•XV•
PDV Greg
Depuis la veille, depuis que j'avais vu à la télévision l'incendie, j'avais du mal à sourir. Le soir, Nahéma m'avait réconforté comme elle le pouvait, mais elle était elle aussi dévastée par la mort de Mathilde. Bien qu'elle commençait tôt aujourd'hui, elle était restée tard la veille pour me soutenir. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans elle. Le matin, je pris mon petit déjeuner dans le silence total. Un silence... Un silence de mort. Je reçus un message. J'aurais préféré que ce soit Nahéma, mais ce fut le nom de Rafaël qui s'afficha. Il me demandait s'il pouvait passer me voir le soir même. J'acceptai, bien entendu. Malgré cette entité, je ne pouvais pas le laisser alors qu'il venait de perdre la personne qu'il aimait le plus. J'envoyai donc un message à Nahéma, pour l'informer que, finalement, nous ne pouvions pas nous voir ce soir-là. Ce qu'elle prit évidemment bien. La journée de répétitions se passa très lentement et je n'étais vraiment pas d'humeur. Les autres essayaient de me remonter le moral, mais c'était bien sûr vain. Seule Nahéma aurait pu me redonner le sourire. Le soir arriva. À peine étais-je rentré que l'on sonna à la porte. J'allai ouvrir à mon ami. Il était dans un tel état... Il semblait avoir pleuré sans répis depuis l'annonce de la mort. Il me rassura immédiatement:
- Il n'est pas avec moi... Je ne risque pas de te faire du mal...
Je l'invitai à entrer, tout de même rassuré. Je fermais la porte lorsqu'il s'effondra en larmes. Ne sachant comment réagir, je finis par le prendre dans mes bras, essayant de le réconforter.
- C'est ma faute, Greg... Si elle est morte, c'est ma faute...
- Mais non, ne dis pas ça. Les accidents, les incendies, ça arrive.
- Mais ce n'est pas un accident!
- Comment ça? demandai-je.
Je me reculai pour le regarder dans ses yeux humides, fronçant les sourcils, sans comprendre sa remarque. Il s'assit sur le canapé, toujours secoué par les pleurs, et je m'assis à côté de lui.
- Tu sais, je n'ai pas choisi ce que j'ai fait... Au contraire, j'ai refusé de le faire... Alors, il a... Il a repris possession de moi... Et...
Ses pleurs redoublèrent. Il plongea son visage dans ses mains. Je crus comprendre où il voulait en venir, mais je ne pouvais pas le croire.
- Et quoi?
Devant son silence, j'insistai:
- Ne me dis pas que... C'est toi qui as mis le feu!?
Il acquiesça. Bizarrement, je ne pouvais pas lui en vouloir. Il devait en souffrir, je ne devais pas rajouter à cette souffrance. Je questionnai:
- Mais... Mais pourquoi?
- Il veut que Nahéma et toi souffrez... Comme vous savez qu'il est là...
Il fut coupé par mon téléphone qui sonnait. Un appel de Nahéma. J'aurais aimé répondre, mais je ne le fis pas, n'étant pas le bon moment.
- Je vais te laisser... Il veut que je rentre... Je dois partir, ou il pourrait te faire du mal...
Alors qu'il disait cela, Nahéma rappelait une deuxième fois. Je ne répondis toujours pas, raccompagnant Rafaël à la porte. Troisième appel, auquel je pus enfin répondre.
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