ne lui pardonnerais jamais. Elle a protesté au début, puis peu à peu se résigna à supporter, en plus de la mort de son mari, la haine de sa fille. Mais elle m'avait trop fait souffrir pour que je ne puisse avoir envie de le lui faire payer, de me venger. Et voir la tristesse profonde sur son visage à chaque fois que je la hélais en appuyant méchamment sur son prénom pour lui rappeler ses erreurs, qu'elle payait pourtant déjà, m'emplissait toujours d'un petit sentiment de satisfaction, un frisson de fierté malsaine. Je me dégoûtais dans un sens, tout en continuant, jour après jour, à exercer consciencieusement ma revanche et à la savourer. Après tout, j'étais humaine moi aussi.
Pourrie jusqu'à la moelle.
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:D
Comme c'est joyeux.
Plusieurs choses à dire :
● déjà, que mes phrases sont pour la plupart cent fois trop longues ewwwwewewew ; ça fait une rythmique bien pourrie, en fait ça annihile carrément la rythmique laule.
surtout au début, genre ??? une phrase ???? prend les 95% du paragraphe ???? à elle toute seule ????? *facepalm* bon, j'ai encore ce problème mais au moins maintenant j'essaie de le régler ;U;
● d'ailleurs c'est tellement long que des fois j'ai décroché et jme suis pas comprise moi-même :') notamment pour la transition entre les deux paragraphes :
Il ne s'agissait pas non plus d'uniquement oublier ses rêves pour entrer dans la vie active, travailler, et puis faire "des trucs de grands" aussi, comme boire ou sortir tard le soir pour faire la fête avec des amis, et puis décider un jour, soi aussi, d'avoir à son tour des enfants. // Non, il y avait plus que tout cela, ou tout du moins l'essentiel de ces événements avaient la même cause; la vérité.
je comprends pas le lien logique ????? eske quelqu'un peut m'expliquer, sivouplé ???? (shoutout pour la faute d'accord monstrueuse yayyy :D)
● au passage, ça m'insupporte de voir des points-virgule collés au mot précédent vous pouvez pas savoir à quel point,, j'ai juste légèrement envie de remonter le temps et de m'égorger là.
● btw le schéma de pensée de la fille c'était mon schéma de pensée de l'époque, même si je suppose que vous vous en doutiez :') comme dit au début de ce chapitre, j'étais dans ma période sombre, donc niveau conception du monde c'était pas jojo!
vous savez, j'ai toujours cette idée, aujourd'hui, que les bonnes actions ne sont pas désintéressées et soufflées par notre ego, motivées par l'orgueil. qu'on fait des bonnes actions pour se sentir bien avec soi-même, pour éprouver de la fierté d'avoir "bien agi".
la différence c'est que maintenant, je me dis : et alors? et alors, on est motivés par notre ego? encore heureux au final, non? parce qu'on vit pour nous, parce que l'humain et l'ego sont indissociables, il faudrait arrêter de diaboliser une chose si naturelle, si nécessaire, que l'ego. le concept d'égoïsme par exemple ; c'est supposé être un défaut, mais comme la plupart des défauts, il n'est pas mauvais tant qu'on entre pas dans des extrêmes. IL FAUT SAVOIR ÊTRE ÉGOÏSTE. PARCE QUE C'EST TA VIE. TA SEULE VIE. alors apprends à faire les choses avant tout pour toi. sans blesser les autres, évidemment, mais tout de même, pense à toi d'abord. il y aura même quelquefois où tu devras blesser les autres pour éviter qu'eux te blessent -c'est la vie, c'est comme ça.
((je pense notamment à cette situation où tu es ami.e avec une personne malsaine pour toi mais qui a besoin de toi... auquel cas, essaie de vous détacher en douceur, et si ça ne marche pas -ça marche rarement- sois ferme et définitif.ve, pour ta propre sauvegarde, et sur le long terme, pour la sienne aussi, car cette personne mérite des relations qui la font grandir, et qui soient sincères, pas contraintes par la culpabilité.)) (du coup en y pensant rester avec cette personne c'est aussi de l'égoïsme parce que tu le fais pour TOI, parce que tu te sens mal de te dire qu'elle pourrait souffrir à cause de toi, parce que ça ternirait l'estime que tu as pour toi-même)
MAIS JE ME PERDS DANS MES PARENTHÈSES LÀ
poster ce texte c'était surtout un prétexte pour ma réflexion sur l'orgueil/ego toussa je crois,, bon ceci dit c'était un des thèmes principaux de mon roman lololol donc ça se tient
j'espère que vous allez bien, que ceux que vous aimez vont bien aussi
pis que vous êtes égoïstes quand il le faut~
beusouuus :D ♡
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