PDV Louis

Je pagayai dans l'océan calme à l'aide de mes mains, les vagues léchant mes jambes. Je n'étais pas très sûr de moi ; après tout, n'importe qui ou n'importe quoi ici pouvait me tuer, ou me blesser. Je m'allongeai sur la planche et pagayai un peu plus loin. J'avais de la chance car ma mère était partie en ville pour la journée avec un nouveau mec qu'elle venait de rencontrer. J'espérais que ça ne durerait pas longtemps, cette histoire, car j'aimais quand c'était seulement moi et ma mère. Je finis par me redresser quand je jugeai être assez éloigné des côtes. Désormais assis, je regardai les petits vagues rouler sous moi.

Puis, sans geste brusque, je plongeai mes mains dans l'eau de chaque côté de la planche afin de sentir le courant. Lorsque Zayn et moi étions encore dans la partie heureuse de notre relation, je me souvins qu'il m'avait un jour emmené surfer. Il m'avait dit : « si tu plonges tes mains dans l'eau, que tu fermes les yeux et que tu te détends, tu peux sentir lorsqu'une grosse vague arrive. » Alors je fermai les yeux et laissai mes mains bouger au rythme de l'eau. Puis, sentant une vague balayer ma main, j'ouvris immédiatement les yeux et observai les alentours. Au loin, une vague qui ne faisait que grandir s'approchait.

Je tournai ma planche et jetai un œil derrière moi tandis que la vague accélérait en ma direction. Je pagayai en avant et avec la poussée venant de derrière moi, me mis debout sur la planche, me laissant avec bonheur glisser sur la vague. Je fermai les yeux et écoutai l'eau se mouvoir sous moi ; le liquide froid, rafraichissant éclaboussant mes chevilles ainsi que les tressaillements de la planche rencontrant la vague me calmaient presque. Je rouvris les yeux et me penchai un peu sur le côté afin de toucher les gerbes d'eau créées par ma planche. Un grand sourire prit place sur mon visage ; ca faisait une éternité que je n'avais pas ressenti une telle plénitude.

L'intensité de la vague descendant, je me penchai en arrière et tombai de ma planche, atterrissant dans l'eau qui m'avala sans perdre une seconde. Mon surf, grâce au câble à ma cheville, me remonta à la surface et je pus ainsi m'accouder à elle. Je m'aidai de cet appui pour remonter dessus et me mis alors à regarder les vagues, mon torse dénudé frappé par le vent se glaçant peu à peu. Et c'est là que je sentis une petite tape sous ma planche. Je n'y fis pas plus attention que ça, pensant que ce devait être un poisson qui s'était cogné. J'étais trop occupé à garder mes yeux clos et essayer de localiser la prochaine vague. Mais deux petites tapes se firent ensuite entendre, et j'avais l'impression que c'était quelqu'un qui toquait. Je soufflai et bougeai mes mains dans l'eau, essayant d'effrayer la chose qui tapait.

Ca se calma pour un temps, jusqu'à ce que je sentes quelques chose effleurer ma main. Et laissez-moi vous dire que ça ressemblait énormément à de la peau. Je couinai et sortis en vitesse ma main de l'eau. Heureusement, une vague arriva et j'en profitai pour m'enfuir, l'utilisant pour gagner la berge. Je courus alors dans le sable puis regardai l'océan. Il n'y avait rien qui sortait de l'ordinaire. « C'est une propriété privée ! Ce n'est pas drôle ! » criais-je. Le roulement des vagues fut la seule chose qui me répondit. Je soufflai en secouant la tête, retirant l'eau de mes cheveux trempés. Je pris la planche et la tirai vers les mots à moitié effacés écrit dans le sable.

Je m'arrêtai et les fixai. Quelqu'un avait écrit ça, quelqu'un qui avait entendu ma conversation. Je lâchai le surf lorsqu'une idée me frappa. Je poussai alors rapidement la planche de la phrase et aplanis le sable où les mots étaient notés. La marée était encore basse et n'allait pas les atteindre. Je plongeai mon doigt dans le sable et commença à écrire. « Qui es –tu ? ». Pensant que je devais laisser du temps pour que la personne me réponde, je rentrai chez moi afin d'aller manger un bout et de me doucher.

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Une fois mon sandwich avalé et ma douche prise, je m'habillai d'un short et d'un haut lâche avant de revenir sur la plage. Un frisson parcourut ma colonne vertébrale lorsque je me rendis compte que ce que j'avais écrit dans le sable avait été remplacé par autre chose. Je lu rapidement les mots et souris. « Quest-ce que tu es ? » Cependant, je fronçai intérieurement les sourcils. Qu'est-ce que la personne voulait dire ? C'était une sorte de métaphore ou une connerie du genre ? Je fronçai cette fois-ci véritablement des sourcils et aplanis à nouveau le sable.

Je suis...Mais qu'est-ce que je pouvais écrire ? Je soupirai et pinçai l'arrête de mon nez. Réfléchis, Louis, réfléchis ! J'écrivis donc lentement une phrase, la regrettant dès que j'eu finis mais n'effaçant pas pour autant. « Je suis quelqu'un qui pense beaucoup ». Etait-ce une réponse suffisante ? Enfin, la personne ne méritait probablement pas plus, étant donné qu'elle n'avait même pas le cran de me rencontrer. Elle ne voulait même pas que je la vois ! Je me laissai tomber dans le sable. J'allais mourir seul. Enfin, au moins j'avais rencontré Niall. Niall...téléphone...numéro de téléphone ! Je me rassis d'un coup et rentrai chez moi.

J'étais peut-être un peu paumé avant, mais maintenant j'avais Niall ! J'enregistrai son numéro grâce au papier qu'il avait glissé dans ma poche puis l'appelai. Il répondit à la deuxième sonnerie. « Euh, ouais, salut ? » Je ris intérieurement. 

« Niall ? Hey, c'est Louis. » J'entendis un bruit de souffle puis un petit 'putain'. 

« Louis ! Hey mon pote. Je pensais que tu n'allais jamais appeler. » Je souris et pris place à la table de la cuisine. 

« Je le fais maintenant. Ca te dirait de me faire un peu visiter et d'aller manger un truc ou quelque chose d'autre ? » demandais-je avec hésitation.

 « C'est un rencard ? » dit Niall à voix basse après quelques instants de flottement. 

« Euh. Non ? » 

« Tant mieux ! Non parce que j'ai une petite-amie. Enfin, je n'ai rien contre les gays, si tu l'es. Pardon, ça sonne méchant, désolé. »

Je m'empressai de le couper. « Niall, ne t'en fait pas. Et concernant tes paroles, je te mentirai si je te disais le contraire. » Niall émit un petit rire et reprit la parole d'une voix sonore. 

« Alors ouais ! Je te ferai visiter avec plaisir ! » Je souris puis lui dis au revoir après qu'il m'ait dit de le rejoindre à la librairie dans une heure et demi. Je trainai alors quelques secondes dans ma maison, ne sachant que faire, avant de réaliser que l'inconnu avait peut-être répondu dans le sable. Je quittai donc le canapé et me précipitai dehors en direction du sable. Une nouvelle phrase y était écrite.

« A quoi penses-tu ? »

J'y réfléchis quelques secondes, me demandant si le fait de réfléchir à quoi répondre comptait. Puis, ayant trouvé une bonne réplique, écrivis. « A te rencontrer, quoi que tu sois. » Je me relevai et époussetai le sable sur moi. Bon sang, ça s'infiltrait partout. Je me mis ensuite sur le chemin du retour, faisant attention à chacun de mes pas à cause des petits crabes. Je réussis finalement à rentrer et, après avoir attrapé mon téléphone, partis rejoindre Niall.

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« Ouais, c'est comme ça que tout le monde a fini par me détester, » finit Niall alors que je rigolais hystériquement. Quand je finis par me calmer, je mangeai ma dernière frite et souris malicieusement. 

« Au moins ta copine t'aime. » Niall sourit et s'appuya contre sa chaise. 

« Les dames ne me résistent pas. » Je me dis qu'il s'était sûrement trop appuyé sur sa chaise car il bascula soudainement en l'arrière. Les gens autour de nous nous dévisagèrent et se mirent à rire. Nous étions dans un parc bondé, après tout. Mon téléphone commença à vibrer dans ma poche alors que Niall se remettait correctement.

« Louis à l'appareil. »

« Louis ? »

Mon cœur se stoppa lorsque j'entendis cette voix.

« Louis, je voulais simp- »

« Laisse-moi seul, putain. Je ne veux plus jamais t'entendre ou te voir, ou même entendre parler de toi. Dégage, Zayn. »

« Louis, atten- »

Je coupai l'appel et remontai mon regard vers un Niall confus. Je secouai la tête et soupirai, la tête dans les mains. Niall me pressa amicalement l'épaule, me faisant redresser la tête. Il m'offrit un sourire amical. « Tu veux en parler ? » J'y pensai, vraiment j'y pensai, et décidai que, pourquoi pas. 

« D'accord. On peut aller chez moi, cependant ? C'est en quelque sorte...privé. »

Niall acquiesça et se leva, me laissant lui montrer le chemin jusqu'à chez moi. Alors qu'on marchait, il radotait à propos d'un truc qu'il avait raté au lycée, me faisant pour la plupart rire. Quand on entra finalement dans la maison, je remarquai que ma mère n'était pas encore arrivée –sûrement avec l'autre mec. 

« Sont où tes parents ? » demanda Niall en jetant un coup d'œil à la maison vide. 

« Ma mère. Et elle est à un rencard, » le corrigeais-je en déposant mes clefs sur le meuble. 

« Alors, tu voulais me parler de ce qui s'était passé là-bas ? » Niall prit place dans le canapé, le regard posé sur moi.

Je le rejoignis et commençai à parler. « Il s'appelle Zayn. On était ensemble au lycée dans mon ancienne ville et tout le monde le savaient. Il était vraiment génial...les premiers mois de notre relation. Puis les choses ont commencé à déraper. Je ne sais pas s'il essayait de conserver son image de bad boy ou juste à être un vrai con, mais il a commencé à...abuser de moi. J'ai eu ma première baffe quand j'ai accidentellement trébuché et atterrit dans les bras d'un autre mec. Zayn m'a traité de pute, aussi. Puis c'est devenu quotidien le fait qu'il me frappe, me pousse, me baffe, m'insulte, me fasse des bleus, des fractures et des cassures. Ma mère s'est mise à se douter d'un truc et j'essayais juste de ne pas y faire attention...Jusqu'à ce que Zayn me prenne par le bras, me traine au milieu de la rue, puis me pousse sur la route lorsqu'une voiture est passée. Je suis allé à l'hôpital, alors je l'ai dit à ma mère. On a décidé de déménager et j'ai quitté Zayn. Il était vraiment en colère...Et je n'avais pas eu de nouvelles de lui jusqu'à aujourd'hui. »

Niall me fixait avec de grands yeux. « C'est horrible, » finit-il par dire. Je haussai les épaules en me rongeant les ongles, puis lui souris tristement. 

« J'ai commencé à me ronger les ongles à cause de ça. Du stress. » Niall secoua la tête et m'attira contre lui pour me câliner. Nous restâmes comme ça quelques minutes, jusqu'à ce qu'une vitre se brise soudainement en morceau à cause d'un rocher qui venait de la traverser. « C'est quoi ce bordel ! » Je sursautai puis regardai vers les débris. 

« Ca vient d'où ? » demanda Niall, visiblement effrayé.

Je lançai simplement un rgard noir en direction de la plage. Oh je savais qui avait fait ça.

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Après une longue soirée à expliquer ce qu'il s'était passé à ma mère et lui avoir présenté Niall, j'étais allongé dans mon lit à fixer le plafond. J'avais un bras sous ma tête et étais habillé d'un tee-shirt blanc lâche et d'un boxer noir. Mon esprit dérivait sur la journée. Grâce à je-savais-qui, l'une des vitres de notre porche était brisée. 

Je clignai des yeux en me rendant compte que je commençais à avoir sérieusement chaud. Je grognai et sortis de mon lit, me dirigeant vers le seul endroit que je savais frais à une heure pareille.

J'enroulai mes bras autour de moi et descendis dans le sable. Je remarquai que de nouveaux mots étaient notés, si bien que je m'assis vers eux. « Je suis désolé... » disaient-ils. Je clignai à nouveau des yeux en aplanissant le sable avant de répondre. « Je ne te ferais pas de mal si tu te montres. » Je me rassis en fixant le sable. Doucement, mes paupières devinrent lourdes et finirent par se fermer alors que je me laissai tomber dans le sable moelleux. Et avec les sons rassurants des vagues et la douceur de mon matelas de fortune, je finis par m'endormir. Je n'eus même pas la force d'ouvrir les yeux lorsque je sentis une caresse sur ma joue. 

NOTES :

Yop ! 

Chapitre où on en apprend un peu plus sur Zayn ! Bon, je suis d'accord, c'est un gros con. Mais Niall est mignon. (:

Sinon, vous pensez que le coup de la pierre brisant la fenêtre c'était pour quelle raison? (On sait tous qui est l'auteur du geste, donc je ne demande pas). 

xx