•X•

PDV Nahéma

    Du bout des doigts, il fit glisser la bretelle de ma robe noire, dégageant mon épaule. Je frissonnai légèrement à ce contact délicat, mais cet instant fut arrêté, car mon attention fut attirée par deux yeux rouges que je vis même à travers mes paupières fermées. J'ouvris les yeux, que je tenais jusqu'à présent clos. Derrière Greg, contre le mur, se dessinait une immense silhouette noire et filiforme, dont les deux yeux rouges brillaient. Effrayée, je me levai brusquement, m'éloignant le plus possible de cette... chose. Je fis volte-face pour lui tourner le dos et je plaquai mes mains sur mes yeux afin d'être sûre de couper tous contacts avec cette manifestation terrifiante de l'entité.
- Qu'est-ce qu'il y a? Ça ne va pas? demanda Greg.
  Il se leva pour venir près de moi et posa une main rassurante sur mon épaule. J'enlevai les mains de mon visage. Je n'avais pu réussir à retenir quelques larmes, d'angoisse ou de peur, je ne pouvais vraiment le dire. Je jetai un vif coup d'œil vers l'endroit où se tenait la silhouette: elle avait disparu. Il était certain que Greg ne l'avait pas vue. À mon avis, l'entité n'apparaissait qu'à Rafaël et, apparemment, moi. C'était un avertissement. Elle me prévenait que je ne devais vraiment pas révéler le secret. Greg me regardait avec des yeux inquiets, attendant que je dise quelque chose. Je finis par me décider:
- Il faut que je te parle de quelque chose...
- De quoi? C'est grave? Tu m'inquiètes...
  Je me contentai de répondre:
- Je ne préfère pas t'en parler ici...
  Effectivement, la présence commençait à me donner mal au crâne et des vertiges apparaissaient. Il fallait que je sorte. Sans poser d'autres questions, il accepta que nous partions. Je décidai d'aller chez moi. J'avais fait bénir mon appartement, l'entité ne pouvait pas nous y suivre. Je nous y sentirais plus en sécurité.

PDV Greg

  Elle me conduit jusqu'à chez elle. Elle était vraiment dans un état inquiétant, et je ne savais pas du tout ce qui s'était passé pour la rendre ainsi. Nous entrâmes dans son appartement. Un chat nous y accueillit. Nahéma m'avait déjà parlé de Prunelle. Alors que je donnais à l'animal les caresses qu'il demandait tout en le saluant, je remarquai que Nahéma fermait la porte à double tour. Elle alla ensuite s'asseoir sur le canapé, toujours perturbée, et Prunelle n'attendit pas plus longtemps pour aller se coucher sur les genoux de sa maîtresse, de laquelle Prunelle devait sentir la détresse. Je m'assis à côté d'elle et lui proposai:
- Tu veux que je te fasse une tisane?
- Je ne vais pas te laisser me servir, contesta-t-elle. Je vais le faire. Tu en veux une?
- Ne bouge pas, je m'en occupe, insistai-je.
  J'allai donc nous préparer deux tasses de tisane. C'était la première fois que je venais chez elle, mais son sens de l'organisation me permettait de m'y retrouver dans ses affaires. Je revins donc deux tasses à la main que je posai sur la table basse et je me rassis à côté d'elle. Ne voulant pas la presser, j'attendis silencieusement qu'elle m'explique. J'avais vraiment peur pour elle. Et si c'était grave? Et si cela avait un rapport avec notre relation? Après un moment muet qui me semblait terriblement long, et durant lequel je m'étais posé de nombreuses questions, elle commença:
- Je vais tout te dire...

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